Entretien de M. Jean-Yves Le Drian, ministre de la défense, avec BFM TV le 5 mars 2013, sur l'intervention militaire au Mali, les otages français et sur la politique de défense.

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Média : BFM TV

Texte intégral


Q - Vous avez dit hier soir sur que vous pensiez que les otages français détenus en Afrique sont vivants !
R - Oui, tout nous laisse à penser que oui.
Q - Bien. Vous n'allez pas me dire évidemment où ils sont.
R - Non.
Q - Vous le savez ?
R - Nous avons des informations mais je n'en dirai pas plus.
Q - Vous avez des informations sur le lieu où ils se trouvent ?
R - Nous avons des informations mais je n'en dirai pas plus, je suis vraiment désolé. Vous savez que sur la question des otages, la discrétion est la première vertu, car votre émission est très écoutée M. Bourdin et elle est aussi écoutée par les ravisseurs quels qu'ils soient. C'est la raison pour laquelle, les membres du gouvernement qui sont informés de la situation - ils sont très peu nombreux - n'en parlent pas, pour la sécurité des otages, pour la discrétion de nos actions et pour la sécurité de nos propres forces.
Q - Si les otages avaient été tués, vous le sauriez là aujourd'hui ?
R - Je pense que si les otages avaient été tués, les ravisseurs l'auraient fait savoir.
Q - Je vous dis cela parce que la plupart des familles des otages actuellement détenus vous ont demandé une pause dans les combats, et vous ont demandé d'ouvrir des négociations avec les ravisseurs. Vous les avez entendu bien sûr j'imagine ...
R - Je comprends très bien - le président de la République aussi - l'angoisse de ces familles, encore plus forte maintenant qu'il y a les combats que vous connaissez, encore plus forte encore parce qu'il y a eu d'autres enlèvements ailleurs qu'au Mali. J'imagine qu'il y a tous les jours, à chaque moment, cette inquiétude, cette angoisse et c'est tout à fait respectable. Mais nous ne pouvons pas en dire plus et elles le savent. Ces familles sont en relation avec la cellule spécialisée du Quai d'Orsay qui les tient informées de tout ce que l'on peut leur dire. Ce que je peux vous dire, c'est que nous utilisons tous les moyens pour les libérer, mais je n'en dirai pas plus.
Q - Est-ce que la situation des otages du Nord Mali et des otages enlevés au Nord du Cameroun est aussi incertaine ? Est-ce que les deux situations sont à peu près les mêmes ? Est-ce que les risques sont plus grands d'un côté, plus grand de l'autre ?
R - Ce sont les mêmes méthodes. La différence, au Nigeria et au Cameroun c'est que la cruauté en rajoute à l'horreur, parce que prendre des enfants comme otages est encore pire. Ce sont les mêmes méthodes de terroristes qui font du chantage à des vies humaines et qui utilisent l'impact médiatique pour renforcer leur démarche terroriste, inacceptable, cruelle. Et finalement, on ne peut pas céder à cela.
Q - Est-ce que vous vous refusez à toute négociation, vous refusez toute négociation avec les ravisseurs ?
R - Vous faites votre métier Monsieur Bourdin, moi je fais le mien et je ne vous répondrai pas.
Q - Le président de la République a laissé entendre tout de même qu'il n'acceptait aucun chantage des ravisseurs.
R - Le président de la République a solennellement appelé les ravisseurs à libérer les otages, et il est dans son rôle.
Q - Enfin, ils sont vivants, c'est déjà la bonne nouvelle.
R - Oui, tout nous laisse à penser que oui.
Q - Y compris ceux de Boko Haram ?
R – Oui, a priori, tout nous laisse à penser que oui. On parlait tout à l'heure de comparaison potentielle, ce sont les mêmes méthodes, ce sont les mêmes terroristes : ils s'appellent Boko Haram, Aqmi, Shebab en Somalie, mais c'est une dramaturgie djihadiste sur l'ensemble de la zone du Sahel, avec systématiquement des ravisseurs qui enlèvent telle ou telle personne de passage, de manière indifférenciée et qui fait du chantage global. Cette démarche est inacceptable. C'est pour cela que nous sommes allés au Mali, parce que nous ne voulions pas qu'un État lui-même soit pris en otage avec des millions de personnes, et que ce territoire devienne un sanctuaire à partir duquel des actes terroristes pourraient être initiés sur l'ensemble de l'Afrique, mais aussi en Europe, en France. Donc le Mali, c'est aussi notre sécurité et c'est aussi, indirectement, la sécurité des otages.
Q - Est-ce que l'intervention française au Mali met en danger la vie des otages ?
R - Il y a eu des prises d'otages avant l'intervention, il y a eu des prises d'otages pendant l'intervention. Il y a eu des prises d'otages de Français mais il y a eu des prises d'otages, pendant l'intervention, de personnes qui ne sont pas françaises - il y a des prises d'otages d'Algériens. Bref ! C'est une action globale qui est tout à fait inacceptable et pour laquelle une intervention était nécessaire pour éviter qu'il y ait une fuite en avant dans cette direction, une espèce de logique infernale dans laquelle nous ne voulons pas rentrer. C'est pour cela que nous sommes intervenus et c'est pour cela que le président du Mali nous a demandé d'intervenir.
Q - Au Nord Mali, il y a eu ces derniers jours des combats très durs...
R - Il y en a eu cette nuit. Il y a eu des opérations menées par nos forces contre une partie des groupes terroristes qui sont présents dans cette région, la vallée d'Ametetai où il y a vraiment une concentration. Tous les jours il y a des terroristes à neutraliser...
Q - Qu'est-ce que cela a donné cette nuit ?
R - Plusieurs terroristes neutralisés.
Q - C'est-à-dire, tués ?
R - C'est-à-dire une quinzaine de tués, avec une nouvelle offensive des forces françaises et tchadiennes, chacune de leur côté, avec une interconnexion tactique réelle. Nous avons pris en tenaille l'ensemble de l'Adrar des Ifoghas et la vallée d'Ametetai en particulier. Et ce n'est pas fini parce qu'après la vallée d'Ametetai, il y a d'autres vallées ; c'est un territoire très grand. Les Français connaissent l'Adrar des Ifoghas, c'est grand comme le Massif Central, donc c'est énorme ; et c'est un endroit où on peut se faufiler, il y a des grottes, il y a des vallées escarpées, donc c'est un endroit très difficile d'accès. Vu la violence des combats qui se déroulent dans la région depuis 15 jours, on voit bien qu'il y a là un sanctuaire.
Q - Et combien de soldats français sont engagés ?
R - Aux environs de 800.
Q - Et combien de Tchadiens ?
R - À peu près autant.
Q - Donc 1.600 soldats qui sont engagés. Des combats très durs, pas de nouvelle perte...
R - Les combats sont très durs, avec une grande qualité, mais pas de nouvelle perte. Nous déplorons malheureusement trois morts depuis le début des opérations, dont deux sur ce site ; en particulier récemment, le caporal-chef Charenton.
Q - Est-ce que vous avez regretté d'avoir annoncé sa mort par tweet ?
R - Je n'ai pas annoncé sa mort par tweet. Jamais, la communication du ministère de la défense ne se fait pas par tweet, Monsieur Bourdin, ni aujourd'hui, ni demain.
Q - Donc, engagement très dur, très rude ...
R - Avec une force tout à fait remarquable.
Q - Les Tchadiens sont, paraît-il, des combattants valeureux...
R - Tout à fait remarquables.
Q - Les plus durs d'Afrique dit-on, enfin ils ont cette réputation-là.
R - En tout cas, ce sont des forces très expérimentées auxquelles je voudrais rendre hommage parce qu'ils ont payé le prix du sang. Dans les jours derniers, ils ont eu 23 morts d'un coup dans une opération. Ils sont en connexion avec les forces françaises et ce sont des soldats de grande valeur effectivement. Mais les forces françaises aussi. Depuis le début des opérations, on ne le dit peut-être pas assez, mais la qualité des forces françaises est tout à fait remarquable et je pense que les Français en sont fiers, en tout cas le ministre de la défense l'est. Les Français ont raison d'en être fiers parce que ce sont des opérations extrêmement bien menées, très professionnelles avec un sens tactique des chefs de l'armée française sur place et ici à Paris remarquable.
Q - Le président tchadien lui-même annonce la mort de deux des chefs djihadistes, notamment Mokhtar Belmokhtar. Vous dites «je ne peux pas confirmer», c'est ce que vous dites aussi ce matin ?
R - Oui, je donne les informations comme ministre de la défense lorsqu'elles sont sûres.
Q - C'est-à-dire que le président tchadien ne donne pas de bonnes informations ?
R - Le président tchadien fait les déclarations qu'il estime devoir faire. Pour notre part, tant que nous n'aurons pas les preuves, et pour l'un et pour l'autre, nous considérons que nous n'avons pas les éléments pour dire que Abou Zeid ou Belmokhtar sont morts. Je ne peux pas le dire à cet instant.
Q - Je crois que des tests ADN sont effectués auprès notamment de la famille...
R - Il y a des initiatives, des vérifications qui sont faites et pour l'un et pour l'autre, y compris pour les photos, mais à cet instant... D'ailleurs des rumeurs ne font pas obligatoirement une information, vous le savez bien, et donc vu l'importance du sujet, la gravité de la chose, y compris en relation avec le début de notre conversation sur les otages, moi je ne dis que ce qui est sûr.
Q - Oui, donc aujourd'hui vous n'êtes pas certain de la mort de ces deux hommes !
R - Non, à l'heure où je vous parle.
Q - On va regarder ensemble une photo qui est une photo dit-on de Mokhtar Belmokhtar, alors on ne voit pas énormément de choses, elle a été prise au téléphone portable, c'est une photo que les Tchadiens diffusent aujourd'hui en expliquant qu'il s'agit bien de Mokhtar Belmokhtar...
R - Nous n'en sommes pas certains.
Q - Le gouvernement tchadien joue un rôle important, n'est-ce pas à lui qui est très engagé aussi, très engagé dans la région d'annoncer justement la mort de djihadistes ?
R - Je sais que le président Hollande a eu des communications en fin de semaine avec le président tchadien. Si le président tchadien peut nous donner tous les éléments de preuve, tant mieux.
Q - Vous les attendez, si j'ai bien compris ?
R - Nous sommes en recherche des éléments de preuve sur l'un et sur l'autre.
Q - Sur l'un et sur l'autre. Qu'est-ce que cela changerait si...
R - Je pense que c'est important, ce serait une très bonne nouvelle, disons-le, parce que Abou Zeid et Belmokhtar - Belmokhtar, je le dis pour ceux qui nous écoutent, est celui qui était à l'origine du massacre d'In Amenas en Algérie - sont des terroristes très expérimentés et qui indiquent depuis longtemps qu'ils veulent toucher la France dans ses intérêts vitaux, y compris éventuellement en organisant des attentats sur notre territoire. Bref ! Ce serait une bonne nouvelle.
Cela ne règle pas tout parce que si nous avons des combats importants sur cette zone de l'Adrar des Ifoghas depuis 15 jours quand même, tous les jours, c'est parce qu'il y a vraiment là un sanctuaire. On découvre jour après jour des tonnes de matériels - quand je dis des tonnes c'est un mot qui est pesé de ma part : des canons, des explosifs, des ceintures pour kamikazes potentiels, des laboratoires pour les engins explosifs, tout cela dans l'Adrar des Ifoghas en particulier, de manière massive.
On en trouvait aussi dans tout le territoire du Mali. À partir de Gao, quand on fait des patrouilles pour aller identifier des pistes de dépôts qu'on nous a indiqués, on découvre partout du matériel qui montre qu'il y avait une volonté d'organiser, à partir du Mali, une base arrière qui pouvait entraîner du terrorisme dans toute l'Afrique et aussi en Europe, donc il fallait intervenir.
Q - Quel est aujourd'hui la mission de l'armée française, après deux mois de guerre ?
R - 52 jours.
La mission n'a pas changé. Il s'agit de libérer le territoire malien, de permettre à ce pays de retrouver son intégrité, sa souveraineté et le libérer dans sa totalité pour ensuite céder la place aux forces africaines. Nous n'avons pas vocation à rester éternellement, nous avons vocation à remplir notre mission qui est celle-là.
Q - Et la force africaine, où est-elle ?
R - On vient de parler des Tchadiens, il y a les Nigériens qui interviennent à Gao, il y a l'armée malienne et puis les autres forces africaines sur lesquelles je vais revenir dans un instant.
Sur les Maliens, il y a une mission de l'Union européenne qui a été diligentée, validée à l'unanimité par les ministres des affaires étrangères et des chefs d'État et de gouvernement de l'Union européenne. Elle s'installe en ce moment même à Bamako. Elle est dirigée par un général français et composée de plusieurs nations européennes. Elle a pour mission de former l'armée malienne parce que le meilleur moyen pour l'avenir, c'est bien d'avoir une armée constituée, solide et démocratique ; c'est ce que nous essayons de faire maintenant au Mali et c'est tout à fait important pour l'avenir de cet État. Il y aura des élections au mois de juillet, il faut passer maintenant à la réconciliation nationale et il faut qu'il y ait une armée disciplinée et organisée, c'est ce à quoi nous allons nous atteler et cela commence maintenant.
Pour les forces africaines, il y a 6.000 soldats africains aujourd'hui sur le territoire malien, en y intégrant les Tchadiens. Les plus aguerris sont les Tchadiens et les Nigériens, mais d'autres sont aussi aguerris et ils ont pour vocation de se substituer ensuite aux forces françaises, dans le cadre d'une nouvelle mission de maintien de la paix des Nations unies que nous sommes en train d'initier au Conseil de sécurité. Laurent Fabius s'en occupe activement pour faire en sorte que le mandat donné à ces forces africaines demain soit un mandat des Nations unies pour assurer le maintien de la paix et la transition après la libération du territoire par les forces françaises.
Q - Pour être présent sur ces terrains difficiles et dangereux, il faut évidemment de l'argent, il faut que le budget de l'armée soit au moins maintenu, le Livre Blanc va paraître dans combien de temps ?
R - Un mois, oui, un mois, cette semaine.
Q - Alors, est-ce que le budget de la Défense sera maintenu au niveau où il est actuellement ou est-ce que vous craignez, puisque l'État doit faire des économies...
R - Il y a deux contraintes devant nous, deux contraintes de souveraineté. D'abord, que la France tienne son rang, qu'elle puisse assumer ses responsabilités, comme elle le fait aujourd'hui au Mali. Peu de pays sont à même de faire ce que fait la France aujourd'hui au Mali, peu de pays en Europe. Il y a d'abord cette contrainte, cette nécessité, c'est une nécessité de souveraineté. Et puis, il y a une autre nécessité de souveraineté : il faut que la France ait la maîtrise de ses propres finances, qu'elle se désendette, parce qu'un pays endetté n'a pas de souveraineté. Il faut donc régler ces deux contraintes de souveraineté en même temps. Il faut faire en sorte que l'effort de défense soit maintenu, mais faire en sorte aussi que la défense contribue comme les autres indicateurs, les autres éléments de la dépense publique à la maîtrise de nos dépenses, qui est indispensable pour l'avenir.
Q - Alors, est-ce que le budget du ministère de la défense va baisser ?
R - Je ne suis pas en mesure de vous le dire aujourd'hui. Je défends le budget de la défense parce que je considère qu'il est indispensable pour notre avenir. Je dis ce matin : faisons en sorte que notre capacité d'intervention soit préservée.
Le président de la République est conscient de la qualité de nos forces, de la qualité de nos interventions, de la qualité de notre défense. Il est aussi en responsabilité de faire en sorte que la France tienne son rang, y compris en termes financiers. C'est cette difficulté - parce que les temps sont très difficiles - qu'il faut essayer de surmonter le mieux possible avec l'effort des uns et des autres.
Q - Mais si le budget baisse, il faudra faire des choix, vous êtes d'accord avec moi, si le budget baisse...
R - Absolument, il faut sans doute faire des choix. Nous étions partis sur un Livre Blanc de 2008 et qui avait été mis en oeuvre avant la crise. Malheureusement, en 2010, il y a eu la crise, et il n'y a pas eu de révision des orientations qui avaient été initiées avant la crise, il aurait fallu le faire. Quand je suis arrivé, il y avait un manque financier pour suivre le Livre Blanc de trois milliards et demi en fin 2011, de 5 milliards en fin 2012, voilà quelle était la réalité par rapport au Livre Blanc précédent.
Le Livre Blanc précédent est donc caduc, il faut donc en faire un autre qui doit être adapté à la situation de crise dans laquelle nous sommes aujourd'hui, et de maîtrise des dépenses publiques, y compris pour la défense...
Q - Alors, donc il faudra faire des économies...
R - Et il faudra surtout faire des choix...
Q - Des choix, effectifs, alors, il y a plusieurs choix possibles, les effectifs...
R - Il n'y a pas qu'un seul choix, on ne peut pas tout régler par les effectifs...
Q - Le nucléaire...
R - Le président de la République s'est engagé très fermement sur cette question, et sur la nécessité de maintenir la dissuasion à son niveau, parce que c'est notre assurance-vie. Il a rappelé à plusieurs reprises qu'il était favorable au maintien des deux composantes de notre dissuasion. Donc il faudra faire des choix sur les matériels, sur un certain nombre d'objectifs, sur la durée, sur les échéanciers. On peut retarder un certain nombre de programmes, peut-être en avancer d'autres d'ailleurs.
Je prends un exemple très précis de la situation au Mali : quel est notre manque principal aujourd'hui au Mali, pour nous, forces françaises ? Les drones. On en a deux, et qui ne sont pas de la première génération ; c'est donc un élément indispensable pour l'avenir. Quels que soient les choix et quelles que soient les enveloppes, il faudra faire l'acquisition de drones, passer commande de ce type d'outils tout à fait indispensables pour notre sécurité et pour notre renseignement. Donc cela veut dire aussi cette responsabilité et cette réflexion.
Q - Est-il vrai que vous allez envoyer deux hélicoptères Tigre supplémentaires dans la région ?
R - On a des hélicoptères Tigre qui marchent très bien...
Q - Oui, mais deux de plus ?
R - Ce n'est pas exclu. L'hélicoptère Tigre est un très bon outil et l'intérêt de ces machines, c'est à la fois leur précision et leur capacité de résistance.
Q - Est-ce qu'on peut durer longtemps comme ça, dans l'intervention, financièrement ? Est-ce que l'armée française a les moyens ?
R - On n'a pas vocation à le faire. Nous avons vocation à nous retirer lorsque le territoire sera libéré. Aujourd'hui, nous le faisons, et nous le faisons avec rapidité. Ce qui m'a paru le plus exceptionnel dans l'action de nos forces, c'est la réactivité, la capacité d'implantation, la capacité de projection et qui a été tout à fait remarquable.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 6 mars 2013