Texte intégral
Mesdames et Messieurs les Parlementaires,
Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs,
Chers amis,
Jouvre cette journée en pensant aux jeunes qui ont pris ce matin le chemin de nos écoles à létranger. Ils étaient plus de 310 000 dont près de 120 000 Français. Cette journée leur est dédiée. Ils sont au centre de nos travaux.
En lançant cette consultation sur lavenir de lenseignement français à létranger, le gouvernement concrétise lengagement du Président de la République de mettre léducation et la jeunesse au coeur de son action. Je minscris pleinement dans ce projet. Je tiens à faire de la réussite éducative de tous les élèves, au coeur de la refondation de lécole voulue par le Ministre de lEducation nationale, un axe fondamental de notre réflexion.
Notre objectif est dapporter à ces centaines de milliers denfants le meilleur de notre éducation afin que, devenus citoyens, ils sépanouissent pleinement, plus forts des valeurs et des principes qui leur auront été transmis.
Je souhaite également, en préambule, rendre un hommage appuyé aux équipes éducatives et administratives des établissements ainsi quaux parents et leurs représentants. Je les sais tous très impliqués dans la vie scolaire avec souvent encore plus dintensité à létranger quen France. Il ny a pas de projet éducatif qui tienne sans une mobilisation collective autour dun projet de nature humaniste.
Cest pour cela que nous nous retrouvons réunis aujourdhui, élus, représentants des parents, des personnels, des administrations mais aussi du monde associatif et des entreprises, nous qui avons tous à coeur la réussite scolaire de ces enfants.
Nos écoles ont des statuts divers, quelles dépendent directement de lopérateur public AEFE, quelles soient conventionnées avec ce dernier ou simplement partenaires ; établissements isolés ou faisant partie dun réseau tel que celui de la Mission Laïque Française ou encore de lAlliance Israélite Universelle.
Pourtant nos établissements ne sont pas si différents de ces écoles, de ces collèges, de ces lycées de France si chers à Ferdinand Buisson. Ils ont certes des missions supplémentaires à remplir :
- En assurant une sensibilisation à notre langue et à notre culture, nos établissements projettent notre système éducatif hors de nos frontières et sont devenus un élément essentiel de notre diplomatie de rayonnement.
- Ce réseau denseignement est aussi au service de notre diplomatie économique. Il sert nos entreprises petites et grandes qui souhaitent développer leurs activités à létranger. Nous devons, en effet, les accompagner à linternational et la présence dun établissement scolaire est souvent une condition indispensable à lexpatriation de leurs personnels.
Confier ses enfants à un système éducatif qui nest pas le sien nest jamais un choix anodin : cest un geste de confiance dont nous devons mesurer la portée à sa juste valeur.
Aujourdhui, ce sont ainsi près de 200 000 familles étrangères qui font le choix dune éducation en français pour leurs enfants. Pourquoi le font-elles en si grand nombre dans un contexte de grande concurrence entre les offres éducatives ?
- Elles recherchent assurément une grande qualité de lenseignement dispensé ;
- La maitrise dune langue étrangère qui compte dans le monde et dont l'Abbé Grégoire rêvait qu'elle puisse universellement unifier les coeurs.
- Mais aussi, et peut être surtout, une méthode de formation intellectuelle, basée sur le raisonnement déductif et lhéritage de Descartes ; cet héritage que revendiquait Jean-Jacques Rousseau en affirmant que :
« Léducation française, dans sa marche éclairée et méthodique facilite l'expression de la pensée et lui donne un caractère de raison et de probité »
Cette excellence et cette mixité de notre réseau constituent de formidables atouts pour notre pays. Elles attirent une partie des élites mondiales dans nos écoles, les sensibilisant voire les attachant à notre pays à tout jamais. Nous devons non seulement préserver cet extraordinaire avantage mais tout faire pour le valoriser et le développer.
En juillet 1990 était votée la loi qui allait donner naissance à lAgence pour lEnseignement Français à lEtranger. Cette création est un tournant dans notre diplomatie. Elle allait en effet structurer un réseau de qualité homogène autour détablissements très divers, le transformant en un formidable outil au service de nos communautés expatriées, de notre économie et du rayonnement de notre pays.
20 ans après le vote de cette loi, le succès est éclatant. Ce sont ainsi près de 500 000 élèves qui ont fréquenté nos établissements. Des anciens élèves qui ont grandi dans notre langue et qui sont des amis de la France.
Cet outil, il sagit aujourdhui
- de le préserver, il ny a aucune ambigüité à cet égard,
- de ladapter aux nouveaux besoins qui émergent,
- et le préparer aux multiples défis auxquels il est et sera confronté.
Cest tout lesprit de la lettre de mission que ma confiée le Ministre des Affaires étrangères.
Cinq ans après les travaux initiés sous la présidence de lAmbassadeur Yves Aubin de la Messuzieres, actuellement président de la Mission Laïque et dont je salue la présence aujourdhui, nous devons renouveler un exercice de réflexion prospective.
Pourquoi ? Parce que depuis 2008, notre environnement international a rapidement évolué.
- Des nouveaux besoins émergent dans certaines régions du monde stimulant ainsi la demande dune éducation internationale à laquelle léducation française doit être en mesure de répondre.
Si cette bataille vaut la peine dêtre menée, quelles certifications, quels examens devons-nous préparer dans nos établissements ? Devons-nous adapter nos méthodes et contenus denseignement ? Ces questions renvoient également à lacte dhomologation par lequel un établissement ou un niveau denseignement devient partie prenante de notre réseau.
- La donne économique a, elle aussi, radicalement changé. On ne peut pas envisager, même si nous lappelons de nos voeux, un financement public unique pour notre enseignement. La gratuité, même limitée aux seuls élèves français, est insoutenable comme nous en avons connu lamère expérience avec la mise en oeuvre de la PEC.
Jai conscience de laugmentation des frais de scolarité qui peuvent rendre à présent parfois difficile laccès à nos établissements. Vous aurez également à vous pencher sur le modèle économique de notre réseau.
Au delà de ces facteurs externes, nos communautés elles aussi évoluent :
- dans leur sociologie,
- dans leur implantation géographique,
- mais aussi leurs attentes.
Je le constate à chacun de mes nombreux déplacements.
Ouverts sur le monde, les parents, font de plus en plus le choix du système local denseignement. Je rappelle à cet égard quune large majorité des enfants français à létranger nest pas scolarisée dans nos écoles. Nous avons le devoir républicain de tout mettre en oeuvre pour rapprocher la langue et la culture françaises de ces jeunes concitoyens afin de leur permettre de grandir dans leur identité même loin de nos frontières.
Des réponses que je voudrais amplifier, existent pour ces familles. Elles passent par exemple par le développement de filières bilingues. Le label FrancEducation en est un outil probant que je souhaite développer. Jai pu ainsi observer aux Etats-Unis le développement dune offre éducative diversifiée et qui répond de manière assez intéressante aux besoins dune communauté multiforme. Il nous faut par ailleurs explorer les voies de lenseignement en français non homologué, non pour concurrencer les établissements du réseau mais pour répondre à dautres besoins qui ne sexprimaient pas jusquici.
Mesdames et Messieurs,
Les sujets que vous aborderez aujourdhui sont multiples. Ils touchent tous les aspects de notre enseignement. Je vous demande de travailler le plus librement possible. Cest dailleurs dans les mêmes termes que jai invité les membres du comité de pilotage à travailler. Ils se présenteront à vous dans quelques instants. Je compte sur leur capacité à mener une concertation dans la confiance afin de proposer des recommandations qui permettront à notre offre denseignement dêtre pleinement adapté au futur qui se dessine.
Lenjeu est important. Le Gouvernement est déterminé à avancer sur ce sujet. Mes collègues Vincent Peillon et Laurent Fabius sont convaincus de la nécessité de nous mobiliser pour faire émerger lenseignement Français à létranger du XXI° siècle. Votre rôle est donc majeur et crucial. Je sais pouvoir compter sur vous, sur votre expérience, sur vos talents, sur votre engagement. Soyez certains que ce travail que vous aller mener sera suivit deffets. Je my engage. Bon travail à tous.
Source http://www.helene-conway.com, le 18 avril 2013
Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs,
Chers amis,
Jouvre cette journée en pensant aux jeunes qui ont pris ce matin le chemin de nos écoles à létranger. Ils étaient plus de 310 000 dont près de 120 000 Français. Cette journée leur est dédiée. Ils sont au centre de nos travaux.
En lançant cette consultation sur lavenir de lenseignement français à létranger, le gouvernement concrétise lengagement du Président de la République de mettre léducation et la jeunesse au coeur de son action. Je minscris pleinement dans ce projet. Je tiens à faire de la réussite éducative de tous les élèves, au coeur de la refondation de lécole voulue par le Ministre de lEducation nationale, un axe fondamental de notre réflexion.
Notre objectif est dapporter à ces centaines de milliers denfants le meilleur de notre éducation afin que, devenus citoyens, ils sépanouissent pleinement, plus forts des valeurs et des principes qui leur auront été transmis.
Je souhaite également, en préambule, rendre un hommage appuyé aux équipes éducatives et administratives des établissements ainsi quaux parents et leurs représentants. Je les sais tous très impliqués dans la vie scolaire avec souvent encore plus dintensité à létranger quen France. Il ny a pas de projet éducatif qui tienne sans une mobilisation collective autour dun projet de nature humaniste.
Cest pour cela que nous nous retrouvons réunis aujourdhui, élus, représentants des parents, des personnels, des administrations mais aussi du monde associatif et des entreprises, nous qui avons tous à coeur la réussite scolaire de ces enfants.
Nos écoles ont des statuts divers, quelles dépendent directement de lopérateur public AEFE, quelles soient conventionnées avec ce dernier ou simplement partenaires ; établissements isolés ou faisant partie dun réseau tel que celui de la Mission Laïque Française ou encore de lAlliance Israélite Universelle.
Pourtant nos établissements ne sont pas si différents de ces écoles, de ces collèges, de ces lycées de France si chers à Ferdinand Buisson. Ils ont certes des missions supplémentaires à remplir :
- En assurant une sensibilisation à notre langue et à notre culture, nos établissements projettent notre système éducatif hors de nos frontières et sont devenus un élément essentiel de notre diplomatie de rayonnement.
- Ce réseau denseignement est aussi au service de notre diplomatie économique. Il sert nos entreprises petites et grandes qui souhaitent développer leurs activités à létranger. Nous devons, en effet, les accompagner à linternational et la présence dun établissement scolaire est souvent une condition indispensable à lexpatriation de leurs personnels.
Confier ses enfants à un système éducatif qui nest pas le sien nest jamais un choix anodin : cest un geste de confiance dont nous devons mesurer la portée à sa juste valeur.
Aujourdhui, ce sont ainsi près de 200 000 familles étrangères qui font le choix dune éducation en français pour leurs enfants. Pourquoi le font-elles en si grand nombre dans un contexte de grande concurrence entre les offres éducatives ?
- Elles recherchent assurément une grande qualité de lenseignement dispensé ;
- La maitrise dune langue étrangère qui compte dans le monde et dont l'Abbé Grégoire rêvait qu'elle puisse universellement unifier les coeurs.
- Mais aussi, et peut être surtout, une méthode de formation intellectuelle, basée sur le raisonnement déductif et lhéritage de Descartes ; cet héritage que revendiquait Jean-Jacques Rousseau en affirmant que :
« Léducation française, dans sa marche éclairée et méthodique facilite l'expression de la pensée et lui donne un caractère de raison et de probité »
Cette excellence et cette mixité de notre réseau constituent de formidables atouts pour notre pays. Elles attirent une partie des élites mondiales dans nos écoles, les sensibilisant voire les attachant à notre pays à tout jamais. Nous devons non seulement préserver cet extraordinaire avantage mais tout faire pour le valoriser et le développer.
En juillet 1990 était votée la loi qui allait donner naissance à lAgence pour lEnseignement Français à lEtranger. Cette création est un tournant dans notre diplomatie. Elle allait en effet structurer un réseau de qualité homogène autour détablissements très divers, le transformant en un formidable outil au service de nos communautés expatriées, de notre économie et du rayonnement de notre pays.
20 ans après le vote de cette loi, le succès est éclatant. Ce sont ainsi près de 500 000 élèves qui ont fréquenté nos établissements. Des anciens élèves qui ont grandi dans notre langue et qui sont des amis de la France.
Cet outil, il sagit aujourdhui
- de le préserver, il ny a aucune ambigüité à cet égard,
- de ladapter aux nouveaux besoins qui émergent,
- et le préparer aux multiples défis auxquels il est et sera confronté.
Cest tout lesprit de la lettre de mission que ma confiée le Ministre des Affaires étrangères.
Cinq ans après les travaux initiés sous la présidence de lAmbassadeur Yves Aubin de la Messuzieres, actuellement président de la Mission Laïque et dont je salue la présence aujourdhui, nous devons renouveler un exercice de réflexion prospective.
Pourquoi ? Parce que depuis 2008, notre environnement international a rapidement évolué.
- Des nouveaux besoins émergent dans certaines régions du monde stimulant ainsi la demande dune éducation internationale à laquelle léducation française doit être en mesure de répondre.
Si cette bataille vaut la peine dêtre menée, quelles certifications, quels examens devons-nous préparer dans nos établissements ? Devons-nous adapter nos méthodes et contenus denseignement ? Ces questions renvoient également à lacte dhomologation par lequel un établissement ou un niveau denseignement devient partie prenante de notre réseau.
- La donne économique a, elle aussi, radicalement changé. On ne peut pas envisager, même si nous lappelons de nos voeux, un financement public unique pour notre enseignement. La gratuité, même limitée aux seuls élèves français, est insoutenable comme nous en avons connu lamère expérience avec la mise en oeuvre de la PEC.
Jai conscience de laugmentation des frais de scolarité qui peuvent rendre à présent parfois difficile laccès à nos établissements. Vous aurez également à vous pencher sur le modèle économique de notre réseau.
Au delà de ces facteurs externes, nos communautés elles aussi évoluent :
- dans leur sociologie,
- dans leur implantation géographique,
- mais aussi leurs attentes.
Je le constate à chacun de mes nombreux déplacements.
Ouverts sur le monde, les parents, font de plus en plus le choix du système local denseignement. Je rappelle à cet égard quune large majorité des enfants français à létranger nest pas scolarisée dans nos écoles. Nous avons le devoir républicain de tout mettre en oeuvre pour rapprocher la langue et la culture françaises de ces jeunes concitoyens afin de leur permettre de grandir dans leur identité même loin de nos frontières.
Des réponses que je voudrais amplifier, existent pour ces familles. Elles passent par exemple par le développement de filières bilingues. Le label FrancEducation en est un outil probant que je souhaite développer. Jai pu ainsi observer aux Etats-Unis le développement dune offre éducative diversifiée et qui répond de manière assez intéressante aux besoins dune communauté multiforme. Il nous faut par ailleurs explorer les voies de lenseignement en français non homologué, non pour concurrencer les établissements du réseau mais pour répondre à dautres besoins qui ne sexprimaient pas jusquici.
Mesdames et Messieurs,
Les sujets que vous aborderez aujourdhui sont multiples. Ils touchent tous les aspects de notre enseignement. Je vous demande de travailler le plus librement possible. Cest dailleurs dans les mêmes termes que jai invité les membres du comité de pilotage à travailler. Ils se présenteront à vous dans quelques instants. Je compte sur leur capacité à mener une concertation dans la confiance afin de proposer des recommandations qui permettront à notre offre denseignement dêtre pleinement adapté au futur qui se dessine.
Lenjeu est important. Le Gouvernement est déterminé à avancer sur ce sujet. Mes collègues Vincent Peillon et Laurent Fabius sont convaincus de la nécessité de nous mobiliser pour faire émerger lenseignement Français à létranger du XXI° siècle. Votre rôle est donc majeur et crucial. Je sais pouvoir compter sur vous, sur votre expérience, sur vos talents, sur votre engagement. Soyez certains que ce travail que vous aller mener sera suivit deffets. Je my engage. Bon travail à tous.
Source http://www.helene-conway.com, le 18 avril 2013