Texte intégral
JULIEN MOCQ
Vous avez entendu les critiques de l'UMP sur les dérapages du Trocadéro, après la fête du PSG, le député de Paris, Claude GOASGUEN, réclame la démission de votre collègue de lIntérieur, Manuel VALLS. Le gouvernement a-t-il sous-estimé les risques liés à ce rassemblement ?
STEPHANE LE FOLL
Dabord, je condamne les casseurs dhier soir, de la manière la plus claire et la plus ferme qui soit. Deuxièmement, le gouvernement avait refusé que soit organisée cette fête pour le titre de champion, sur les Champs Elysées, ça avait été ramené à un endroit plus sécurisable. Il y avait des forces de lordre qui étaient prépositionnées. On ne peut jamais anticiper que des imbéciles se retrouvent en quantités ou en nombres plus important que ce qui pouvait être anticipé. Donc, condamnation ferme, et on ne peut pas dire quil y avait eu sous-estimation. Quant à la droite et à l'UMP, pour ceux qui sexpriment, les petits snippers à la 22 long rifle, qui tirent sur tout ce qui bouge, franchement, ce nest pas à la hauteur, jentendais monsieur GOASGUEN, jai même vu quil y avait un tweet dun député UMP, qui considérait que cétait sûrement les descendants desclaves qui avaient été manifester hier soir, on est vraiment sous le degré zéro. On mérite à la fois, dans une démocratie, il y a une majorité et il y a une opposition, il faudrait que lopposition soit en capacité dêtre aussi, de temps en temps, un peu à la hauteur, et des enjeux, et des discussions. Il y a sûrement des choses à faire, il y a eu lexpression du Préfet de police, qui considère que dorénavant il ny aura plus de manifestations publiques pour le PSG, mais de dire, comme ça, et dappeler à la démission, franchement, je crois quon mérite mieux, et quon doit surtout, dans une démocratie comme la nôtre, avoir un peu plus le sens des responsabilités.
JULIEN MOCQ
On en vient à une actualité qui vous concerne plus directement. Les éleveurs porcins se mobilisent aujourd'hui à lappel de leurs trois principales organisations syndicales, ils réclament une hausse des prix. Comment revaloriser les prix de vente de la viande de porc, Stéphane LE FOLL ?
STEPHANE LE FOLL
En bien dabord, on la fait sur la viande, sur le lait. Sur la viande, sur le lait, on a eu
JULIEN MOCQ
Mais aujourd'hui, les éleveurs porcins
STEPHANE LE FOLL
Oui, bien sûr
JULIEN MOCQ
Vendent à perte.
STEPHANE LE FOLL
Et on a eu une réunion, il y a déjà un mois, filière par filière et en particulier filière porcine, filière volaille, pour essayer de traiter ces questions de rapport dans les filières entre le prix de vente le prix dachat plutôt, hein, de la grande distribution, aux transformateurs qui eux-mêmes paient ensuite aux producteurs. Le marché du cochon est organisé avec un marché au cadran, qui fixe un prix, et c'est vrai quaujourd'hui, ce prix, compte tenu du coût de lalimentation, na pas été revalorisé, et est en-dessous de ce qui était acceptable pour des producteurs, pour pouvoir assurer la pérennité de leur exploitation.
JULIEN MOCQ
Concrètement, ils demandent 25 centimes de plus. Est-ce que c'est possible aujourd'hui ? Est-ce que vous pouvez le faire ?
STEPHANE LE FOLL
Mais c'est possible, c'est possible, je vais organiser et forcer chacun dans la filière, à faire en sorte quon augmente le prix, c'est ce que lon a fait sur le lait, mais c'est des acteurs commerciaux privés qui sont en jeu, et donc le ministre et le ministère, va sengager à nouveau pour faire en sorte que lon puisse revaloriser le prix payé aux producteurs, parce que c'est ça lenjeu dans le débat, en lespèce, et en même temps jai des gros problèmes aussi sur les transformateurs. Il faut savoir quune partie de lindustrie de transformation, des abattoirs de cochons aujourd'hui, sont en grandes difficultés, aussi.
JULIEN MOCQ
Globalement, c'est quand même tout lélevage français qui est menacé, le revenu agricole a augmenté lan passé, sauf pour les éleveurs qui sen remettent principalement aux subventions. Est-ce que la France va devenir un pays de production céréalière, uniquement ?
STEPHANE LE FOLL
Il n'est pas question daccepter cette tendance, qui effectivement peut être constatée depuis quelques années.
JULIEN MOCQ
Alors, comment faire, comment rééquilibrer le rapport de force entre éleveurs et grande distribution ?
STEPHANE LE FOLL
Dabord, rapport de force, il y a, comment on peut faire au niveau de la Politique agricole commune pour répartir différemment et favoriser lélevage, ça c'est le premier point. C'est tout le débat quil y a eu, c'est toutes les propositions que jai faites à léchelle européenne et qui seront mises en oeuvre, une fois que la réforme va être adoptée, je le pense dici fin juin. Et puis deuxièmement, il y a lorganisation des filières. On a organisé des filières, aujourd'hui, avec une stratégie sur la question de la viande, de France. On aura, début juillet, une grande réunion pour mettre en place un objectif avec un cahier des charges, pour que les consommateurs sachent bien que ce qui est produit dans notre pays, est une production de qualité, qui respecte les normes sociales et qui respecte les normes environnementales, et en même temps il y a les débats que nous avons au sein des filières, avec la grande distribution, c'est ce que nous avons fait sur le lait, nous avons obtenu 25 centimes ou 25 pour les mille litres, il faut que lon essaie de mettre en place cette discussion et ce dialogue, en France, qui nexistent, je le dis, qui nexistent pas. On a des filières, qui sont divisées.
JULIEN MOCQ
A partir du 1er juin, les poissons délevage pourront à nouveau être nourris avec des farines de porc et de volaille, en Europe, décision de la Commission européenne. Comment la France peut-elle laisser ce genre de décision, passer au niveau européen ?
STEPHANE LE FOLL
Comment la France peut-elle laisser passer ce genre de décision ? La France, elle peut amener une majorité de pays à adopter sa position, c'est le cas sur les abeilles et les néonicotinoïdes. Moratoire, on a poussé, nous avons réuni une majorité. Et puis, il y a quelquefois la France se retrouve en incapacité davoir cette majorité, pour aller contre une décision à léchelle européenne. Ça arrive, on ne peut pas gagner tout le temps, c'est le cas sur ces protéines animales, qui peuvent être destinées en particulier au poisson, qui aujourd'hui, poisson
JULIEN MOCQ
Lui parlait de moratoire, votre parti, le PS, a refusé de voter, le mois dernier, un moratoire présenté justement par les centristes, sur les farines animales. Pourquoi ?
STEPHANE LE FOLL
Parce que, là, sur ce moratoire, nous avons obtenu gain de cause à léchelle européenne. Là, la décision européenne, la majorité qui sest dessinée, a considéré que lon pouvait donner des protéines animales, ce n'est pas des farines, ce sont des protéines, animales, à des poissons qui de toute façon mangent du poisson, puisque ce sont des poissons carnivores. Cette décision a été prise à une majorité à léchelle européenne. La conséquence, c'est que de faire un moratoire, en France, aujourd'hui, serait contraire à ce qui a été la décision européenne. Par contre, on a toute possibilité, et c'est ce que nous allons faire, de mettre en place des filières en France, qui nutilisent pas, ou qui nont pas recours aux protéines animales.
JULIEN MOCQ
François HOLLANDE sexprime après demain, lors de sa conférence de presse annuelle, il évoquait pour la première fois, il y a quelques jours, lidée dun remaniement ; personne n'est à labri, dit le président de la République. Est-ce que vous vous sentez sur un siège éjectable, Stéphane LE FOLL ?
STEPHANE LE FOLL
Mais moi, je me sens, alors-là, vraiment, dune tranquillité totale par rapport à toutes ces questions. Jai été nommé un jour, je serai peut-être démissionné un autre, jassure ma mission, je fais ce que jai à faire, et
JULIEN MOCQ
Il faut remanier, selon vous ?
STEPHANE LE FOLL
Je nai pas davis à donner sur ce sujet, c'est le président de la République, et je me garderais bien de donner quelque avis que ce soit. Mais alors là, ma sérénité, elle est totale. Servir, faire en sorte de faire le mieux possible, et puis après, voilà, bon, je laisse les commentateurs faire leurs commentaires.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 15 mai 2013
Vous avez entendu les critiques de l'UMP sur les dérapages du Trocadéro, après la fête du PSG, le député de Paris, Claude GOASGUEN, réclame la démission de votre collègue de lIntérieur, Manuel VALLS. Le gouvernement a-t-il sous-estimé les risques liés à ce rassemblement ?
STEPHANE LE FOLL
Dabord, je condamne les casseurs dhier soir, de la manière la plus claire et la plus ferme qui soit. Deuxièmement, le gouvernement avait refusé que soit organisée cette fête pour le titre de champion, sur les Champs Elysées, ça avait été ramené à un endroit plus sécurisable. Il y avait des forces de lordre qui étaient prépositionnées. On ne peut jamais anticiper que des imbéciles se retrouvent en quantités ou en nombres plus important que ce qui pouvait être anticipé. Donc, condamnation ferme, et on ne peut pas dire quil y avait eu sous-estimation. Quant à la droite et à l'UMP, pour ceux qui sexpriment, les petits snippers à la 22 long rifle, qui tirent sur tout ce qui bouge, franchement, ce nest pas à la hauteur, jentendais monsieur GOASGUEN, jai même vu quil y avait un tweet dun député UMP, qui considérait que cétait sûrement les descendants desclaves qui avaient été manifester hier soir, on est vraiment sous le degré zéro. On mérite à la fois, dans une démocratie, il y a une majorité et il y a une opposition, il faudrait que lopposition soit en capacité dêtre aussi, de temps en temps, un peu à la hauteur, et des enjeux, et des discussions. Il y a sûrement des choses à faire, il y a eu lexpression du Préfet de police, qui considère que dorénavant il ny aura plus de manifestations publiques pour le PSG, mais de dire, comme ça, et dappeler à la démission, franchement, je crois quon mérite mieux, et quon doit surtout, dans une démocratie comme la nôtre, avoir un peu plus le sens des responsabilités.
JULIEN MOCQ
On en vient à une actualité qui vous concerne plus directement. Les éleveurs porcins se mobilisent aujourd'hui à lappel de leurs trois principales organisations syndicales, ils réclament une hausse des prix. Comment revaloriser les prix de vente de la viande de porc, Stéphane LE FOLL ?
STEPHANE LE FOLL
En bien dabord, on la fait sur la viande, sur le lait. Sur la viande, sur le lait, on a eu
JULIEN MOCQ
Mais aujourd'hui, les éleveurs porcins
STEPHANE LE FOLL
Oui, bien sûr
JULIEN MOCQ
Vendent à perte.
STEPHANE LE FOLL
Et on a eu une réunion, il y a déjà un mois, filière par filière et en particulier filière porcine, filière volaille, pour essayer de traiter ces questions de rapport dans les filières entre le prix de vente le prix dachat plutôt, hein, de la grande distribution, aux transformateurs qui eux-mêmes paient ensuite aux producteurs. Le marché du cochon est organisé avec un marché au cadran, qui fixe un prix, et c'est vrai quaujourd'hui, ce prix, compte tenu du coût de lalimentation, na pas été revalorisé, et est en-dessous de ce qui était acceptable pour des producteurs, pour pouvoir assurer la pérennité de leur exploitation.
JULIEN MOCQ
Concrètement, ils demandent 25 centimes de plus. Est-ce que c'est possible aujourd'hui ? Est-ce que vous pouvez le faire ?
STEPHANE LE FOLL
Mais c'est possible, c'est possible, je vais organiser et forcer chacun dans la filière, à faire en sorte quon augmente le prix, c'est ce que lon a fait sur le lait, mais c'est des acteurs commerciaux privés qui sont en jeu, et donc le ministre et le ministère, va sengager à nouveau pour faire en sorte que lon puisse revaloriser le prix payé aux producteurs, parce que c'est ça lenjeu dans le débat, en lespèce, et en même temps jai des gros problèmes aussi sur les transformateurs. Il faut savoir quune partie de lindustrie de transformation, des abattoirs de cochons aujourd'hui, sont en grandes difficultés, aussi.
JULIEN MOCQ
Globalement, c'est quand même tout lélevage français qui est menacé, le revenu agricole a augmenté lan passé, sauf pour les éleveurs qui sen remettent principalement aux subventions. Est-ce que la France va devenir un pays de production céréalière, uniquement ?
STEPHANE LE FOLL
Il n'est pas question daccepter cette tendance, qui effectivement peut être constatée depuis quelques années.
JULIEN MOCQ
Alors, comment faire, comment rééquilibrer le rapport de force entre éleveurs et grande distribution ?
STEPHANE LE FOLL
Dabord, rapport de force, il y a, comment on peut faire au niveau de la Politique agricole commune pour répartir différemment et favoriser lélevage, ça c'est le premier point. C'est tout le débat quil y a eu, c'est toutes les propositions que jai faites à léchelle européenne et qui seront mises en oeuvre, une fois que la réforme va être adoptée, je le pense dici fin juin. Et puis deuxièmement, il y a lorganisation des filières. On a organisé des filières, aujourd'hui, avec une stratégie sur la question de la viande, de France. On aura, début juillet, une grande réunion pour mettre en place un objectif avec un cahier des charges, pour que les consommateurs sachent bien que ce qui est produit dans notre pays, est une production de qualité, qui respecte les normes sociales et qui respecte les normes environnementales, et en même temps il y a les débats que nous avons au sein des filières, avec la grande distribution, c'est ce que nous avons fait sur le lait, nous avons obtenu 25 centimes ou 25 pour les mille litres, il faut que lon essaie de mettre en place cette discussion et ce dialogue, en France, qui nexistent, je le dis, qui nexistent pas. On a des filières, qui sont divisées.
JULIEN MOCQ
A partir du 1er juin, les poissons délevage pourront à nouveau être nourris avec des farines de porc et de volaille, en Europe, décision de la Commission européenne. Comment la France peut-elle laisser ce genre de décision, passer au niveau européen ?
STEPHANE LE FOLL
Comment la France peut-elle laisser passer ce genre de décision ? La France, elle peut amener une majorité de pays à adopter sa position, c'est le cas sur les abeilles et les néonicotinoïdes. Moratoire, on a poussé, nous avons réuni une majorité. Et puis, il y a quelquefois la France se retrouve en incapacité davoir cette majorité, pour aller contre une décision à léchelle européenne. Ça arrive, on ne peut pas gagner tout le temps, c'est le cas sur ces protéines animales, qui peuvent être destinées en particulier au poisson, qui aujourd'hui, poisson
JULIEN MOCQ
Lui parlait de moratoire, votre parti, le PS, a refusé de voter, le mois dernier, un moratoire présenté justement par les centristes, sur les farines animales. Pourquoi ?
STEPHANE LE FOLL
Parce que, là, sur ce moratoire, nous avons obtenu gain de cause à léchelle européenne. Là, la décision européenne, la majorité qui sest dessinée, a considéré que lon pouvait donner des protéines animales, ce n'est pas des farines, ce sont des protéines, animales, à des poissons qui de toute façon mangent du poisson, puisque ce sont des poissons carnivores. Cette décision a été prise à une majorité à léchelle européenne. La conséquence, c'est que de faire un moratoire, en France, aujourd'hui, serait contraire à ce qui a été la décision européenne. Par contre, on a toute possibilité, et c'est ce que nous allons faire, de mettre en place des filières en France, qui nutilisent pas, ou qui nont pas recours aux protéines animales.
JULIEN MOCQ
François HOLLANDE sexprime après demain, lors de sa conférence de presse annuelle, il évoquait pour la première fois, il y a quelques jours, lidée dun remaniement ; personne n'est à labri, dit le président de la République. Est-ce que vous vous sentez sur un siège éjectable, Stéphane LE FOLL ?
STEPHANE LE FOLL
Mais moi, je me sens, alors-là, vraiment, dune tranquillité totale par rapport à toutes ces questions. Jai été nommé un jour, je serai peut-être démissionné un autre, jassure ma mission, je fais ce que jai à faire, et
JULIEN MOCQ
Il faut remanier, selon vous ?
STEPHANE LE FOLL
Je nai pas davis à donner sur ce sujet, c'est le président de la République, et je me garderais bien de donner quelque avis que ce soit. Mais alors là, ma sérénité, elle est totale. Servir, faire en sorte de faire le mieux possible, et puis après, voilà, bon, je laisse les commentateurs faire leurs commentaires.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 15 mai 2013