Texte intégral
Messieurs les ministres,
Mesdames et Messieurs les ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs les membres du corps diplomatique,
Mesdames, Messieurs,
Cest un grand plaisir pour moi dêtre présente aujourdhui parmi vous dans le cadre de cette conférence-débat consacrée à lAlliance du Pacifique et aux opportunités que cette organisation présente pour nos entreprises.
A cet égard, je tiens tout dabord à saluer linitiative de ProMéxico, ProChile, Proexport Colombia et PromPerú, qui ont choisi dorganiser cette conférence ici, à Paris, et à féliciter France-Amériques et le Comité national des conseillers du commerce extérieur de les avoir appuyés et aidés dans cette démarche.
Cette initiative est dautant plus heureuse que, hasards du calendrier, la France vient de se voir accorder la semaine dernière le statut dobservateur auprès de lAlliance du Pacifique lors du sommet de Cali, en Colombie.
Cette décision me conduit bien entendu aujourdhui à exprimer notre gratitude aux délégations des Etats membres de lAlliance présentes aujourdhui, et en particulier à Monsieur le ministre de léconomie des Etats-Unis du Mexique et à ainsi quaux représentants de la Colombie, du Chili et du Pérou, que je salue.
La France remercie sincèrement vos quatre gouvernements davoir accepté daccueillir notre pays en tant quEtat observateur auprès dune organisation encore jeune, mais dont les premiers mois dune activité riche et intense nous semblent porteurs de promesses pour lensemble de la région.
Pourquoi la France a-t-elle souhaité se rapprocher de lAlliance du Pacifique ?
Créée en 2011, cette organisation suscite depuis sa fondation un intérêt qui ne se dément pas. Le nombre dEtats ayant sollicité le statut dobservateur auprès de cette organisation ou aspirant à en devenir membre en est la preuve la plus évidente. Notre pays est donc dautant plus reconnaissant davoir vu sa candidature acceptée à lunanimité lors du sommet de Cali.
Le succès de lAlliance sexplique bien entendu par le dynamisme des économies des Etats qui la composent, qui représentent à elles seules près de 35 % du produit intérieur brut de lAmérique latine. Il sexplique aussi par le caractère novateur de cette organisation. Son mode de fonctionnement a en effet permis ladoption rapide de mesures telles que la suppression de droits de douane entre les Etats membres, devenue une réalité dès cette année.
Cest donc avec le plus grand intérêt que notre pays a suivi la constitution de cet espace dintégration régionale. Convaincue des vertus de cette intégration régionale pour favoriser un développement économique et social durable, la France partage également les principes et objectifs sur lesquels repose lAlliance du Pacifique. Présente sur le continent américain à travers ses départements français dAmérique. Elle y est présente à travers plusieurs collectivités et y dispose dun vaste territoire maritime.
Cest tout naturellement que notre pays a donc souhaité se rapprocher de cette organisation. Elle a présenté sa candidature au statut dobservateur à la suite du Sommet de Santiago entre lUnion européenne et la Communauté des Etats latino-américains et des Caraïbes (CELAC).
Notre démarche sinscrit dans un cadre plus général que le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, a eu loccasion dexposer lors de son déplacement au mois de février dernier dans deux des pays de lAlliance, le Pérou et la Colombie.
En effet, les liens entre l'Amérique latine et la France, ancrés dans l'histoire, nourris de valeurs partagées et d'aspirations communes, conduisent notre pays à accorder une grande importance à ses relations avec vous. Fort de son attachement à la démocratie et à la paix, fort aussi de sa jeunesse et de sa créativité, l'Amérique latine s'affirme comme un pôle majeur du XXIème siècle, que la France entend mettre à nouveau au coeur de ses préoccupations.
Cette nouvelle démarche, nous la voulons à la fois « continentale » et « partenariale ». Continentale, parce que nous souhaitons désormais embrasser la diversité de l'Amérique latine. Partenariale car, face aux défis de la mondialisation, l'Europe et l'Amérique latine partagent beaucoup et se doivent dagir de concert pour permettre lessor dune mondialisation plus juste et prenant en compte le développement durable sous toutes ses facettes, écologique, économique et sociale.
Notre démarche sexprime dans trois domaines : sur le plan politique, sur le plan culturel et éducatif et sur le plan économique.
Sur le plan politique, dabord : depuis mai 2012, nous avons reçu à Paris M. Enrique Peña Nieto, M. Ollanta Humala, Mme Dilma Rousseff, M. Evo Morales et cette semaine M. Ricardo Martinelli. De notre côté, le président Hollande et le Premier ministre Ayrault se sont rendus en Amérique latine, notamment au Chili où le Premier ministre sétait entretenu avec M. Sebastian Piñera ainsi quavec M. Humala à loccasion du Sommet UE-CELAC. Plusieurs ministres ont également traversé lAtlantique, dont M. Fabius qui avait rencontré en février M. Juan Manuel Santos, et moi-même qui me suis rendue au Venezuela récemment, si bien que nous avons effectué au total 38 déplacements en Amérique latine en une seule année. Des rencontres de haut niveau ont donc eu lieu avec les quatre présidents des Etats membres de lAlliance. Nous entendons maintenir cette dynamique et continuer à renforcer nos relations, tant sur le plan bilatéral quau travers des organisations régionales, au premier rang desquelles lAlliance du Pacifique.
Le deuxième axe de notre stratégie daction, cest la promotion des échanges humains et de compétences entre l'Amérique latine et la France. De plus en plus de Français s'installent en Amérique latine : la taille de la communauté française sur ce continent a augmenté de plus de 15 % au cours des dernières années. Mais à linverse, vous le savez, la France est le troisième pays d'accueil des étudiants latino-américains hors de ce continent. Notre pays souhaite que nous participions ensemble au développement de cette société de la connaissance, sur laquelle sera fondé l'essentiel de la croissance mondiale de demain. Cest dailleurs pour cette raison quelle appuie les efforts initiés par le Sommet académique UE-CELAC, qui sest tenu à Santiago en marge du sommet des chefs dEtat et de gouvernement, en vue dune relance rapide de lespace denseignement supérieur commun UE-ALC.
Enfin, et le thème retenu pour cette conférence en est lillustration, nous ne pouvons que gagner à renforcer nos relations économiques et commerciales, même si celles-ci sont déjà riches, comme lillustreront certainement les débats et présentations prévus ce matin.
Nos deux continents entretiennent des relations privilégiées, notamment grâce aux accords conclus entre les Etats de lAlliance, dune part, et lUnion européenne et ses Etats membres, dautre part. L'Europe est ainsi le premier partenaire de l'Amérique latine en matière d'investissements. Par ailleurs, comme la démontré le Sommet UE-CELAC de Santiago, nous partageons les mêmes objectifs : la promotion, entre nos régions et nos économies respectives, dinvestissements respectueux de lenvironnement et favorisant linclusion sociale.
La France contribue de manière importante aux liens entre les deux régions, puisque nos investissements directs étrangers en Amérique latine se sont élevés à près de 4,9 milliards deuros en 2010. Nos grandes entreprises sont presque toutes présentes sur ce continent, souvent depuis le début du XXème siècle.
Et pourtant, malgré nos liens étroits et nos proximités de vues, nos échanges commerciaux demeurent encore trop faibles : notre part de commerce courant n'est pas à la hauteur de notre relation politique et économique. C'est une faiblesse que nous cherchons désormais à réduire et nous souhaitons que notre rapprochement avec lAlliance du Pacifique contribue à cet effort.
LAmérique latine et ses économies dynamiques, en particulier celles de lAlliance, constituent un terrain dexpression privilégié pour la diplomatie économique voulue par les autorités françaises. Les entreprises françaises, représentées en nombre aujourdhui, sont en effet prêtes à répondre aux besoins des sociétés latino-américaines en termes dinfrastructures, dautomobiles, de matériels de transport, dénergie, de grande distribution et de biens de consommation. Quelles sachent que lensemble des services de lEtat seront à leurs côtés pour les accompagner dans la conquête de nouveaux marchés.
Messieurs les ministres,
Mesdames, Messieurs,
La création de lAlliance du Pacifique a coïncidé avec lamorce dune nouvelle dynamique des intégrations régionales en Amérique latine, avec laffirmation de la CELAC comme interlocuteur de lUE et la recomposition en cours du Mercosur. Les promesses nées de lapparition de cette nouvelle organisation expliquent limmense intérêt quelle suscite auprès de plusieurs Etats latino-américains - le Costa-Rica vous a rejoint à loccasion du sommet de Cali - et, de manière plus large, des Etats riverains du Pacifique.
Je souhaite vous dire ici aujourdhui que la France entend pleinement sinvestir dans la dynamique née de lapparition de lAlliance, dont elle salue les initiatives, quelles portent sur la facilitation des échanges commerciaux ou humains ou sur le développement de représentations diplomatiques communes.
Le poète français du début du XXème siècle Pierre Reverdy a écrit quil n'y a pas d'amour, il n'y a que des preuves d'amour. La décision prise à Cali constitue bien une preuve de létroitesse des relations entre notre pays et les Etats membres de lAlliance du Pacifique. Nous entendons, nous aussi, continuer à apporter dans les mois et les années qui viennent les preuves du fait que cette relation est au coeur de nos préoccupations.
Je vous remercie.
Source http://www.helene-conway.com, le 30 mai 2013
Mesdames et Messieurs les ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs les membres du corps diplomatique,
Mesdames, Messieurs,
Cest un grand plaisir pour moi dêtre présente aujourdhui parmi vous dans le cadre de cette conférence-débat consacrée à lAlliance du Pacifique et aux opportunités que cette organisation présente pour nos entreprises.
A cet égard, je tiens tout dabord à saluer linitiative de ProMéxico, ProChile, Proexport Colombia et PromPerú, qui ont choisi dorganiser cette conférence ici, à Paris, et à féliciter France-Amériques et le Comité national des conseillers du commerce extérieur de les avoir appuyés et aidés dans cette démarche.
Cette initiative est dautant plus heureuse que, hasards du calendrier, la France vient de se voir accorder la semaine dernière le statut dobservateur auprès de lAlliance du Pacifique lors du sommet de Cali, en Colombie.
Cette décision me conduit bien entendu aujourdhui à exprimer notre gratitude aux délégations des Etats membres de lAlliance présentes aujourdhui, et en particulier à Monsieur le ministre de léconomie des Etats-Unis du Mexique et à ainsi quaux représentants de la Colombie, du Chili et du Pérou, que je salue.
La France remercie sincèrement vos quatre gouvernements davoir accepté daccueillir notre pays en tant quEtat observateur auprès dune organisation encore jeune, mais dont les premiers mois dune activité riche et intense nous semblent porteurs de promesses pour lensemble de la région.
Pourquoi la France a-t-elle souhaité se rapprocher de lAlliance du Pacifique ?
Créée en 2011, cette organisation suscite depuis sa fondation un intérêt qui ne se dément pas. Le nombre dEtats ayant sollicité le statut dobservateur auprès de cette organisation ou aspirant à en devenir membre en est la preuve la plus évidente. Notre pays est donc dautant plus reconnaissant davoir vu sa candidature acceptée à lunanimité lors du sommet de Cali.
Le succès de lAlliance sexplique bien entendu par le dynamisme des économies des Etats qui la composent, qui représentent à elles seules près de 35 % du produit intérieur brut de lAmérique latine. Il sexplique aussi par le caractère novateur de cette organisation. Son mode de fonctionnement a en effet permis ladoption rapide de mesures telles que la suppression de droits de douane entre les Etats membres, devenue une réalité dès cette année.
Cest donc avec le plus grand intérêt que notre pays a suivi la constitution de cet espace dintégration régionale. Convaincue des vertus de cette intégration régionale pour favoriser un développement économique et social durable, la France partage également les principes et objectifs sur lesquels repose lAlliance du Pacifique. Présente sur le continent américain à travers ses départements français dAmérique. Elle y est présente à travers plusieurs collectivités et y dispose dun vaste territoire maritime.
Cest tout naturellement que notre pays a donc souhaité se rapprocher de cette organisation. Elle a présenté sa candidature au statut dobservateur à la suite du Sommet de Santiago entre lUnion européenne et la Communauté des Etats latino-américains et des Caraïbes (CELAC).
Notre démarche sinscrit dans un cadre plus général que le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, a eu loccasion dexposer lors de son déplacement au mois de février dernier dans deux des pays de lAlliance, le Pérou et la Colombie.
En effet, les liens entre l'Amérique latine et la France, ancrés dans l'histoire, nourris de valeurs partagées et d'aspirations communes, conduisent notre pays à accorder une grande importance à ses relations avec vous. Fort de son attachement à la démocratie et à la paix, fort aussi de sa jeunesse et de sa créativité, l'Amérique latine s'affirme comme un pôle majeur du XXIème siècle, que la France entend mettre à nouveau au coeur de ses préoccupations.
Cette nouvelle démarche, nous la voulons à la fois « continentale » et « partenariale ». Continentale, parce que nous souhaitons désormais embrasser la diversité de l'Amérique latine. Partenariale car, face aux défis de la mondialisation, l'Europe et l'Amérique latine partagent beaucoup et se doivent dagir de concert pour permettre lessor dune mondialisation plus juste et prenant en compte le développement durable sous toutes ses facettes, écologique, économique et sociale.
Notre démarche sexprime dans trois domaines : sur le plan politique, sur le plan culturel et éducatif et sur le plan économique.
Sur le plan politique, dabord : depuis mai 2012, nous avons reçu à Paris M. Enrique Peña Nieto, M. Ollanta Humala, Mme Dilma Rousseff, M. Evo Morales et cette semaine M. Ricardo Martinelli. De notre côté, le président Hollande et le Premier ministre Ayrault se sont rendus en Amérique latine, notamment au Chili où le Premier ministre sétait entretenu avec M. Sebastian Piñera ainsi quavec M. Humala à loccasion du Sommet UE-CELAC. Plusieurs ministres ont également traversé lAtlantique, dont M. Fabius qui avait rencontré en février M. Juan Manuel Santos, et moi-même qui me suis rendue au Venezuela récemment, si bien que nous avons effectué au total 38 déplacements en Amérique latine en une seule année. Des rencontres de haut niveau ont donc eu lieu avec les quatre présidents des Etats membres de lAlliance. Nous entendons maintenir cette dynamique et continuer à renforcer nos relations, tant sur le plan bilatéral quau travers des organisations régionales, au premier rang desquelles lAlliance du Pacifique.
Le deuxième axe de notre stratégie daction, cest la promotion des échanges humains et de compétences entre l'Amérique latine et la France. De plus en plus de Français s'installent en Amérique latine : la taille de la communauté française sur ce continent a augmenté de plus de 15 % au cours des dernières années. Mais à linverse, vous le savez, la France est le troisième pays d'accueil des étudiants latino-américains hors de ce continent. Notre pays souhaite que nous participions ensemble au développement de cette société de la connaissance, sur laquelle sera fondé l'essentiel de la croissance mondiale de demain. Cest dailleurs pour cette raison quelle appuie les efforts initiés par le Sommet académique UE-CELAC, qui sest tenu à Santiago en marge du sommet des chefs dEtat et de gouvernement, en vue dune relance rapide de lespace denseignement supérieur commun UE-ALC.
Enfin, et le thème retenu pour cette conférence en est lillustration, nous ne pouvons que gagner à renforcer nos relations économiques et commerciales, même si celles-ci sont déjà riches, comme lillustreront certainement les débats et présentations prévus ce matin.
Nos deux continents entretiennent des relations privilégiées, notamment grâce aux accords conclus entre les Etats de lAlliance, dune part, et lUnion européenne et ses Etats membres, dautre part. L'Europe est ainsi le premier partenaire de l'Amérique latine en matière d'investissements. Par ailleurs, comme la démontré le Sommet UE-CELAC de Santiago, nous partageons les mêmes objectifs : la promotion, entre nos régions et nos économies respectives, dinvestissements respectueux de lenvironnement et favorisant linclusion sociale.
La France contribue de manière importante aux liens entre les deux régions, puisque nos investissements directs étrangers en Amérique latine se sont élevés à près de 4,9 milliards deuros en 2010. Nos grandes entreprises sont presque toutes présentes sur ce continent, souvent depuis le début du XXème siècle.
Et pourtant, malgré nos liens étroits et nos proximités de vues, nos échanges commerciaux demeurent encore trop faibles : notre part de commerce courant n'est pas à la hauteur de notre relation politique et économique. C'est une faiblesse que nous cherchons désormais à réduire et nous souhaitons que notre rapprochement avec lAlliance du Pacifique contribue à cet effort.
LAmérique latine et ses économies dynamiques, en particulier celles de lAlliance, constituent un terrain dexpression privilégié pour la diplomatie économique voulue par les autorités françaises. Les entreprises françaises, représentées en nombre aujourdhui, sont en effet prêtes à répondre aux besoins des sociétés latino-américaines en termes dinfrastructures, dautomobiles, de matériels de transport, dénergie, de grande distribution et de biens de consommation. Quelles sachent que lensemble des services de lEtat seront à leurs côtés pour les accompagner dans la conquête de nouveaux marchés.
Messieurs les ministres,
Mesdames, Messieurs,
La création de lAlliance du Pacifique a coïncidé avec lamorce dune nouvelle dynamique des intégrations régionales en Amérique latine, avec laffirmation de la CELAC comme interlocuteur de lUE et la recomposition en cours du Mercosur. Les promesses nées de lapparition de cette nouvelle organisation expliquent limmense intérêt quelle suscite auprès de plusieurs Etats latino-américains - le Costa-Rica vous a rejoint à loccasion du sommet de Cali - et, de manière plus large, des Etats riverains du Pacifique.
Je souhaite vous dire ici aujourdhui que la France entend pleinement sinvestir dans la dynamique née de lapparition de lAlliance, dont elle salue les initiatives, quelles portent sur la facilitation des échanges commerciaux ou humains ou sur le développement de représentations diplomatiques communes.
Le poète français du début du XXème siècle Pierre Reverdy a écrit quil n'y a pas d'amour, il n'y a que des preuves d'amour. La décision prise à Cali constitue bien une preuve de létroitesse des relations entre notre pays et les Etats membres de lAlliance du Pacifique. Nous entendons, nous aussi, continuer à apporter dans les mois et les années qui viennent les preuves du fait que cette relation est au coeur de nos préoccupations.
Je vous remercie.
Source http://www.helene-conway.com, le 30 mai 2013