Texte intégral
Q - On sait que la Commission européenne donne deux ans supplémentaires à la France pour réduire ses déficits, mais on a appris qu'elle demandait des réformes structurelles de grande ampleur. Alors, rentrons un peu dans les précisions, est-ce que cela veut dire que le document que vous avez fourni le 30 avril n'était pas suffisamment conséquent en matière d'engagement de réduction des déficits ?
R - D'abord, la décision qu'a prise la Commission, c'est aussi une reconnaissance du travail en termes, justement, de réformes structurelles, qui a été engagé par le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, c'est un signe de confiance, d'ailleurs M. Schäuble, ministre allemand, a dit «nous faisons confiance à la fois à la Commission et à la France. Nous allons travailler avec la Commission, d'ici le 29 mai...»
Q - Oui, mais le président de la Bundesbank n'est pas sur la même ligne, il dit : «Il n'y a pas assez d'engagements en matière de réduction des déficits». Donc il y a un débat aussi en Allemagne.
R - Oui, mais je vous indiquerai, cela ne vous a pas échappé, que ce n'est pas le président de la Bundesbank qui est au gouvernement. L'expression officielle par les membres du gouvernement, c'est effectivement le signe de confiance adressé à la France. Donc, ce que je vous disais, c'est que nous avons jusqu'au 29 mai pour préciser, en quelque sorte, les réformes structurelles qui vont continuer à être conduites par la France, et j'imagine d'ailleurs que le président de la République lui-même, la semaine prochaine, en parlera...
Q - Il se rend devant la Commission.
R - Puisqu'il sera invité du collège des commissaires, ce qui est un évènement, en quelque sorte, puisque ça n'est pas arrivé, je crois, depuis 1997.
Q - Alors, très précisément, la Commission demande des réformes supplémentaires dans trois domaines, d'abord la réforme des retraites, on connaîtra d'ici la fin de l'année les propositions du gouvernement, mais plus précisément, la réforme du marché du travail, et là, la Commission demande à ce que la France abaisse encore le coût du travail, ce qui n'est pas encore d'actualité aujourd'hui.
R - Mais la Commission n'a pas pris en compte les différentes mesures qui avaient déjà été arrêtées sur le principe, et qui seront effectives dès l'an prochain, elle s'est finalement cantonnée à regarder ce qui avait été pris comme décision, ce que nous avons déjà annoncé, par exemple le Crédit impôt compétitivité emploi, - 4 % sur la masse salariale cette année, mais l'an prochain ça sera - 6 %, donc vous voyez, nous avons déjà anticipé un certain nombre de décisions demandées par la Commission européenne.
Q - Elle demande par exemple de revoir les procédures de licenciements qui sont jugées dissuasives pour les employeurs.
R - Oui, que la Commission indique des orientations qui lui semblent pertinentes, elle est dans son rôle, mais ça n'est pas à la Commission d'indiquer quelles sont les mesures qui devront être arrêtées par les États. Concernant la disposition à laquelle vous faites référence, comme l'âge de la retraite, c'est une décision qui appartient au gouvernement.
Q - Idem pour la libéralisation, par exemple, du marché de l'électricité ou du marché ferroviaire, que réclame aussi la Commission ?
R - Mais sur lequel ces marchés sont déjà très largement ouverts à la concurrence, donc ne nous emballons pas et ne voyons pas dans l'orientation de la Commission des injonctions, on n'est pas dans ce type de rapports de travail.
Q - Donc, la France maintient son engagement à réduire ses déficits, et dans le même temps, ce week-end vont se réunir les ministres des finances, près de Londres, et là ce sont les États-Unis qui demandent à ce que l'on calme un peu, justement, les procédures de réduction des déficits, ou en tout cas, que l'on recalibre le rythme du calendrier, c'est ce que disent les Américains.
R - Oui, moi j'observe que la parole du président de la République, François Hollande, sur une Europe de la relance et de l'emploi, trouve des échos auprès non seulement des chefs d'État ou de gouvernement en Europe, mais aussi à l'extérieur de l'Union européenne. Vous faites référence aux États-Unis, mais on entend aussi cette même musique au Japon, car on a besoin d'une Union européenne qui soit un vrai secteur de dynamisme économique. Je m'en réjouis, et j'observe que cette réorientation de l'Europe, voulue par François Hollande, trouve aujourd'hui des échos qu'elle n'avait peut-être pas il y a une année.
Q - On va parler du couple franco-allemand.
R - (...) Nous travaillons avec l'Allemagne, main dans la main. Je vais passer d'ailleurs, à l'issue de notre entretien ce matin, une matinée de travail avec mon homologue Michael Link, et nous allons travailler sur des choses très concrètes comme la mise en place de la taxe sur les transactions financières, le contenu d'un accord de libre-échange que nous allons devoir faire entre l'Union européenne et les États-Unis, et nous allons nous mettre d'accord, je l'espère, sur les conditions d'adoption du vote de l'Europe sur la période 2014/2020. Il faut travailler sur des choses concrètes et ne pas se laisser embarquer par des petites phrases qui ne font pas avancer la chose publique. (...).
source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 mai 2013
R - D'abord, la décision qu'a prise la Commission, c'est aussi une reconnaissance du travail en termes, justement, de réformes structurelles, qui a été engagé par le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, c'est un signe de confiance, d'ailleurs M. Schäuble, ministre allemand, a dit «nous faisons confiance à la fois à la Commission et à la France. Nous allons travailler avec la Commission, d'ici le 29 mai...»
Q - Oui, mais le président de la Bundesbank n'est pas sur la même ligne, il dit : «Il n'y a pas assez d'engagements en matière de réduction des déficits». Donc il y a un débat aussi en Allemagne.
R - Oui, mais je vous indiquerai, cela ne vous a pas échappé, que ce n'est pas le président de la Bundesbank qui est au gouvernement. L'expression officielle par les membres du gouvernement, c'est effectivement le signe de confiance adressé à la France. Donc, ce que je vous disais, c'est que nous avons jusqu'au 29 mai pour préciser, en quelque sorte, les réformes structurelles qui vont continuer à être conduites par la France, et j'imagine d'ailleurs que le président de la République lui-même, la semaine prochaine, en parlera...
Q - Il se rend devant la Commission.
R - Puisqu'il sera invité du collège des commissaires, ce qui est un évènement, en quelque sorte, puisque ça n'est pas arrivé, je crois, depuis 1997.
Q - Alors, très précisément, la Commission demande des réformes supplémentaires dans trois domaines, d'abord la réforme des retraites, on connaîtra d'ici la fin de l'année les propositions du gouvernement, mais plus précisément, la réforme du marché du travail, et là, la Commission demande à ce que la France abaisse encore le coût du travail, ce qui n'est pas encore d'actualité aujourd'hui.
R - Mais la Commission n'a pas pris en compte les différentes mesures qui avaient déjà été arrêtées sur le principe, et qui seront effectives dès l'an prochain, elle s'est finalement cantonnée à regarder ce qui avait été pris comme décision, ce que nous avons déjà annoncé, par exemple le Crédit impôt compétitivité emploi, - 4 % sur la masse salariale cette année, mais l'an prochain ça sera - 6 %, donc vous voyez, nous avons déjà anticipé un certain nombre de décisions demandées par la Commission européenne.
Q - Elle demande par exemple de revoir les procédures de licenciements qui sont jugées dissuasives pour les employeurs.
R - Oui, que la Commission indique des orientations qui lui semblent pertinentes, elle est dans son rôle, mais ça n'est pas à la Commission d'indiquer quelles sont les mesures qui devront être arrêtées par les États. Concernant la disposition à laquelle vous faites référence, comme l'âge de la retraite, c'est une décision qui appartient au gouvernement.
Q - Idem pour la libéralisation, par exemple, du marché de l'électricité ou du marché ferroviaire, que réclame aussi la Commission ?
R - Mais sur lequel ces marchés sont déjà très largement ouverts à la concurrence, donc ne nous emballons pas et ne voyons pas dans l'orientation de la Commission des injonctions, on n'est pas dans ce type de rapports de travail.
Q - Donc, la France maintient son engagement à réduire ses déficits, et dans le même temps, ce week-end vont se réunir les ministres des finances, près de Londres, et là ce sont les États-Unis qui demandent à ce que l'on calme un peu, justement, les procédures de réduction des déficits, ou en tout cas, que l'on recalibre le rythme du calendrier, c'est ce que disent les Américains.
R - Oui, moi j'observe que la parole du président de la République, François Hollande, sur une Europe de la relance et de l'emploi, trouve des échos auprès non seulement des chefs d'État ou de gouvernement en Europe, mais aussi à l'extérieur de l'Union européenne. Vous faites référence aux États-Unis, mais on entend aussi cette même musique au Japon, car on a besoin d'une Union européenne qui soit un vrai secteur de dynamisme économique. Je m'en réjouis, et j'observe que cette réorientation de l'Europe, voulue par François Hollande, trouve aujourd'hui des échos qu'elle n'avait peut-être pas il y a une année.
Q - On va parler du couple franco-allemand.
R - (...) Nous travaillons avec l'Allemagne, main dans la main. Je vais passer d'ailleurs, à l'issue de notre entretien ce matin, une matinée de travail avec mon homologue Michael Link, et nous allons travailler sur des choses très concrètes comme la mise en place de la taxe sur les transactions financières, le contenu d'un accord de libre-échange que nous allons devoir faire entre l'Union européenne et les États-Unis, et nous allons nous mettre d'accord, je l'espère, sur les conditions d'adoption du vote de l'Europe sur la période 2014/2020. Il faut travailler sur des choses concrètes et ne pas se laisser embarquer par des petites phrases qui ne font pas avancer la chose publique. (...).
source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 mai 2013