Texte intégral
Monsieur le Ministre,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
Il y a un peu plus d'un mois, à Pékin, je clôturais l'Année du français en Chine, dans le cadre des Années linguistiques croisées qu'organisaient nos deux pays en 2012. Aujourd'hui à la Bibliothèque nationale de France, dans ce vaste lieu de savoir, nous pouvons mesurer toute l'importance du lien culturel dans les relations entre nos deux pays.
Monsieur le Ministre, Cher Ami,
Vous m'avez confié vous-même ce matin que le français était le meilleur véhicule de notre culture, que notre langue était également la plus belle des passerelles entre les peuples. Je vous remercie de ces si belles paroles. Vous avez démontré une réelle volonté d'accélérer la coopération universitaire, éducative et linguistique entre nos deux pays. Nous partageons la même ambition que vous.
Clôturer l'année du chinois en France à vos côtés est le signe évident du renforcement de nos liens. C'est aussi un honneur et un plaisir.
Nous étions ensemble ce matin avec les plus hauts représentants et des grandes écoles et des universités françaises. Nous avons pu mesurer ensemble que ce qui rapproche la France et la Chine est avant tout porté par nos deux langues. Nous avons décidé de travailler à améliorer la mobilité des étudiants et des chercheurs, à mieux former les professeurs de français, à favoriser l'ouverture de classes bilingues en France et en Chine.
Monsieur le Ministre, Cher Ami,
La langue ne peut se diffuser sans la littérature, sans la musique, sans la poésie ou sans le cinéma. À Pékin, un de nos plus grands chanteurs français, M. Charles Aznavour avait accepté mon invitation à participer aux cérémonies de clôture de la Langue française. Charles Aznavour avait ainsi défini les langues en parlant de passerelles entre les peuples.
À Pékin également, j'ai eu l'occasion de remettre le prix Fu Lei, créé par l'ambassade de France, à deux merveilleux traducteurs ayant travaillé sur l'oeuvre complète d'Albert Camus et de Simone de Beauvoir. Fu Lei était un faiseur de passerelle. Fu Lei était cet intellectuel exceptionnel, critique d'art, amoureux de la culture française et traducteurs de tant de nos auteurs.
J'aimerais vous dire également que personnellement le cinéma m'a permis de me forger une identité. Nous avons un cinéma français qui s'exporte et qui véhicule, notamment depuis la nouvelle vague, la puissance de la création. Et si nous faisions le rêve aujourd'hui de nous souhaiter de très grandes coproductions cinématographiques franco-chinoises avec des scénarios tirés d'auteurs chinois et français et de les faire réaliser de façon croisée par des réalisateurs français et chinois.
Monsieur le Ministre, Mesdames et Messieurs, Chers Amis
À Pékin, j'ai pu me rendre compte de l'accueil enthousiaste qui a été réservé en Chine aux événements organisés par l'ambassade de France dans le cadre de l'année de la langue française en Chine que nous avions clôturée ensemble.
Je suis très heureuse aujourd'hui de constater qu'il en est de même pour les événements organisés par l'ambassade de Chine en France et les instituts Confucius, en coopération avec le ministère français de l'éducation nationale. Le succès de l'année du chinois en France et de l'année du français en Chine n'est pas dû au hasard. Il est le fruit d'une amitié ancienne, profonde et durable entre nos deux pays. En clôturant l'année du chinois en France, c'est aussi cette amitié que je suis heureuse de célébrer avec vous ce soir.
Cette amitié est fondée sur une histoire commune. Une histoire passionnée au Siècle des Lumières lorsque Voltaire découvre Confucius, qu'il décrit ainsi : «sans éblouir le monde, éclairant les esprits, il ne parla qu'en sage et jamais en prophète». La récente réédition du dictionnaire philosophique montre, comment, à travers la lecture de Confucius, Voltaire fait l'éloge des vertus confucéennes de modération, de tolérance, d'humilité, d'humanisme et d'hospitalité. Je rappelle la passion du Siècle des Lumières pour la Chine, illustrée en particulier par les débats entre des philosophes tels que Montesquieu ou Voltaire. La Chine a contribué à nourrir les Lumières, qui ont suscité en retour l'engouement des lettrés chinois au tournant du XXème siècle. La Chine a contribué à nourrir les Lumières, qui ont suscité en retour l'engouement des lettrés chinois au tournant du XXème siècle.
Plus près de nous, la France du Général de Gaulle a été parmi les premiers grands pays occidentaux à établir en 1964 des relations diplomatiques avec la République populaire de Chine, donnant ainsi à notre relation un caractère pionnier qui ne s'est jamais démenti.
Nous fêterons en 2014 le cinquantième anniversaire de cet événement. L'élan donné par les Années linguistiques croisées doit se poursuivre et ainsi participer à la réussite de la célébration de cet événement.
Le succès des Années linguistiques croisées reflète aussi la densité du dialogue et des ponts que nous construisons chaque jour. C'est le sens de mon action. C'est cette Francophonie que je défends : une francophonie ouverte, une francophonie à l'écoute, une francophonie dynamique qui parle à toutes et à tous.
Monsieur le Ministre, Mesdames et Messieurs, Chers Amis,
C'est ce dynamisme que nous devons accompagner. En Chine, l'apprentissage du français progresse. Aujourd'hui, plus de 100.000 Chinois apprennent le français en Chine. Les étudiants chinois en France sont aujourd'hui plus de 35.000. Ils sont présents dans toutes les filières qu'offre notre enseignement supérieur. Qu'ils soient toutes et tous les bienvenus. J'ai le plaisir de vous annoncer que la France a l'ambition d'accueillir 50.000 étudiants chinois d'ici à 2015.
De même, l'apprentissage du chinois en France progresse rapidement : 50.000 jeunes français l'étudient et on compte plus de 6.000 étudiants français dans les universités chinoises.
Nous sommes vous et moi les artisans de cette politique, symbole de l'amitié entre la France et la Chine. Permettez-moi de terminer mon propos par ces conseils du maître Confucius : «Étudier sans réfléchir est une occupation vaine. Réfléchir sans étudier est dangereux».
Vive la langue chinoise, vive la langue française, vive la Chine, vive la France et vive l'amitié franco-chinoise !
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 30 janvier 2013