Déclaration de M. Jean-Marc Ayrault, Premier ministre, en réponse à une question sur les dernières évolutions de la situation au Mali, au Sénat le 24 janvier 2013.

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Circonstance : Question d'actualité posée par M. Robert Hue, sénateur (Rassemblement démocratique et social européen) du Val d'Oise, au Sénat le 24 janvier 2013

Texte intégral

Vous avez raison de rappeler que la décision du président de la République est grave, courageuse et nécessaire. Il est vrai que le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté à l'unanimité, le 20 décembre, une résolution prévoyant la mise en place d'une force militaire africaine, la Misma. Cette force n'était pas en mesure, le 11 janvier, d'arrêter ce qui était en train de se passer, les terroristes ayant décidé de déstabiliser totalement le Mali.
La France n'a pas prétendu se substituer à la mise en place de cette force multinationale africaine, qui est en train de se préparer. Son état-major est installé à Bamako ; dans quelques semaines, des milliers de soldats africains seront sur place et l'Union européenne accélère la mise en place de l'unité de formation de cette force internationale.
Le président de la République a décidé d'engager nos soldats, car si nous n'étions pas intervenus, la mise en oeuvre de la résolution du 20 décembre aurait été impossible et le Mali serait devenu la proie des terroristes, avec toutes les conséquences que cela implique pour l'Afrique, l'Europe et la France. Le président Touré a appelé le président de la République au secours. La France a consulté tous ses partenaires ; ils ont affirmé leur soutien et leur reconnaissance. L'objectif d'arrêter la progression des groupes terroristes est atteint. La France n'a pas vocation à rester au nord Mali. La force africaine qui se prépare suppléera ses troupes.
Il est tout aussi important de veiller à la transition démocratique et à la poursuite du développement économique. La responsabilité de la France et de l'Europe est de tout faire pour développer l'Afrique de l'ouest. Pascal Canfin prépare les assises du développement. François Hollande, dans son discours de Dakar, a rappelé cette nécessité. Vous avez rappelé le passé heureusement révolu de la Françafrique. Le continent africain a un bel avenir devant lui ; soyons à la hauteur de l'Histoire. Et adressons à nos soldats une marque de solidarité et de soutien dans la situation difficile qui est la leur au service de la paix et de la liberté.

Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 28 janvier 2013