Texte intégral
Monsieur lambassadeur,
Mon général,
Officiers, sous-officiers, soldats de lopération PAMIR,
Je suis heureux dêtre avec vous à Kaboul. Cest ma cinquième venue en Afghanistan en un peu plus dun an. Une fois de plus, je mesure la qualité du travail que vous accomplissez ici. Je pense évidemment au désengagement logistique, conduit depuis lété dernier. Mais je pense aussi à ce que nous continuons de faire, au profit des forces afghanes. Cest aujourdhui le sens de notre engagement au sein de la coalition. Car si elle évolue, la mission en Afghanistan continue, et je souhaite aussi le rappeler par ma venue.
Je veux dabord féliciter tous ceux qui ont travaillé, ne comptant ni les heures ni lénergie dépensée, pour relever le défi du désengagement de nos matériels et de nos équipements. Certains étaient présents sur le théâtre afghan depuis plus de dix ans. Cette manuvre logistique complexe, sensible, je suis heureux de pouvoir dire quelle est désormais quasiment terminée, conformément au calendrier exigeant que jétais venu partager avec vous.
Au regard du chemin parcouru, vous avez toutes les raisons dêtre fiers.
Il y a un an, suite aux décisions du président de la République, et fort des résultats obtenus vis-à-vis de linsurrection dans notre zone de responsabilité, nous préparions le transfert du district de Surobi aux Afghans. Quelques mois plus tard, juste avant Noël, cétait au tour de la province de Kapisa dêtre transférée aux forces de sécurité afghanes. Enfin, nous venons de partir du camp de Warehouse je sais que les derniers, parmi vous, lont quitté tout juste hier. Ladaptation de notre mission, comme le désengagement de nos matériels, ont été réalisés en bonne intelligence avec les autorités afghanes et nos alliés. Je tiens à les en remercier ici.
Le 31 décembre dernier, jétais venu pour marquer la fin de la première étape, celle du désengagement des forces combattantes. Je reviens donc aujourdhui pour clore cette seconde étape. Les chiffres donnent la mesure du défi quaura représenté le désengagement logistique : en un an, ce sont près de 2400 véhicules et containeurs [environ 1300 containeurs et 1100 véhicules à roues].
Si une partie de ces matériels a utilisé la voie aérienne, dautres empruntent désormais les voies dacheminement terrestres via lOuzbékistan, le Kazakhstan, la Russie et la Lettonie. Je métais personnellement impliqué dès lété dernier pour la mise en uvre de ces voies, et je me félicite que leur ouverture et leur combinaison permettent aujourdhui de tenir les délais.
Pour clore cette manuvre, il reste un ultime effort à fournir. Nous terminerons ce travail dici le dernier trimestre 2013, après la période des fortes chaleurs. Là encore, je sais pouvoir compter sur votre professionnalisme, votre engagement, pour le réussir sans encombre.
Au-delà du désengagement dans toutes ses formes, lenjeu aujourdhui est bien de préparer la suite. Notre mission en Afghanistan nest pas terminée ; elle prend une autre forme ; elle demeure tout aussi nécessaire, et cest ce que je suis venu vous dire. Vous en êtes pleinement conscients, cest une période cruciale pour lAfghanistan, et je veux que les Français sachent que nous restons engagés avec nos alliés auprès de nos amis afghans.
Notre présence reposera dans quelques jours sur un contingent denviron 500 soldats, dont vous assurez lossature. Votre mission est claire : développer la coopération franco-afghane, pour inscrire dans la durée laction que nous avons menée, et toujours faire preuve dune solidarité sans faille avec la Coalition.
Jusquau bout, je veux le dire devant vous, nous resterons un allié solide et solidaire. Plusieurs de nos partenaires de la FIAS poursuivent en province leur travail aux cotés des Afghans, que ce soit dans les provinces ou comme nous, ici à Kaboul. Leur action sinscrit ainsi dans la même dynamique de transition que nous avons réalisée en Kapisa - Surobi. Il convient donc de les soutenir, car le succès, jusquau bout, ne pourra être que collectif.
En parallèle, la France renforce donc, de manière progressive, sa coopération avec lAfghanistan. Le traité damitié, sur lequel sadosse désormais notre action, est au cur de ma visite et des entretiens que je viens davoir avec les autorités afghanes. Ensemble, nous avons convenu dactions concrètes. Vous en êtes les premiers acteurs. A travers vous, la France sengage pour les années à venir.
Je tiens donc à féliciter tous ceux qui contribuent à ces actions sur le sol afghan, sous lautorité du général ADAM, qui assure depuis le mois doctobre 2012 à la fois le commandement de la plate-forme de KAIA et le commandement des éléments français présents en Afghanistan.
Je pense dabord à la mission Epidote qui, depuis le début de notre engagement, se consacre à la formation des forces armées afghanes. Que ce soit auprès des officiers, des sous-officiers ou des militaires du rang, votre action est reconnue et saluée par les plus hautes autorités de lEtat. Lenjeu est maintenant daccompagner ceux que vous côtoyez vers une plus grande autonomie afin quils puissent, à leur tour, instruire leurs frères darmes et prendre part au développement de leur pays. Dans le cadre du traité damitié, nous poursuivrons cet effort dans les prochaines années
Je pense ensuite à lhôpital militaire Role 3 de KAIA, qui participe à la fois au soutien sanitaire de la coalition et aux soins des populations afghanes. Les vies que vous avez sauvées celles de nos soldats, celles des militaires de la coalition, celles des populations afghanes sont le plus beau témoignage de votre engagement et de votre professionnalisme. Beaucoup en France ont en mémoire votre action, comme de nombreux habitants de Kaboul vous sont reconnaissants pour votre dévouement.
Je noublie pas le commandement de la plateforme aéroportuaire militaire de Kaboul, que nous assurons depuis le dernier trimestre 2012.Dans un espace multinational complexe, vous assurez la sécurité, le bon fonctionnement quotidien et le soutien des états-majors de la FIAS, mais aussi de très nombreuses entités co-localisées sur cette grande emprise. Ce travail discret mais difficile na quun seul objectif : transmettre dici quelques mois, dans dexcellentes conditions, le plein contrôle de laéroport aux Afghans. Cest un objectif ambitieux. Il doit guider votre action.
Un certain nombre dentre vous participent aussi, au sein de la chaine de commandement de la FIAS, à la conduite des opérations et à la préparation de lavenir. Sachez combien je suis attaché à la réussite de cette dernière étape car cest maintenant que sorganise de manière pratique la transition. Lopération Resolute Support, qui prendra le relai de lISAF, ne sera pas une simple transposition de nos missions actuelles, mais bien un nouvel élan donné à nos relations tout en respectant la pleine souveraineté du peuple afghan. Nous y prendrons notre place, selon des modalités à définir et qui seront conformes aux engagements du Président de la République à Chicago, dès lors que les travaux de planification de lAlliance auront été suffisamment précisés.
Je voudrais enfin saluer celles et ceux qui soutiennent au quotidien le contingent français. Votre travail demeure indispensable pour réussir lensemble des missions qui continuent dêtre les nôtres et que je viens dévoquer.
Je suis heureux de retrouver ici le professionnalisme hors pair et le dévouement sans faille de nos armées, que jai rencontrés sur les autres théâtres que jai déjà pu visiter cette année. Je pense évidemment à vos camarades engagés au Mali.
Avec la fin de ce désengagement logistique, notre présence en Afghanistan se tourne plus que jamais vers lavenir. Vous êtes les premiers artisans de ce changement, et je suis heureux et fier de vous voir écrire ici, à Kaboul, une nouvelle page de notre engagement. La mission nest pas terminée, elle évolue, et pour vous porter dans cette nouvelle étape, au service du peuple afghan, au service de la paix, vous pouvez compter sur la confiance de la Nation, ainsi que mon plus entier soutien.
Source http://www.defense.gouv.fr, le 25 juin 2013