Déclaration de Mme Valérie Fourneyron, ministre des sports, de la jeunesse, de l'éducation populaire et de la vie associative, sur les implantations d'équipements sportifs et la pratique sportive, Alençon le 26 avril 2013.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Inauguration de la Plaine des sports à Alençon le 26 avril 2013

Texte intégral


Quel plaisir d’être parmi vous aujourd’hui, sur ce territoire dynamique et à l’histoire riche que je connais bien, comme voisine et amie. Avant toute chose permettez-moi ce petit aparté, puisqu’en tant que ministre des sports, non loin de ma région de coeur, je tenais à saluer l’immense travail en cours de la Basse et de la Haute-Normandie, qui préparent pour l’année prochaine, main dans la main, un rendez-vous de grande qualité : les Jeux équestres mondiaux. J’ai eu l’occasion de le vérifier il y a quelques mois lorsque j’ai présidé le conseil d’administration du GIP à Caen. Cet évènement de haute tenue ne pouvait bénéficier de meilleures conditions que celles offertes par ce territoire passionné d’équitation, où les haras sont des éléments à part entière du paysage.
On dit souvent que le sport fédère, rassemble et mobilise. A l’occasion des grands évènements, bien sûr, mais pas seulement : regardez aujourd’hui… Nous sommes tous réunis – élus, membres d’associations et de fédérations, mais aussi et nous venons de les voir s’entraîner, enfants de tous âges, leurs parents… - nous sommes tous naturellement venus témoigner de l’importance de la réhabilitation de cette Plaine des sports d’Alençon, qui n’est pas un simple lieu d’entraînement, c’est plus largement un signal fort pour le quartier dans lequel elle est intégrée.
Un signal aux nombreuses significations :
1. Une lutte active contre les inégalités d’accès à la pratique sportive
- Dès mon arrivée au ministère, j’ai souhaité que tout soit en ordre de bataille pour faire en sorte que le sport soit à la portée de tous, au nom de l’égalité, au nom de la justice sociale. Quel que soit son lieu de vie, quel que soit son genre, quelle que soit sa condition physique, le sport doit être accessible à tous. Il ne doit en aucun cas être un luxe.
- C’est la raison pour laquelle j’ai orienté l’essentiel des moyens financiers de l’Etat vers le sport pour tous. Ces dernières années, l’effort financier a surtout porté sur les grands équipements sportifs qui bénéficieront, à terme, aux clubs professionnels. Désormais l’argent de l’Etat ira en priorité vers les territoires qui en ont le plus besoin, les quartiers populaires, les zones rurales, le gymnase de quartier, la piscine, les clubs, les associations, la piste d’athlétisme, comme c’est le cas aujourd’hui. C’est vers cette mission originelle que j’ai souhaité réorienter le Centre National de Développement du Sport, qui a participé de manière significative (53 000€) à la réfection de la piste d’athlétisme et à l’éclairage de la piste de footing. L’Etat a joué un rôle de levier dans la réalisation de ce projet : c’est concret, c’est visible, c’est cette pratique du sport de proximité que je souhaite encourager, notamment pour permettre de désenclaver certains territoires.
2. Parce que oui, le sport est un vecteur de lien social et permet de valoriser et de faire vivre un territoire grâce à l’implantation d’un équipement public sportif
- Il faut savoir qu’aujourd’hui les quartiers populaires sont particulièrement touchés par les inégalités d’accès à la pratique sportive : les ZUS comptent en moyenne 20 équipements pour 10 000 habitants alors que les aires urbaines qui les abritent en totalisent en moyenne 35. Il y a 2 fois moins de licenciés dans nos quartiers populaires qu’en moyenne, sur le territoire national.
- C’est la raison pour laquelle, il y a quelques semaines, j’ai signé la première convention pour les quartiers populaires avec le ministère de la Ville et mon collègue François LAMY. L’objectif est notamment de faire progresser le nombre de licenciés, en encourageant la diversification des pratiques sportives, en favorisant l’implantation des fédérations omnisports dans ces quartiers et en poursuivant le développement de la mixité dans les pratiques sportives. La méthode transversale qui est à l’oeuvre au sein du gouvernement permet de traiter les difficultés dans leur globalité et non plus de manière séparée et inefficace. [C’est aussi la méthode que j’ai choisi de mettre en oeuvre en matière de politique de jeunesse et que le premier Comité interministériel de la jeunesse a acté].
- De nouvelles perspectives sont offertes aux citoyens d’Alençon, et j’insiste pas seulement aux habitants du quartier et c’est là tout l’intérêt. Que ce soit pour les enfants – dans le cadre du sport scolaire ou en dehors de l’école – ou pour les adultes – au sein d’un club ou après le travail -, cet équipement sera ouvert à tous les publics. L’A3 (l’Association Athlétique Alençonnaise) pourra organiser ses compétitions, les établissements scolaires et les centres sociaux pourront mettre en place leurs activités, et les habitants pourront s’y entraîner durant leurs moments de loisirs.
- Mixités sociale, territoriale et générationnelle sont au rendez-vous pour faire de ce quartier de Perseigne un lieu idéal de pratique sportive pour tous.
- Cet accès libre aux installations sportives est primordial pour permettre à tous de bénéficier des vertus du sport pour le bien-être, la santé, l’intégration sociale et l’acquisition de valeurs positives, notamment pour notre jeunesse.
Justement, saluons le travail de ces jeunes en chantier international qui ont bénévolement participé à la réhabilitation de cette Plaine des sports. Une preuve supplémentaire, s’il en fallait, que cet équipement est exemplaire, au carrefour de mes prérogatives que ce soit en matière sportive bien sûr, mais aussi de jeunesse, de vie associative ou d’éducation populaire.
Cette inauguration me donne d’ailleurs l’occasion d’évoquer la convention que je signerai tout à l’heure avec le Conseil régional de Basse-Normandie et le Comité Départemental Olympique et Sportif, en faveur de la priorité n°1 du gouvernement : l’emploi des jeunes.
Cette convention porte sur une soixantaine d’emplois d’avenir dans le secteur du sport sur les territoires de l’Orne. Les postes créés dans le cadre de ces emplois d’avenir seront orientés vers des missions visant à faciliter l’accès au sport pour le plus grand nombre, en ciblant les publics et les territoires prioritaires. Ils permettront à des jeunes éloignés du marché du travail, qui ont peu ou pas de formation, d’accéder à un premier emploi de longue durée, tout en bénéficiant d’une deuxième chance d’obtenir une formation.
Les métiers du secteur sportif sont porteurs et offrent des débouchés variés pour nos jeunes : il faut savoir qu’un jeune engagé dans une filière sportive a 9 chances sur 10 de trouver un emploi. Depuis 1990 en France, la progression de l’emploi salarié dans le sport a été quatre fois plus rapide que l’emploi salarié global. Les emplois d’avenir ont donc toute leur place dans le secteur du sport pour amener les jeunes durablement dans l’emploi. Mon ministère est impliqué à 100% pour la réussite de ce dispositif, puisqu’à ce jour les métiers jeunesse et sports représentent 20% de l’enveloppe globale de création des emplois d’avenir.
Pour conclure, permettez-moi de saluer à nouveau le travail exemplaire des élus - de la ville, du département, de la région -, que je sais très investis sur le terrain, et qui ont travaillé en bonne intelligence avec l’Etat pour que ce projet voie le jour. En matière de politique sportive, je suis convaincue - probablement est-ce dû à mon expérience d’élue locale -, que les territoires, les associations, le mouvement sportif doivent absolument être au coeur des projets à construire avec l’Etat. Ils donnent le pouls du quotidien sur le terrain, et sont les mieux placés pour parler des besoins de leur territoire, notamment en termes d’équipement.
Un projet sportif local qui fonctionne, c’est un projet qui associe à la fois l’Etat, les collectivités et les associations. Je suis convaincue que c’est aussi la démarche à adopter pour construire une politique sportive nationale ambitieuse et concrète. C’est la raison pour laquelle j’ai créé le Conseil National du Sport qui a pour vocation d’éclairer la politique ministérielle, en mettant autour de la table les collectivités territoriales à tous les échelons, mais aussi les différentes composantes du mouvement sportif, les représentants des entreprises et des acteurs sociaux du secteur sportif et les autres institutions concernées. Le CNS sera installé dans quelques jours et il se mettra au travail immédiatement.
Merci donc à tous pour ce beau projet. Merci à la municipalité d’Alençon, merci à toi mon cher Joaquim de faire ici la démonstration que le sport est un outil aux missions multiples. L’Etat est fier d’avoir porté ce projet à vos côtés, un projet qui s’inscrit parfaitement dans les priorités que je continuerai à porter avec enthousiasme et conviction. Merci à tous !
Source http://www.orne.gouv.fr, le 15 mai 2013