Déclaration de Mme Aurélie Filippetti, ministre de la culture et de la communication, sur l'industrie cinématographique et la diversité culturelle, Paris le 23 avril 2013.

Tout d’abord permettez-moi de vous transmettre ma satisfaction de voir combien vous avez répondu nombreux à cette réception.
J’ai souhaité vous réunir ce soir car pour la plupart d’entre vous, vous venez d’être sélectionnés à l’une des programmations du prochain festival de Cannes.
Je tenais donc à saluer le travail essentiel des programmateurs, et féliciter chacun d’entre vous, artistes et producteurs, et pour ceux en compétition, vous adresser tous mes encouragements.
Talents et Professionnels du cinéma de France et du Monde, vous avez les uns et les autres réalisé une œuvre courte ou longue que la quinzaine cannoise viendra éclairer de ses pleins feux.
Cette œuvre vous l’avez peut-être tout récemment terminée, pour justement espérer sa programmation à Cannes !
Je mesure ce que représente l’aboutissement d’un tel parcours créatif et ce que peut apporter cette sélection !
Comme vous le savez, nos concitoyens continuent de plébisciter très largement la sortie au cinéma. Ils se réjouiront sans aucun doute de la médiatisation de cette édition avant d’aller découvrir par eux-mêmes les œuvres en salles.
Le cinéma français sera très largement représenté cette année, et nous ne pouvons que nous en réjouir ! Comme nous nous réjouissons que Cannes soit ce lieu ouvert sur le grand large, ouvert à toutes les cinématographies du monde.
Car comme vous le savez, ce type de moments de rassemblement, sont importants et je dirais même essentiels, à l’heure où l’exception culturelle qui sous-tend les mécanismes de soutien au cinéma et à l’audiovisuel, doit être pleinement valorisée, inscrite dans notre ADN culturel !
Je veux redire ce soir, tout mon engagement et celui du Président de la République à porter haut et fort cette exception culturelle et à viser l’exclusion des services audiovisuels des accords commerciaux que l’Union Européenne sera amenée à conclure et en particulier celui avec les Etats-Unis. Ils sont le garant d’une diversité culturelle que je sais vitale, tant économiquement que symboliquement pour le monde de la création.
Le CNC organisera à Cannes le 20 mai prochain, un grand colloque autour de la diversité culturelle et des accords de libre-échange. J’aurai le plaisir d’ouvrir ce colloque : je vous invite à ce que nous nous y retrouvions tous, et plus largement avec les cinéastes européens ayant écrit au Président de la Commission Européenne.
Je veux également réaffirmer devant vous, mon autre conviction que je ne me satisferai pas, comme j’ai commencé à le dire en novembre au Conseil des ministres de la culture européens, d’une Communication cinéma que l’Europe souhaiterait repenser pour en « dé-terrioraliser » les effets les plus bénéfiques.
Car cette Europe, je la souhaite forte sur ses fondamentaux culturels, riche de la diversité de l’expérience des nations qui la composent. Ne laissons pas mettre à mal ce qui marche, pour ouvrir la voie à de l’incertitude, du détricotage, qui ne seront à terme que le gage de la perte de nos richesses !
Confortons nos atouts car ils sont la condition de la création et de la diffusion d’œuvres que nous souhaitons diverses, exigeantes, sans en exclure le caractère populaire ! Soyons fiers de nos outils, pour être aux côtés, toujours, des créateurs et des arts.
Je sais la passion et l’engagement qui animent aussi tous ceux qui font quotidiennement le cinéma et le transmettent à nos concitoyens.
Je sais aussi le travail qui doit accompagner cette passion !
Je compte ainsi sur les réflexions et analyses, engagées après les Assises pour la diversité du cinéma que j’ai souhaitées le 23 janvier dernier, car les échanges de cet hiver ont révélé la nécessité de s’interroger notamment, sur la question de l’accès aux financements des œuvres, sur la transparence dans la remontée de recettes, et sur l’adaptation de notre modèle de soutien à l’ère du numérique.
Les travaux sont nombreux et d’importance ! Le médiateur Raphaël Hadas-Lebel, que je salue, est ainsi là ce soir pour en témoigner, car il poursuivra à Cannes la mission de concertation avec les partenaires sociaux que Michel Sapin et moi-même lui avons confiée s’agissant de la convention collective de la production cinématographique.
René Bonnell engage de son coté les travaux des groupes annoncés lors des Assises.
Nous devons travailler ensemble pour continuer à être joyeusement passionnés !
Je vous remercie de votre attention et vous souhaite à tous une belle soirée et un excellent festival : au plaisir de vous retrouver bientôt à Cannes !
Source http://www.culturecommunication.gouv.fr, le 29 avril 2013