Déclaration de M. Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères, en réponse à une question sur l'attentat contre l'ambassade de France à Tripoli en Libye, à l'Assemblée nationale le 24 avril 2013.

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Circonstance : Questions d'actualité à l'Assemblée nationale le 24 avril 2013

Texte intégral

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Monsieur le Député,

Hier matin, il y a eu une explosion terrible et, à dix minutes près, cela aurait été un véritable carnage. À cette heure là, il n'y avait que les deux gendarmes mobiles en faction dont l'un eux est totalement indemne, même s'il a été choqué, et l'autre a été opéré hier après-midi d'un traumatisme crânien. Nous avons rapatrié les deux gendarmes ce matin. Bien évidemment, nos pensées vont vers eux, de même qu'elles vont vers les blessés libyens qui se trouvaient dans la zone sinistrée.
Je le répète, à dix minutes près, cela aurait été des dizaines de cadavres car lorsque nous nous sommes rendus sur place, nous avons vu que l'ambassade est complètement soufflée, il ne reste absolument rien.
Une enquête est diligentée par les Libyens qui ont été très réactifs. Un juge anti-terroriste du Parquet de Paris est arrivé hier dans la nuit en même temps qu'un certain nombre de membres du GIGN. Nous avons pris des dispositions pour à la fois renforcer la sécurité sur place et dans l'ensemble de nos implantations dans la zone.
Des questions se posent mais nous sommes incapables à l'heure actuelle de donner la réponse. Qui sont les responsables ?
Il y a deux grandes familles de réponses qui ne sont pas exclusives l'une de l'autre. D'un côté, on peut dire que c'est contre la Libye et la difficulté de rétablir la sécurité dans ce pays. De l'autre, on peut dire aussi que c'est à cause de l'engagement français contre le terrorisme dans différents pays et en particulier au Mali.
Quelle que soit la réponse, nous devons, Mesdames et Messieurs les Députés et j'en suis sûr, vous en serez d'accord rester fermes. Puisque les terroristes qui ont commis cet acte veulent porter atteinte à la sécurité de la France, à la sécurité de la Libye, et compromettre l'amitié entre la France et la Libye, la réponse doit être sans concession : oui pour renforcer la sécurité de la France; oui pour contribuer à la sécurité de la Libye et oui pour rapprocher encore davantage la Libye et la France.

Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 2 mai 2013