Texte intégral
J'ai eu l'honneur d'être reçu par le président de la République en compagnie de mon collègue et ami le ministre des affaires étrangères. Nous avons parlé des relations bilatérales entre la Mauritanie et la France. La Mauritanie est un ami solide de la France et nous percevons cette solidité dans nos relations.
Dans quelques instants, je signerai d'ailleurs un document cadre de partenariat qui permet d'organiser un certain nombre d'appuis concrets de la France à des projets en Mauritanie, qu'il s'agisse de la formation professionnelle ou de l'éclairage des services publics. Et puis, nous avons parlé de la situation régionale et de la situation internationale, notamment au Mali puisque la Mauritanie évidemment suit ce qui se passe au Mali avec beaucoup d'attention et nous avons une analyse extrêmement convergente. Le Mali a besoin de sécurité comme toute la région.
L'intervention qui a eu lieu a permis de rétablir la sécurité, mais il faut conforter cet élément-là et vous savez sans doute que d'ici quelques jours, l'ONU va décider d'une opération de maintien de la paix qui va permettre d'avoir une force de sécurité très importante au Mali, afin de continuer à sécuriser le pays. Et nos amis mauritaniens envisagent, sous certaines conditions bien sûr, ils les définiront eux-mêmes, de pouvoir participer à cette opération.
Mais il y a aussi l'aspect politique, parce qu'il faut que le Mali s'engage dans le dialogue et la réconciliation et aille vers des élections. Nous en avons parlé avec le président mauritanien qui a une analyse très fine des choses et nous partageons vraiment, c'est ce qui m'a frappé dans notre conversation, leur approche. Il faut qu'il y ait un véritable dialogue entre le sud et les populations du nord, pour que chacun se sente à l'aise et qu'un certain nombre de difficultés qui ont existé dans le passé puissent être résorbées. Et puis il y aura des élections qui sont prévues au mois de juillet.
Donc il y a l'aspect de la sécurité, il y a l'aspect des élections et du dialogue, et puis il y a l'aspect économique puisque le Mali, comme l'ensemble de la région, a besoin d'un soutien économique. Souvent l'origine des difficultés est liée à une situation économique complexe.
Bref, une conversation vraiment très chaleureuse avec le président de Mauritanie qui est un ami de la France. Je vais maintenant voir mon collègue et ami le ministre des affaires étrangères, ensuite nous aurons un dîner ensemble avec le Premier ministre. Et demain nous passons, si je puis dire, à un autre exercice puisque qu'il y a le dialogue 5 + 5 entre les cinq pays du nord de la Méditerranée et les cinq pays du sud. Là aussi, nous travaillons la main dans la main avec nos amis mauritaniens. Donc une rencontre excellente avec des amis très solides.
Q - (Sur le retrait progressif tchadien du Mali et sur l'OMP à venir)
R - Oui, elle aura les moyens nécessaires et je pense que ce que vous appelez les informations doit être pris avec beaucoup plus de nuance. Nous sommes entrés en contact avec nos amis tchadiens et je pense que tout cela, par rapport à l'interprétation qui a été donnée, doit être nuancé.
En ce qui concerne la France, vous savez que notre plan de marche est conforme à ce que nous avions prévu. Nous allons progressivement avoir une certaine baisse de nos effectifs au fur et à mesure, bien sûr, que les troupes de l'ONU prendront le relais. Mais, j'insiste là-dessus, il est prévu que nous garderons au moins un millier d'hommes, fortement équipés, pour pouvoir parer à toute opération, pour pouvoir être là si jamais il devait y avoir une menace de résurgence du terrorisme. Parce que nous n'avons pas fait tout ce travail positif ensemble, je veux dire à la fois les Français, les Africains, les Européens, pour redonner une intégrité au Mali pour que ce soit balayé par la suite. Nous sommes très précis, cette opération de maintien de la paix va avoir lieu.
Hier, les membres permanents du Conseil de sécurité se sont mis d'accord sur un avant-projet de texte. Dans les jours qui viennent, celui-ci va être étudié aux Nations unies et nous avons bon espoir, d'après ce qui m'a été communiqué, qu'à la fin du mois d'avril il y ait une décision prise à l'unanimité par les Nations unies. Si c'est le cas, ce que je souhaite et ce qui est probable, cela signifie que nous aurons passé une étape très importante et positive pour le Mali. Donc, je crois qu'il n'y a pas lieu de s'alarmer, que les choses évoluent avec beaucoup de prudence et qu'il faut toujours avoir à l'esprit qu'au Mali, il s'agit à la fois d'assurer la sécurité, c'est un aspect, de développer le dialogue, l'élection et la démocratie, et puis il y a le champ économique. Il faut toujours se situer sur ces trois champs-là en même temps. C'est ce que nous faisons et c'est aussi l'analyse de nos amis mauritaniens avec lesquels nous partageons tout à fait les mêmes points de vue.
Alors ce sont des questions qui, évidemment, doivent être traitées par les autorités maliennes et j'ai eu l'occasion, puisque j'étais au Mali il y a quelques jours, d'en discuter avec à la fois le président, le Premier ministre et le ministre de l'intérieur chargé de ces questions. J'ai cru comprendre qu'il allait y avoir, d'un côté, des accords qui seront passés sur l'organisation des élections et, de l'autre côté, des accords pour que toute la population puisse s'exprimer.
C'est plus compliqué pour les élections législatives, parce que pour les élections présidentielles, il y a une circonscription unique. Les élections législatives, c'est évidemment dans différentes circonscriptions et donc il faut admettre que les populations puissent être localisées dans les différentes circonscriptions. Je crois savoir que la Constitution malienne aujourd'hui ne prévoit pas que, pour les élections législatives, on puisse voter quand on est à l'extérieur du pays. En revanche, pour les élections présidentielles, ce serait une très bonne chose.
Q - (inaudible)
R - Vous êtes la première qui me parle d'échec. Lorsque, ce qui était le cas, les terroristes menacent tout un peuple, coupent les mains, violent des femmes et assassinent et qu'il y a un pays, en l'occurrence la France, qui, au nom de la communauté internationale et avec son appui et celui des troupes africaines, arrive à faire reculer ces terroristes, moi je n'appelle pas cela un échec du point de vue de l'humanité et du point de vue du Mali. J'appelle cela un succès et, petit à petit, grâce à l'effort de tous, nous avons su faire reculer les terroristes, rétablir l'intégralité du Mali et maintenant il va y avoir plus de démocratie. Ce sont des choses importantes que la démocratie et le développement économique. Et tous ceux qui veulent s'associer au développement économique seront les bienvenus. Donc, voilà où nous en sommes, ce n'est pas facile bien sûr, mais je crois que les Africains - qui sont les premiers concernés - les Maliens, les Français, enfin tous ceux qui sont de bonne volonté, font le maximum pour qu'une bonne solution soit trouvée. Merci beaucoup.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 avril 2013
Dans quelques instants, je signerai d'ailleurs un document cadre de partenariat qui permet d'organiser un certain nombre d'appuis concrets de la France à des projets en Mauritanie, qu'il s'agisse de la formation professionnelle ou de l'éclairage des services publics. Et puis, nous avons parlé de la situation régionale et de la situation internationale, notamment au Mali puisque la Mauritanie évidemment suit ce qui se passe au Mali avec beaucoup d'attention et nous avons une analyse extrêmement convergente. Le Mali a besoin de sécurité comme toute la région.
L'intervention qui a eu lieu a permis de rétablir la sécurité, mais il faut conforter cet élément-là et vous savez sans doute que d'ici quelques jours, l'ONU va décider d'une opération de maintien de la paix qui va permettre d'avoir une force de sécurité très importante au Mali, afin de continuer à sécuriser le pays. Et nos amis mauritaniens envisagent, sous certaines conditions bien sûr, ils les définiront eux-mêmes, de pouvoir participer à cette opération.
Mais il y a aussi l'aspect politique, parce qu'il faut que le Mali s'engage dans le dialogue et la réconciliation et aille vers des élections. Nous en avons parlé avec le président mauritanien qui a une analyse très fine des choses et nous partageons vraiment, c'est ce qui m'a frappé dans notre conversation, leur approche. Il faut qu'il y ait un véritable dialogue entre le sud et les populations du nord, pour que chacun se sente à l'aise et qu'un certain nombre de difficultés qui ont existé dans le passé puissent être résorbées. Et puis il y aura des élections qui sont prévues au mois de juillet.
Donc il y a l'aspect de la sécurité, il y a l'aspect des élections et du dialogue, et puis il y a l'aspect économique puisque le Mali, comme l'ensemble de la région, a besoin d'un soutien économique. Souvent l'origine des difficultés est liée à une situation économique complexe.
Bref, une conversation vraiment très chaleureuse avec le président de Mauritanie qui est un ami de la France. Je vais maintenant voir mon collègue et ami le ministre des affaires étrangères, ensuite nous aurons un dîner ensemble avec le Premier ministre. Et demain nous passons, si je puis dire, à un autre exercice puisque qu'il y a le dialogue 5 + 5 entre les cinq pays du nord de la Méditerranée et les cinq pays du sud. Là aussi, nous travaillons la main dans la main avec nos amis mauritaniens. Donc une rencontre excellente avec des amis très solides.
Q - (Sur le retrait progressif tchadien du Mali et sur l'OMP à venir)
R - Oui, elle aura les moyens nécessaires et je pense que ce que vous appelez les informations doit être pris avec beaucoup plus de nuance. Nous sommes entrés en contact avec nos amis tchadiens et je pense que tout cela, par rapport à l'interprétation qui a été donnée, doit être nuancé.
En ce qui concerne la France, vous savez que notre plan de marche est conforme à ce que nous avions prévu. Nous allons progressivement avoir une certaine baisse de nos effectifs au fur et à mesure, bien sûr, que les troupes de l'ONU prendront le relais. Mais, j'insiste là-dessus, il est prévu que nous garderons au moins un millier d'hommes, fortement équipés, pour pouvoir parer à toute opération, pour pouvoir être là si jamais il devait y avoir une menace de résurgence du terrorisme. Parce que nous n'avons pas fait tout ce travail positif ensemble, je veux dire à la fois les Français, les Africains, les Européens, pour redonner une intégrité au Mali pour que ce soit balayé par la suite. Nous sommes très précis, cette opération de maintien de la paix va avoir lieu.
Hier, les membres permanents du Conseil de sécurité se sont mis d'accord sur un avant-projet de texte. Dans les jours qui viennent, celui-ci va être étudié aux Nations unies et nous avons bon espoir, d'après ce qui m'a été communiqué, qu'à la fin du mois d'avril il y ait une décision prise à l'unanimité par les Nations unies. Si c'est le cas, ce que je souhaite et ce qui est probable, cela signifie que nous aurons passé une étape très importante et positive pour le Mali. Donc, je crois qu'il n'y a pas lieu de s'alarmer, que les choses évoluent avec beaucoup de prudence et qu'il faut toujours avoir à l'esprit qu'au Mali, il s'agit à la fois d'assurer la sécurité, c'est un aspect, de développer le dialogue, l'élection et la démocratie, et puis il y a le champ économique. Il faut toujours se situer sur ces trois champs-là en même temps. C'est ce que nous faisons et c'est aussi l'analyse de nos amis mauritaniens avec lesquels nous partageons tout à fait les mêmes points de vue.
Alors ce sont des questions qui, évidemment, doivent être traitées par les autorités maliennes et j'ai eu l'occasion, puisque j'étais au Mali il y a quelques jours, d'en discuter avec à la fois le président, le Premier ministre et le ministre de l'intérieur chargé de ces questions. J'ai cru comprendre qu'il allait y avoir, d'un côté, des accords qui seront passés sur l'organisation des élections et, de l'autre côté, des accords pour que toute la population puisse s'exprimer.
C'est plus compliqué pour les élections législatives, parce que pour les élections présidentielles, il y a une circonscription unique. Les élections législatives, c'est évidemment dans différentes circonscriptions et donc il faut admettre que les populations puissent être localisées dans les différentes circonscriptions. Je crois savoir que la Constitution malienne aujourd'hui ne prévoit pas que, pour les élections législatives, on puisse voter quand on est à l'extérieur du pays. En revanche, pour les élections présidentielles, ce serait une très bonne chose.
Q - (inaudible)
R - Vous êtes la première qui me parle d'échec. Lorsque, ce qui était le cas, les terroristes menacent tout un peuple, coupent les mains, violent des femmes et assassinent et qu'il y a un pays, en l'occurrence la France, qui, au nom de la communauté internationale et avec son appui et celui des troupes africaines, arrive à faire reculer ces terroristes, moi je n'appelle pas cela un échec du point de vue de l'humanité et du point de vue du Mali. J'appelle cela un succès et, petit à petit, grâce à l'effort de tous, nous avons su faire reculer les terroristes, rétablir l'intégralité du Mali et maintenant il va y avoir plus de démocratie. Ce sont des choses importantes que la démocratie et le développement économique. Et tous ceux qui veulent s'associer au développement économique seront les bienvenus. Donc, voilà où nous en sommes, ce n'est pas facile bien sûr, mais je crois que les Africains - qui sont les premiers concernés - les Maliens, les Français, enfin tous ceux qui sont de bonne volonté, font le maximum pour qu'une bonne solution soit trouvée. Merci beaucoup.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 avril 2013