Texte intégral
Tout d'abord j'ai beaucoup remercié de son accueil le président Biya, que je connais bien sûr. Nous avons parlé à la fois des relations entre la France et le Cameroun, qui sont excellentes, de nos relations économiques, de nos relations culturelles. Nous avons soulevé un certain nombre de questions d'intérêts communs : la situation au Mali et dans les pays voisins ; les questions de la piraterie, le Cameroun étant extrêmement impliqué dans la lutte contre la piraterie.
Bien évidemment, nous avons abordé la question de nos compatriotes qui ont été kidnappés, il y de cela presque un mois. Je voudrais dire l'émotion très grande des Français par rapport à cet enlèvement. Cette émotion est partagée par nos amis camerounais.
Vous comprendrez que sur ce sujet nous essayons de faire preuve de beaucoup de discrétion mais notre volonté est que nous puissions retrouver rapidement nos compatriotes sains et saufs.
Q - Sur un autre plan M. le Ministre l'intervention française au Mali a été saluée par l'ensemble de la communauté internationale. Au moment où la France annonce son retrait de ce pays, quelle est l'assurance aujourd'hui que la paix soit préservée ?
R - Le président Biya, comme d'ailleurs l'ensemble des responsables africains, a salué l'intervention de la France au Mali, qui avait un but très précis : empêcher que les groupes terroristes se saisissent de l'État Malien et après puissent se saisir des États voisins.
Nous avons donc fait notre travail en liaison avec nos partenaires africains. Par ailleurs, une action doit être faite dans le domaine politique, le Mali doit penser aux élections, au dialogue Nord/Sud. De même, il y a l'action du développement économique à mener. La France ne va pas se retirer du jour au lendemain. Mais je pense qu'elle n'a pas vocation à rester éternellement au Mali.
Nous allons, à partir du mois d'avril, porter la question aux Nations unies. La mise en place d'une opération maintien de la paix y sera discuté, c'est-à-dire que ce sont les Nations unies qui vont chapeauter l'ensemble du dispositif et la France accompagnera tout cela. Parfois, cela a été présenté d'une manière inexacte. Il ne s'agit pas du tout pour la France de partir. Mais il est tout à fait normal que la France, qui s'était engagée, puisse réduire son dispositif. L'ensemble de la communauté africaine, sous la direction des Nations unies, avec le concours de la France va rester très vigilante.
Q - La visite du président Biya en janvier dernier en France, considère comme moment fort dans la relation entre Paris et Yaoundé. Quelles perspectives aujourd'hui ?
R - Cette visite s'est bien passée. J'ai transmis au président Biya les amitiés du président François Hollande. Elle s'est bien passée à la fois sur le plan bilatéral, social, économique, culturel et éducatif. Mais il y a, c'est très important, un aspect économique. Le président Biya a rencontré le MEDEF, l'organisation patronale française, il y a eu des contacts très nombreux et le président Biya m'a confirmé qu'il souhaitait très vivement que la présence des entreprises puisse se développer et s'accroitre dans les deux sens. J'ai vraiment apprécié cette prise de position. Il m'a demandé de transmettre un message d'amitié et de solidarité aux Français en général et en particulier aux Français qui sont ici.
Nous espérons vraiment, avec une très grande force, que nos compatriotes vont pouvoir être libérés, parce que vous imaginez ce que cela représente une famille avec des petits enfants. C'est un choc considérable pour l'ensemble des Français et nous avons échangé sur ce point. Vous me permettrez de rester discret, la volonté de libération à la fois par le Cameroun et la France est une volonté totale.
Q - Quel est l'espace de choix aujourd'hui ?
R - Il y a un espace.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 mars 2013