Déclaration de M. Jean-Marc Ayrault, Premier ministre, en réponse à une question sur la politique environnementale après la démission de Mme Delphine Batho, à l'Assemblée nationale le 3 juillet 2013.

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Circonstance : Question au gouvernement posée par M. Martial Saddier, député (UMP) de Haute-Savoie, à l'Assemblée nationale le 3 juillet 2013

Texte intégral

Monsieur le président,
Mesdames et Messieurs les députés,
Monsieur le député,

Je ne crois pas que vous soyez complètement novice en politique. Je ne sais pas, peut-être même que vous êtes élu local ! Vous savez bien qu'un des actes majeurs d'un gouvernement, d'une majorité, c'est le budget. Dans un conseil municipal, lorsqu'on participe à la majorité et qu'on ne vote pas le budget, en exerçant des responsabilités d'exécutif, on quitte immédiatement le gouvernement municipal.
S'agissant du gouvernement de la France, l'acte budgétaire est un acte central et si une ministre, pour laquelle j'avais tout respect, puisque c'est moi-même qui lui avais proposé d'entrer au gouvernement et qui lui avais proposé cette fonction, donc je lui garde évidemment toute mon estime ; mais si elle dit qu'effectivement le budget qui a été préparé avec elle n'est pas un bon budget, qu'elle le dit publiquement, il y a un problème politique, un problème de cohérence, un problème de solidarité gouvernementale. C'est la raison pour laquelle j'ai demandé la démission de madame Batho au président de la République.
Mesdames et Messieurs les Députés, l'environnement comme la politique de transition énergétique – j'aurai l'occasion d'y revenir – n'est pas une variable d'ajustement, elle est au coeur du projet du président de la République. Mais il y a une règle que chacun doit comprendre : dans un gouvernement il n'y a pas deux politiques. Lors de sa dernière conférence de presse, le président de la République l'a rappelé, il n'y a qu'une ligne au gouvernement. Donc, dans le gouvernement, dans les discussions entre les ministres et le chef du gouvernement, la parole est totalement libre et elle est nécessaire, le débat est total. Mais une fois que la décision est prise, alors, il y a la solidarité gouvernementale. La solidarité gouvernementale, c'est la garantie de l'efficacité gouvernementale, c'est la base de notre crédibilité, de notre respect du citoyen, c'est la base de notre efficacité.

Source http://www.gouvernement.fr, le 15 juillet 2013