Déclaration de Mme Valérie Fourneyron, ministre des sports, de la jeunesse, de l'éducation populaire et de la vie associative, sur la préservation de la ressource en eau et la protection de l'environnement, Paris le 19 mars 2013.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Remise du 1er rapport quinquennal de la charte nationale golf et environnement à Paris le 19 mars 2013

Texte intégral


C’est un réel plaisir pour moi de participer aujourd’hui à la remise de votre premier rapport établi dans le cadre de la charte nationale golf et environnement qui nous lie.
Et je vous prie de bien vouloir excuser mes deux collègues Delphine Batho, Ministre du développement durable, de l’écologie et de l’énergie et Stéphane Le Foll, Ministre de l’agriculture, qui ne pouvaient être présents ce soir.
Un réel plaisir également de souligner l’action que vous avez portée, M. le président, au cours de vos deux mandats à la tête de cette fédération. Une action en tous points exemplaire.
Je sais par ailleurs que vous n’avez pas souhaité vous représenter lors des élections pour la prochaine olympiade. Ce qui ne vous empêchera pas, j’en suis sûre, de voir avec bonheur les Jeux olympiques accueillir le Golf en 2016 et de suivre de près la Ryder Cup 2018 organisée en France !
C’est un sujet essentiel qui nous réunit aujourd’hui, sur lequel le Président de la République et le gouvernement sont particulièrement mobilisés. Il s’agit de la question de l’environnement, de la transition écologique.
Le Président de la République a ouvert la conférence environnementale de septembre dernier par ces mots :
« L'enjeu, celui qui nous rassemble, c'est de faire de la France la Nation de l'excellence environnementale. C'est un impératif pour la planète.
La question se résume finalement ainsi : serons-nous solidaires des générations à venir ou trop cupides, trop avides pour laisser à nos enfants un fardeau encore alourdi du poids de nos égoïsmes ?
Cette prise de conscience nous oblige au plus haut sommet de l'Etat »
Et nous avons effectivement assumé ces obligations au plus haut sommet de l’Etat ces derniers mois.
C’est pourquoi, par exemple, ce gouvernement :
- a rejeté les sept demandes de permis concernant les gaz de schiste et la fracturation hydraulique.
- a décidé de faire de la Banque publique d’investissement la banque de la transition énergétique.
- va instituer une agence nationale de la biodiversité.
- a engagé un plan ambitieux de rénovation thermique du bâtiment.
- s’est proposé d’organiser la conférence sur le climat de 2015.
Et ce ne sont que quelques exemples parmi tant d’autres
A l’occasion de mon séjour récent au Canada, durant lequel j’accompagnais le Premier ministre, et pendant lequel j’ai pu signer un accord sur la mobilité des jeunes, nous avons aussi évoqué les sujets de l’environnement et de l’économie verte, sur lesquels il y a des recherches communes, notamment universitaires.
Oui, notre gouvernement porte pleinement cette conviction chère que « l’écologie n’est pas un frein ou une contrainte, mais un puissant levier de croissance, de compétitivité de nos entreprises et d’amélioration de notre bien-être collectif ».
La sensibilisation aux questions d’environnement ne peut se limiter aux cercles de ceux qui sont convaincus de l’intérêt de le préserver. L’enjeu de préservation de l’environnement, s’il est indispensable qu’il soit porté au plus haut sommet de l’Etat, ne peut exister sans une implication pleine et entière des acteurs économiques, des acteurs locaux, des citoyens eux-mêmes.
Des fédérations sportives aussi. Et la Fédération française de golf assume parfaitement cette mission :
- Le golf s’est engagé depuis 2004 à faire face à ses responsabilités en matière de préservation de l’environnement et notamment sur la question de la préservation de la ressource en eau.
- La Fédération française de golf travaille avec les sports utilisant des gazons pour mener une politique commune qui vise à imposer un entretien raisonné et efficace.
- La Fédération française de golf s’est engagée dans la préservation de la biodiversité, à travers la formation des intendants des golfs, l’édition d’outils et de guides pour les gestionnaires d’équipements, de consignes pour la construction des nouveaux golfs.
Cette question de la biodiversité est essentielle, cruciale. Et permettez-moi de nouveau d’emprunter sur ce sujet, les mots du Président de la République : « Il y a un autre enjeu, pour notre planète et pour notre pays, c'est la biodiversité. Elle est notre bien commun, chacun d'entre nous doit en être convaincu. Cela commence d'ailleurs par l'éducation à l'environnement ».
Eduquer à l’environnement, cela passe par l’école, bien sûr, et le gouvernement agit en ce sens, mais cela passe également par un travail de sensibilisation de tous les acteurs, y compris les acteurs du sport.
Et je suis fière que mon ministère, notamment dans le cadre de sa feuille de route sur la transition écologique, participe pleinement à cette avancée collective.
- Nous pilotons et animons une stratégie nationale pour un sport responsable et durable.
- La mission sport et développement durable, au sein de la direction des sports, anime un club sport et développement durable, qui réunit 75 fédérations sportives et ligues professionnelles, volontaires pour s’engager dans une démarche de développement durable. Oui, nous devons mutualiser les bonnes pratiques.
- Cette mission contribue à la Stratégie Nationale de la Biodiversité (SNB) qui permet de sensibiliser et d’impliquer les acteurs du sport.
- Enfin, nous avons récemment créé un centre de ressources sur le sport et le développement durable que nous faisons vivre au quotidien.
En effet, à l’occasion du dernier salon des maires, le 21 novembre dernier, j’ai inauguré un centre de ressources en ligne permet le partage de connaissances, l’implication de tous les acteurs du sport, qu’ils soient responsables de fédérations, élus, techniciens, bénévoles, pratiquants.
Nous en avons profité pour lancer le concours pocket-film « Je suis éco sportif ! », qui a battu tous les records de participation à ce type de concours sur les réseaux sociaux, avec 40 pocket-films postés. Je remettrai d’ailleurs bientôt les prix aux lauréats qui ont fait preuve d’inventivité et d’humour. Cette remise des prix s’effectuera en présence de ma collègue, Delphine Batho, et de Tony Estanguet, parrain du prix.
Pour mener à bien l’ensemble de ces actions et conformément à la lettre de cadrage du Premier ministre j’ai la responsabilité de mobiliser les services déconcentrés de mon ministère, ainsi que les acteurs du sport.
Mobiliser les acteurs du sport n’est pas toujours chose aisée mais avec vous par exemple, cher Georges Barbaret, cette mission prend une dimension de travail collectif autour d’un but commun, que j’apprécie tout particulièrement. .
A l’échelle de votre fédération, vous avez effectué ce qui devrait être désormais le devoir de chacun pour assurer la préservation de notre environnement. Vos choix, nos décisions, ne nous engagent pas seulement nous. Elles engagent l’avenir de notre pays et de notre planète.
Et vous faites des émules, je pense à certains clubs de football, qui cherche à développer leur « responsabilité sociale et environnementale ». L’Olympique Lyonnais n’a-t-il pas un directeur du développement durable ? Le stade du Havre n’est-il pas muni de panneaux photovoltaïques ? Le FC Sochaux n’a-t-il pas banni les déplacements en avion ?
Je souhaiterais conclure en évoquant le cas précis de la Ryder Cup, que nous sommes tous extrêmement fiers d’accueillir en 2018. Cette organisation est labellisée, vous l’avez rappelé, Agenda 21. Et vous avez décidé d’être attentif à tous les aspects environnementaux de l’événement.
A l’heure où les cahiers des charges des événements sportifs deviennent des monstres froids interrogeant la durabilité des équipements, ?? l’heure où il faut trop souvent, pour gagner le droit d’organiser des compétitions internationales, modifier de manière complexe le paysage et l’environnement, à l’heure de ces dérives qui demeurent, je salue et soutiens la Fédération française de golf qui prévoit, dans son cahier des charges, l’intégration des enjeux environnementaux.
Car les enjeux écologiques ou les enjeux sociaux, voilà le sens que doit revêtir l'organisation de grandes manifestations sportives. Tant de moyens financiers, tant d’énergie, tant de moyens ne peuvent être mobilisés si ce n’est pour faire avancer la nation toute entière, pour faire avancer des causes justes et utiles à tous.
Vous l’aurez compris, Monsieur le président, chers amis, l’environnement est un sujet que je souhaite voir porter aussi dans le monde du sport, et je suis heureuse que l’attitude exemplaire de la Fédération française de golf me donne l’opportunité de le rappeler.
Je vous remercie.
Source http://www.sports.gouv.fr, le 21 mars 2013