Texte intégral
Monsieur le Ministre,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs,
Chers amis,
Il y a un peu plus d'un mois, à Pékin, je clôturais l'Année du français en Chine, dans le cadre des Années linguistiques croisées qu'organisaient nos deux pays en 2012. Aujourd'hui, c'est un plaisir pour moi de vous accueillir pour clôturer à vos côtés, Monsieur le Ministre, l'Année du chinois en France.
J'ai pu me rendre compte à Pékin de l'accueil enthousiaste qui a été réservé en Chine aux événements organisés par l'Ambassade de France.
Je suis très heureuse aujourd'hui de constater qu'il en est de même pour les événements organisés par l'ambassade de Chine et les instituts Confucius, en coopération avec le ministère français de l'Éducation nationale.
Le succès de l'année du chinois en France et de l'année du français en Chine n'est pas dû au hasard. Il est le fruit d'une amitié ancienne, profonde et durable entre nos deux pays. En clôturant l'année du chinois en France, c'est aussi cette amitié que je suis heureuse de célébrer avec vous ce soir.
Cette amitié est fondée sur une histoire commune. Cette histoire commune, c'est la rencontre de deux grandes civilisations que beaucoup rapproche. Nous sommes deux cultures qui ont placé l'éducation, le savoir et la langue au sommet de leur échelle des valeurs.
Cette histoire commune a été nourrie par des très nombreuses rencontres.
Je rappelle la passion du siècle des Lumières pour la Chine, illustrée en particulier par les débats entre des philosophes tels que Montesquieu ou Voltaire. La Chine a contribué à nourrir les Lumières, qui ont suscité en retour l'engouement des lettrés chinois au tournant du XXème siècle. Je pense, par exemple, à Fu Lei, figure emblématique de notre amitié, intellectuel exceptionnel, critique d'art, amoureux de la culture française et traducteur de tant de nos grands auteurs qu'il fit pour la première fois connaître au public chinois.
Plus près de nous, à l'époque du Général de Gaulle, la France a été parmi les premiers grands pays occidentaux à établir en 1964 des relations diplomatiques avec la République populaire de Chine, donnant ainsi à notre relation un caractère pionnier qui ne s'est jamais démenti. Nous fêterons en 2014 le cinquantième anniversaire de cet événement.
L'élan donné par les Années linguistiques croisées doit se poursuivre et ainsi participer à la réussite de la célébration de cet événement, symbole de l'amitié entre la France et la Chine.
Le succès des Années linguistiques croisées reflète aussi la densité du dialogue et des ponts que nous construisons chaque jour. C'est le sens de mon action. C'est cette Francophonie que je défends. Une francophonie ouverte. Une francophonie à l'écoute. Une francophonie dynamique qui parle à toutes et à tous. Aujourd'hui la francophonie, c'est 220 millions de locuteurs. En 2050, nous serons 750 millions dont 80 % en Afrique.
C'est ce dynamisme que nous devons accompagner. Contrairement à certaines idées reçues, l'apprentissage du français progresse dans de nombreuses régions, et notamment en Chine.
Plus de 100.000 Chinois apprennent le français en Chine. Les étudiants chinois en France sont aujourd'hui plus de 35.000. Ils sont présents dans toutes les filières qu'offre notre enseignement supérieur. Qu'ils soient toutes et tous les bienvenus. J'ai le plaisir de vous annoncer que la France a l'ambition d'accueillir 50.000 étudiants chinois d'ici à 2015.
De même, l'apprentissage du chinois en France progresse rapidement : 50.000 jeunes français l'étudient et on compte plus de 6.000 étudiants français dans les universités chinoises.
Ces chiffres, qui augmentent d'année en année, témoignent de l'intérêt de la jeunesse française pour la Chine.
Ce matin, Monsieur le Ministre, nous étions réunis avec les présidents des grandes écoles et des grandes universités françaises. Cet échange que j'ai souhaité organiser a été riche et permettra, j'en suis certaine, de toujours mieux collaborer ensemble à la diffusion de nos deux langues et de nos cultures.
C'est en faisant bénéficier à nos jeunesses respectives le bénéfice de nos deux langues que nous écrirons l'avenir de la relation entre la Chine et la France.
Vive la langue chinoise, vive la langue française, vive la francophonie et vive l'amitié franco-chinoise !
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 28 janvier 2013