Texte intégral
Madame la Ministre,
Madame et Messieurs les Directeurs,
Mesdames et Messieurs,
Loffensive pour la croissance et lemploi se gagnera à linternational : telle est la conviction que nous partageons, avec Nicole Bricq, et qui nous réunit aujourdhui. Alors que la croissance fait défaut en France et dans la zone euro, nous devons aider nos entreprises, les plus petites en particulier, à trouver des opportunités de développement au-delà de leur terrain de jeu traditionnel.
Louverture à linternational est une chance pour notre économie, et nous devons pousser notre avantage dans la mondialisation. En France, lexportation assure un emploi à près de 6 millions de personnes, et chaque milliard deuros dexportation engrangé par notre économie crée 10 000 emplois supplémentaires. En miroir de cette ouverture de nos entreprises à linternational, notre économie bénéficie elle aussi des investissements étrangers sur le territoire : les entreprises étrangères emploient près de 13% de la population salariée française et fournissent 20% du total de la R&D des entreprises dans le pays.
Cest pour cette raison que le Pacte pour la Compétitivité, la Croissance et lEmploi a fait de louverture au monde lune des priorités du redressement de notre économie. Cette priorité se décline en deux volets : attractivité, et compétitivité à lexport.
- Contrairement aux idées reçues, la France réalise dexcellentes performances en matière dattractivité du territoire. Notre économie se situe aujourdhui au deuxième rang des économies les plus attractives en Europe, à égalité avec lAllemagne, et si lon examine la part des Investissements Directs Etrangers dans le PIB, la France se place même devant les Etats-Unis, lAllemagne ou le Japon. Cela ne veut pas dire pour autant quil faut se reposer sur ses lauriers. Des décisions comme la baisse du coût du travail au travers du Crédit dImpôt pour la Compétitivité et lEmploi, ou lextension du Crédit Impôt Recherche, pour conforter le statut de la France comme eldorado fiscal de la R&D et de linnovation, prises dans le cadre du Pacte pour la Compétitivité, visaient au contraire à conforter notre position de territoire attractif.
- Mais il y a un deuxième volet à linternationalisation des entreprises françaises, sur lequel je veux me concentrer aujourdhui, avec Nicole Bricq : celui de la compétitivité à lexport. Bien sûr, la capacité de nos entreprises à conquérir des marchés à lextérieur est dabord fonction de leur compétitivité tout court je ne reviens pas sur les initiatives engagées par le Gouvernement en ce sens. Mais elle est aussi fonction du soutien, financier notamment, que la puissance publique apporte à leurs stratégies à lexport. Je pense ici aux grandes entreprises, avec dailleurs de beaux succès à nos actifs, comme STX, mais je pense surtout à ce qui fait le cur de notre tissu productif : les PME. Car les grands contrats, qui ont par le passé beaucoup mobilisé les politiques, qui nous mobilisent encore à juste titre, ne représentent que 30 des 440 milliards dexportations françaises totales. Le reste, le gros en réalité de notre présence à linternational, ce quon appelle le « commerce courant », est le fait de PME, qui ont besoin dun accompagnement spécifique. Cest sur ce commerce courant quil faut porter leffort, cest pour cela que nous sommes ici aujourdhui.
Après le Pacte pour la Compétitivité, notre action pour soutenir la compétitivité export des entreprises françaises sest structurée en deux temps :
- Dans un premier temps, nous avons, avec Nicole Bricq, desserré les contraintes qui pesaient sur le financement des entreprises à lexport. Cétait lurgence, cétait la priorité. Quelle était la situation que nous avons trouvée, à notre arrivée ? En gros, un financement export par les banques françaises à la fois rare et cher. Nous avons donc pris plusieurs mesures, rassemblées dans la loi de finances rectificatives adoptée en fin dannée 2012, pour faire repartir la machine. Cest le sens notamment de la création dune garantie rehaussée de refinancement qui permet le refinancement de crédit-export par les investisseurs. Quest-ce que cela veut dire ? En gros, que lEtat se porte indirectement garant à 100% du montant que les investisseurs accepteraient de prêter aux banques pour refinancer les crédits exports : cela les encourage à être moins frileuses.
- Nous ouvrons aujourdhui le second temps de notre action de soutien à la compétitivité export des entreprises françaises, un second temps exclusivement consacré aux PME et aux ETI.
Ce second temps est tout entier tourné vers un même objectif : démocratiser laccès des PME et des ETI aux financements exports. Pour y parvenir, nous actionnons deux leviers dans la réforme que nous présentons aujourdhui conjointement, avec la ministre du Commerce extérieur : un levier « simplicité », et un levier « qualité ».
Le levier « simplicité » sinscrit bien évidemment dans la droite ligne du « choc de simplification » voulu par le Président de la République pour faciliter la vie des entreprises et des administrations. Dans la réforme que nous présentons aujourdhui, il se décline en mesures concrètes dont je donne quelques exemples ici, sans être exhaustif :
- Lélimination des doublons qui existent entre les produits de prêt proposés par les acteurs de loffre publique, comme COFACE et Oséo par exemple ;
- La mise en place dun produit de prêt unique, appelé « prêt de développement export » pour les prêts destinés à financer le développement des entreprises exportatrices, qui viendra fusionner et remplacer le mille-feuille doffres actuel ;
- La standardisation de la documentation liée aux demandes de financement, en particulier les crédits acheteurs de petits montants (inférieurs à 15 M), qui simplifiera les démarches administratives pour les entreprises ;
- Enfin, pour que loffre de produits financiers soit à la fois plus simple et plus lisible pour les petites entreprises, sa distribution est profondément réformée. A lheure actuelle, la multiplicité des acteurs de loffre publique, et le manque de coordination entre eux, hypothèque lefficacité de leur action. Nous y remédions aujourdhui, avec plusieurs initiatives concrètes:
* La création dun catalogue commun de produits prêts, assurances, cautions offerts par les trois principaux acteurs de loffre publique (bpifrance, UBIFRANCE et la COFACE) sous un même label, « bpifrance export » ;
* La distribution par les directions régionales de bpifrance des soutiens financiers à lexport. Cétait lobjectif initial, vous vous en souvenez : faire de la Banque Publique dInvestissement un interlocuteur de référence des entreprises pour lensemble de leurs besoins de financement. Avec lajout du volet « export », nous parachevons donc la mue de la BPI.
* Pour assurer cette distribution globale des soutiens financiers, des chargés daffaires internationaux UBIFRANCE intègreront les directions régionales de bpifrance. Ils seront rejoints prochainement par des développeurs COFACE.
Voilà pour le volet « simplicité ».
Concernant le volet « qualité » de la réforme que nous présentons aujourdhui, cest-à-dire lamélioration des produits de financement eux-mêmes, je cite là encore quelques initiatives concrètes que Nicole Bricq complètera :
- Nous facilitons laccès aux crédits fournisseurs pour les PME et ETI dont le chiffre daffaire est inférieur à 150 M. Elles pourront ainsi renforcer leur trésorerie en escomptant, auprès des banques, les créances de leur fournisseur qui seraient garanties à 100% par la Coface.
- Nous améliorons la couverture du risque de change ainsi que les dispositifs de cautions et des préfinancements export garantis par la Coface.
- Enfin, un comité des utilisateurs, comprenant des représentants des PME et des ETI, sera mis en place, pour évaluer la performance de ce nouveau dispositif.
Voilà, Mesdames et Messieurs, comment nous entendons accompagner les stratégies dexport des PME et des ETI à linternational : en démocratisant leur accès au financement export. Je remercie ici, en mon nom et en celui de Nicole Bricq, lensemble des acteurs avec qui nous avons travaillé dans cette optique UBIFRANCE, la Coface et bpifrance notamment.
Cette réforme sappuie sur une conviction : louverture au monde est une chance, pour nos grands groupes mais aussi pour nos PME, et cest la responsabilité de la puissance publique de se mettre en ordre de marche pour accompagner leurs succès à linternational, au service de la croissance et de lemploi en France. Cest ce que nous faisons aujourdhui. Merci.
Source http://www.pierremoscovici.fr, le 23 mai 2013
Madame et Messieurs les Directeurs,
Mesdames et Messieurs,
Loffensive pour la croissance et lemploi se gagnera à linternational : telle est la conviction que nous partageons, avec Nicole Bricq, et qui nous réunit aujourdhui. Alors que la croissance fait défaut en France et dans la zone euro, nous devons aider nos entreprises, les plus petites en particulier, à trouver des opportunités de développement au-delà de leur terrain de jeu traditionnel.
Louverture à linternational est une chance pour notre économie, et nous devons pousser notre avantage dans la mondialisation. En France, lexportation assure un emploi à près de 6 millions de personnes, et chaque milliard deuros dexportation engrangé par notre économie crée 10 000 emplois supplémentaires. En miroir de cette ouverture de nos entreprises à linternational, notre économie bénéficie elle aussi des investissements étrangers sur le territoire : les entreprises étrangères emploient près de 13% de la population salariée française et fournissent 20% du total de la R&D des entreprises dans le pays.
Cest pour cette raison que le Pacte pour la Compétitivité, la Croissance et lEmploi a fait de louverture au monde lune des priorités du redressement de notre économie. Cette priorité se décline en deux volets : attractivité, et compétitivité à lexport.
- Contrairement aux idées reçues, la France réalise dexcellentes performances en matière dattractivité du territoire. Notre économie se situe aujourdhui au deuxième rang des économies les plus attractives en Europe, à égalité avec lAllemagne, et si lon examine la part des Investissements Directs Etrangers dans le PIB, la France se place même devant les Etats-Unis, lAllemagne ou le Japon. Cela ne veut pas dire pour autant quil faut se reposer sur ses lauriers. Des décisions comme la baisse du coût du travail au travers du Crédit dImpôt pour la Compétitivité et lEmploi, ou lextension du Crédit Impôt Recherche, pour conforter le statut de la France comme eldorado fiscal de la R&D et de linnovation, prises dans le cadre du Pacte pour la Compétitivité, visaient au contraire à conforter notre position de territoire attractif.
- Mais il y a un deuxième volet à linternationalisation des entreprises françaises, sur lequel je veux me concentrer aujourdhui, avec Nicole Bricq : celui de la compétitivité à lexport. Bien sûr, la capacité de nos entreprises à conquérir des marchés à lextérieur est dabord fonction de leur compétitivité tout court je ne reviens pas sur les initiatives engagées par le Gouvernement en ce sens. Mais elle est aussi fonction du soutien, financier notamment, que la puissance publique apporte à leurs stratégies à lexport. Je pense ici aux grandes entreprises, avec dailleurs de beaux succès à nos actifs, comme STX, mais je pense surtout à ce qui fait le cur de notre tissu productif : les PME. Car les grands contrats, qui ont par le passé beaucoup mobilisé les politiques, qui nous mobilisent encore à juste titre, ne représentent que 30 des 440 milliards dexportations françaises totales. Le reste, le gros en réalité de notre présence à linternational, ce quon appelle le « commerce courant », est le fait de PME, qui ont besoin dun accompagnement spécifique. Cest sur ce commerce courant quil faut porter leffort, cest pour cela que nous sommes ici aujourdhui.
Après le Pacte pour la Compétitivité, notre action pour soutenir la compétitivité export des entreprises françaises sest structurée en deux temps :
- Dans un premier temps, nous avons, avec Nicole Bricq, desserré les contraintes qui pesaient sur le financement des entreprises à lexport. Cétait lurgence, cétait la priorité. Quelle était la situation que nous avons trouvée, à notre arrivée ? En gros, un financement export par les banques françaises à la fois rare et cher. Nous avons donc pris plusieurs mesures, rassemblées dans la loi de finances rectificatives adoptée en fin dannée 2012, pour faire repartir la machine. Cest le sens notamment de la création dune garantie rehaussée de refinancement qui permet le refinancement de crédit-export par les investisseurs. Quest-ce que cela veut dire ? En gros, que lEtat se porte indirectement garant à 100% du montant que les investisseurs accepteraient de prêter aux banques pour refinancer les crédits exports : cela les encourage à être moins frileuses.
- Nous ouvrons aujourdhui le second temps de notre action de soutien à la compétitivité export des entreprises françaises, un second temps exclusivement consacré aux PME et aux ETI.
Ce second temps est tout entier tourné vers un même objectif : démocratiser laccès des PME et des ETI aux financements exports. Pour y parvenir, nous actionnons deux leviers dans la réforme que nous présentons aujourdhui conjointement, avec la ministre du Commerce extérieur : un levier « simplicité », et un levier « qualité ».
Le levier « simplicité » sinscrit bien évidemment dans la droite ligne du « choc de simplification » voulu par le Président de la République pour faciliter la vie des entreprises et des administrations. Dans la réforme que nous présentons aujourdhui, il se décline en mesures concrètes dont je donne quelques exemples ici, sans être exhaustif :
- Lélimination des doublons qui existent entre les produits de prêt proposés par les acteurs de loffre publique, comme COFACE et Oséo par exemple ;
- La mise en place dun produit de prêt unique, appelé « prêt de développement export » pour les prêts destinés à financer le développement des entreprises exportatrices, qui viendra fusionner et remplacer le mille-feuille doffres actuel ;
- La standardisation de la documentation liée aux demandes de financement, en particulier les crédits acheteurs de petits montants (inférieurs à 15 M), qui simplifiera les démarches administratives pour les entreprises ;
- Enfin, pour que loffre de produits financiers soit à la fois plus simple et plus lisible pour les petites entreprises, sa distribution est profondément réformée. A lheure actuelle, la multiplicité des acteurs de loffre publique, et le manque de coordination entre eux, hypothèque lefficacité de leur action. Nous y remédions aujourdhui, avec plusieurs initiatives concrètes:
* La création dun catalogue commun de produits prêts, assurances, cautions offerts par les trois principaux acteurs de loffre publique (bpifrance, UBIFRANCE et la COFACE) sous un même label, « bpifrance export » ;
* La distribution par les directions régionales de bpifrance des soutiens financiers à lexport. Cétait lobjectif initial, vous vous en souvenez : faire de la Banque Publique dInvestissement un interlocuteur de référence des entreprises pour lensemble de leurs besoins de financement. Avec lajout du volet « export », nous parachevons donc la mue de la BPI.
* Pour assurer cette distribution globale des soutiens financiers, des chargés daffaires internationaux UBIFRANCE intègreront les directions régionales de bpifrance. Ils seront rejoints prochainement par des développeurs COFACE.
Voilà pour le volet « simplicité ».
Concernant le volet « qualité » de la réforme que nous présentons aujourdhui, cest-à-dire lamélioration des produits de financement eux-mêmes, je cite là encore quelques initiatives concrètes que Nicole Bricq complètera :
- Nous facilitons laccès aux crédits fournisseurs pour les PME et ETI dont le chiffre daffaire est inférieur à 150 M. Elles pourront ainsi renforcer leur trésorerie en escomptant, auprès des banques, les créances de leur fournisseur qui seraient garanties à 100% par la Coface.
- Nous améliorons la couverture du risque de change ainsi que les dispositifs de cautions et des préfinancements export garantis par la Coface.
- Enfin, un comité des utilisateurs, comprenant des représentants des PME et des ETI, sera mis en place, pour évaluer la performance de ce nouveau dispositif.
Voilà, Mesdames et Messieurs, comment nous entendons accompagner les stratégies dexport des PME et des ETI à linternational : en démocratisant leur accès au financement export. Je remercie ici, en mon nom et en celui de Nicole Bricq, lensemble des acteurs avec qui nous avons travaillé dans cette optique UBIFRANCE, la Coface et bpifrance notamment.
Cette réforme sappuie sur une conviction : louverture au monde est une chance, pour nos grands groupes mais aussi pour nos PME, et cest la responsabilité de la puissance publique de se mettre en ordre de marche pour accompagner leurs succès à linternational, au service de la croissance et de lemploi en France. Cest ce que nous faisons aujourdhui. Merci.
Source http://www.pierremoscovici.fr, le 23 mai 2013