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Le marché mondial du photovoltaïque a connu une forte expansion sur la dernière décennie, avec depuis 2008 une accélération et des taux de croissance annuels supérieurs à 60%. Par ailleurs, le solaire thermodynamique, utilisé tant pour la production de chaleur que d'électricité, devrait également connaître une forte croissance.
Vous le savez, les potentialités de marché sont importantes. Partout dans le monde, les pays font le choix de rééquilibrer leur mixe énergétique. Cela ouvre des perspectives pour les énergies renouvelables.
Ainsi, le plan solaire méditerranéen (Algérie, Maroc, Tunisie et Egypte) est en cours, qui a pour objectif de développer cette énergie d'ici à 2020.
Le plan solaire marocain est le plus avancé, avec la construction d'une première centrale à Ouarzazate, mais l'Algérie, où j'étais récemment, est aussi entrée en mouvement en lançant un appel à projets pour la période 2011-2013.
Les Pays du Golfe, et j'étais dernièrement en Arabie Saoudite où j'ai rencontré les responsables locaux de l'énergie, l'Inde, l'Afrique du Sud, le Brésil, la Turquie, le Mexique… la liste des pays qui prévoient de s'engager dans l'énergie solaire est impressionnante.
Pour vos entreprises, ce sont autant d'occasions même si nous affrontons une rude concurrence venue de Chine, d'Allemagne, d'Espagne…
1/ Dans ce contexte, le Gouvernement soutient la filière en France. En contrepartie, je le crois, la filière doit s'organiser pour conquérir des marchés à l'export
Les mesures d'urgence prises par Delphine BATHO ce lundi doivent vous permettre de miser sur les technologies innovantes, de vous différencier et de conquérir de nouveaux marchés à l'international.
C'est un donnant - donnant qui doit contribuer à réduire la balance commerciale du secteur fortement déficitaire (- 1.5 Md€) et à créer de l'emploi. Je le rappelle souvent : 1 Md€ à l'export ce sont 10 000 emplois en France.
Je veux saluer, aujourd'hui, le lancement de la marque « France Solar Industry ». Ce signe visible d'organisation de la filière peut contribuer à aider l'industrie française à conquérir de nouveaux marchés à l'international.
L'offre française en matière d'éco technologies est, de façon générale, trop dispersée alors que nos concurrents allemands, danois (pour l'éolien), suédois (pour la ville durable),… se présentent de manière collective et regroupée et sont capables de proposer des offres intégrées clés en main.
Votre marque, qui vise à regrouper les entreprises françaises du solaire, toutes technologies confondues, à promouvoir sous cette bannière commune le savoir faire français à l'international et à structurer des offres intégrées, est une vraie réponse.
2/ Les énergies renouvelables figurent au rang de mes priorités.
J'ai présenté le 3 décembre 2012 mes 4 familles prioritaires à l'export. Parmi elles figure la ville durable, au sein de laquelle, c'est une évidence, le solaire a toute sa place. En effet, la croissance urbaine sera, d'ici à 2022, exponentielle. En Chine, 14 millions d'habitants migrent vers les villes chaque année. En 2030, 1 milliard 350 millions de chinois seront urbains, les 2/3 de la population.
Les défis seront colossaux pour permettre aux villes de se développer sans étouffer. Et le défi énergétique parmi eux devra être relevé. Votre industrie s'inscrit dans cette dimension, et dans mes priorités.
En lien avec Arnaud MONTEBOURG et avec Delphine BATHO, qui travaillent à structurer les filières des éco-technologies, j'ai réuni les principaux acteurs de la famille « ville durable » - cabinets d'architectes, bureaux d'études, industriels - ainsi que le vice-président du Comité stratégique des éco-industries (COSEI) en marge du salon Pollutec.
3 / Ensemble, nous avons identifié les axes prioritaires qui permettront de promouvoir la « ville durable » à l'export. Ils figureront dans le contrat d'objectifs Etat-filière qui sera conclu au printemps 2013. Ces axes, quels sont-ils ?
* d'abord, structurer une offre française complète à l'international et promouvoir la « marque France » en tirant partie de réalisations de référence sur le territoire national. J'ai présenté ce matin, en Conseil des Ministres, avec Pierre Moscovici et Arnaud Montebourg, la politique française en matière d'attractivité.
La marque France comportera, mais c'était une évidence, un volet international car s'il importe de consommer français en France, il est tout aussi essentiel de vendre français à l'étranger.
L'initiative France Solar Industry s'inscrit complètement dans cette logique et je compte sur votre soutien à cette future « marque France».
* ensuite, et toujours dans le cadre de notre politique pour l'attractivité de la France, le Gouvernement a pour projet de réaliser, avec les industriels, des démonstrateurs du savoir-faire français dans notre pays et à l'étranger.
Le Japon conduit déjà cette politique, qui finance une quinzaine de vitrines de ses savoir-faire à l'étranger, dont une ici, en France, à Lyon.
* Troisième axe, j'entends mobiliser les services de l'Etat à l'étranger (UBIFRANCE, Services économiques régionaux, assistance technique) pour identifier les affaires potentielles. Il est important que nous remontent des informations économiques pour que nos entreprises puissent très tôt se positionner sur les marchés internationaux qui s'ouvrent.
* Quatrièmement, nous devons soutenir l'offre française à l'international à l'occasion des déplacements ministériels.
Je me suis ainsi rendue au Maroc avec certains d'entre vous. Je souhaite organiser des déplacements thématiques plus ambitieux sur quelques pays cibles et mobiliser mes collègues ministres pour ces déplacements.
Nous l'avons dit ce matin, c'est tout le Gouvernement qui peut se faire le porte-drapeau de la marque France et de nos entreprises. Souvent, vous le savez, les contacts de haut niveau, s'ils ne font pas tout, aident les entreprises.
* Je crois aussi, et cela constitue mon cinquième axe de travail, que nous devons assurer la promotion des normes françaises exigeantes dans les instances internationales et à l'étranger.
C'est un sujet important à l'international avec des enjeux considérables. J'attends demain les conclusions d'un rapport que j'ai commandé à Mme Revel pour accroître l'influence normative française. Il apparaît notamment que nous devons être plus proactifs sur les sujets techniques transverses, comme les smart grids qui vous concernent directement. Ce rapport fera l'objet d'une consultation des professionnels et vous serez naturellement sollicités.
* Enfin, j'entends promouvoir les entreprises de la « ville durable » dans les aides à l'international.
Fin 2011, mon Ministère a lancé un appel à projets « solaire » qui a permis de soutenir une dizaine de projets. Ces projets ont démarré ou sont en cours de lancement. Plusieurs porteurs de projet sont sans doute dans cette salle, je leur souhaite persévérance et réussite dans la mise en oeuvre de ces projets.
Mes services ont été saisis depuis de nouvelles demandes d'information ou de nouveaux projets solaires et je m'en réjouis.
Par ailleurs, nos financements exports seront utilisés pour soutenir des projets visant à développer durablement les villes : la mobilité urbaine, l'eau, la gestion des déchets, l'efficacité énergétique, le recours aux énergies renouvelables dans des zones urbaines.
Un premier projet FASEP a ainsi été accordé pour un éco-quartier durable pour la ville de Gaziantep en Turquie où je me rendrai la semaine prochaine.
Je laisse à Pascal CANFIN le soin de vous parler des aides déliées en faveur des énergies renouvelables.
J'ai à coeur de défendre vos intérêts. Je le fais lors de mes déplacements, je le fais aussi au cours des négociations commerciales, souvent difficiles, que je conduis avec nos partenaires européens.
Je suis avec attention la procédure antidumping lancée par la Commission européenne sur les panneaux photovoltaïques chinois. Je milite également en faveur de l'accord de libéralisation des biens et services environnementaux et pour l'adoption du règlement sur la réciprocité d'accès aux marchés publics avec les pays tiers.
Cet engagement, je le juge normal, je l'estime nécessaire.
Mais, lorsqu'il rencontre une initiative comme la vôtre, qui vise à structurer une filière et à lui permettre d'agir ensemble, de proposer des offres intégrées, de gagner à plusieurs, alors cet engagement rencontre celui des entreprises. Et alors, ensemble, ils sont efficaces.
Source http://www.commerce-exterieur.gouv.fr, le 14 janvier 2013