Déclaration de M. Manuel Valls, ministre de l'intérieur, en réponse à une question sur la situation et les mesures prises en France pour lutter contre le terrorisme après l'attentat de Boston, à l'Assemblée nationale le 16 avril 2013.

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Circonstance : Question au gouvernement posée par M. Yves Goasdoué, député (PS) de l'Orne, à l'Assemblée nationale le 16 avril 2013

Texte intégral

Yves Goasdoué, Député PS Orne
Monsieur le Président. Ma question s'adresse à Monsieur le Ministre de l'Intérieur. Monsieur le Président, comme vous l'avez signalé au début de notre séance, la ville de Boston a été durement frappée par plusieurs explosions dont le caractère criminel ne fait pas de doute. Profitant du rassemblement lié au marathon de cette ville, une foule pacifique a été frappée, provoquant morts, blessés, à telle enseigne que les médecins présents sur place ont pu parler de « scènes de guerre ». Vous me permettrez, en mon nom, mais aussi, j'en suis certain, au nom de toute la représentation nationale, de dire notre sentiment d'horreur, notre totale solidarité avec le peuple américain, avec les blessés, avec les victimes, avec les familles. Cet attentat n'est ni revendiqué, ni, à ce stade, bien entendu, élucidé. Il nous rappelle, s'il en était besoin, l'instabilité du monde, la folie des passions et la nécessité dans laquelle – nous l'avons évoqué tout à l'heure – se trouvent les démocraties de se protéger et de protéger leurs concitoyens. Nous mesurons le travail fourni par les services de sécurité, notamment dans le cadre du plan Vigipirate qui a été renforcé depuis le lancement de l'opération Serval. La France est engagée au Mali, elle l'est avec l'accord de la communauté internationale, elle l'est avec l'aide des pays africains, elle l'est dans le but de prévenir une percée islamiste radicale, mettant en danger l'ensemble du pays, mettant en danger une part significative du continent africain. Toutes les démocraties et notre pays sont exposés aujourd'hui. Monsieur le Ministre, ma question est simple : Quelle est votre analyse…
Manuel Valls, Ministre de l'Intérieur
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Députés. Monsieur le Député Yves GOASDOUE. Après les évènements tragiques survenus à Boston, mes premières pensées, à mon tour, vont évidemment aux familles des victimes et aux nombreux blessés. Je veux, à mon tour, au nom du gouvernement, manifester notre totale solidarité, le président de la République l'a fait ce matin, avec le peuple américain, ce peuple ami. Pour l'heure, vous l'avez dit, nous ne connaissons pas l'origine de ces explosions et l'enquête des services américains vient à peine de commencer. Vous l'avez rappelé, là aussi, ces évènements doivent nous inviter à la plus grande vigilance, le terrorisme est une menace constante pour nos sociétés. Vous m'interrogez sur le niveau de la menace qui nous concerne. Depuis 2001, depuis 2005 et les attentats de Londres, le plan Vigipirate est resté au niveau rouge, le risque est donc élevé et constant et les mesures de protection, vous le savez, Mesdames et Messieurs, ont été renforcées depuis le mois de décembre et l'intervention au Mali. Dès cette nuit, par mesure de précaution, ne connaissant pas l'origine de ces attentats, j'ai demandé, après en avoir parlé évidemment avec le Premier ministre, aux préfets et aux forces de sécurité intérieure, de renforcer sans délai la présence des patrouilles. La première préoccupation est la sécurisation préventive des lieux et des abords des établissements publics. Face à la menace terroriste, chacun a un rôle à jouer, sans céder à la panique. J'en appelle aussi évidemment à la vigilance de tous nos concitoyens. Face au terrorisme, il faut également sans cesse adapter les moyens de police et de renseignement. Jamais nous ne devons baisser la garde. C'est le sens d'ailleurs de la loi anti-terroriste que nous avons adoptée à une très large majorité en décembre dernier. Enfin, je veux rappeler la détermination du gouvernement, la mienne, à lutter contre le terrorisme et je sais que cette détermination reçoit le soutien de toute la représentation nationale.
Source http://www.interieur.gouv.fr, le 18 avril 2013