Texte intégral
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les représentants des Chambres de Commerce et dIndustrie,
Il est inhabituel, pour un Ministre de lEconomie et des Finances, de participer à une assemblée générale de la Chambre de Commerce et dIndustrie France. Je voudrais que vous interprétiez ma présence pour ce quelle est : à la fois le signe de lextrême attention que le Gouvernement porte aux entreprises, et une opportunité pour moi de vous dire en personne que ce réseau compte, et que nous avons besoin plus que jamais, dans le contexte économique actuel, de sa plus entière mobilisation.
Le Gouvernement doit remporter trois batailles. La bataille de la croissance, tout dabord, qui peut seule renverser la tendance sur le front de lemploi, alors que la zone euro est aujourdhui le seul grand pôle économique au monde qui ne redécolle pas. La bataille de la compétitivité, ensuite, qui implique tout particulièrement les entreprises, et à laquelle ce réseau contribue activement. Et la bataille de la confiance, enfin, si insaisissable, si subjective, et pourtant centrale pour le redressement de notre tissu productif.
Croissance, compétitivité, confiance : ces trois combats sont exigeants, ils demandent de la constance, de la créativité et de lénergie, et nous avons besoin de vous pour les remporter. Vous travaillez au quotidien avec les collectivités territoriales et vous êtes les relais privilégiés des entreprises, mais cette relation nest pas une relation à trois, cest une relation à quatre, où lEtat est votre partenaire et sappuie sur vous pour diffuser sur le terrain ses initiatives économiques. Et parce que 2013 sera une année où nous aurons besoin de toutes les énergies et tous les talents pour aller chercher une croissance qui fait défaut aujourdhui, je voudrais que plus que jamais, nous puissions travailler ensemble, avec les entreprises, au redressement économique du pays.
Léconomie française se trouve, aujourdhui, entre deux eaux. Le front financier sest apaisé : cest un vrai progrès, dont je me félicite. Ce qui minterpelle aujourdhui, cest le risque de croissance schizophrène, dun scénario où les clignotants sur les marchés financiers sont au vert, mais où léconomie réelle stagne et reste engluée dans une phase de redémarrage très lent, presque plat. On aurait alors un décrochage entre une «économie den haut » et une « économie den bas », avec dun côté des marchés financiers stabilisés et même relativement dynamiques, et de lautre des indices de léconomie réelle taux de chômage, consommation, investissements qui ne suivent pas. A ce stade, ce nest pas nécessairement ma lecture des tendances de léconomie française, mais cest un point de vigilance. Il est bien évident que je vise pour ma part une croissance bien plus inclusive, dont les effets ruissellent jusquà la base jusquaux indicateurs de lemploi, pour être clair.
La croissance ne se décrète pas, mais elle nest pas non plus un graal mystérieux et hors datteinte. Et si on a presque oublié, en France, ce que cest que de vivre dans une économie en robuste expansion, cela doit nous inciter à aller la chercher avec davantage encore de détermination.
Cest ce à quoi ce Gouvernement semploie, avec la remise en ordre des finances publiques, tout dabord, nécessaire pour redonner au pays des perspectives de long terme, car un pays qui sendette est un pays qui sappauvrit. Mais cet effort doit dans le même temps être équilibré, pour préserver les conditions de rebond de léconomie. Le sérieux budgétaire nest pas une purge, il doit être compris comme une condition de notre compétitivité. Des conditions de financement de lEtat qui se dégradent, ce sont des entreprises qui connaissent une hausse de leurs taux dintérêt et voient leurs marges amputées.
Cette croissance, je memploie tout particulièrement à aller la chercher auprès de nos partenaires de la zone euro, qui, pour nombre dentre eux, ne veulent pas voir plus que nous lEurope senfoncer dans un cycle « récession/austérité ». Et lattention que je porte à la zone euro est aussi celle dun ministre des entreprises : une zone euro forte, cest une zone euro où elles trouvent des débouchés pour leurs services et leurs produits particulièrement pour une économie comme celle de la France, très majoritairement tournée vers lEurope à lexport cest une zone qui attire les investissements étrangers sur notre sol, cest, de manière générale, la condition dun environnement propice au développement de nos entreprises.
Nous allons aussi aux devants de la croissance avec de grandes réformes structurelles, que je sais particulièrement attendues des milieux économiques. Nous sommes en train de réussir la réforme du marché du travail, une réforme qui na que des gagnants et que nous avons fait dans le calme et la concertation, là où on nous avait promis une vallée de cendres et de larmes. Nous ferons en 2013 la réforme des retraites. Nous réformons laction publique, pour la rendre plus efficace, davantage tournée vers les besoins des usagers, et dans le même temps pour réaliser des économies et contribuer à la maîtrise de la dépense publique. Cest dans ce cadre que nous venons de lancer, notamment, un audit des aides aux entreprises : plus de 7000 sont recensées en tout. Sont-elles toujours efficaces et lisibles ? Lévaluation permettra de la dire ; en tout état de cause, les travaux menés sur ce sujet devront produire des résultats rapidement, dici lété, mais se feront dans la concertation. Parmi les trois personnalités chargées du pilotage de cet audit, on trouve ainsi un élu local, un expert de ladministration et bien entendu un chef dentreprise. Enfin, je parachèverai dans les prochains mois la grande réforme du financement de léconomie que je mène sur plusieurs fronts à la fois, et dont lobjectif premier est de garantir que nos entreprises puissent avoir accès aux financements dont elles ont besoin pour se développer :
- Cest lun des objectifs de la réforme bancaire que je défends actuellement au parlement, qui va recentrer les banques sur leur cur de métier et leurs clients, dans léconomie réelle ;
- Ce sera lobjet de la réforme de la fiscalité de lépargne que je présenterai dans les prochains mois, qui visera à faciliter laccès des entreprises au financement par le crédit et par le renforcement de leurs fonds propres ;
- Cest lobjet de la création dune nouvelle banque pour les collectivités locales, qui représentent 70% de linvestissement public en France, et qui sont des acteurs clés de lanimation économique de nos territoires.
- Et cest bien sûr lobjet de la Banque Publique dInvestissement, qui a tenu sont premier Conseil dAdministration la semaine dernière, et dont vous parlera plus longuement Nicolas Dufourcq tout à lheure, mais qui est une réalisation concrète et immédiate toute entière tournée vers les besoins des entreprises. La BPI, cest le couteau suisse du financement des TPE, PME et ETI de croissance, cest leur interlocuteur de proximité quand elles ont besoin dun investisseur de long terme, quand elles recherchent un accompagnement individualisé pour leur développement ou la distribution de produits à lexport, quand elles veulent un prêt pour linnovation ou un préfinancement pour le Crédit Impôt Recherche, ou encore quand elles connaissent des tensions sur leur trésorerie
Elle est également, et cest tout aussi important, la manifestation tangible de lattention constante que nous portons à nos entreprises. Je veux vous dire ceci : il ny a pas une décision, pas une initiative, que je ne prenne sans me demander si elle met ou non les entreprises en position dinvestir, de se développer et dembaucher. Cest tout lobjet du Pacte de Compétitivité, qui va, je crois, beaucoup structurer vos travaux en 2013, après lexcellent travail dinformation que le réseau a réalisé sur le Crédit dImpôt pour la Compétitivité et lEmploi en début dannée, que je tenais à saluer ici. La toute première des mesures du pacte, qui permettra dalléger de 20 milliards deuros le coût du travail en régime de croisière, a été adoptée selon un calendrier accéléré, signe de lattention que ce Gouvernement porte à la situation des entreprises. Et le préfinancement du CICE pour les TPE et les PME par Oséo, filiale de la BPI, est disponible aujourdhui, le même jour que la publication par mes services de son « mode demploi », linstruction fiscale. Le dispositif peut donc à présent pleinement faire sentir ses effets sur le terrain.
Jattends beaucoup, jattends énormément du réseau des Chambres de Commerce et dIndustrie sur ce point. Le Pacte a été conçu pour les entreprises, et sa mise en uvre se fera avec les entreprises. Il est solide, il est ambitieux 20 milliards deuros de baisse du coût du travail en régime de croisière, cela représente 1% du PIB : cest un investissement massif de lEtat en faveur de la compétitivité de son tissu productif, pour nen citer quune mesure. Mais si complet soit-il, le Pacte ne fera sentir ses effets que si sur nos territoires, les entreprises sen saisissent, au premier rang desquelles les TPE, les PME et les ETI. Si la BPI lance un prêt pour linnovation et le préfinancement du crédit impôt recherche, si elle propose un nouveau dispositif de garantie publique pour faciliter la délivrance de plus de 500 M de crédits de trésorerie aux TPE et aux PME, il faut que ça se sache, il faut que ça sentende, il faut que ça se vive ! Les outils sont là, ils sont disponibles, je travaille, avec léquipe gouvernementale, pour avancer vite sur les autres mesures du Pacte, mais nous avons besoin que les entreprises se les approprient, pour que les effets qui en sont attendus se répercutent sur notre économie le plus rapidement possible.
Ce Gouvernement place une très grande confiance dans les corps intermédiaires, dont il sait le rôle absolument essentiel dans léconomie. Vous avez une mission de service public. Vous êtes nos partenaires, responsables et reconnus. Vous êtes nos relais. Vous pouvez vous appuyer au quotidien et cest un atout majeur sur un réseau extrêmement dense, un maillage très fin, très précis du territoire, au plus près de nos entreprises, des TPE, PME et ETI en particulier. Jai besoin que vous vous mobilisiez pour porter auprès delles, faire connaître et les aider à sapproprier les initiatives du Gouvernement que nous avons conçues pour elles. Jai besoin de votre soutien pour diffuser nos réformes et leurs mesures dapplication auprès de notre tissu productif, pour faire remonter linformation que vous collectez sur le terrain, aussi, et dont mes équipes sont très preneuses. Jai une attente vis-à-vis de ce réseau pour faciliter et accélérer la diffusion du Pacte de Compétitivité, et plus généralement des mesures que le Gouvernement conçoit pour les entreprises, sur tout le territoire. Jai besoin de votre mobilisation, jai besoin de votre implication, parce que jai la conviction que cest en mettant nos énergies et nos efforts en commun, au service de léconomie française, que nous renouerons avec cette croissance qui fait défaut aujourdhui.
Croissance, compétitivité, confiance : ces trois combats, nous devons les remporter ensemble. Jai parlé des deux premiers, je veux dire un mot du dernier. La mélancolie pessimiste de ce pays quand elle nest pas persiflage malveillant est le plus grand ennemi de notre économie. Nous avons des atouts ; soyons-en fiers. Nous avons des ressources ; mobilisons-les. Nous avons des talents ; aidons-les à se déployer. Je nignore rien de nos difficultés économiques actuelles ; elles ne mempêchent pas dêtre confiant pour lavenir. Ayons confiance en nous. Ayez confiance en vous. Nos entreprises ont de lénergie, de lexpérience, des savoir-faire ; il leur manque loptimisme et lenvie. Travaillez avec nous cest mon message aujourdhui pour les leur rendre. Merci.
Source http://www.pierremoscovici.fr, le 4 mars 2013
Mesdames et Messieurs les représentants des Chambres de Commerce et dIndustrie,
Il est inhabituel, pour un Ministre de lEconomie et des Finances, de participer à une assemblée générale de la Chambre de Commerce et dIndustrie France. Je voudrais que vous interprétiez ma présence pour ce quelle est : à la fois le signe de lextrême attention que le Gouvernement porte aux entreprises, et une opportunité pour moi de vous dire en personne que ce réseau compte, et que nous avons besoin plus que jamais, dans le contexte économique actuel, de sa plus entière mobilisation.
Le Gouvernement doit remporter trois batailles. La bataille de la croissance, tout dabord, qui peut seule renverser la tendance sur le front de lemploi, alors que la zone euro est aujourdhui le seul grand pôle économique au monde qui ne redécolle pas. La bataille de la compétitivité, ensuite, qui implique tout particulièrement les entreprises, et à laquelle ce réseau contribue activement. Et la bataille de la confiance, enfin, si insaisissable, si subjective, et pourtant centrale pour le redressement de notre tissu productif.
Croissance, compétitivité, confiance : ces trois combats sont exigeants, ils demandent de la constance, de la créativité et de lénergie, et nous avons besoin de vous pour les remporter. Vous travaillez au quotidien avec les collectivités territoriales et vous êtes les relais privilégiés des entreprises, mais cette relation nest pas une relation à trois, cest une relation à quatre, où lEtat est votre partenaire et sappuie sur vous pour diffuser sur le terrain ses initiatives économiques. Et parce que 2013 sera une année où nous aurons besoin de toutes les énergies et tous les talents pour aller chercher une croissance qui fait défaut aujourdhui, je voudrais que plus que jamais, nous puissions travailler ensemble, avec les entreprises, au redressement économique du pays.
Léconomie française se trouve, aujourdhui, entre deux eaux. Le front financier sest apaisé : cest un vrai progrès, dont je me félicite. Ce qui minterpelle aujourdhui, cest le risque de croissance schizophrène, dun scénario où les clignotants sur les marchés financiers sont au vert, mais où léconomie réelle stagne et reste engluée dans une phase de redémarrage très lent, presque plat. On aurait alors un décrochage entre une «économie den haut » et une « économie den bas », avec dun côté des marchés financiers stabilisés et même relativement dynamiques, et de lautre des indices de léconomie réelle taux de chômage, consommation, investissements qui ne suivent pas. A ce stade, ce nest pas nécessairement ma lecture des tendances de léconomie française, mais cest un point de vigilance. Il est bien évident que je vise pour ma part une croissance bien plus inclusive, dont les effets ruissellent jusquà la base jusquaux indicateurs de lemploi, pour être clair.
La croissance ne se décrète pas, mais elle nest pas non plus un graal mystérieux et hors datteinte. Et si on a presque oublié, en France, ce que cest que de vivre dans une économie en robuste expansion, cela doit nous inciter à aller la chercher avec davantage encore de détermination.
Cest ce à quoi ce Gouvernement semploie, avec la remise en ordre des finances publiques, tout dabord, nécessaire pour redonner au pays des perspectives de long terme, car un pays qui sendette est un pays qui sappauvrit. Mais cet effort doit dans le même temps être équilibré, pour préserver les conditions de rebond de léconomie. Le sérieux budgétaire nest pas une purge, il doit être compris comme une condition de notre compétitivité. Des conditions de financement de lEtat qui se dégradent, ce sont des entreprises qui connaissent une hausse de leurs taux dintérêt et voient leurs marges amputées.
Cette croissance, je memploie tout particulièrement à aller la chercher auprès de nos partenaires de la zone euro, qui, pour nombre dentre eux, ne veulent pas voir plus que nous lEurope senfoncer dans un cycle « récession/austérité ». Et lattention que je porte à la zone euro est aussi celle dun ministre des entreprises : une zone euro forte, cest une zone euro où elles trouvent des débouchés pour leurs services et leurs produits particulièrement pour une économie comme celle de la France, très majoritairement tournée vers lEurope à lexport cest une zone qui attire les investissements étrangers sur notre sol, cest, de manière générale, la condition dun environnement propice au développement de nos entreprises.
Nous allons aussi aux devants de la croissance avec de grandes réformes structurelles, que je sais particulièrement attendues des milieux économiques. Nous sommes en train de réussir la réforme du marché du travail, une réforme qui na que des gagnants et que nous avons fait dans le calme et la concertation, là où on nous avait promis une vallée de cendres et de larmes. Nous ferons en 2013 la réforme des retraites. Nous réformons laction publique, pour la rendre plus efficace, davantage tournée vers les besoins des usagers, et dans le même temps pour réaliser des économies et contribuer à la maîtrise de la dépense publique. Cest dans ce cadre que nous venons de lancer, notamment, un audit des aides aux entreprises : plus de 7000 sont recensées en tout. Sont-elles toujours efficaces et lisibles ? Lévaluation permettra de la dire ; en tout état de cause, les travaux menés sur ce sujet devront produire des résultats rapidement, dici lété, mais se feront dans la concertation. Parmi les trois personnalités chargées du pilotage de cet audit, on trouve ainsi un élu local, un expert de ladministration et bien entendu un chef dentreprise. Enfin, je parachèverai dans les prochains mois la grande réforme du financement de léconomie que je mène sur plusieurs fronts à la fois, et dont lobjectif premier est de garantir que nos entreprises puissent avoir accès aux financements dont elles ont besoin pour se développer :
- Cest lun des objectifs de la réforme bancaire que je défends actuellement au parlement, qui va recentrer les banques sur leur cur de métier et leurs clients, dans léconomie réelle ;
- Ce sera lobjet de la réforme de la fiscalité de lépargne que je présenterai dans les prochains mois, qui visera à faciliter laccès des entreprises au financement par le crédit et par le renforcement de leurs fonds propres ;
- Cest lobjet de la création dune nouvelle banque pour les collectivités locales, qui représentent 70% de linvestissement public en France, et qui sont des acteurs clés de lanimation économique de nos territoires.
- Et cest bien sûr lobjet de la Banque Publique dInvestissement, qui a tenu sont premier Conseil dAdministration la semaine dernière, et dont vous parlera plus longuement Nicolas Dufourcq tout à lheure, mais qui est une réalisation concrète et immédiate toute entière tournée vers les besoins des entreprises. La BPI, cest le couteau suisse du financement des TPE, PME et ETI de croissance, cest leur interlocuteur de proximité quand elles ont besoin dun investisseur de long terme, quand elles recherchent un accompagnement individualisé pour leur développement ou la distribution de produits à lexport, quand elles veulent un prêt pour linnovation ou un préfinancement pour le Crédit Impôt Recherche, ou encore quand elles connaissent des tensions sur leur trésorerie
Elle est également, et cest tout aussi important, la manifestation tangible de lattention constante que nous portons à nos entreprises. Je veux vous dire ceci : il ny a pas une décision, pas une initiative, que je ne prenne sans me demander si elle met ou non les entreprises en position dinvestir, de se développer et dembaucher. Cest tout lobjet du Pacte de Compétitivité, qui va, je crois, beaucoup structurer vos travaux en 2013, après lexcellent travail dinformation que le réseau a réalisé sur le Crédit dImpôt pour la Compétitivité et lEmploi en début dannée, que je tenais à saluer ici. La toute première des mesures du pacte, qui permettra dalléger de 20 milliards deuros le coût du travail en régime de croisière, a été adoptée selon un calendrier accéléré, signe de lattention que ce Gouvernement porte à la situation des entreprises. Et le préfinancement du CICE pour les TPE et les PME par Oséo, filiale de la BPI, est disponible aujourdhui, le même jour que la publication par mes services de son « mode demploi », linstruction fiscale. Le dispositif peut donc à présent pleinement faire sentir ses effets sur le terrain.
Jattends beaucoup, jattends énormément du réseau des Chambres de Commerce et dIndustrie sur ce point. Le Pacte a été conçu pour les entreprises, et sa mise en uvre se fera avec les entreprises. Il est solide, il est ambitieux 20 milliards deuros de baisse du coût du travail en régime de croisière, cela représente 1% du PIB : cest un investissement massif de lEtat en faveur de la compétitivité de son tissu productif, pour nen citer quune mesure. Mais si complet soit-il, le Pacte ne fera sentir ses effets que si sur nos territoires, les entreprises sen saisissent, au premier rang desquelles les TPE, les PME et les ETI. Si la BPI lance un prêt pour linnovation et le préfinancement du crédit impôt recherche, si elle propose un nouveau dispositif de garantie publique pour faciliter la délivrance de plus de 500 M de crédits de trésorerie aux TPE et aux PME, il faut que ça se sache, il faut que ça sentende, il faut que ça se vive ! Les outils sont là, ils sont disponibles, je travaille, avec léquipe gouvernementale, pour avancer vite sur les autres mesures du Pacte, mais nous avons besoin que les entreprises se les approprient, pour que les effets qui en sont attendus se répercutent sur notre économie le plus rapidement possible.
Ce Gouvernement place une très grande confiance dans les corps intermédiaires, dont il sait le rôle absolument essentiel dans léconomie. Vous avez une mission de service public. Vous êtes nos partenaires, responsables et reconnus. Vous êtes nos relais. Vous pouvez vous appuyer au quotidien et cest un atout majeur sur un réseau extrêmement dense, un maillage très fin, très précis du territoire, au plus près de nos entreprises, des TPE, PME et ETI en particulier. Jai besoin que vous vous mobilisiez pour porter auprès delles, faire connaître et les aider à sapproprier les initiatives du Gouvernement que nous avons conçues pour elles. Jai besoin de votre soutien pour diffuser nos réformes et leurs mesures dapplication auprès de notre tissu productif, pour faire remonter linformation que vous collectez sur le terrain, aussi, et dont mes équipes sont très preneuses. Jai une attente vis-à-vis de ce réseau pour faciliter et accélérer la diffusion du Pacte de Compétitivité, et plus généralement des mesures que le Gouvernement conçoit pour les entreprises, sur tout le territoire. Jai besoin de votre mobilisation, jai besoin de votre implication, parce que jai la conviction que cest en mettant nos énergies et nos efforts en commun, au service de léconomie française, que nous renouerons avec cette croissance qui fait défaut aujourdhui.
Croissance, compétitivité, confiance : ces trois combats, nous devons les remporter ensemble. Jai parlé des deux premiers, je veux dire un mot du dernier. La mélancolie pessimiste de ce pays quand elle nest pas persiflage malveillant est le plus grand ennemi de notre économie. Nous avons des atouts ; soyons-en fiers. Nous avons des ressources ; mobilisons-les. Nous avons des talents ; aidons-les à se déployer. Je nignore rien de nos difficultés économiques actuelles ; elles ne mempêchent pas dêtre confiant pour lavenir. Ayons confiance en nous. Ayez confiance en vous. Nos entreprises ont de lénergie, de lexpérience, des savoir-faire ; il leur manque loptimisme et lenvie. Travaillez avec nous cest mon message aujourdhui pour les leur rendre. Merci.
Source http://www.pierremoscovici.fr, le 4 mars 2013