Texte intégral
Madame la ministre du Commerce extérieur, chère Nicole BRICQ,
Monsieur le Préfet,
Mesdames et Messieurs les Parlementaires,
Monsieur le Maire, Monsieur le Président du Conseil régional, Monsieur le Président du Conseil général,
Mesdames et messieurs les Elus,
Mesdames, Messieurs, j'ai entamé avec aujourd'hui Nicole BRICQ et dans quelques jours avec d'autres ministres, un « tour de France de la compétitivité ». La compétitivité, c'est peut-être un mot qui ne parle pas à tout le monde. La compétitivité, c'est la performance de nos entreprises, l'efficacité de nos entreprises. C'est donc l'enjeu du développement économique, l'enjeu de la création de valeurs et aussi bien sûr, c'est l'évidence, c'est la priorité, l'enjeu de la création d'emplois. Et le 6 novembre dernier, j'ai annoncé après la remise du rapport que j'avais commandé à Louis GALLOIS au mois de juillet précédent, le pacte national pour la compétitivité, la croissance et l'emploi. Ce pacte comprend 35 mesures. Dans ces 35 mesures, il y en a une qui est particulièrement importante en ce moment pour les entreprises, pour leur redonner de l'air, leur redonner des marges de manuvre financières, c'est le crédit d'impôt compétitivité emploi. C'est un effort sans précédent - je dis bien sans précédent en faveur des entreprises. Ça représente pour l'année 2013 l'équivalent d'une baisse du coût du travail de 4 % et l'année prochaine, quand nous serons arrivés au bout du dispositif, de la montée en volume de ce dispositif, ça correspondra à 6 %. Donc 4 % dès cette année, 6 % à partir de l'année prochaine. Et bien entendu c'est une mesure durable, ce n'est pas une mesure conjoncturelle. C'est donc une baisse du coût de travail qui est calculée sous forme de ce crédit d'impôt, sur la base de la masse salariale, correspond à deux fois et demie le SMIC. C'est donc très facile à calculer.
Il a fallu un certain temps pour que cette mesure qui est l'une des 35 mesures, soit comprise, je l'ai vérifié moi-même et je remercie les chambres consulaires de nous accompagner et d'informer, que ce soit celle du Commerce, de l'Industrie, des Métiers ou de l'Agriculture. Mais je remercie aussi les autres professionnels qui sont en contact permanent avec les entreprises je pense aux experts comptables, tous ceux qui conseillent l'entreprise d'avoir fait la promotion de cette mesure qui est désormais en place sur le plan de l'instruction fiscale après avoir été votée par le Parlement depuis trois semaines.
Et en trois semaines, la Banque publique d'investissement dont je salue le Directeur général Nicolas DUFOURCQ, qui nous accompagne dans cette visite, en trois semaines, ça y est, maintenant ce crédit d'impôt est compris ; et en trois semaines, ce sont 1.200 dossiers de préfinancement puisque c'est la Banque publique d'investissement qui aujourd'hui est en mesure de le faire, qui ont été adoptés. Ça demande très peu de temps, c'est simple, il n'y a pas de paperasse à remplir (parce que parfois on trouve que les procédures sont trop lourdes et à juste titre) et donc c'est 300 millions qui viennent déjà d'être, sous forme de crédit, donc d'avance de trésorerie pour les PME, essentiellement ce sont des PME pour l'instant, qui viennent donc d'être mobilisés. Et ça va monter en puissance. Je le dis parce qu'il faut le faire savoir à toutes les entreprises ; ça concerne toutes les entreprises, qu'elles paient ou non l'impôt sur les sociétés. Et donc c'est une marge de manuvre très importante dans cette période parfois difficile pour certaines entreprises pour j'allais dire retrouver de l'air, investir, innover et aussi embaucher et donc je voulais profiter de cette occasion pour vous le dire.
Le réseau bancaire aujourd'hui est en train de s'organiser pour faire comme la BPI et mettre en place aussi ce dispositif de préfinancement. Mais ce n'est qu'une des 35 mesures et il y a beaucoup d'autres mesures. L'objectif, c'est de créer un environnement favorable à la croissance des entreprises, à la formation de la jeunesse, à l'innovation, à la montée en gamme des produits et bien sûr à l'exportation.
Le monde change profondément, vous le savez bien ; nous vivons en Europe, nous sommes dans un marché de 500 millions d'habitants, c'est d'abord là que nous avons à exporter. Il y a le marché intérieur qu'il faut satisfaire, mais le marché extérieur je dirais, c'est le marché intérieur européen. Mais il y a aussi le marché pour le reste du monde, où de nouvelles puissances, des grandes puissances mais aussi des puissances moyennes sont en train de se développer. Et elles aussi ont besoin d'échanger avec nous, que ce soit les puissances moyennes d'Asie, que ce soit les puissances moyennes d'Amérique du sud sans oublier bien entendu les grands pays et aussi l'Afrique qui est en pleine croissance. Donc nos entreprises ont la capacité, elles sont souvent présentes, mais de se développer davantage. Donc le thème que nous avons retenu pour cette visite d'aujourd'hui, c'est celui de l'export.
Nous venons de tenir une réunion avec des chefs d'entreprise qui travaillent à l'export ici dans cette région avec des volontaires internationaux d'entreprise, des jeunes et avec le président du Conseil régional, Jacques AUXIETTE, qui nous a présenté le plan Export international de la région des Pays de la Loire et le président de la CCI INTERNATIONAL, Jean-François GENDRON.
Je voudrais quand même dans cette période où il faut se battre, où il faut se mobiliser, où il ne faut pas baisser les bras, parler aussi de ce qui marche et de ce qui peut nous rendre plus confiants et qui concerne notamment cette région même si ça ne concerne pas que cette région, c'est cette commande très importante qui vient d'être annoncée lundi dernier par AIRBUS, commande de la compagnie indonésienne LION AIR, de 230 avions, pour une valeur globale de plus de 18 milliards d'euros et c'est le travail de plusieurs milliers de salariés, pendant dix ans. Donc l'aéronautique d'ailleurs il faut des aéroports pour les avions (je dis ça en passant) mais l'aéronautique, c'est des milliers et des milliers d'emplois et des emplois qualifiés. C'est donc une filière industrielle qu'il faut à tout prix soutenir. Alors il y a AIRBUS qui est une belle aventure européenne avec le groupe EADS, et qu'il faudrait développer, il faudrait qu'il y ait plus d'EADS en Europe, dans d'autres filières, mais en tout cas ça marche et dans notre région, c'est plusieurs entreprises dont trois en Loire-Atlantique, deux à Saint-Nazaire, dont une était vouée à la fermeture il y a quelques années. Et c'est parce que le groupe s'est restructuré, s'est réorganisé à l'époque sous la présidence de Louis GALLOIS, que cette entreprise est repartie en reconquête. Mais cette entreprise, ce groupe industriel si je le cite là particulièrement, c'est parce qu'il correspond à ce que nous voulons faire aussi dans le pacte de compétitivité - c'est une des 35 mesures c'est de demander aux grands groupes industriels de travailler davantage avec les PME à la fois pour avoir des relations de confiance, ce sont des sous-traitants souvent mais pas que des sous-traitants de c'est parfois du très haut de gamme, dans des niches industrielles très précises mais c'est aussi vrai à l'export, d'aller ensemble.
Et puis ce qui marche aussi dans cette réussite industrielle dans l'aéronautique avec AIRBUS, c'est l'énorme effort qui est fait en recherche et développement en s'appuyant sur des laboratoires publics et privés. Et puis c'est l'association je pense à Nantes, à l'Institut de recherche technologique Jules-Verne pour être en avant-garde technologique à partir des matériaux du futur, des matériaux du futur, des matériaux qui sont déjà d'actualité, des matériaux composites et qui concernent tous les secteurs industriels concernés par les matériaux. Et ça veut dire aussi une main-d'uvre bien formée, donc un environnement local et territorial favorable : des infrastructures, des moyens de transport, des moyens d'habiter, enfin bref de créer un environnement favorable. Et l'exemple que je cite, montre que ça marche et que ce n'est pas une vue de l'esprit et donc il faut conforter ça.
Le deuxième exemple que je voudrais citer parce qu'il concerne cette région et il participe exactement à la même démarche, c'est le succès qui a été annoncé au moment des fêtes de fin d'année, juste après Noël, c'est la commande très importante, passée par les Chantiers navals de Saint-Nazaire par l'armateur américain RCCL ; c'est la construction du plus grand navire de croisière du monde, qui va générer plus de 10 millions d'heures de travail réparties sur trois années.
Là nous sommes là aussi dans une histoire industrielle qui a été celle de la reconquête. Moi je suis parmi ceux qui connaissent bien cette histoire des Chantiers navals de Nantes, fermés en 1987 ; une ville découragée et qui a relevé le défi du redressement économique et qui a su trouver d'autres voies, d'autres activités, d'autres secteurs mais sans pour autant tout abandonner et notamment l'industrie. Et aujourd'hui les Chantiers de Saint-Nazaire, même s'ils connaissent parfois des périodes difficiles, même s'ils ont l'obligation aussi de se diversifier, ce qu'ils font notamment dans le secteur des énergies renouvelables, il est évident que leur cur de métier, la construction de navires de croisière, a exigé de leur part un effort de qualité technologique de montée en gamme permanent et c'est ce qu'ils ont fait. Si ça a pu marcher, cette dernière commande, c'est aussi parce que nous avons commencé à travers cet exemple précis de la commande de ce navire, à modifier et à améliorer toutes les conditions de financement à l'export. C'est très important parce que pour une entreprise, que ce soit celle d'un grand groupe industriel mais surtout des PME, les conditions de financement à l'export sont une des conditions de la réussite. Et dans le cas de cette négociation, nous n'avons pas l'Etat évidemment subventionné quoi que ce soit, nous avons respecté strictement les règles européennes, mais la concurrence, elle est à la fois sur la qualité des produits et donc il faut que ce soit les meilleurs possibles mais aussi sur les conditions financières. Et donc je crois que c'est important de le dire, nous allons élargir, réorganiser, systématiser et la Banque publique d'investissement sera l'outil pour cela, le financement à l'export.
J'ai fixé un objectif que partage ma collègue Nicole BRICQ parce qu'elle y passe beaucoup de son temps et de son énergie et de son talent, c'est que nous y fixions un challenge collectif, c'est d'arriver à un déficit commercial zéro à la fin du quinquennat, hors énergie. Et vous savez à quel point l'effort est considérable à faire. Vous savez d'où nous partons. Mais nous allons réussir, j'en suis convaincu, si nous savons prendre les bonnes décisions et surtout aller à l'essentiel. Quelqu'un disait tout à l'heure : quand on va à l'extérieur, quand on va à l'étranger, dans d'autres pays conquérir des marchés, il faut jouer l'équipe de France et ne pas arriver divisés. Donc c'est le message que nous voulions aussi porter aujourd'hui.
Voilà donc quelques mots que je voulais vous dire et en particulier vous dire l'attention que nous devons porter de façon systématique, en particulier sur le financement des crédits à l'export, comme cela existe dans d'autres pays européens et parfois, quand nous nous sommes trouvés en concurrence avec nos partenaires européens, de l'Union européenne, nous avions vu que leurs conditions de financement à l'export étaient meilleures que les nôtres et c'est là-dessus qu'on perdait les marchés. Pas sur la qualité de nos produits ! Parfois c'est sur la qualité de nos produits ce sera plus difficile de réussir à l'export sur du bas de gamme que sur du haut de gamme ou du moyenne gamme ; mais si en plus on est mauvais sur le plan du financement ! Là, nous n'aurons pas d'excuses c'est ce que nous allons corriger.
Et particulièrement, ce que nous voulons, c'est aider les PME à accéder à tous ces moyens nouveaux, avec le concours des collectivités territoriales, principalement des régions. Je cite les régions parce que dans le projet de loi qui sera bientôt au Parlement sur le renforcement de la décentralisation, les régions vont se voir doter de responsabilités supplémentaires en matière de développement économique et de formation professionnelle. Et s'agissant des PME, je voudrais aussi parler des ETI. S'agissant des entreprises exportatrices, il y a 120.000 PME exportatrices en France et il y a 5.000 entreprises de tailles intermédiaires exportatrices. Et donc nous nous engageons à les aider par une aide spécifique personnalisée. Ça peut paraître inaccessible non, ce n'est pas inaccessible, à la taille d'un pays comme la France, vu le nombre d'entreprises concernées, l'objectif c'est de les accompagner mais l'objectif, c'est aussi d'augmenter le nombre d'entreprises qui vont être notamment à l'export.
Quand nous avons visité il y a quelques instants l'entreprise EVOLIS, nous avons là un excellent exemple de l'esprit entrepreneurial et partenarial qu'il faut à tout prix promouvoir mais aussi l'exemple d'hommes et de femmes qui ont été confrontées à une période de chômage. Leur histoire, ils ne nous l'ont pas racontée, ils ne se sont pas étendus ils ont parlé de leur aventure d'aujourd'hui mais j'ai voulu savoir un peu. Ils m'ont dit : nous avons été licenciés par une entreprise américaine ça aurait pu être une autre entreprise nous avons bien sûr subi le choc du licenciement mais nous avons tout de suite décidé, cinq personnes, de relever le défi, de repartir sur un projet et en créant notre entreprise. Et c'est ce qu'ils ont fait et aujourd'hui c'est une réussite.
Et donc je voudrais saluer cette belle aventure, saluer l'aventure des chefs d'entreprise, de ceux qui osent se lancer mais aussi de leurs salariés. Et de ce point de vue, l'accord qui a été signé entre les partenaires sociaux et qui vise à la sécurisation des parcours professionnels d'un côté mais aussi à faciliter l'organisation, la réorganisation, l'anticipation par les entreprises est une réelle avancée. Dans quelques jours, le Parlement sera saisi pour transformer cet accord en texte de loi et je fais toute confiance aux parlementaires pour que cette loi soit votée dans les meilleures conditions possibles. C'est un vrai changement. Changement d'état d'esprit, changement de méthode mais aussi changement d'ambition. Et s'agissant des moyens, je voudrais aussi saluer le réseau international UBIFRANCE, son directeur général Christophe LECOURTIER, qui est également présent parmi nous, et c'est justement aussi à toutes celles Et tout à l'heure, il y a un accord qui va être signé, je crois, vous nous le présenterez Voilà.
Et je voudrais également pour terminer, évoquer une troisième mesure spécifique pour le soutien à l'export. J'ai eu l'occasion de l'évoquer avec les personnes qui participaient à la table ronde il y a quelques instants, ce sont les jeunes ; les mesures en faveur des jeunes volontaires internationaux en entreprise. La proposition que fait le gouvernement, c'est d'en augmenter le nombre de 25 % en trois ans pour les passer de 7.000 à 9.000 d'ici 2015. Cette formule a prouvé son efficacité : deux tiers des entreprises concernées considèrent que les VIE ont un impact direct sur le développement de leur activité à l'international. 80 % des VIE des Volontaires Internationaux en Entreprise trouvent ensuite un travail et sont embauchés à l'issue de leur mission. Et 90 % d'entre eux qui ont fait ce séjour à l'étranger, reviennent s'installer en France soit comme salariés, soit comme créateurs d'entreprise.
Ce que nous souhaitons aussi, c'est élargir le champ des parcours de formation de ces jeunes, une plus grande diversité d'origine et la convention qui va être signé dans quelques instants avec UBIFRANCE est une convention qui sera signée avec l'association MOZAÏK RH, qui est le premier cabinet de recrutement et de conseil en ressources humaines spécialisé dans la promotion de l'égalité des chances et de la diversité. Et donc je voudrais saluer le travail que fait monsieur Saïd HAMMOUCHE, Monsieur HAMMOUCHE, je vous remercie beaucoup. Vous êtes le fondateur de cette association MOZAÏK RH et donc c'est une démarche exemplaire, innovante et qui montre que quelle que soit l'origine, quel que soit le parcours, quel que soit le quartier d'où l'on vient, la jeunesse de notre pays doit pouvoir trouver sa place et elle a sa place. Parce que souvent, ces jeunes ont fait des efforts, des efforts importants pour se former, toutes formes de parcours ; et cette diversité et cette mixité, c'est aussi la France et c'est notre devoir de veiller à ce que le mot d'égalité, ne soit pas seulement un mot, mais qu'il soit aussi une réalité si on veut que la jeunesse de notre pays ait confiance dans la République.
Mesdames et Messieurs, voilà ce que je voulais vous dire, en vous disant qu'aujourd'hui, nous avons les outils pour réussir. La Banque publique d'investissement, elle est opérationnelle ; le Pacte pour la compétitivité, la croissance et l'emploi, il faut le réussir et le mettre en uvre 35 mesures dont le crédit d'impôt. Mais c'est aussi les contrats de génération, c'est les emplois d'avenir, c'est la réforme de notre système bancaire. Nous avons tous les outils, simplement il faut s'en servir. Et ce que je constate trop souvent dans notre pays, c'est qu'on ne sait pas qu'on peut utiliser tel ou tel moyen, telle ou telle mesure. Et donc nous avons chacune et chacun d'entre nous, d'abord bien entendu moi-même et tous les membres du gouvernement mais aussi vous Messieurs et Mesdames les Préfets, les parlementaires qui votent la loi ou même ceux qui ne l'ont pas votée, ils peuvent en assurer la promotion s'ils la jugent utile, les présidents des régions, des départements, des intercommunalités, les maires et puis bien entendu tous ceux qui représentent les organisations professionnelles et tous et toutes nous avons notre part à prendre pour réussir.
La France a des atouts, je l'ai dit, d'abord ce sont les Français eux-mêmes mais surtout ayons confiance, nous sommes une grande nation, nous sommes la deuxième puissance économique d'Europe. Nous avons des problèmes mais nous allons les résoudre. Nous sommes engagés dans la voie du redressement et quand on vient ici dans les Pays de la Loire, on s'aperçoit que la voie du redressement, elle est déjà en marche et donc pour ceux qui doutent, ici venez, vous retrouverez confiance !
Merci et bon courage !
Source http://www.gouvernement.fr, le 25 mars 2013
Monsieur le Préfet,
Mesdames et Messieurs les Parlementaires,
Monsieur le Maire, Monsieur le Président du Conseil régional, Monsieur le Président du Conseil général,
Mesdames et messieurs les Elus,
Mesdames, Messieurs, j'ai entamé avec aujourd'hui Nicole BRICQ et dans quelques jours avec d'autres ministres, un « tour de France de la compétitivité ». La compétitivité, c'est peut-être un mot qui ne parle pas à tout le monde. La compétitivité, c'est la performance de nos entreprises, l'efficacité de nos entreprises. C'est donc l'enjeu du développement économique, l'enjeu de la création de valeurs et aussi bien sûr, c'est l'évidence, c'est la priorité, l'enjeu de la création d'emplois. Et le 6 novembre dernier, j'ai annoncé après la remise du rapport que j'avais commandé à Louis GALLOIS au mois de juillet précédent, le pacte national pour la compétitivité, la croissance et l'emploi. Ce pacte comprend 35 mesures. Dans ces 35 mesures, il y en a une qui est particulièrement importante en ce moment pour les entreprises, pour leur redonner de l'air, leur redonner des marges de manuvre financières, c'est le crédit d'impôt compétitivité emploi. C'est un effort sans précédent - je dis bien sans précédent en faveur des entreprises. Ça représente pour l'année 2013 l'équivalent d'une baisse du coût du travail de 4 % et l'année prochaine, quand nous serons arrivés au bout du dispositif, de la montée en volume de ce dispositif, ça correspondra à 6 %. Donc 4 % dès cette année, 6 % à partir de l'année prochaine. Et bien entendu c'est une mesure durable, ce n'est pas une mesure conjoncturelle. C'est donc une baisse du coût de travail qui est calculée sous forme de ce crédit d'impôt, sur la base de la masse salariale, correspond à deux fois et demie le SMIC. C'est donc très facile à calculer.
Il a fallu un certain temps pour que cette mesure qui est l'une des 35 mesures, soit comprise, je l'ai vérifié moi-même et je remercie les chambres consulaires de nous accompagner et d'informer, que ce soit celle du Commerce, de l'Industrie, des Métiers ou de l'Agriculture. Mais je remercie aussi les autres professionnels qui sont en contact permanent avec les entreprises je pense aux experts comptables, tous ceux qui conseillent l'entreprise d'avoir fait la promotion de cette mesure qui est désormais en place sur le plan de l'instruction fiscale après avoir été votée par le Parlement depuis trois semaines.
Et en trois semaines, la Banque publique d'investissement dont je salue le Directeur général Nicolas DUFOURCQ, qui nous accompagne dans cette visite, en trois semaines, ça y est, maintenant ce crédit d'impôt est compris ; et en trois semaines, ce sont 1.200 dossiers de préfinancement puisque c'est la Banque publique d'investissement qui aujourd'hui est en mesure de le faire, qui ont été adoptés. Ça demande très peu de temps, c'est simple, il n'y a pas de paperasse à remplir (parce que parfois on trouve que les procédures sont trop lourdes et à juste titre) et donc c'est 300 millions qui viennent déjà d'être, sous forme de crédit, donc d'avance de trésorerie pour les PME, essentiellement ce sont des PME pour l'instant, qui viennent donc d'être mobilisés. Et ça va monter en puissance. Je le dis parce qu'il faut le faire savoir à toutes les entreprises ; ça concerne toutes les entreprises, qu'elles paient ou non l'impôt sur les sociétés. Et donc c'est une marge de manuvre très importante dans cette période parfois difficile pour certaines entreprises pour j'allais dire retrouver de l'air, investir, innover et aussi embaucher et donc je voulais profiter de cette occasion pour vous le dire.
Le réseau bancaire aujourd'hui est en train de s'organiser pour faire comme la BPI et mettre en place aussi ce dispositif de préfinancement. Mais ce n'est qu'une des 35 mesures et il y a beaucoup d'autres mesures. L'objectif, c'est de créer un environnement favorable à la croissance des entreprises, à la formation de la jeunesse, à l'innovation, à la montée en gamme des produits et bien sûr à l'exportation.
Le monde change profondément, vous le savez bien ; nous vivons en Europe, nous sommes dans un marché de 500 millions d'habitants, c'est d'abord là que nous avons à exporter. Il y a le marché intérieur qu'il faut satisfaire, mais le marché extérieur je dirais, c'est le marché intérieur européen. Mais il y a aussi le marché pour le reste du monde, où de nouvelles puissances, des grandes puissances mais aussi des puissances moyennes sont en train de se développer. Et elles aussi ont besoin d'échanger avec nous, que ce soit les puissances moyennes d'Asie, que ce soit les puissances moyennes d'Amérique du sud sans oublier bien entendu les grands pays et aussi l'Afrique qui est en pleine croissance. Donc nos entreprises ont la capacité, elles sont souvent présentes, mais de se développer davantage. Donc le thème que nous avons retenu pour cette visite d'aujourd'hui, c'est celui de l'export.
Nous venons de tenir une réunion avec des chefs d'entreprise qui travaillent à l'export ici dans cette région avec des volontaires internationaux d'entreprise, des jeunes et avec le président du Conseil régional, Jacques AUXIETTE, qui nous a présenté le plan Export international de la région des Pays de la Loire et le président de la CCI INTERNATIONAL, Jean-François GENDRON.
Je voudrais quand même dans cette période où il faut se battre, où il faut se mobiliser, où il ne faut pas baisser les bras, parler aussi de ce qui marche et de ce qui peut nous rendre plus confiants et qui concerne notamment cette région même si ça ne concerne pas que cette région, c'est cette commande très importante qui vient d'être annoncée lundi dernier par AIRBUS, commande de la compagnie indonésienne LION AIR, de 230 avions, pour une valeur globale de plus de 18 milliards d'euros et c'est le travail de plusieurs milliers de salariés, pendant dix ans. Donc l'aéronautique d'ailleurs il faut des aéroports pour les avions (je dis ça en passant) mais l'aéronautique, c'est des milliers et des milliers d'emplois et des emplois qualifiés. C'est donc une filière industrielle qu'il faut à tout prix soutenir. Alors il y a AIRBUS qui est une belle aventure européenne avec le groupe EADS, et qu'il faudrait développer, il faudrait qu'il y ait plus d'EADS en Europe, dans d'autres filières, mais en tout cas ça marche et dans notre région, c'est plusieurs entreprises dont trois en Loire-Atlantique, deux à Saint-Nazaire, dont une était vouée à la fermeture il y a quelques années. Et c'est parce que le groupe s'est restructuré, s'est réorganisé à l'époque sous la présidence de Louis GALLOIS, que cette entreprise est repartie en reconquête. Mais cette entreprise, ce groupe industriel si je le cite là particulièrement, c'est parce qu'il correspond à ce que nous voulons faire aussi dans le pacte de compétitivité - c'est une des 35 mesures c'est de demander aux grands groupes industriels de travailler davantage avec les PME à la fois pour avoir des relations de confiance, ce sont des sous-traitants souvent mais pas que des sous-traitants de c'est parfois du très haut de gamme, dans des niches industrielles très précises mais c'est aussi vrai à l'export, d'aller ensemble.
Et puis ce qui marche aussi dans cette réussite industrielle dans l'aéronautique avec AIRBUS, c'est l'énorme effort qui est fait en recherche et développement en s'appuyant sur des laboratoires publics et privés. Et puis c'est l'association je pense à Nantes, à l'Institut de recherche technologique Jules-Verne pour être en avant-garde technologique à partir des matériaux du futur, des matériaux du futur, des matériaux qui sont déjà d'actualité, des matériaux composites et qui concernent tous les secteurs industriels concernés par les matériaux. Et ça veut dire aussi une main-d'uvre bien formée, donc un environnement local et territorial favorable : des infrastructures, des moyens de transport, des moyens d'habiter, enfin bref de créer un environnement favorable. Et l'exemple que je cite, montre que ça marche et que ce n'est pas une vue de l'esprit et donc il faut conforter ça.
Le deuxième exemple que je voudrais citer parce qu'il concerne cette région et il participe exactement à la même démarche, c'est le succès qui a été annoncé au moment des fêtes de fin d'année, juste après Noël, c'est la commande très importante, passée par les Chantiers navals de Saint-Nazaire par l'armateur américain RCCL ; c'est la construction du plus grand navire de croisière du monde, qui va générer plus de 10 millions d'heures de travail réparties sur trois années.
Là nous sommes là aussi dans une histoire industrielle qui a été celle de la reconquête. Moi je suis parmi ceux qui connaissent bien cette histoire des Chantiers navals de Nantes, fermés en 1987 ; une ville découragée et qui a relevé le défi du redressement économique et qui a su trouver d'autres voies, d'autres activités, d'autres secteurs mais sans pour autant tout abandonner et notamment l'industrie. Et aujourd'hui les Chantiers de Saint-Nazaire, même s'ils connaissent parfois des périodes difficiles, même s'ils ont l'obligation aussi de se diversifier, ce qu'ils font notamment dans le secteur des énergies renouvelables, il est évident que leur cur de métier, la construction de navires de croisière, a exigé de leur part un effort de qualité technologique de montée en gamme permanent et c'est ce qu'ils ont fait. Si ça a pu marcher, cette dernière commande, c'est aussi parce que nous avons commencé à travers cet exemple précis de la commande de ce navire, à modifier et à améliorer toutes les conditions de financement à l'export. C'est très important parce que pour une entreprise, que ce soit celle d'un grand groupe industriel mais surtout des PME, les conditions de financement à l'export sont une des conditions de la réussite. Et dans le cas de cette négociation, nous n'avons pas l'Etat évidemment subventionné quoi que ce soit, nous avons respecté strictement les règles européennes, mais la concurrence, elle est à la fois sur la qualité des produits et donc il faut que ce soit les meilleurs possibles mais aussi sur les conditions financières. Et donc je crois que c'est important de le dire, nous allons élargir, réorganiser, systématiser et la Banque publique d'investissement sera l'outil pour cela, le financement à l'export.
J'ai fixé un objectif que partage ma collègue Nicole BRICQ parce qu'elle y passe beaucoup de son temps et de son énergie et de son talent, c'est que nous y fixions un challenge collectif, c'est d'arriver à un déficit commercial zéro à la fin du quinquennat, hors énergie. Et vous savez à quel point l'effort est considérable à faire. Vous savez d'où nous partons. Mais nous allons réussir, j'en suis convaincu, si nous savons prendre les bonnes décisions et surtout aller à l'essentiel. Quelqu'un disait tout à l'heure : quand on va à l'extérieur, quand on va à l'étranger, dans d'autres pays conquérir des marchés, il faut jouer l'équipe de France et ne pas arriver divisés. Donc c'est le message que nous voulions aussi porter aujourd'hui.
Voilà donc quelques mots que je voulais vous dire et en particulier vous dire l'attention que nous devons porter de façon systématique, en particulier sur le financement des crédits à l'export, comme cela existe dans d'autres pays européens et parfois, quand nous nous sommes trouvés en concurrence avec nos partenaires européens, de l'Union européenne, nous avions vu que leurs conditions de financement à l'export étaient meilleures que les nôtres et c'est là-dessus qu'on perdait les marchés. Pas sur la qualité de nos produits ! Parfois c'est sur la qualité de nos produits ce sera plus difficile de réussir à l'export sur du bas de gamme que sur du haut de gamme ou du moyenne gamme ; mais si en plus on est mauvais sur le plan du financement ! Là, nous n'aurons pas d'excuses c'est ce que nous allons corriger.
Et particulièrement, ce que nous voulons, c'est aider les PME à accéder à tous ces moyens nouveaux, avec le concours des collectivités territoriales, principalement des régions. Je cite les régions parce que dans le projet de loi qui sera bientôt au Parlement sur le renforcement de la décentralisation, les régions vont se voir doter de responsabilités supplémentaires en matière de développement économique et de formation professionnelle. Et s'agissant des PME, je voudrais aussi parler des ETI. S'agissant des entreprises exportatrices, il y a 120.000 PME exportatrices en France et il y a 5.000 entreprises de tailles intermédiaires exportatrices. Et donc nous nous engageons à les aider par une aide spécifique personnalisée. Ça peut paraître inaccessible non, ce n'est pas inaccessible, à la taille d'un pays comme la France, vu le nombre d'entreprises concernées, l'objectif c'est de les accompagner mais l'objectif, c'est aussi d'augmenter le nombre d'entreprises qui vont être notamment à l'export.
Quand nous avons visité il y a quelques instants l'entreprise EVOLIS, nous avons là un excellent exemple de l'esprit entrepreneurial et partenarial qu'il faut à tout prix promouvoir mais aussi l'exemple d'hommes et de femmes qui ont été confrontées à une période de chômage. Leur histoire, ils ne nous l'ont pas racontée, ils ne se sont pas étendus ils ont parlé de leur aventure d'aujourd'hui mais j'ai voulu savoir un peu. Ils m'ont dit : nous avons été licenciés par une entreprise américaine ça aurait pu être une autre entreprise nous avons bien sûr subi le choc du licenciement mais nous avons tout de suite décidé, cinq personnes, de relever le défi, de repartir sur un projet et en créant notre entreprise. Et c'est ce qu'ils ont fait et aujourd'hui c'est une réussite.
Et donc je voudrais saluer cette belle aventure, saluer l'aventure des chefs d'entreprise, de ceux qui osent se lancer mais aussi de leurs salariés. Et de ce point de vue, l'accord qui a été signé entre les partenaires sociaux et qui vise à la sécurisation des parcours professionnels d'un côté mais aussi à faciliter l'organisation, la réorganisation, l'anticipation par les entreprises est une réelle avancée. Dans quelques jours, le Parlement sera saisi pour transformer cet accord en texte de loi et je fais toute confiance aux parlementaires pour que cette loi soit votée dans les meilleures conditions possibles. C'est un vrai changement. Changement d'état d'esprit, changement de méthode mais aussi changement d'ambition. Et s'agissant des moyens, je voudrais aussi saluer le réseau international UBIFRANCE, son directeur général Christophe LECOURTIER, qui est également présent parmi nous, et c'est justement aussi à toutes celles Et tout à l'heure, il y a un accord qui va être signé, je crois, vous nous le présenterez Voilà.
Et je voudrais également pour terminer, évoquer une troisième mesure spécifique pour le soutien à l'export. J'ai eu l'occasion de l'évoquer avec les personnes qui participaient à la table ronde il y a quelques instants, ce sont les jeunes ; les mesures en faveur des jeunes volontaires internationaux en entreprise. La proposition que fait le gouvernement, c'est d'en augmenter le nombre de 25 % en trois ans pour les passer de 7.000 à 9.000 d'ici 2015. Cette formule a prouvé son efficacité : deux tiers des entreprises concernées considèrent que les VIE ont un impact direct sur le développement de leur activité à l'international. 80 % des VIE des Volontaires Internationaux en Entreprise trouvent ensuite un travail et sont embauchés à l'issue de leur mission. Et 90 % d'entre eux qui ont fait ce séjour à l'étranger, reviennent s'installer en France soit comme salariés, soit comme créateurs d'entreprise.
Ce que nous souhaitons aussi, c'est élargir le champ des parcours de formation de ces jeunes, une plus grande diversité d'origine et la convention qui va être signé dans quelques instants avec UBIFRANCE est une convention qui sera signée avec l'association MOZAÏK RH, qui est le premier cabinet de recrutement et de conseil en ressources humaines spécialisé dans la promotion de l'égalité des chances et de la diversité. Et donc je voudrais saluer le travail que fait monsieur Saïd HAMMOUCHE, Monsieur HAMMOUCHE, je vous remercie beaucoup. Vous êtes le fondateur de cette association MOZAÏK RH et donc c'est une démarche exemplaire, innovante et qui montre que quelle que soit l'origine, quel que soit le parcours, quel que soit le quartier d'où l'on vient, la jeunesse de notre pays doit pouvoir trouver sa place et elle a sa place. Parce que souvent, ces jeunes ont fait des efforts, des efforts importants pour se former, toutes formes de parcours ; et cette diversité et cette mixité, c'est aussi la France et c'est notre devoir de veiller à ce que le mot d'égalité, ne soit pas seulement un mot, mais qu'il soit aussi une réalité si on veut que la jeunesse de notre pays ait confiance dans la République.
Mesdames et Messieurs, voilà ce que je voulais vous dire, en vous disant qu'aujourd'hui, nous avons les outils pour réussir. La Banque publique d'investissement, elle est opérationnelle ; le Pacte pour la compétitivité, la croissance et l'emploi, il faut le réussir et le mettre en uvre 35 mesures dont le crédit d'impôt. Mais c'est aussi les contrats de génération, c'est les emplois d'avenir, c'est la réforme de notre système bancaire. Nous avons tous les outils, simplement il faut s'en servir. Et ce que je constate trop souvent dans notre pays, c'est qu'on ne sait pas qu'on peut utiliser tel ou tel moyen, telle ou telle mesure. Et donc nous avons chacune et chacun d'entre nous, d'abord bien entendu moi-même et tous les membres du gouvernement mais aussi vous Messieurs et Mesdames les Préfets, les parlementaires qui votent la loi ou même ceux qui ne l'ont pas votée, ils peuvent en assurer la promotion s'ils la jugent utile, les présidents des régions, des départements, des intercommunalités, les maires et puis bien entendu tous ceux qui représentent les organisations professionnelles et tous et toutes nous avons notre part à prendre pour réussir.
La France a des atouts, je l'ai dit, d'abord ce sont les Français eux-mêmes mais surtout ayons confiance, nous sommes une grande nation, nous sommes la deuxième puissance économique d'Europe. Nous avons des problèmes mais nous allons les résoudre. Nous sommes engagés dans la voie du redressement et quand on vient ici dans les Pays de la Loire, on s'aperçoit que la voie du redressement, elle est déjà en marche et donc pour ceux qui doutent, ici venez, vous retrouverez confiance !
Merci et bon courage !
Source http://www.gouvernement.fr, le 25 mars 2013