Texte intégral
Je suis ravie dêtre ici parmi vous. Merci de ce moment.
Je tenais à marquer mon attachement au travail réalisé avec les collectivités locales dans la période actuelle.
Je connais bien, par expérience, les contraintes auxquelles vous êtes confrontés, tout autant que les actions que vous menez, les questions que vous vous posez légitimement et la passion qui vous anime.
Ces expériences délue locale, je ne les ai pas oubliées : elles dictent mon action au quotidien et jattache toujours beaucoup dimportance à faire avec vous et pour vous.
Vous le savez, jeudi prochain aura lieu un Comité interministériel de la jeunesse, cest un évènement important pour le gouvernement. Cest un moment essentiel pour la priorité jeunesse que nous portons avec le Président de la République.
A une semaine de cette échéance déterminante, je voulais revenir sur la façon dont nous construisons cette politique avec vous.
Les derniers chiffres du chômage nous rappellent en permanence à quel point, la jeunesse, en période de crise, se retrouve en difficulté.
Le taux de chômage des jeunes a atteint en décembre 2012 un record historique 1 jeune de moins de 25 ans sur 4 est sans emploi !
Les inégalités intergénérationnelles sont indéniables mais les inégalités intragénérationnelles le sont tout autant. Elles ne cessent de se creuser. Écarts dans les conditions de vie au quotidien, écarts surtout dans les parcours scolaires et les destins sociaux. Oui, les inégalités se creusent y compris entre jeunes.
Le Président de la République a fixé un cap extrêmement ambitieux pour la jeunesse. Nous devons redonner espoir et bâtir les contours du « nouveau modèle français », à la fois plus compétitif et plus solidaire, en ne laissant personne sur le bord du chemin. Faire confiance à la jeunesse cest pour nous essentiel.
Il a fait de la jeunesse sa priorité lors de la campagne et il la rappelé lors de ses vux à la jeunesse à Grenoble, les premiers du nom.
Des mesures durgence ont été déjà prises en faveur des jeunes.
* Les emplois davenir,
* les contrats de génération qui vont suivre,
* le blocage des loyers dans certaines zones urbaines,
* le remboursement à 100% des contraceptifs pour les mineures de 15 à 18 ans,
* la montée en charge du service civique,
* la refondation de lécole extrêmement importante.
Le gouvernement a également annoncé la création dune « garantie jeune » lors de la Conférence sur la lutte contre la pauvreté et pour linclusion sociale. Cette mesure importante va se construire avec lensemble des acteurs concernés.
Vous le voyez dès 2012, nous avons posé les jalons de cette politique renouvelée.
2013 doit maintenant être lannée de la mise en uvre de ces projets de long terme.
Le 21 février se déroulera un Comité interministériel de la jeunesse dont le Premier ministre ma confié lorganisation. Réunion annuelle pour sinscrire dans la durée.
Lenjeu du Comité interministériel de la jeunesse est de passer dune approche sectorielle et fragmentée des dispositifs de jeunesse à une politique globale et cohérente de laction publique, associant lensemble des acteurs, notamment les jeunes eux-mêmes.
Pour préparer ce moment important, plusieurs réunions interministérielles se sont déroulées grâce à limplication de 26 ministères. Elles ont ponctué, sur plusieurs mois, les travaux des cinq groupes interministériels. Nous avons abordé lensemble des chantiers de manière transversale.
Cétait plus que nécessaire ! Après une instabilité ministérielle sur le périmètre de la jeunesse pendant 10 ans, la priorité était de remettre un cadre et de lordre dans les politiques publiques de lÉtat.
Cest la raison pour laquelle nous nous sommes concentrés sur linterministérialité et le travail global. Fidèle aux principes de ce gouvernement, je nai pas oublié la concertation sociale : jai rencontré le Cnajep et le Forum Français de la Jeunesse, les syndicats et les associations délus.
Voilà lillustration de cette priorité jeunesse : un gouvernement qui travaille en amont, au quotidien, pour préparer une politique globale. Un Président qui porte cette priorité qui revêt un double objectif :
- élargir le champ des possibles pour les jeunes.
- accorder une attention toute particulière aux jeunes les plus en difficulté.
Ce nest pas lun ou lautre. Cest lun et lautre.
Je souhaite un dialogue durable et régulier avec lensemble des acteurs, les collectivités territoriales, les associations et les jeunes eux-mêmes. Jaurai à cur de lanimer dans la durée.
Dans ce cadre, linitiative prise par 19 organisations de jeunes de créer le Forum Français de la Jeunesse nous permet, et je les en remercie, davoir un interlocuteur crédible. Le Cnajep, la coordination des associations de jeunesse et déducation populaire, sera notre interlocuteur en matière de politique publique de jeunesse.
Je noublie pas ce que mont dit les jeunes que jai rencontrés depuis mon entrée en fonction, qui, ces dernières années, se sont sentis stigmatisés, dévalorisés, écartés de la chose publique.
Ce nest pas facile de les intégrer aujourdhui alors que pendant longtemps on les a considérés comme oisifs, attentistes.
Le devoir des politiques est de remettre les plus jeunes des citoyens au centre dun projet de société, de leur donner confiance, daccompagner leurs aspirations, de lever leurs doutes, et de leur donner le droit dexpérimenter.
La co-construction est une idée qui mest chère. Oui, cest une idée nouvelle. Oui, elle est la méthode que je revendique.
Le gouvernement sy engage, jen veux pour exemple le groupe de travail impliquant des jeunes, des associations, des représentants des missions locales aux côtés de lÉtat et des collectivités, qui se réunira de février à avril pour préciser les modalités de mise en uvre de la « garantie jeune ».
La « garantie jeunes » est un contrat signé entre un jeune en difficulté dans son parcours d'insertion et le service public de l'emploi. Il précise les engagements de chacun. Accompagné dun référent de la mission locale, le jeune signataire devra établir avec lui un projet d'insertion. Son projet dinsertion.
Le dispositif sera lancé en septembre 2013 dans 10 territoires pilotes. A terme, il sera étendu à l'échelle nationale et 100 000 jeunes devraient être concernés chaque année.
La « garantie jeune » est un exemple du travail commun nécessaire entre lÉtat et les collectivités et jai bien conscience que nous devons travailler plus et mieux ensemble.
La politique jeunesse est une politique partagée entre lEtat et les collectivités locales et est donc moins sujet à un transfert de compétences.
Néanmoins, la question de la gouvernance partagée se pose. Dans le cadre de lacte 3 de décentralisation qui se prépare, les mesures concernant les jeunes vont surtout faire lobjet dune clarification de compétences.
Il est proposé de transférer aux régions les centres dinformation et dorientation parce que le lien avec la région en matière de formation professionnelle est fort.
Dans ce cadre, je plaide pour un véritable service public de linformation, de lorientation et de laccompagnement des jeunes. Je serai attentive à la place faite à linformation généraliste et à laccompagnement global, quil sagisse des missions locales mais aussi de linformation jeunesse. Ce réseau historiquement impulsé par mon ministère est aujourdhui essentiellement soutenu par les collectivit??s locales. Au regard de son maillage territorial, son rôle est essentiel.
Accompagner les jeunes dans leur parcours de vie est tout aussi important que de les accompagner dans leur orientation scolaire.
Sur tous les sujets que nous portons en commun, je souhaite que vous puissiez mieux encore vous appuyer sur les services de lÉtat.
Comme la si bien formulé ma collègue Marilyse Lebranchu « La démarche du gouvernement est globale et partenariale. Nous ne réussirons que si nous savons dabord réconcilier les agents avec leurs missions et les citoyens avec laction publique ». Nous avons engagé la Modernisation de lAction Publique, la fameuse MAP. Oui, nos missions doivent faire évoluer nos structures.
Dès mon arrivée au ministère, jai donc eu à cur dengager ce processus de modernisation reposant sur une réflexion autour de nos missions prioritaires. Nous devons évoluer vers une direction de la jeunesse plus interministérielle. Elle sera donc plus encore force de proposition et de réflexion stratégique pour lensemble du gouvernement.
Cest parce quelle porte ces évolutions que la MAP nous aidera à mieux porter notre vision et nos réformes.
Contrairement à ce que nous avons connu par le passé, ce nest pas une réforme de contrition mais bien une réforme dambition.
Il faut décloisonner les dispositifs et offrir un lieu de concertation permanent avec les réseaux de jeunesse, déducation populaire et de vie associative ainsi quavec vous, les collectivités.
LAgence française du Programme Jeunesse en Action, LAgence du service civique, le conseil de gestion du FDVA, le FEJ... Nous devons dessiner ensemble les contours dun paysage beaucoup plus simple et lisible, relayant, par ses interventions financières et ses dispositifs, la stratégie développée par lEtat.
En sappuyant aujourdhui sur les compétences et expertises des personnels en place, nous gagnerons en qualité du service aux acteurs.
Je veux que les collectivités locales prennent leur place dans ce nouvel ensemble, ainsi que dans le dialogue régulier avec nous. Parce que je sais que certains dentre vous ont souhaité des politiques volontaristes, parce que je sais que certains dentre vous ont pu les mettre en place et que nous avons des exemples de très belles réussites sur le territoire.
Nous avons tous envie daller plus loin, nous voulons tous faire vivre notre priorité : un beau dessein pour la jeunesse et pour notre pays.
Source http://www.sports.gouv.fr, le 20 février 2013