Texte intégral
Quel plaisir dêtre parmi vous aujourdhui, sur ce territoire dynamique et à lhistoire riche que je connais bien, comme voisine et amie. Avant toute chose permettez-moi ce petit aparté, puisquen tant que ministre des sports, non loin de ma région de coeur, je tenais à saluer limmense travail en cours de la Basse et de la Haute-Normandie, qui préparent pour lannée prochaine, main dans la main, un rendez-vous de grande qualité : les Jeux équestres mondiaux. Jai eu loccasion de le vérifier il y a quelques mois lorsque jai présidé le conseil dadministration du GIP à Caen. Cet évènement de haute tenue ne pouvait bénéficier de meilleures conditions que celles offertes par ce territoire passionné déquitation, où les haras sont des éléments à part entière du paysage.
On dit souvent que le sport fédère, rassemble et mobilise. A loccasion des grands évènements, bien sûr, mais pas seulement : regardez aujourdhui Nous sommes tous réunis élus, membres dassociations et de fédérations, mais aussi et nous venons de les voir sentraîner, enfants de tous âges, leurs parents - nous sommes tous naturellement venus témoigner de limportance de la réhabilitation de cette Plaine des sports dAlençon, qui nest pas un simple lieu dentraînement, cest plus largement un signal fort pour le quartier dans lequel elle est intégrée.
Un signal aux nombreuses significations :
1. Une lutte active contre les inégalités daccès à la pratique sportive
- Dès mon arrivée au ministère, jai souhaité que tout soit en ordre de bataille pour faire en sorte que le sport soit à la portée de tous, au nom de légalité, au nom de la justice sociale. Quel que soit son lieu de vie, quel que soit son genre, quelle que soit sa condition physique, le sport doit être accessible à tous. Il ne doit en aucun cas être un luxe.
- Cest la raison pour laquelle jai orienté lessentiel des moyens financiers de lEtat vers le sport pour tous. Ces dernières années, leffort financier a surtout porté sur les grands équipements sportifs qui bénéficieront, à terme, aux clubs professionnels. Désormais largent de lEtat ira en priorité vers les territoires qui en ont le plus besoin, les quartiers populaires, les zones rurales, le gymnase de quartier, la piscine, les clubs, les associations, la piste dathlétisme, comme cest le cas aujourdhui. Cest vers cette mission originelle que jai souhaité réorienter le Centre National de Développement du Sport, qui a participé de manière significative (53 000) à la réfection de la piste dathlétisme et à léclairage de la piste de footing. LEtat a joué un rôle de levier dans la réalisation de ce projet : cest concret, cest visible, cest cette pratique du sport de proximité que je souhaite encourager, notamment pour permettre de désenclaver certains territoires.
2. Parce que oui, le sport est un vecteur de lien social et permet de valoriser et de faire vivre un territoire grâce à limplantation dun équipement public sportif
- Il faut savoir quaujourdhui les quartiers populaires sont particulièrement touchés par les inégalités daccès à la pratique sportive : les ZUS comptent en moyenne 20 équipements pour 10 000 habitants alors que les aires urbaines qui les abritent en totalisent en moyenne 35. Il y a 2 fois moins de licenciés dans nos quartiers populaires quen moyenne, sur le territoire national.
- Cest la raison pour laquelle, il y a quelques semaines, jai signé la première convention pour les quartiers populaires avec le ministère de la Ville et mon collègue François LAMY. Lobjectif est notamment de faire progresser le nombre de licenciés, en encourageant la diversification des pratiques sportives, en favorisant limplantation des fédérations omnisports dans ces quartiers et en poursuivant le développement de la mixité dans les pratiques sportives. La méthode transversale qui est à loeuvre au sein du gouvernement permet de traiter les difficultés dans leur globalité et non plus de manière séparée et inefficace. [Cest aussi la méthode que jai choisi de mettre en oeuvre en matière de politique de jeunesse et que le premier Comité interministériel de la jeunesse a acté].
- De nouvelles perspectives sont offertes aux citoyens dAlençon, et jinsiste pas seulement aux habitants du quartier et cest là tout lintérêt. Que ce soit pour les enfants dans le cadre du sport scolaire ou en dehors de lécole ou pour les adultes au sein dun club ou après le travail -, cet équipement sera ouvert à tous les publics. LA3 (lAssociation Athlétique Alençonnaise) pourra organiser ses compétitions, les établissements scolaires et les centres sociaux pourront mettre en place leurs activités, et les habitants pourront sy entraîner durant leurs moments de loisirs.
- Mixités sociale, territoriale et générationnelle sont au rendez-vous pour faire de ce quartier de Perseigne un lieu idéal de pratique sportive pour tous.
- Cet accès libre aux installations sportives est primordial pour permettre à tous de bénéficier des vertus du sport pour le bien-être, la santé, lintégration sociale et lacquisition de valeurs positives, notamment pour notre jeunesse.
Justement, saluons le travail de ces jeunes en chantier international qui ont bénévolement participé à la réhabilitation de cette Plaine des sports. Une preuve supplémentaire, sil en fallait, que cet équipement est exemplaire, au carrefour de mes prérogatives que ce soit en matière sportive bien sûr, mais aussi de jeunesse, de vie associative ou déducation populaire.
Cette inauguration me donne dailleurs loccasion dévoquer la convention que je signerai tout à lheure avec le Conseil régional de Basse-Normandie et le Comité Départemental Olympique et Sportif, en faveur de la priorité n°1 du gouvernement : lemploi des jeunes.
Cette convention porte sur une soixantaine demplois davenir dans le secteur du sport sur les territoires de lOrne. Les postes créés dans le cadre de ces emplois davenir seront orientés vers des missions visant à faciliter laccès au sport pour le plus grand nombre, en ciblant les publics et les territoires prioritaires. Ils permettront à des jeunes éloignés du marché du travail, qui ont peu ou pas de formation, daccéder à un premier emploi de longue durée, tout en bénéficiant dune deuxième chance dobtenir une formation.
Les métiers du secteur sportif sont porteurs et offrent des débouchés variés pour nos jeunes : il faut savoir quun jeune engagé dans une filière sportive a 9 chances sur 10 de trouver un emploi. Depuis 1990 en France, la progression de lemploi salarié dans le sport a été quatre fois plus rapide que lemploi salarié global. Les emplois davenir ont donc toute leur place dans le secteur du sport pour amener les jeunes durablement dans lemploi. Mon ministère est impliqué à 100% pour la réussite de ce dispositif, puisquà ce jour les métiers jeunesse et sports représentent 20% de lenveloppe globale de création des emplois davenir.
Pour conclure, permettez-moi de saluer à nouveau le travail exemplaire des élus - de la ville, du département, de la région -, que je sais très investis sur le terrain, et qui ont travaillé en bonne intelligence avec lEtat pour que ce projet voie le jour. En matière de politique sportive, je suis convaincue - probablement est-ce dû à mon expérience délue locale -, que les territoires, les associations, le mouvement sportif doivent absolument être au coeur des projets à construire avec lEtat. Ils donnent le pouls du quotidien sur le terrain, et sont les mieux placés pour parler des besoins de leur territoire, notamment en termes déquipement.
Un projet sportif local qui fonctionne, cest un projet qui associe à la fois lEtat, les collectivités et les associations. Je suis convaincue que cest aussi la démarche à adopter pour construire une politique sportive nationale ambitieuse et concrète. Cest la raison pour laquelle jai créé le Conseil National du Sport qui a pour vocation déclairer la politique ministérielle, en mettant autour de la table les collectivités territoriales à tous les échelons, mais aussi les différentes composantes du mouvement sportif, les représentants des entreprises et des acteurs sociaux du secteur sportif et les autres institutions concernées. Le CNS sera installé dans quelques jours et il se mettra au travail immédiatement.
Merci donc à tous pour ce beau projet. Merci à la municipalité dAlençon, merci à toi mon cher Joaquim de faire ici la démonstration que le sport est un outil aux missions multiples. LEtat est fier davoir porté ce projet à vos côtés, un projet qui sinscrit parfaitement dans les priorités que je continuerai à porter avec enthousiasme et conviction. Merci à tous !
Source http://www.orne.gouv.fr, le 15 mai 2013