Déclaration de M. Jean-Yves Le Drian, ministre de la défense, en réponse à une question sur la situation en Syrie, à l'Assemblée nationale le 19 mars 2013.

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Circonstance : Questions d'actualité à l'Assemblée nationale, le 19 mars 2013

Texte intégral


Je vous prie tout d'abord, Monsieur le Député, de bien vouloir excuser l'absence de M. Laurent Fabius, retenu à Lyon cet après-midi pour une conférence sur le Mali.
La Syrie est victime d'une destruction systématique par un tyran et d'une folie meurtrière qui a entraîné la mort de 70.000 personnes, avec un million de réfugiés et une menace de déstabilisation de l'ensemble de la région.
La France apporte son soutien humanitaire et politique à l'opposition syrienne depuis le début, mais il nous semble nécessaire de franchir une nouvelle étape afin de donner aux forces modérées le moyen de protéger la population civile contre le régime et de ne pas laisser le champ libre aux groupes extrémistes.
Lever l'embargo, ce n'est pas renoncer à une solution politique. La France souhaite qu'il y ait un processus politique de dialogue entre l'opposition et des éléments du régime acceptables par elle.
Pour que ce processus s'engage, il faut débloquer le rapport de force sur le terrain et contraindre le régime à négocier. Nous serons évidemment très vigilants quant aux conditions de mise en oeuvre de la levée de l'embargo, en relation avec nos amis britanniques. Nous surveillerons la destination des matériels livrés, et nous nous assurerons qu'ils sont exclusivement destinés à la coalition nationale syrienne, instance responsable et modérée.
Nous respecterons évidemment les mesures européennes en vigueur, afin qu'au terme de la réunion des ministres des affaires étrangères qui se tiendra à Dublin vendredi et à laquelle participera Laurent Fabius, l'Europe puisse se montrer à la hauteur de cet enjeu dramatique.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 22 mars 2013