Texte intégral
Mesdames, Messieurs,
D'abord je voudrais remercier Aurélie Filippetti, Ministre de la Culture et de la Communication, de sa présence. Je voudrais saluer aussi les présidentes et présidents de nos régions, ou leurs représentants. Le président du réseau des Amis des FRAC. Il est là, cher Jack Lang. Ah tu es caché. Et puis je voudrais saluer Monsieur Bernard Monteferrand, président de Plateforme. Mesdames, Messieurs les Directeurs des FRAC et Mesdames et Messieurs les artistes.
Merci d'être venus nombreux ce soir, ici, à l'hôtel de Matignon. C'est un vrai plaisir de vous retrouver dans ce cadre patrimonial pour un moment d'amitié et d'échange autour d'un anniversaire, le 30ème anniversaire des Fonds régionaux d'art contemporain.
J'ai été très touché lorsque vous êtes venu me voir Monsieur Monteferrand pour me demander de participer à cette célébration. Donc je n'ai pas hésité un seul instant à vous proposer cette invitation. Célébrer un anniversaire ce n'est pas seulement commémorer le passé. Ce trentenaire doit être aussi l'occasion pour vous de débattre, d'imaginer, de réinventer votre avenir. C'est précisément ce que vous avez fait cet après-midi à l'Ecole national supérieur des Beaux-Arts et je tenais à vous en remercier.
Il n'y a rien de nostalgique dans l'anniversaire que nous fêtons aujourd'hui. Nous célébrons en effet une aventure, une aventure qui a été entamée il y a trois décennies. Trente ans d'initiative, trente ans de débats, trente ans d'engagement mais aussi trente ans de décentralisation culturelle. Car les FRAC sont les structures emblématiques de la décentralisation culturelle. Et je voudrais te remercier particulièrement mon cher Jack parce que c'est ton uvre. Dès que tu es arrivé rue de Valois en 1981, tu as lancé.., il y a même une direction, je crois, de la décentralisation, qu'Aurélie Filippetti a poursuivie et nous en reparlerons.
Le spectacle vivant avait déjà connu une évolution d'une telle ampleur. C'était à l'initiative d'André Malraux dans les années 60. Malraux disait qu'il avait commencé par le théâtre, parce que c'était le plus facile et du côté de Jack Lang, lui, il a commencé par les FRAC et ça n'était pas le plus facile. Mais parce que c'était un geste d'avenir, à une époque où les initiatives publiques en faveur de l'art contemporain étaient cantonnées à Paris ; c'était un geste d'avenir au sein d'institution muséale. Et je vois justement dans les FRAC, l'une des pierres angulaires de la décentralisation qui a été engagée il y a trente ans justement, décentralisation notamment de l'Etat vers les collectivités territoriales. Et c'est une vraie révolution, si on mesure bien le changement qui est intervenu depuis toutes ces années, à l'initiative de François Mitterrand, de Pierre Mauroy, de Gaston Defferre.
Le réseau que vous avez construit en trois décennies, je crois qu'on le dire : il est unique au monde. C'est un engagement de l'Etat mais c'est aussi un engagement des collectivités territoriales et particulièrement des régions. Leur rôle n'a d'ailleurs cessé de s'accroître dans ce domaine et je crois qu'aujourd'hui on assiste à la construction, en quelque sorte, d'un nouveau modèle de la politique culturelle de la France. Et ce nouveau modèle sur lequel parfois on s'interroge, son contenu, ses perspectives, son ambition, il a été dessiné, esquissé il y a justement trente ans. Et aujourd'hui c'est vrai que, quand on regarde l'évolution de la vie culturelle de notre pays, bien sûr l'Etat et Madame la Ministre de la Culture a joué un rôle éminent continue à jouer son rôle et doit continuer à le faire ; mais c'est vrai que le paysage a profondément changé. Les villes, mais aussi les villes moyennes, les petites villes, les territoires ruraux mais aussi je dirais, ce que font les régions notamment avec les FRAC, ont profondément modifié les choses et créé une véritable dynamique, dont il faut absolument tenir compte comme l'une des chances de la France.
Donc même si parfois on dit : ah, oui, mais le budget de la Culture, de l'Etat n'est plus tout à fait ce qu'il était ! Je comprends les préoccupations qui sont celles de la Ministre de la Culture. Mais en même temps si on regarde l'évolution de notre pays, il n'a pas reculé ; au contraire, il a continué de progresser, d'avancer et le nombre d'acteurs dans la vie culturelle de notre pays est considérable. Donc l'Etat et les collectivités territoriales vont poursuivre ce chemin. Et on construit effectivement de nombreux réseaux dont les actions sont complémentaires. Je pense aux écoles pour former les créateurs, les professionnels de demain. Je pense aux centres d'art pour accompagner les artistes dans leurs projets ; fournir au public les clés de lecture de l'art contemporain.
Et puis bien sûr, j'y reviens : les FRAC. Les FRAC ont trois missions : collectionner l'art de notre temps ; le donner à voir ; et le donner à comprendre. Les FRAC proposent un nouveau mode de relation avec les publics qui repose sur la circulation des uvres sur tout le territoire, mais au-delà du territoire, en tout cas des territoires régionaux. Outre ces institutions publiques, c'est un tissu associatif très dynamique qui est apparu au service des artistes et des publics.
L'art contemporain bénéficie désormais d'une audience démultipliée. Elle constitue un facteur d'attractivité et de développement pour nos territoires. Et les collectivités locales, je viens de le dire, ne s'y trompent pas. En témoigne, l'ouverture de très nombreuses Fondations qui soutiennent la création. L'implication accrue des collectivités pour l'organisation de manifestations où l'art contemporain est conçu comme un vecteur de démocratisation culturelle. Et puis c'est vrai que je ne dis pas que les FRAC font tout mais dans des évènements comme Lille 3.000 que j'ai eu l'honneur d'inaugurer avec Martine Aubry, et le Marseille-Provence 2013 nous étions ensemble avec Aurélie Filippetti c'est vrai que je suis convaincu que les FRAC ont joué un rôle et ont contribué à la dynamique de ces évènements et qui se prolonge, en tout cas je peux en témoigner à travers mon expérience personnelle, même s'il n'y a pas eu la capitale européenne de la Culture à Nantes, il y a eu d'autres évènements et il y en aura sans doute encore d'autres et j'ai vu, notamment dans les FRAC, le rôle qu'ils pouvaient apporter.
Alors, si je parle du rôle des FRAC, j'ai évoqué le rôle de l'éducation, eh bien justement c'est une des priorités du président de la République, que conduit avec une très grande vigueur Aurélie Filippetti, c'est le développement de l'éducation artistique et culturelle. Elle le fait en collaboration avec le ministre de l'Education nationale, Vincent Peillon. Et je connais l'implication des présidents mais aussi des directeurs des FRAC qui ont investi le champ scolaire depuis le début. Et je souhaite que cet élan soit amplifié mais je voulais le saluer parce qu'il est remarquable. Je veux aussi parler du lien social tissé par l'art contemporain, du rôle qu'il tient dans la cité en structurant des débats, en suscitant des interrogations, en réunissant des publics très divers et en attirant vers le monde de l'art des personnes qui en étaient éloignées.
Eh bien continuez. Continuez et même si les FRAC ont réalisé souvent des gestes architecturaux en tout cas ceux qui en sont les gestionnaires et qui ont l'immense mérite de lier création artistique et création architecturale, je pense au FRAC de Bretagne qui a été ouvert en juillet dernier, celui de la région PACA qui a été inauguré il y a quelques jours par Aurélie Filippetti à Marseille ; bientôt le FRAC de Franche-Comté ; celui du Centre à Orléans ; celui du Nord-Pas-de-Calais à Dunkerque ; le FRAC aquitaine à Bordeaux en 2015. Je n'évoque même pas celui de Nantes qui en fait s'était installé à Carquefou. Mais je voudrais dire une chose à propos des gestes architecturaux. C'est qu'il est important aussi que les FRAC soient hors les murs. Et c'est vrai qu'il ne faut pas simplement faire des FRAC, des musées. Et je pense que ce n'est pas votre démarche. Ca serait une erreur. Justement, je crois qu'il faut éviter à tout prix. Je parle-là, d'une expérience personnelle que j'ai puisque je viens d'évoquer le FRAC installé au nord de Nantes, à Carquefou ; une décision déjà ancienne. Je vois le vice-président chargé de la Culture, ici présent, de la région des Pays de la Loire. J'ai l'expérience du FRAC hors les murs sur l'ancien site des Chantiers Navals, redevenu un nouveau quartier plein je dirais.., porteurs de talents, sur les quais de la Loire, avec l'uvre de Daniel Buren les anneaux de Buren qui a été conçue aussi avec Patrick Bouchain.
Eh bien sur ces anciens entrepôts du quai il y a un lieu qui est destiné aux expositions temporaires et notamment qui est depuis quelques temps investi par le FRAC. Accès gratuit. Et j'ai remarqué avec beaucoup d'émotion que des expositions d'artistes contemporains, pas forcément connus du grand public, très souvent d'ailleurs pas connus du tout du grand public, provoquaient une émotion de publics de toutes générations, de tous milieux et qui sans doute ne seraient jamais venus s'ils n'avaient pas emprunté ce chemin le long du fleuve et trouvant l'endroit beau, et s'y étaient rendus et avaient découvert peut-être ce qu'ils n'auraient jamais vu autrement. Donc je remercie le FRAC et les FRAC de sortir des lieux, d'aller vers le public.
Je voudrais terminer en vous disant que grâce à l'action de plateformes des vingt-trois présidents et directeurs des FRAC, cette célébration du trentenaire illustre de façon éclatante l'élan, la créativité, la diversité des projets que vous conduisez. Cet ensemble de manifestations que vous appelez astucieusement "Pléiade" comme la constellation de trois mille étoiles qui porte ce nom mythologique, débute en avril par vingt-trois invitations à des créateurs en région, puis se poursuivra à partir de septembre par une exposition collective aux Abattoirs de Toulouse. Je tiens à saluer ces initiatives et surtout vous remercier chaleureusement de les avoir prises.
Comme je remercie l'ensemble des partenaires qui s'y sont associés et encore une fois, les régions, leurs présidents ici présents, que je remercie tout particulièrement. Mais aussi les différents mécènes qui les soutiennent. Diversité, création, éducation, décentralisation, voilà les quatre côtés d'un carré que je considère comme exemplaire. Exemplaire d'une ambition, exemplaire d'une énergie, exemplaire d'une volonté. Ce mouvement a été créé il y a trente ans. Je l'ai dit, il était précurseur. Mais il a montré que c'était le bon chemin qu'il fallait emprunter. Et surtout, trente ans après, il montre la vitalité de l'art, de la création, de l'innovation qui est à l'image aussi de notre pays, la France, dont parfois nous doutons. Et nous aurions bien tort, car trente ans après les FRAC montrent que les artistes peuvent s'exprimer, d'où qu'ils viennent, mais qu'ils apportent à la société beaucoup et qu'ils révèlent aussi ces capacités à se projeter et regarder en face l'avenir de notre pays avec fierté et confiance.
Source http://www.gouvernement.fr, le 2 avril 2013
D'abord je voudrais remercier Aurélie Filippetti, Ministre de la Culture et de la Communication, de sa présence. Je voudrais saluer aussi les présidentes et présidents de nos régions, ou leurs représentants. Le président du réseau des Amis des FRAC. Il est là, cher Jack Lang. Ah tu es caché. Et puis je voudrais saluer Monsieur Bernard Monteferrand, président de Plateforme. Mesdames, Messieurs les Directeurs des FRAC et Mesdames et Messieurs les artistes.
Merci d'être venus nombreux ce soir, ici, à l'hôtel de Matignon. C'est un vrai plaisir de vous retrouver dans ce cadre patrimonial pour un moment d'amitié et d'échange autour d'un anniversaire, le 30ème anniversaire des Fonds régionaux d'art contemporain.
J'ai été très touché lorsque vous êtes venu me voir Monsieur Monteferrand pour me demander de participer à cette célébration. Donc je n'ai pas hésité un seul instant à vous proposer cette invitation. Célébrer un anniversaire ce n'est pas seulement commémorer le passé. Ce trentenaire doit être aussi l'occasion pour vous de débattre, d'imaginer, de réinventer votre avenir. C'est précisément ce que vous avez fait cet après-midi à l'Ecole national supérieur des Beaux-Arts et je tenais à vous en remercier.
Il n'y a rien de nostalgique dans l'anniversaire que nous fêtons aujourd'hui. Nous célébrons en effet une aventure, une aventure qui a été entamée il y a trois décennies. Trente ans d'initiative, trente ans de débats, trente ans d'engagement mais aussi trente ans de décentralisation culturelle. Car les FRAC sont les structures emblématiques de la décentralisation culturelle. Et je voudrais te remercier particulièrement mon cher Jack parce que c'est ton uvre. Dès que tu es arrivé rue de Valois en 1981, tu as lancé.., il y a même une direction, je crois, de la décentralisation, qu'Aurélie Filippetti a poursuivie et nous en reparlerons.
Le spectacle vivant avait déjà connu une évolution d'une telle ampleur. C'était à l'initiative d'André Malraux dans les années 60. Malraux disait qu'il avait commencé par le théâtre, parce que c'était le plus facile et du côté de Jack Lang, lui, il a commencé par les FRAC et ça n'était pas le plus facile. Mais parce que c'était un geste d'avenir, à une époque où les initiatives publiques en faveur de l'art contemporain étaient cantonnées à Paris ; c'était un geste d'avenir au sein d'institution muséale. Et je vois justement dans les FRAC, l'une des pierres angulaires de la décentralisation qui a été engagée il y a trente ans justement, décentralisation notamment de l'Etat vers les collectivités territoriales. Et c'est une vraie révolution, si on mesure bien le changement qui est intervenu depuis toutes ces années, à l'initiative de François Mitterrand, de Pierre Mauroy, de Gaston Defferre.
Le réseau que vous avez construit en trois décennies, je crois qu'on le dire : il est unique au monde. C'est un engagement de l'Etat mais c'est aussi un engagement des collectivités territoriales et particulièrement des régions. Leur rôle n'a d'ailleurs cessé de s'accroître dans ce domaine et je crois qu'aujourd'hui on assiste à la construction, en quelque sorte, d'un nouveau modèle de la politique culturelle de la France. Et ce nouveau modèle sur lequel parfois on s'interroge, son contenu, ses perspectives, son ambition, il a été dessiné, esquissé il y a justement trente ans. Et aujourd'hui c'est vrai que, quand on regarde l'évolution de la vie culturelle de notre pays, bien sûr l'Etat et Madame la Ministre de la Culture a joué un rôle éminent continue à jouer son rôle et doit continuer à le faire ; mais c'est vrai que le paysage a profondément changé. Les villes, mais aussi les villes moyennes, les petites villes, les territoires ruraux mais aussi je dirais, ce que font les régions notamment avec les FRAC, ont profondément modifié les choses et créé une véritable dynamique, dont il faut absolument tenir compte comme l'une des chances de la France.
Donc même si parfois on dit : ah, oui, mais le budget de la Culture, de l'Etat n'est plus tout à fait ce qu'il était ! Je comprends les préoccupations qui sont celles de la Ministre de la Culture. Mais en même temps si on regarde l'évolution de notre pays, il n'a pas reculé ; au contraire, il a continué de progresser, d'avancer et le nombre d'acteurs dans la vie culturelle de notre pays est considérable. Donc l'Etat et les collectivités territoriales vont poursuivre ce chemin. Et on construit effectivement de nombreux réseaux dont les actions sont complémentaires. Je pense aux écoles pour former les créateurs, les professionnels de demain. Je pense aux centres d'art pour accompagner les artistes dans leurs projets ; fournir au public les clés de lecture de l'art contemporain.
Et puis bien sûr, j'y reviens : les FRAC. Les FRAC ont trois missions : collectionner l'art de notre temps ; le donner à voir ; et le donner à comprendre. Les FRAC proposent un nouveau mode de relation avec les publics qui repose sur la circulation des uvres sur tout le territoire, mais au-delà du territoire, en tout cas des territoires régionaux. Outre ces institutions publiques, c'est un tissu associatif très dynamique qui est apparu au service des artistes et des publics.
L'art contemporain bénéficie désormais d'une audience démultipliée. Elle constitue un facteur d'attractivité et de développement pour nos territoires. Et les collectivités locales, je viens de le dire, ne s'y trompent pas. En témoigne, l'ouverture de très nombreuses Fondations qui soutiennent la création. L'implication accrue des collectivités pour l'organisation de manifestations où l'art contemporain est conçu comme un vecteur de démocratisation culturelle. Et puis c'est vrai que je ne dis pas que les FRAC font tout mais dans des évènements comme Lille 3.000 que j'ai eu l'honneur d'inaugurer avec Martine Aubry, et le Marseille-Provence 2013 nous étions ensemble avec Aurélie Filippetti c'est vrai que je suis convaincu que les FRAC ont joué un rôle et ont contribué à la dynamique de ces évènements et qui se prolonge, en tout cas je peux en témoigner à travers mon expérience personnelle, même s'il n'y a pas eu la capitale européenne de la Culture à Nantes, il y a eu d'autres évènements et il y en aura sans doute encore d'autres et j'ai vu, notamment dans les FRAC, le rôle qu'ils pouvaient apporter.
Alors, si je parle du rôle des FRAC, j'ai évoqué le rôle de l'éducation, eh bien justement c'est une des priorités du président de la République, que conduit avec une très grande vigueur Aurélie Filippetti, c'est le développement de l'éducation artistique et culturelle. Elle le fait en collaboration avec le ministre de l'Education nationale, Vincent Peillon. Et je connais l'implication des présidents mais aussi des directeurs des FRAC qui ont investi le champ scolaire depuis le début. Et je souhaite que cet élan soit amplifié mais je voulais le saluer parce qu'il est remarquable. Je veux aussi parler du lien social tissé par l'art contemporain, du rôle qu'il tient dans la cité en structurant des débats, en suscitant des interrogations, en réunissant des publics très divers et en attirant vers le monde de l'art des personnes qui en étaient éloignées.
Eh bien continuez. Continuez et même si les FRAC ont réalisé souvent des gestes architecturaux en tout cas ceux qui en sont les gestionnaires et qui ont l'immense mérite de lier création artistique et création architecturale, je pense au FRAC de Bretagne qui a été ouvert en juillet dernier, celui de la région PACA qui a été inauguré il y a quelques jours par Aurélie Filippetti à Marseille ; bientôt le FRAC de Franche-Comté ; celui du Centre à Orléans ; celui du Nord-Pas-de-Calais à Dunkerque ; le FRAC aquitaine à Bordeaux en 2015. Je n'évoque même pas celui de Nantes qui en fait s'était installé à Carquefou. Mais je voudrais dire une chose à propos des gestes architecturaux. C'est qu'il est important aussi que les FRAC soient hors les murs. Et c'est vrai qu'il ne faut pas simplement faire des FRAC, des musées. Et je pense que ce n'est pas votre démarche. Ca serait une erreur. Justement, je crois qu'il faut éviter à tout prix. Je parle-là, d'une expérience personnelle que j'ai puisque je viens d'évoquer le FRAC installé au nord de Nantes, à Carquefou ; une décision déjà ancienne. Je vois le vice-président chargé de la Culture, ici présent, de la région des Pays de la Loire. J'ai l'expérience du FRAC hors les murs sur l'ancien site des Chantiers Navals, redevenu un nouveau quartier plein je dirais.., porteurs de talents, sur les quais de la Loire, avec l'uvre de Daniel Buren les anneaux de Buren qui a été conçue aussi avec Patrick Bouchain.
Eh bien sur ces anciens entrepôts du quai il y a un lieu qui est destiné aux expositions temporaires et notamment qui est depuis quelques temps investi par le FRAC. Accès gratuit. Et j'ai remarqué avec beaucoup d'émotion que des expositions d'artistes contemporains, pas forcément connus du grand public, très souvent d'ailleurs pas connus du tout du grand public, provoquaient une émotion de publics de toutes générations, de tous milieux et qui sans doute ne seraient jamais venus s'ils n'avaient pas emprunté ce chemin le long du fleuve et trouvant l'endroit beau, et s'y étaient rendus et avaient découvert peut-être ce qu'ils n'auraient jamais vu autrement. Donc je remercie le FRAC et les FRAC de sortir des lieux, d'aller vers le public.
Je voudrais terminer en vous disant que grâce à l'action de plateformes des vingt-trois présidents et directeurs des FRAC, cette célébration du trentenaire illustre de façon éclatante l'élan, la créativité, la diversité des projets que vous conduisez. Cet ensemble de manifestations que vous appelez astucieusement "Pléiade" comme la constellation de trois mille étoiles qui porte ce nom mythologique, débute en avril par vingt-trois invitations à des créateurs en région, puis se poursuivra à partir de septembre par une exposition collective aux Abattoirs de Toulouse. Je tiens à saluer ces initiatives et surtout vous remercier chaleureusement de les avoir prises.
Comme je remercie l'ensemble des partenaires qui s'y sont associés et encore une fois, les régions, leurs présidents ici présents, que je remercie tout particulièrement. Mais aussi les différents mécènes qui les soutiennent. Diversité, création, éducation, décentralisation, voilà les quatre côtés d'un carré que je considère comme exemplaire. Exemplaire d'une ambition, exemplaire d'une énergie, exemplaire d'une volonté. Ce mouvement a été créé il y a trente ans. Je l'ai dit, il était précurseur. Mais il a montré que c'était le bon chemin qu'il fallait emprunter. Et surtout, trente ans après, il montre la vitalité de l'art, de la création, de l'innovation qui est à l'image aussi de notre pays, la France, dont parfois nous doutons. Et nous aurions bien tort, car trente ans après les FRAC montrent que les artistes peuvent s'exprimer, d'où qu'ils viennent, mais qu'ils apportent à la société beaucoup et qu'ils révèlent aussi ces capacités à se projeter et regarder en face l'avenir de notre pays avec fierté et confiance.
Source http://www.gouvernement.fr, le 2 avril 2013