Texte intégral
JEAN-MICHEL APHATIE
Cest le dernier jour pour une offre de reprise concernant la raffinerie PETROPLUS à Petit-Couronne, 470 emplois sont menacés. LHôtel Matignon a fait savoir hier soir les possibilités de reprise sont limitées, cest une manière de dire quil ny a pas de repreneur, Arnaud MONTEBOURG ?
ARNAUD MONTEBOURG
Non, « limitées » nest pas « impossibles », nous attendons plusieurs offres
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous les attendez, aujourdhui alors ?
ARNAUD MONTEBOURG
Nous les attendons
JEAN-MICHEL APHATIE
Il faut quelles tombent aujourdhui.
ARNAUD MONTEBOURG
Mais pour reprendre une raffinerie de cette envergure, il faut deux choses, beaucoup dargent, et du pétrole
JEAN-MICHEL APHATIE
Mais ça fait des mois quon en parle.
ARNAUD MONTEBOURG
Oui, mais notre travail a consisté justement à construire ces offres.
JEAN-MICHEL APHATIE
Quel est le repreneur sérieux ce matin, Arnaud MONTEBOURG ?
ARNAUD MONTEBOURG
Et mieux écoutez, pour linstant, nous attendons que les offreurs se positionnent. Et nous avons travaillé en liaison étroite avec bien sûr les élus, mais aussi lorganisation intersyndicale des salariés, qui a fait un très gros travail pour défendre loutil de travail, et cest notre position, nous ; nous, nous préférons conserver nos capacités de raffinage plutôt que dêtre obligé dimporter du pétrole raffiné.
JEAN-MICHEL APHATIE
Le sentiment quon a ce matin
ARNAUD MONTEBOURG
Mais cest une raffinerie qui perd de largent, donc il faut que linvestisseur, qui investira certainement aux côtés de lEtat, car nous sommes disponibles pour accompagner un offreur, nous lavons dit à tous ceux qui se sont présentés pour examiner le sujet
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous allez participer à la reprise, lEtat va participer à la reprise de PETROPLUS ?
ARNAUD MONTEBOURG
Oui, de façon minoritaire, parce que, il faut des capitaux très importants pour réinvestir et rendre cette raffinerie performante
JEAN-MICHEL APHATIE
Mais avec qui alors, vous le savez ce matin, avec
ARNAUD MONTEBOURG
Eh bien, pour linstant, nous souhaitons que les offreurs se positionnent avec deux choses, du pétrole dun pays producteur, donc ça suppose quen effet, les pays producteurs se positionnent sur la raffinerie de Petit-Couronne, et de largent
JEAN-MICHEL APHATIE
Donc un repreneur libyen par exemple
ARNAUD MONTEBOURG
Par exemple. Donc nous attendons cela, les informations
JEAN-MICHEL APHATIE
La piste libyenne est toujours sérieuse, Arnaud MONTEBOURG ?
ARNAUD MONTEBOURG
Elle la toujours été, pour une raison simple, cest que les pays producteurs ont intérêt aujourdhui, alors que la production reprend, vous avez lIrak qui reprend la production, la Libye qui reprend la production après la guerre de Libye et la guerre dIrak, qui veulent se positionner sur le marché européen. Donc ils cherchent des lieux de raffinage à proximité de la distribution. Donc notre travail a été de construire une solution. Mieux, notre travail aussi de marier des offres, parce quils ne veulent pas se mettre daccord, ils se connaissent tous dans ce monde, mais cest un travail de construction, cest une lutte pour défendre nos outils de travail industriel.
JEAN-MICHEL APHATIE
On se dit que si rien nest plus précis au dernier jour de loffre de reprise, cest que, hélas, il ny a rien qui existe
ARNAUD MONTEBOURG
Je préfère ne pas mexprimer et laisser les offres, elles-mêmes, se positionner
JEAN-MICHEL APHATIE
Daccord. Et donc lEtat pourrait participer à loffre de reprise
ARNAUD MONTEBOURG
Ça, nous lavons dit, et dailleurs, monsieur DUFOURCQ, le président de la Banque publique dinvestissement, la rappelé sur votre antenne.
JEAN-MICHEL APHATIE
Je nen ai pas le souvenir. Autre dossier difficile, lusine GOODYEAR à Amiens menacée de fermeture, 1.200 emplois menacés. Là, existe-t-il une possibilité de reprise, Arnaud MONTEBOURG ?
ARNAUD MONTEBOURG
Eh bien, je crois que, il y a des éléments qui sont sur la table, et par ailleurs, GOODYEAR, jusquà présent, na pas convaincu de la légitimité de son plan social, puisquil a été annulé à la demande des organisations syndicales par les tribunaux. Donc nous souhaitons que GOODYEAR et TITAN reviennent à la table de la discussion, je remercie Bernard THIBAULT le patron de la CGT davoir fait oeuvre constructive en disant : eh bien, écoutez, nous, nous souhaitons des engagements des industriels, ce qui est normal, dailleurs, le gouvernement aussi défend loutil industriel et sa pérennité sur le site dAmiens Nord. Donc je pense que maintenant, tous les ingrédients sont sur la table pour quon puisse trouver un accord qui navait pas pu être trouvé au mois de juin dernier.
JEAN-MICHEL APHATIE
A cause de qui ?
ARNAUD MONTEBOURG
Je crois que nous les avons, nous avons tous les partenaires, les partenaires nont pas pu sentendre, quant à GOODYEAR
JEAN-MICHEL APHATIE
La CGT locale a un rôle important à votre avis dans labsence daccord aujourdhui à GOODYEAR ?
ARNAUD MONTEBOURG
Je pense que la CGT est en mesure et nous la fait savoir davancer sur des propositions qui ne seraient pas celles du mois de juin. Nous devons aller un petit peu plus loin. Et des propositions de maintien de loutil industriel, cest normal que les salariés défendent leur outil de travail, et cest normal que le gouvernement défende lindustrie et son maintien, et notamment du pneumatique, qui est parfaitement rentable, parfaitement rentable.
JEAN-MICHEL APHATIE
TITAN, société américaine, a claqué la porte lété dernier, ils vous ont fait signe, ils ont manifesté leur désir de revenir dans ce dossier et de reprendre GOODYEAR ?
ARNAUD MONTEBOURG
Pas encore, Monsieur APHATIE, cest une des raisons pour lesquelles je crois que les déclarations de monsieur THIBAULT sont très importantes. Donc nous les avons fait connaître aux Etats-Unis, jai moi-même adressé un certain nombre de messages au président de TITAN. Donc nous sommes disponibles pour une table ronde avec un accord de moyen/long terme sur le site dAmiens Nord.
JEAN-MICHEL APHATIE
La direction et les syndicats de RENAULT se retrouvent aujourdhui pour tenter de trouver un accord concernant une meilleure compétitivité pour lentreprise. Vous avez dit que les efforts que demande la direction aux salariés : gel des salaires dune part, augmentation du temps de travail pour certains salariés, dautre part, ces efforts sont modérés, ce que les syndicats de lusine comprennent mal.
ARNAUD MONTEBOURG
Eh bien, il faut regarder la situation de lindustrie automobile européenne, OPEL ferme des sites, PSA ferme un site et demi, Aulnay, plus Rennes, FIAT est en grand danger ; partout, on licencie des gens, on ferme des sites industriels. RENAULT propose le contraire, à notre demande, nous avons exigé plusieurs choses de RENAULT : pas de fermeture de site, pas de licenciement, il y a gel des embauches, ça, cest sûr, il ny a pas renouvellement des départs en retraite, mais il ny a pas de salarié de RENAULT qui aujourdhui sinquiète de perdre son travail, cest déjà pas mal ! Deuxièmement, alors que le marché est à moins 20%, RENAULT est plus en difficulté sur les marchés européens que PSA, moins 22% en 2012. RENAULT, aujourdhui, est dans une situation où il faut trouver dautres solutions, car lactionnaire que nous sommes minoritaire, 15% du capital, a exigé plusieurs choses : pas de fermeture de site, pas de licenciement et des relocalisations sur la base industrielle nationale. Notre travail, cest que RENAULT, qui a, dune certaine manière, abandonné la France, revienne en France, et cest le cas, puisque, il y a un milliard qui vient dêtre mis sur la table sur les sites industriels français, Maubeuge, Douai, Sandouville, Dieppe, cest à peu près 420 millions, 230 millions, 190 millions de réinvestissements. Et nous demandons que les partenaires de RENAULT réinvestissent la France, cest le cas par exemple de NISSAN, puisque cest une alliance.
JEAN-MICHEL APHATIE
Et donc vous dites aux syndicats de RENAULT : prenez laccord que vous offre la direction.
ARNAUD MONTEBOURG
Non, je dis : les partenaires sociaux, et il y a des efforts qui sont significatifs de la part des salariés qui sont demandés, mais échangeons les contreparties, cest-à-dire que, cest vrai que, il y a un effort sur le temps de travail, daugmentation de 6% pour les salariés qui sont en dessous de 35h
JEAN-MICHEL APHATIE
Et sur les salaires
ARNAUD MONTEBOURG
Et il y a un gel des salaires pendant un an, 2013, cest vrai. Nous avons dailleurs demandé à monsieur GHOSN de faire de même ou même un petit peu plus, de façon significative, avec son salaire de RENAULT.
JEAN-MICHEL APHATIE
Et il vous a répondu ?
ARNAUD MONTEBOURG
Oui
JEAN-MICHEL APHATIE
Quest-ce quil va faire ?
ARNAUD MONTEBOURG
Ah ben, je crois quil a décidé
JEAN-MICHEL APHATIE
Il va baisser son salaire ?
ARNAUD MONTEBOURG
Il a compris son actionnaire en tout cas que nous sommes
JEAN-MICHEL APHATIE
Il va baisser son salaire ?
ARNAUD MONTEBOURG
Je le souhaite, et je le lui ai demandé.
JEAN-MICHEL APHATIE
Mais vous ne le savez pas.
ARNAUD MONTEBOURG
Eh bien, il lexprimera lui-même, cest quand même à lui de le faire. Mais, ce qui est intéressant, cest que les partenaires sociaux doivent négocier des contreparties pour rester dans ce cadre. Ce cadre, cest : pas de fermeture de site, rechargement des usines françaises, relocalisation sur le territoire ; notre politique au gouvernement, cest la relocalisation
JEAN-MICHEL APHATIE
Et donc, vous dites aux syndicats, à partir de là : signez cet accord.
ARNAUD MONTEBOURG
Non pas, « signez », échangez, si vous nêtes pas contents, parce que cest vrai quil y a des efforts difficiles qui sont demandés sur la mobilité par exemple, cest le plus difficile, eh bien, il faut demander des protections particulières et des contreparties, mais on peut quand même échanger des contreparties réciproques.
JEAN-MICHEL APHATIE
Le tableau que vous dressez de lindustrie automobile vous faire dire aujourdhui que PSA demande légitimement la fermeture de son site dAulnay, vous reconnaissez la nécessité de fermer
ARNAUD MONTEBOURG
Nous avons demandé plusieurs choses à PSA
JEAN-MICHEL APHATIE
Mais vous reconnaissez la nécessité de fermer lusine dAulnay ?
ARNAUD MONTEBOURG
Eh bien, nous reconnaissons surtout que PSA a trop tardé, a dissimulé, et que la conséquence maintenant, cest quon est obligé en effet de prendre des mesures de redressement. Alors, nous, nous avons demandé
JEAN-MICHEL APHATIE
La fermeture du site dAulnay est inéluctable ?
ARNAUD MONTEBOURG
Eh bien, en tout cas, nous navons pas trouvé dautre solution, ça, cest vrai
JEAN-MICHEL APHATIE
Donc elle est inéluctable.
ARNAUD MONTEBOURG
Eh bien, cest ce que je suis en train de vous dire, néanmoins, nous avons demandé
JEAN-MICHEL APHATIE
Personne ne le dit jamais, donc il faut le dire une fois pour toute
ARNAUD MONTEBOURG
Eh bien, je vous le dis
JEAN-MICHEL APHATIE
Elle est inéluctable
ARNAUD MONTEBOURG
Elle est en tout cas, aujourdhui, nous ne savons pas faire autrement. Néanmoins, nous avons demandé un reformatage du plan, cest-à-dire une réduction du nombre de personnes qui risquent de perdre leur travail, car, là, il y a des licenciements chez PEUGEOT et les fermetures de sites. Nous avons aussi demandé à PSA un certain nombre de garanties sur les dividendes, nous avons demandé à PSA dentrer dans le conseil dadministration à travers Louis GALLOIS, qui est maintenant donc nous demandons des contreparties, parce que notre enjeu, cest de sauver PSA
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous les avez obtenues ?
ARNAUD MONTEBOURG
Et de permettre à PSA de rebondir et de retrouver la santé en 2013.
JEAN-MICHEL APHATIE
7.500 suppressions de postes étaient demandées par PSA, ça va baisser ? La demande de PSA va être inférieure ?
ARNAUD MONTEBOURG
Oui, nous avons demandé cela, et la négociation a lieu en ce moment avec les partenaires sociaux
JEAN-MICHEL APHATIE
Et vous espérez arriver à quel niveau
ARNAUD MONTEBOURG
Eh bien écoutez, nous espérons le plus possible, et mieux, nous demandons à PSA que personne dAulnay et de Rennes, ce qui est très difficile comme objectif, naille à Pôle Emploi, cest la demande des syndicats, cest-à-dire quon trouve des mesures de réindustrialisation sur les deux sites, pour que, il ny ait pas de rupture de contrat de travail ; cest je crois un engagement de la nation tout entière autour des salariés de PSA.
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous allez aller à Douai bientôt voir les salariés de RENAULT ?
ARNAUD MONTEBOURG
Je souhaite aller discuter avec les salariés de RENAULT. Je vais recevoir leurs organisations syndicales cette semaine, pour discuter de lavenir de RENAULT, parce que lactionnaire, qui est lEtat, exige et demande des mesures de réinvestissement en France.
JEAN-MICHEL APHATIE
La Fondation Nicolas HULOT vous traite de provocateur, hier, vous avez défendu les gaz de Houilles, et la Fondation Nicolas HULOT dit : la transition énergétique, ça nest pas consommer toujours plus dénergie fossile, Arnaud MONTEBOURG est un provocateur
ARNAUD MONTEBOURG
Eh bien écoutez, nous importons 20% de notre gaz à prix dor, on nous dit : on ne veut pas de gaz de schiste, quil y ait de la fracturation hydraulique
JEAN-MICHEL APHATIE
Vos amis écologistes le disent
ARNAUD MONTEBOURG
Oui, non, mais bon, daccord, admettons, simplement, on dit : on trouve le gaz de Houilles, il ny a pas de fracturation hydraulique, cest vrai, mieux vaut limporter plus cher ! Alors cest ça quon nous dit ! Non, il vaut mieux
JEAN-MICHEL APHATIE
Cest vos amis qui disent ça
ARNAUD MONTEBOURG
Il vaut mieux le fabriquer nous-mêmes, cest le gaz made in France.
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous préférez une crise politique ?
ARNAUD MONTEBOURG
Ce nest pas une crise politique, je crois quon peut parfaitement trouver un peu de réalisme, y compris dans la nécessité de financer la transition énergétique, parce quil faudra la financer la transition énergétique, les éoliennes, ça coûte très cher, le photovoltaïque, cest très important. Avec quoi on va le faire ? Avec du gaz pas cher, on pourrait le faire, au lieu de limporter très cher, ce qui, finalement, coûte cher aux Français sur leur facture, et à léconomie française, qui est en train de délocaliser un peu trop dindustries électro intensives qui utilisent beaucoup dénergie, et qui ne peuvent plus aujourdhui lutter dans la compétition mondiale déloyale.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 18 février 2013
Cest le dernier jour pour une offre de reprise concernant la raffinerie PETROPLUS à Petit-Couronne, 470 emplois sont menacés. LHôtel Matignon a fait savoir hier soir les possibilités de reprise sont limitées, cest une manière de dire quil ny a pas de repreneur, Arnaud MONTEBOURG ?
ARNAUD MONTEBOURG
Non, « limitées » nest pas « impossibles », nous attendons plusieurs offres
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous les attendez, aujourdhui alors ?
ARNAUD MONTEBOURG
Nous les attendons
JEAN-MICHEL APHATIE
Il faut quelles tombent aujourdhui.
ARNAUD MONTEBOURG
Mais pour reprendre une raffinerie de cette envergure, il faut deux choses, beaucoup dargent, et du pétrole
JEAN-MICHEL APHATIE
Mais ça fait des mois quon en parle.
ARNAUD MONTEBOURG
Oui, mais notre travail a consisté justement à construire ces offres.
JEAN-MICHEL APHATIE
Quel est le repreneur sérieux ce matin, Arnaud MONTEBOURG ?
ARNAUD MONTEBOURG
Et mieux écoutez, pour linstant, nous attendons que les offreurs se positionnent. Et nous avons travaillé en liaison étroite avec bien sûr les élus, mais aussi lorganisation intersyndicale des salariés, qui a fait un très gros travail pour défendre loutil de travail, et cest notre position, nous ; nous, nous préférons conserver nos capacités de raffinage plutôt que dêtre obligé dimporter du pétrole raffiné.
JEAN-MICHEL APHATIE
Le sentiment quon a ce matin
ARNAUD MONTEBOURG
Mais cest une raffinerie qui perd de largent, donc il faut que linvestisseur, qui investira certainement aux côtés de lEtat, car nous sommes disponibles pour accompagner un offreur, nous lavons dit à tous ceux qui se sont présentés pour examiner le sujet
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous allez participer à la reprise, lEtat va participer à la reprise de PETROPLUS ?
ARNAUD MONTEBOURG
Oui, de façon minoritaire, parce que, il faut des capitaux très importants pour réinvestir et rendre cette raffinerie performante
JEAN-MICHEL APHATIE
Mais avec qui alors, vous le savez ce matin, avec
ARNAUD MONTEBOURG
Eh bien, pour linstant, nous souhaitons que les offreurs se positionnent avec deux choses, du pétrole dun pays producteur, donc ça suppose quen effet, les pays producteurs se positionnent sur la raffinerie de Petit-Couronne, et de largent
JEAN-MICHEL APHATIE
Donc un repreneur libyen par exemple
ARNAUD MONTEBOURG
Par exemple. Donc nous attendons cela, les informations
JEAN-MICHEL APHATIE
La piste libyenne est toujours sérieuse, Arnaud MONTEBOURG ?
ARNAUD MONTEBOURG
Elle la toujours été, pour une raison simple, cest que les pays producteurs ont intérêt aujourdhui, alors que la production reprend, vous avez lIrak qui reprend la production, la Libye qui reprend la production après la guerre de Libye et la guerre dIrak, qui veulent se positionner sur le marché européen. Donc ils cherchent des lieux de raffinage à proximité de la distribution. Donc notre travail a été de construire une solution. Mieux, notre travail aussi de marier des offres, parce quils ne veulent pas se mettre daccord, ils se connaissent tous dans ce monde, mais cest un travail de construction, cest une lutte pour défendre nos outils de travail industriel.
JEAN-MICHEL APHATIE
On se dit que si rien nest plus précis au dernier jour de loffre de reprise, cest que, hélas, il ny a rien qui existe
ARNAUD MONTEBOURG
Je préfère ne pas mexprimer et laisser les offres, elles-mêmes, se positionner
JEAN-MICHEL APHATIE
Daccord. Et donc lEtat pourrait participer à loffre de reprise
ARNAUD MONTEBOURG
Ça, nous lavons dit, et dailleurs, monsieur DUFOURCQ, le président de la Banque publique dinvestissement, la rappelé sur votre antenne.
JEAN-MICHEL APHATIE
Je nen ai pas le souvenir. Autre dossier difficile, lusine GOODYEAR à Amiens menacée de fermeture, 1.200 emplois menacés. Là, existe-t-il une possibilité de reprise, Arnaud MONTEBOURG ?
ARNAUD MONTEBOURG
Eh bien, je crois que, il y a des éléments qui sont sur la table, et par ailleurs, GOODYEAR, jusquà présent, na pas convaincu de la légitimité de son plan social, puisquil a été annulé à la demande des organisations syndicales par les tribunaux. Donc nous souhaitons que GOODYEAR et TITAN reviennent à la table de la discussion, je remercie Bernard THIBAULT le patron de la CGT davoir fait oeuvre constructive en disant : eh bien, écoutez, nous, nous souhaitons des engagements des industriels, ce qui est normal, dailleurs, le gouvernement aussi défend loutil industriel et sa pérennité sur le site dAmiens Nord. Donc je pense que maintenant, tous les ingrédients sont sur la table pour quon puisse trouver un accord qui navait pas pu être trouvé au mois de juin dernier.
JEAN-MICHEL APHATIE
A cause de qui ?
ARNAUD MONTEBOURG
Je crois que nous les avons, nous avons tous les partenaires, les partenaires nont pas pu sentendre, quant à GOODYEAR
JEAN-MICHEL APHATIE
La CGT locale a un rôle important à votre avis dans labsence daccord aujourdhui à GOODYEAR ?
ARNAUD MONTEBOURG
Je pense que la CGT est en mesure et nous la fait savoir davancer sur des propositions qui ne seraient pas celles du mois de juin. Nous devons aller un petit peu plus loin. Et des propositions de maintien de loutil industriel, cest normal que les salariés défendent leur outil de travail, et cest normal que le gouvernement défende lindustrie et son maintien, et notamment du pneumatique, qui est parfaitement rentable, parfaitement rentable.
JEAN-MICHEL APHATIE
TITAN, société américaine, a claqué la porte lété dernier, ils vous ont fait signe, ils ont manifesté leur désir de revenir dans ce dossier et de reprendre GOODYEAR ?
ARNAUD MONTEBOURG
Pas encore, Monsieur APHATIE, cest une des raisons pour lesquelles je crois que les déclarations de monsieur THIBAULT sont très importantes. Donc nous les avons fait connaître aux Etats-Unis, jai moi-même adressé un certain nombre de messages au président de TITAN. Donc nous sommes disponibles pour une table ronde avec un accord de moyen/long terme sur le site dAmiens Nord.
JEAN-MICHEL APHATIE
La direction et les syndicats de RENAULT se retrouvent aujourdhui pour tenter de trouver un accord concernant une meilleure compétitivité pour lentreprise. Vous avez dit que les efforts que demande la direction aux salariés : gel des salaires dune part, augmentation du temps de travail pour certains salariés, dautre part, ces efforts sont modérés, ce que les syndicats de lusine comprennent mal.
ARNAUD MONTEBOURG
Eh bien, il faut regarder la situation de lindustrie automobile européenne, OPEL ferme des sites, PSA ferme un site et demi, Aulnay, plus Rennes, FIAT est en grand danger ; partout, on licencie des gens, on ferme des sites industriels. RENAULT propose le contraire, à notre demande, nous avons exigé plusieurs choses de RENAULT : pas de fermeture de site, pas de licenciement, il y a gel des embauches, ça, cest sûr, il ny a pas renouvellement des départs en retraite, mais il ny a pas de salarié de RENAULT qui aujourdhui sinquiète de perdre son travail, cest déjà pas mal ! Deuxièmement, alors que le marché est à moins 20%, RENAULT est plus en difficulté sur les marchés européens que PSA, moins 22% en 2012. RENAULT, aujourdhui, est dans une situation où il faut trouver dautres solutions, car lactionnaire que nous sommes minoritaire, 15% du capital, a exigé plusieurs choses : pas de fermeture de site, pas de licenciement et des relocalisations sur la base industrielle nationale. Notre travail, cest que RENAULT, qui a, dune certaine manière, abandonné la France, revienne en France, et cest le cas, puisque, il y a un milliard qui vient dêtre mis sur la table sur les sites industriels français, Maubeuge, Douai, Sandouville, Dieppe, cest à peu près 420 millions, 230 millions, 190 millions de réinvestissements. Et nous demandons que les partenaires de RENAULT réinvestissent la France, cest le cas par exemple de NISSAN, puisque cest une alliance.
JEAN-MICHEL APHATIE
Et donc vous dites aux syndicats de RENAULT : prenez laccord que vous offre la direction.
ARNAUD MONTEBOURG
Non, je dis : les partenaires sociaux, et il y a des efforts qui sont significatifs de la part des salariés qui sont demandés, mais échangeons les contreparties, cest-à-dire que, cest vrai que, il y a un effort sur le temps de travail, daugmentation de 6% pour les salariés qui sont en dessous de 35h
JEAN-MICHEL APHATIE
Et sur les salaires
ARNAUD MONTEBOURG
Et il y a un gel des salaires pendant un an, 2013, cest vrai. Nous avons dailleurs demandé à monsieur GHOSN de faire de même ou même un petit peu plus, de façon significative, avec son salaire de RENAULT.
JEAN-MICHEL APHATIE
Et il vous a répondu ?
ARNAUD MONTEBOURG
Oui
JEAN-MICHEL APHATIE
Quest-ce quil va faire ?
ARNAUD MONTEBOURG
Ah ben, je crois quil a décidé
JEAN-MICHEL APHATIE
Il va baisser son salaire ?
ARNAUD MONTEBOURG
Il a compris son actionnaire en tout cas que nous sommes
JEAN-MICHEL APHATIE
Il va baisser son salaire ?
ARNAUD MONTEBOURG
Je le souhaite, et je le lui ai demandé.
JEAN-MICHEL APHATIE
Mais vous ne le savez pas.
ARNAUD MONTEBOURG
Eh bien, il lexprimera lui-même, cest quand même à lui de le faire. Mais, ce qui est intéressant, cest que les partenaires sociaux doivent négocier des contreparties pour rester dans ce cadre. Ce cadre, cest : pas de fermeture de site, rechargement des usines françaises, relocalisation sur le territoire ; notre politique au gouvernement, cest la relocalisation
JEAN-MICHEL APHATIE
Et donc, vous dites aux syndicats, à partir de là : signez cet accord.
ARNAUD MONTEBOURG
Non pas, « signez », échangez, si vous nêtes pas contents, parce que cest vrai quil y a des efforts difficiles qui sont demandés sur la mobilité par exemple, cest le plus difficile, eh bien, il faut demander des protections particulières et des contreparties, mais on peut quand même échanger des contreparties réciproques.
JEAN-MICHEL APHATIE
Le tableau que vous dressez de lindustrie automobile vous faire dire aujourdhui que PSA demande légitimement la fermeture de son site dAulnay, vous reconnaissez la nécessité de fermer
ARNAUD MONTEBOURG
Nous avons demandé plusieurs choses à PSA
JEAN-MICHEL APHATIE
Mais vous reconnaissez la nécessité de fermer lusine dAulnay ?
ARNAUD MONTEBOURG
Eh bien, nous reconnaissons surtout que PSA a trop tardé, a dissimulé, et que la conséquence maintenant, cest quon est obligé en effet de prendre des mesures de redressement. Alors, nous, nous avons demandé
JEAN-MICHEL APHATIE
La fermeture du site dAulnay est inéluctable ?
ARNAUD MONTEBOURG
Eh bien, en tout cas, nous navons pas trouvé dautre solution, ça, cest vrai
JEAN-MICHEL APHATIE
Donc elle est inéluctable.
ARNAUD MONTEBOURG
Eh bien, cest ce que je suis en train de vous dire, néanmoins, nous avons demandé
JEAN-MICHEL APHATIE
Personne ne le dit jamais, donc il faut le dire une fois pour toute
ARNAUD MONTEBOURG
Eh bien, je vous le dis
JEAN-MICHEL APHATIE
Elle est inéluctable
ARNAUD MONTEBOURG
Elle est en tout cas, aujourdhui, nous ne savons pas faire autrement. Néanmoins, nous avons demandé un reformatage du plan, cest-à-dire une réduction du nombre de personnes qui risquent de perdre leur travail, car, là, il y a des licenciements chez PEUGEOT et les fermetures de sites. Nous avons aussi demandé à PSA un certain nombre de garanties sur les dividendes, nous avons demandé à PSA dentrer dans le conseil dadministration à travers Louis GALLOIS, qui est maintenant donc nous demandons des contreparties, parce que notre enjeu, cest de sauver PSA
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous les avez obtenues ?
ARNAUD MONTEBOURG
Et de permettre à PSA de rebondir et de retrouver la santé en 2013.
JEAN-MICHEL APHATIE
7.500 suppressions de postes étaient demandées par PSA, ça va baisser ? La demande de PSA va être inférieure ?
ARNAUD MONTEBOURG
Oui, nous avons demandé cela, et la négociation a lieu en ce moment avec les partenaires sociaux
JEAN-MICHEL APHATIE
Et vous espérez arriver à quel niveau
ARNAUD MONTEBOURG
Eh bien écoutez, nous espérons le plus possible, et mieux, nous demandons à PSA que personne dAulnay et de Rennes, ce qui est très difficile comme objectif, naille à Pôle Emploi, cest la demande des syndicats, cest-à-dire quon trouve des mesures de réindustrialisation sur les deux sites, pour que, il ny ait pas de rupture de contrat de travail ; cest je crois un engagement de la nation tout entière autour des salariés de PSA.
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous allez aller à Douai bientôt voir les salariés de RENAULT ?
ARNAUD MONTEBOURG
Je souhaite aller discuter avec les salariés de RENAULT. Je vais recevoir leurs organisations syndicales cette semaine, pour discuter de lavenir de RENAULT, parce que lactionnaire, qui est lEtat, exige et demande des mesures de réinvestissement en France.
JEAN-MICHEL APHATIE
La Fondation Nicolas HULOT vous traite de provocateur, hier, vous avez défendu les gaz de Houilles, et la Fondation Nicolas HULOT dit : la transition énergétique, ça nest pas consommer toujours plus dénergie fossile, Arnaud MONTEBOURG est un provocateur
ARNAUD MONTEBOURG
Eh bien écoutez, nous importons 20% de notre gaz à prix dor, on nous dit : on ne veut pas de gaz de schiste, quil y ait de la fracturation hydraulique
JEAN-MICHEL APHATIE
Vos amis écologistes le disent
ARNAUD MONTEBOURG
Oui, non, mais bon, daccord, admettons, simplement, on dit : on trouve le gaz de Houilles, il ny a pas de fracturation hydraulique, cest vrai, mieux vaut limporter plus cher ! Alors cest ça quon nous dit ! Non, il vaut mieux
JEAN-MICHEL APHATIE
Cest vos amis qui disent ça
ARNAUD MONTEBOURG
Il vaut mieux le fabriquer nous-mêmes, cest le gaz made in France.
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous préférez une crise politique ?
ARNAUD MONTEBOURG
Ce nest pas une crise politique, je crois quon peut parfaitement trouver un peu de réalisme, y compris dans la nécessité de financer la transition énergétique, parce quil faudra la financer la transition énergétique, les éoliennes, ça coûte très cher, le photovoltaïque, cest très important. Avec quoi on va le faire ? Avec du gaz pas cher, on pourrait le faire, au lieu de limporter très cher, ce qui, finalement, coûte cher aux Français sur leur facture, et à léconomie française, qui est en train de délocaliser un peu trop dindustries électro intensives qui utilisent beaucoup dénergie, et qui ne peuvent plus aujourdhui lutter dans la compétition mondiale déloyale.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 18 février 2013