Texte intégral
OLIVIER EMOND
Anne LAUVERGEON chez EADS, cest bien parti ?
PIERRE MOSCOVICI
Elle sera chez EADS, déjà, au conseil dadministration - ça cest une affaire entendu - puisque lEtat peut nommer deux personnes, il a choisi de nommer à la fois Anne LAUVERGEON et Jean-Claude TRICHET, pour la suite je pense que cest une femme qui a de grandes qualités qui doivent être pleinement utilisées et, nous, nous sommes favorables à ce quelles le soient. Mais en même temps respectons les structures de gouvernance, comme on dit, de lentreprise, cest le comité de rémunération qui se prononce, puis le conseil dadministration, puis lassemblée générale, mais il me semble quen effet elle a toutes les qualités pour jouer un rôle majeur (son énergie, ses compétences industrielles) chez EADS.
OLIVIER EMOND
Les partenaires Allemands sont daccord sur ce nom ?
PIERRE MOSCOVICI
On va en discuter ! Je pense en tout cas quil est important que soit respecté cet équilibre qui, depuis le début, existe chez EADS dans la gouvernance entre les Français et les Allemands. Cest dailleurs plutôt ce qui a été convenu, je sais que dautres noms, comme celui de Monsieur CAMUS, sont évoqués, mais je crois que Monsieur CAMUS a beaucoup à faire chez ALCATEL - qui est une entreprise qui nest pas dans une situation toujours facile et qui représente des intérêts économiques importants donc voilà ce que je veux dire. Mais en attendant, encore une fois, cest aux instances régulières de gouvernance de lentreprise de se prononce. Nous avons, nous, une position et la plus grande confiance dans les capacités de Madame LAUVERGEON.
OLIVIER EMOND
Pierre MOSCOVICI ! Il faut faire la taxe à 75% ?
PIERRE MOSCOVICI
Oui ! Il faut faire la taxe à 75%, cétait une promesse de campagne du candidat François HOLLANDE devenu président de la République. Et lidée quelle était-elle ? Ce nétait pas de faire une taxe qui est un rendement élevé, ce nétait pas de rapporter beaucoup dargent aux caisses de lEtat, cétait de manifester que, dans une situation qui est une situation très difficile pour la France, celle du redressement de nos finances publiques qui doit être entrepris, dès lors quon demandait des efforts à tous (aux ménages, aux entreprises), 30 milliards deuros cette année, il fallait que ceux qui gagnent le plus dargent (1 million deuros et plus) et les 75% ne sappliquaient quau-delà de 1 million deuros, ceux-là soient amenés à faire une contribution doublement exceptionnelle, exceptionnelle par son ampleur et son montant , exceptionnelle aussi par sa durée, elle devait être temporaire. Le Conseil Constitutionnel a censuré la mesure, dont acte, cest lui le juge suprême, le juge constitutionnel, nous respectons ses principes. Et donc nous sommes en train de chercher une mesure, qui à la fois puisse conserver lesprit, cette mesure exceptionnelle - je le répète temporaire
OLIVIER EMOND
ça veut dire que ça ne sera pas forcément 75% ?
PIERRE MOSCOVICI
Il faut faire en sorte aussi que les principes fixés par le Conseil Constitutionnel soient respectés, moi jai envie que cette mesure soit adoptée par le Parlement et puis soit validée par le Conseil Constitutionnel. Donc nous sommes en train de travailler sur tout ça - nous avons des idées assez précises et, dès dans les quelques semaines qui viennent, le Premier ministre a dit hier dans le mois, nous ferons savoir quel est le schéma retenu pour faire en sorte quen effet on demande à ceux qui ont le plus cette contribution exceptionnelle. Encore une fois le pays est dans une situation qui est une situation pas facile, nous avons hérité de cela, 1.700 milliards de dettes publiques, des déficits qui étaient encore supérieurs à 5%, nous visons 3% en 2013, cest nécessaire pour la crédibilité de la France, eh bien, si nous faisons cela, il est logique que les plus riches contribuent pour un temps, le temps que justement ce redressement soit effectif.
OLIVIER EMOND
Vous parliez à linstant de la dette publique, lancien Premier ministre Michel ROCARD affirmait hier dans une interview au JDD quil y avait le feu aux finances publiques, Michel SAPIN expliquait avoir hérité en juin dun Etat en totale faillite, ça va mieux ?
PIERRE MOSCOVICI
Ecoutez ! Michel SAPIN se référait à une phrase de François FILLON
OLIVIER EMOND
Celle de François FILLON !
PIERRE MOSCOVICI
Qui était en 2007, qui disait : je suis à la tête dun Etat en faillite - ce nétait pas à la tête de lEtat dailleurs puisque cétait le président de la République, Nicolas SARKOZY, qui létait mais ce quil signifiait par là cest que la situation des finances publiques était préoccupante, et, sil est préoccupante en 2007 2008, elle est plus préoccupante aujourdhui puisque nous avons accumulé, ils ont accumulé, 600 milliards deuros de dettes publiques. Mais le terme nest pas tout à fait approprié, parce que la France est un pays qui na pas besoin de fermer les services publics de manière massive, cest un pays qui a un crédit sur les marchés, nous empruntons aujourdhui à 2,2%, 60% de points de base, 60 points de base de plus que lAllemagne, alors quil y a un an cétait 140 points de base, et, donc, nous avons considérablement amélioré notre image.
OLIVIER EMOND
Et quand on emploie ce mot de faillite
PIERRE MOSCOVICI
Et le
OLIVIER EMOND
Cest pourquoi ? Cest pour faire prendre conscience aux Français
PIERRE MOSCOVICI
Cest pour
OLIVIER EMOND
Que la situation est vraiment compliquée ?
PIERRE MOSCOVICI
Cest une image, pour dire : Voilà ! Cest compliqué, cest dur, le redressement des finances publiques est un impératif et ça nest pas simple, mais non la France est un pays vraiment solvable, la France est un pays vraiment crédible, la France est un pays qui entame ce redressement. Jétais à Davos vendredi dernier et jai pu voir à quel point, dans les milieux économiques et financiers internationaux, on était conscients que nous étions à la tâche et que nous faisions cet effort de réduction des déficits structurels, le déficit structurel - c'est-à-dire hors des impacts de la conjoncture diminuera de 2% quoi quil arrive en 2013, cest un effort historique. Mais nous le faisons en bon ordre, c'est-à-dire que nous conservons la justice sociale, des politiques pour lemploi, une priorité à léducation qui est fondamental pour nous la justice, la sécurité. Cest donc une politique budgétaire oui économe mais intelligente que nous menons pour redresser les finances publiques et, moi, je préfère dire cela : notre tâche cest le redressement du pays, redressement productif, redressement de nos finances publiques, nous sommes en train de le faire, je sais que cest difficile. Les Français qui nous écoutent savent en même temps que cest nécessaire si on veut que la France demeure ce quelle est, un grand pays, la 5ème puissance économique du monde.
OLIVIER EMOND
Parlons emploi ! Justement, Pierre MOSCOVICI, à quel moment les mesures prises par le gouvernement depuis le début de lété auront un effet sur le chômage ?
PIERRE MOSCOVICI
Ecoutez ! Je pense assez rapidement. Pour ceux qui les concernent, la question de savoir est-ce que ça suffira à infléchir la courbe du chômage et quand. Bon, il y a des mesures qui ont été prises, qui sont des mesures très fortes, il y a dabord ces emplois davenir - et ils sont en train de se signer dans toute la France avec des hôpitaux, des collectivités, des associations pour donner une chance à tous ces jeunes, le taux de chômage des jeunes est de 25% en France, cest inacceptable, la jeunesse
OLIVIER EMOND
Combien de contrats signés, vous avez déjà des chiffres ?
PIERRE MOSCOVICI
Je nai pas de chiffres moi aujourdhui ! Mais la jeunesse est la priorité du quinquennat de François HOLLANDE, elle lest plus que jamais, cette situation est inacceptable ; Il y a les contrats de génération, ils ont été votés par lAssemblée nationale, ils permettront à la fois de maintenir un senior dans lentreprise et dembaucher un jeune, puisque vous savez que nous avons un problème aux 2 bouts de la pyramide des âges (pas assez demplois des seniors et trop de jeunes au chômage) et, donc, il y a ces mesures-là. Mais il y a derrière ça tout ce que nous faisons pour doper la compétitivité française, doper au bon sens du terme, ce nest pas Lance ARMSTRONG, pour la muscler, pour la renforcer ; il y a ce que nous faisons pour lattractivité de notre territoire ; il y a ce qui se fait aussi en matière de réforme du marché du travail, cet accord historique qui a été signé par les partenaires sociaux et qui sera ensuite soumis au vote du Parlement ; et il y a, enfin, toute la politique pour la croissance que nous menons. Et ma conviction cest que le pari, ou plutôt la promesse, lengagement qui a été fait par François HOLLANDE, dinverser la courbe du chômage dici 2013, il est tenable, il est tenable si ces mesures font effet - et je crois quelles feront effet, jen suis même persuadé - par la compétitivité, contrats de génération, emplois davenir et elle est tenable aussi si nous parvenons à inverser la courbe de la croissance, à relancer la croissance, une croissance plus riche en emploi là je réponds aussi à Michel ROCARD je comprends ses interrogations - mais nous avons besoin de croissance si nous voulons créer de lemploi dans ce pays, mais une croissance qui soit une croissance qui soit créatrice demplois, cest ce que nous voulons faire. Et je pense en effet, là encore je reviens de Davos et on en a parlé par exemple avec Monsieur DRAGHI, on sait que le dernier trimestre de 2012 est difficile, on sait que premier trimestre de 2013 nest pas simple, jespère quà partir du deuxième semestre nous aurons une reprise de la croissance - avec ensuite une tendance pour 2014 et 2015 beaucoup plus favorable et, donc, nous pourrons en effet inverser cette courbe. Nous sommes mobilisés, lemploi, lemploi, lemploi, la croissance, une croissance créatrice demplois, une France compétitive, une France redressée, et dans ses finances publiques et dans son industrie, voilà ce quest la politique du gouvernement, le coeur de la politique. Cest cela que je suis chargé, moi, de faire.
OLIVIER EMOND
Dans lindustrie automobile, Pierre MOSCOVICI, la direction et les syndicats de RENAULT reprennent demain les négociations sur un possible accord de compétitivité, pour linstant il y a 7.500 suppressions nettes de postes qui sont prévues dici 2016, cet accord cest un gel des salaires, plus de flexibilité - ce qui est proposé en tout cas puisque ça nest pas signé pour linstant un temps de travail à la hausse. Que dit lEtat actionnaire, premier actionnaire de RENAULT, il faut signer cet accord ? Vous dites aux syndicats : Allez- ! Vous navez pas le choix ?
PIERRE MOSCOVICI
Nous avons adopté depuis que nous sommes aux responsabilités une nouvelle démarche, qui a dailleurs porté ses fruits, jévoquais laccord sur le marché du travail il y a quelques secondes
OLIVIER EMOND
Signé au début du mois !
PIERRE MOSCOVICI
Qui est une politique qui fait confiance au dialogue social. Et vous lavez dit vous-même, les propositions qui sont sur la table ce sont des propositions dentré de négociation de la part de la direction, lEtat actionnaire puisque vous le dites il a fixé - puisque vous lévoquez - a fixé 2 lignes rouges : la première, cest qui ny ait pas de licenciement ; et la deuxième, cest quil ny ait pas de fermeture dusine, pour le reste que la discussion se déroule de façon en effet à aboutir à un résultat gagnant gagnant (et pour lemploi, et pour les salariés, et pour les rémunérations, et pour la compétitivité), cest cet équilibre quil faut trouver. Jajoute une chose, cest que lEtat actionnaire aussi est attentif à la rémunération du premier dirigeant, Monsieur GHOSN, quand il a été proposé
OLIVIER EMOND
13 millions deuros !
PIERRE MOSCOVICI
Une certaine rémunération lors du dernier conseil, cétait en décembre, lEtat actionnaire a voté contre, moi dans la fonction qui est la mienne japplique ce que le président de la République a décidé, c'est-à-dire de faire en sorte que dans les entreprises publiques il ny ait pas décarts de salaires de 1 au-delà de 1 à 20, et les rémunérations des dirigeants dentreprises publiques ont été plafonnées au plus à 450.000 euros - je ne préconise pas ça pour toutes les entreprises privées - mais je dis que, quand une entreprise rencontre de telles difficultés, il faut en effet quil y ait cet effort de décence qui soit fait et jappelle à ce quil le soit, et cest ça que lEtat actionnaire dit, je rappelle que lEtat est actionnaire de RENAULT dune façon minoritaire, à 15%, mais il a quand même sa voix au chapitre et cest une voix forte.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 28 janvier 2013
Anne LAUVERGEON chez EADS, cest bien parti ?
PIERRE MOSCOVICI
Elle sera chez EADS, déjà, au conseil dadministration - ça cest une affaire entendu - puisque lEtat peut nommer deux personnes, il a choisi de nommer à la fois Anne LAUVERGEON et Jean-Claude TRICHET, pour la suite je pense que cest une femme qui a de grandes qualités qui doivent être pleinement utilisées et, nous, nous sommes favorables à ce quelles le soient. Mais en même temps respectons les structures de gouvernance, comme on dit, de lentreprise, cest le comité de rémunération qui se prononce, puis le conseil dadministration, puis lassemblée générale, mais il me semble quen effet elle a toutes les qualités pour jouer un rôle majeur (son énergie, ses compétences industrielles) chez EADS.
OLIVIER EMOND
Les partenaires Allemands sont daccord sur ce nom ?
PIERRE MOSCOVICI
On va en discuter ! Je pense en tout cas quil est important que soit respecté cet équilibre qui, depuis le début, existe chez EADS dans la gouvernance entre les Français et les Allemands. Cest dailleurs plutôt ce qui a été convenu, je sais que dautres noms, comme celui de Monsieur CAMUS, sont évoqués, mais je crois que Monsieur CAMUS a beaucoup à faire chez ALCATEL - qui est une entreprise qui nest pas dans une situation toujours facile et qui représente des intérêts économiques importants donc voilà ce que je veux dire. Mais en attendant, encore une fois, cest aux instances régulières de gouvernance de lentreprise de se prononce. Nous avons, nous, une position et la plus grande confiance dans les capacités de Madame LAUVERGEON.
OLIVIER EMOND
Pierre MOSCOVICI ! Il faut faire la taxe à 75% ?
PIERRE MOSCOVICI
Oui ! Il faut faire la taxe à 75%, cétait une promesse de campagne du candidat François HOLLANDE devenu président de la République. Et lidée quelle était-elle ? Ce nétait pas de faire une taxe qui est un rendement élevé, ce nétait pas de rapporter beaucoup dargent aux caisses de lEtat, cétait de manifester que, dans une situation qui est une situation très difficile pour la France, celle du redressement de nos finances publiques qui doit être entrepris, dès lors quon demandait des efforts à tous (aux ménages, aux entreprises), 30 milliards deuros cette année, il fallait que ceux qui gagnent le plus dargent (1 million deuros et plus) et les 75% ne sappliquaient quau-delà de 1 million deuros, ceux-là soient amenés à faire une contribution doublement exceptionnelle, exceptionnelle par son ampleur et son montant , exceptionnelle aussi par sa durée, elle devait être temporaire. Le Conseil Constitutionnel a censuré la mesure, dont acte, cest lui le juge suprême, le juge constitutionnel, nous respectons ses principes. Et donc nous sommes en train de chercher une mesure, qui à la fois puisse conserver lesprit, cette mesure exceptionnelle - je le répète temporaire
OLIVIER EMOND
ça veut dire que ça ne sera pas forcément 75% ?
PIERRE MOSCOVICI
Il faut faire en sorte aussi que les principes fixés par le Conseil Constitutionnel soient respectés, moi jai envie que cette mesure soit adoptée par le Parlement et puis soit validée par le Conseil Constitutionnel. Donc nous sommes en train de travailler sur tout ça - nous avons des idées assez précises et, dès dans les quelques semaines qui viennent, le Premier ministre a dit hier dans le mois, nous ferons savoir quel est le schéma retenu pour faire en sorte quen effet on demande à ceux qui ont le plus cette contribution exceptionnelle. Encore une fois le pays est dans une situation qui est une situation pas facile, nous avons hérité de cela, 1.700 milliards de dettes publiques, des déficits qui étaient encore supérieurs à 5%, nous visons 3% en 2013, cest nécessaire pour la crédibilité de la France, eh bien, si nous faisons cela, il est logique que les plus riches contribuent pour un temps, le temps que justement ce redressement soit effectif.
OLIVIER EMOND
Vous parliez à linstant de la dette publique, lancien Premier ministre Michel ROCARD affirmait hier dans une interview au JDD quil y avait le feu aux finances publiques, Michel SAPIN expliquait avoir hérité en juin dun Etat en totale faillite, ça va mieux ?
PIERRE MOSCOVICI
Ecoutez ! Michel SAPIN se référait à une phrase de François FILLON
OLIVIER EMOND
Celle de François FILLON !
PIERRE MOSCOVICI
Qui était en 2007, qui disait : je suis à la tête dun Etat en faillite - ce nétait pas à la tête de lEtat dailleurs puisque cétait le président de la République, Nicolas SARKOZY, qui létait mais ce quil signifiait par là cest que la situation des finances publiques était préoccupante, et, sil est préoccupante en 2007 2008, elle est plus préoccupante aujourdhui puisque nous avons accumulé, ils ont accumulé, 600 milliards deuros de dettes publiques. Mais le terme nest pas tout à fait approprié, parce que la France est un pays qui na pas besoin de fermer les services publics de manière massive, cest un pays qui a un crédit sur les marchés, nous empruntons aujourdhui à 2,2%, 60% de points de base, 60 points de base de plus que lAllemagne, alors quil y a un an cétait 140 points de base, et, donc, nous avons considérablement amélioré notre image.
OLIVIER EMOND
Et quand on emploie ce mot de faillite
PIERRE MOSCOVICI
Et le
OLIVIER EMOND
Cest pourquoi ? Cest pour faire prendre conscience aux Français
PIERRE MOSCOVICI
Cest pour
OLIVIER EMOND
Que la situation est vraiment compliquée ?
PIERRE MOSCOVICI
Cest une image, pour dire : Voilà ! Cest compliqué, cest dur, le redressement des finances publiques est un impératif et ça nest pas simple, mais non la France est un pays vraiment solvable, la France est un pays vraiment crédible, la France est un pays qui entame ce redressement. Jétais à Davos vendredi dernier et jai pu voir à quel point, dans les milieux économiques et financiers internationaux, on était conscients que nous étions à la tâche et que nous faisions cet effort de réduction des déficits structurels, le déficit structurel - c'est-à-dire hors des impacts de la conjoncture diminuera de 2% quoi quil arrive en 2013, cest un effort historique. Mais nous le faisons en bon ordre, c'est-à-dire que nous conservons la justice sociale, des politiques pour lemploi, une priorité à léducation qui est fondamental pour nous la justice, la sécurité. Cest donc une politique budgétaire oui économe mais intelligente que nous menons pour redresser les finances publiques et, moi, je préfère dire cela : notre tâche cest le redressement du pays, redressement productif, redressement de nos finances publiques, nous sommes en train de le faire, je sais que cest difficile. Les Français qui nous écoutent savent en même temps que cest nécessaire si on veut que la France demeure ce quelle est, un grand pays, la 5ème puissance économique du monde.
OLIVIER EMOND
Parlons emploi ! Justement, Pierre MOSCOVICI, à quel moment les mesures prises par le gouvernement depuis le début de lété auront un effet sur le chômage ?
PIERRE MOSCOVICI
Ecoutez ! Je pense assez rapidement. Pour ceux qui les concernent, la question de savoir est-ce que ça suffira à infléchir la courbe du chômage et quand. Bon, il y a des mesures qui ont été prises, qui sont des mesures très fortes, il y a dabord ces emplois davenir - et ils sont en train de se signer dans toute la France avec des hôpitaux, des collectivités, des associations pour donner une chance à tous ces jeunes, le taux de chômage des jeunes est de 25% en France, cest inacceptable, la jeunesse
OLIVIER EMOND
Combien de contrats signés, vous avez déjà des chiffres ?
PIERRE MOSCOVICI
Je nai pas de chiffres moi aujourdhui ! Mais la jeunesse est la priorité du quinquennat de François HOLLANDE, elle lest plus que jamais, cette situation est inacceptable ; Il y a les contrats de génération, ils ont été votés par lAssemblée nationale, ils permettront à la fois de maintenir un senior dans lentreprise et dembaucher un jeune, puisque vous savez que nous avons un problème aux 2 bouts de la pyramide des âges (pas assez demplois des seniors et trop de jeunes au chômage) et, donc, il y a ces mesures-là. Mais il y a derrière ça tout ce que nous faisons pour doper la compétitivité française, doper au bon sens du terme, ce nest pas Lance ARMSTRONG, pour la muscler, pour la renforcer ; il y a ce que nous faisons pour lattractivité de notre territoire ; il y a ce qui se fait aussi en matière de réforme du marché du travail, cet accord historique qui a été signé par les partenaires sociaux et qui sera ensuite soumis au vote du Parlement ; et il y a, enfin, toute la politique pour la croissance que nous menons. Et ma conviction cest que le pari, ou plutôt la promesse, lengagement qui a été fait par François HOLLANDE, dinverser la courbe du chômage dici 2013, il est tenable, il est tenable si ces mesures font effet - et je crois quelles feront effet, jen suis même persuadé - par la compétitivité, contrats de génération, emplois davenir et elle est tenable aussi si nous parvenons à inverser la courbe de la croissance, à relancer la croissance, une croissance plus riche en emploi là je réponds aussi à Michel ROCARD je comprends ses interrogations - mais nous avons besoin de croissance si nous voulons créer de lemploi dans ce pays, mais une croissance qui soit une croissance qui soit créatrice demplois, cest ce que nous voulons faire. Et je pense en effet, là encore je reviens de Davos et on en a parlé par exemple avec Monsieur DRAGHI, on sait que le dernier trimestre de 2012 est difficile, on sait que premier trimestre de 2013 nest pas simple, jespère quà partir du deuxième semestre nous aurons une reprise de la croissance - avec ensuite une tendance pour 2014 et 2015 beaucoup plus favorable et, donc, nous pourrons en effet inverser cette courbe. Nous sommes mobilisés, lemploi, lemploi, lemploi, la croissance, une croissance créatrice demplois, une France compétitive, une France redressée, et dans ses finances publiques et dans son industrie, voilà ce quest la politique du gouvernement, le coeur de la politique. Cest cela que je suis chargé, moi, de faire.
OLIVIER EMOND
Dans lindustrie automobile, Pierre MOSCOVICI, la direction et les syndicats de RENAULT reprennent demain les négociations sur un possible accord de compétitivité, pour linstant il y a 7.500 suppressions nettes de postes qui sont prévues dici 2016, cet accord cest un gel des salaires, plus de flexibilité - ce qui est proposé en tout cas puisque ça nest pas signé pour linstant un temps de travail à la hausse. Que dit lEtat actionnaire, premier actionnaire de RENAULT, il faut signer cet accord ? Vous dites aux syndicats : Allez- ! Vous navez pas le choix ?
PIERRE MOSCOVICI
Nous avons adopté depuis que nous sommes aux responsabilités une nouvelle démarche, qui a dailleurs porté ses fruits, jévoquais laccord sur le marché du travail il y a quelques secondes
OLIVIER EMOND
Signé au début du mois !
PIERRE MOSCOVICI
Qui est une politique qui fait confiance au dialogue social. Et vous lavez dit vous-même, les propositions qui sont sur la table ce sont des propositions dentré de négociation de la part de la direction, lEtat actionnaire puisque vous le dites il a fixé - puisque vous lévoquez - a fixé 2 lignes rouges : la première, cest qui ny ait pas de licenciement ; et la deuxième, cest quil ny ait pas de fermeture dusine, pour le reste que la discussion se déroule de façon en effet à aboutir à un résultat gagnant gagnant (et pour lemploi, et pour les salariés, et pour les rémunérations, et pour la compétitivité), cest cet équilibre quil faut trouver. Jajoute une chose, cest que lEtat actionnaire aussi est attentif à la rémunération du premier dirigeant, Monsieur GHOSN, quand il a été proposé
OLIVIER EMOND
13 millions deuros !
PIERRE MOSCOVICI
Une certaine rémunération lors du dernier conseil, cétait en décembre, lEtat actionnaire a voté contre, moi dans la fonction qui est la mienne japplique ce que le président de la République a décidé, c'est-à-dire de faire en sorte que dans les entreprises publiques il ny ait pas décarts de salaires de 1 au-delà de 1 à 20, et les rémunérations des dirigeants dentreprises publiques ont été plafonnées au plus à 450.000 euros - je ne préconise pas ça pour toutes les entreprises privées - mais je dis que, quand une entreprise rencontre de telles difficultés, il faut en effet quil y ait cet effort de décence qui soit fait et jappelle à ce quil le soit, et cest ça que lEtat actionnaire dit, je rappelle que lEtat est actionnaire de RENAULT dune façon minoritaire, à 15%, mais il a quand même sa voix au chapitre et cest une voix forte.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 28 janvier 2013