Texte intégral
Mesdames, Messieurs les ministres,
Mesdames et Messieurs les parlementaires,
Madame l'ambassadeur d'Allemagne,
Madame et Monsieur les secrétaires généraux de l'OFAJ et ancien secrétaires généraux,
Mesdames, Messieurs les élus, Monsieur le vice-président du Conseil régional de Lorraine,
Mesdames, Messieurs, mes chers amis, très chers amis des jeunes de France, d'Allemagne et d'Europe, c'est à vous que je voudrais m'adresser ce soir.
Il y a cinquante ans, le général de Gaulle et le chancelier Adenauer avaient confié à la jeunesse le soin de rapprocher l'Allemagne et la France dans une amitié forte au service de l'Europe toute entière. C'était bien la vision et l'audace du discours que le général de Gaulle avait prononcé le 9 septembre 1962 à Ludwigsburg, lançant à la jeunesse allemande ce cri du cur qui fera date : « Ihr seid Kinder eines gro?en Volkes! » (« Vous êtes les enfants d'un grand peuple ! »). Ce message, je crois, a profondément touché les jeunes Allemands de l'époque. Le pari de la jeunesse pour son ardeur, la confiance dans sa capacité à transcender les querelles du passé et à agir en faveur du progrès, la reconnaissance de la grandeur d'un peuple au-delà des fautes commises, la conviction que l'estime et l'amitié mutuelles du peuple français et du peuple allemand sont le moteur du changement pour le meilleur.
Chacun de ces messages conserve toute sa force et aussi toute sa modernité. Nous avons en effet besoin de vous, la nouvelle génération. Nous avons besoin de vous pour faire vivre l'amitié franco-allemande et ajouter de nouveaux chapitres à notre histoire commune. Je sais, à la lecture de vos quatre-vingt-dix propositions c'est beaucoup plus que les soixante propositions de François Hollande , vos quatre-vingt-dix propositions pour un avenir meilleur en Europe, eh bien vous avez montré que vous ne manquez pas d'ambition, que vous êtes capables de cette part de rêve qui fait probablement trop souvent défaut. Alors merci pour ce travail, merci pour ces propositions.
Dans cette entreprise enthousiasmante, je sais que la France et l'Allemagne peuvent compter sur votre énergie, sur votre curiosité, sur votre créativité. C'est tout cela que le président de la République, François Hollande, a souhaité. Il a souhaité mettre la jeunesse au cur du cinquantième anniversaire du traité de l'Élysée. Je suis donc particulièrement heureux de vous accueillir ce soir à Matignon pour rendre hommage à l'Office franco-allemand pour la jeunesse qui fête aujourd'hui ses cinquante ans et qui est le plus bel enfant du traité de l'Élysée.
La mission qui lui a été confiée par l'accord du 5 juillet 1963 est aussi simple qu'essentielle pour la relation franco-allemande : resserrer les liens qui unissent les jeunes des deux pays, renforcer leur compréhension mutuelle. En y contribuant sans relâche et de manière concrète, l'OFAJ nous a rendu un immense service mais sa tâche n'est pas terminée. Elle est même un éternel recommencement à la faveur, justement, du renouvellement des générations. Rares sont les institutions qui peuvent s'appuyer sur la permanence de leur mission et de leur public. C'est à la fois une grande chance et une exigence.
L'Europe traverse une crise qui fait parfois douter nos concitoyens de l'apport du projet européen. Les jeunes ne sont pas épargnés par ce doute. On peut le comprendre avec des taux de chômage aussi élevés et qui sont inacceptables. En France, mon gouvernement met tout en uvre pour résorber la part beaucoup trop importante des jeunes sans emploi. Dans ce domaine aussi, nous recherchons des réponses avec notre partenaire franco-allemand. Dans notre contribution commune pour le Conseil européen de la semaine dernière, nous avons mis l'accent sur l'emploi des jeunes. Notre appel a été entendu, même si c'est encore largement insuffisant, avec la décision de se mobiliser en faveur de l'objectif consistant à ramener les jeunes sans emploi ni qualification ni formation vers le marché du travail, le système éducatif et la formation y contribuant dans un délai de quatre mois. Donc c'est un défi mais il est indispensable de le relever. Cette priorité a été également au cur de la réunion des ministres du Travail que la chancelière allemande, Madame Merkel, a accueillie le 3 juillet à Berlin en présence du président de la République française et des ministres du Travail.
Cette garantie pour la jeunesse, l'OFAJ l'a anticipée en faisant de la formation professionnelle et des liens avec le monde de l'entreprise un champ d'intervention privilégié. Chaque année, des milliers de jeunes des deux pays bénéficient de programmes ou de formations qui renforcent leurs compétences professionnelles et la capacité à travailler de part et d'autre de la frontière. Ainsi, les bourses individuelles promobiles accompagnent de nombreux projets professionnels. Des demandeurs d'emploi peuvent se réorienter grâce au nouveau programme PRAXES qui favorise, par un véritable statut franco-allemand du stagiaire, la mobilité des jeunes et leur accès au monde du travail. Le monde universitaire n'est pas oublié puisque trois mille étudiants bénéficient de bourse OFAJ souvent en complément des aides de l'université franco-allemande.
Cette nouvelle priorité de l'accès au monde du travail n'enlève rien aux activités plus traditionnelles de l'office, notamment en faveur de l'apprentissage de nos langues respectives à tous les niveaux en commençant par les plus jeunes. Je ne peux ainsi que saluer les actions de soutien à l'apprentissage précoce de la langue de l'autre. Et vous savez quelle est ma conviction pour en avoir fait moi-même l'expérience de l'importance de la maîtrise de la langue du partenaire pour la compréhension de sa sensibilité, de sa culture de son histoire.
Vous qui avez, grâce à l'OFAJ, séjourné en Allemagne là, je m'adresse aux jeunes Français , vous avez découvert avec bonheur l'ambiance si particulière des Biergärten ou le goût unique de la Bratwurst et puis beaucoup d'autres choses encore. Vous avez appris ça et vous l'avez apprécié. Mais au-delà de l'anecdote, ces expériences nourrissent une connivence nécessaire et une intimité pour la vie, une intimité nécessaire à l'amitié entre deux peuples, deux nations. Je souhaite à beaucoup de jeunes Allemands de rapporter chez eux, eux aussi, quelque chose comme, par exemple, le goût de la madeleine de Proust et, pourquoi pas, des petits LU de Nantes.
La construction d'une Europe plus unie je le dis n'est pas que l'affaire de l'Allemagne et de la France. C'est pour cela que l'OFAJ a voulu s'ouvrir à d'autres pays. Je pense naturellement à la Pologne qui a vocation à contribuer pleinement aux indispensables impulsions au projet européen. J'ai également en tête les pays d'Europe du Sud-Est dont la perspective européenne est amenée prochainement à se concrétiser comme le rappelle l'adhésion effective de la Croatie il y a quelques jours.
Mesdames, Messieurs, chers amis, cette récompense, c'est aussi l'expression de la gratitude de l'Allemagne et de la France pour l'engagement de tous les personnels de l'OFAJ dans cette noble cause qu'est l'amitié franco-allemand sous la conduite de leurs secrétaires généraux successifs. Ma reconnaissance va aussi à tous les partenaires de l'OFAJ (des établissements d'enseignement aux collectivités territoriales en passant par les entreprises sans oublier non plus ARTE). N'est-ce pas Jérôme Clément ? Je ne sais pas s'il y a d'autres représentants de la télévision franco-allemande.
Cette distinction est enfin une invitation à redoubler de dynamisme pour faire en sorte que l'OFAJ continue à soutenir dans la durée le rapprochement entre les jeunes de nos deux pays. Dans cette perspective, vous pouvez compter sur le soutien de la France et de l'Allemagne qui ont décidé d'ailleurs d'augmenter leur contribution.
Vive l'amitié franco-allemande ! Vive la jeunesse franco-allemande !
Source http://www.gouvernement.fr, le 15 juillet 2013
Mesdames et Messieurs les parlementaires,
Madame l'ambassadeur d'Allemagne,
Madame et Monsieur les secrétaires généraux de l'OFAJ et ancien secrétaires généraux,
Mesdames, Messieurs les élus, Monsieur le vice-président du Conseil régional de Lorraine,
Mesdames, Messieurs, mes chers amis, très chers amis des jeunes de France, d'Allemagne et d'Europe, c'est à vous que je voudrais m'adresser ce soir.
Il y a cinquante ans, le général de Gaulle et le chancelier Adenauer avaient confié à la jeunesse le soin de rapprocher l'Allemagne et la France dans une amitié forte au service de l'Europe toute entière. C'était bien la vision et l'audace du discours que le général de Gaulle avait prononcé le 9 septembre 1962 à Ludwigsburg, lançant à la jeunesse allemande ce cri du cur qui fera date : « Ihr seid Kinder eines gro?en Volkes! » (« Vous êtes les enfants d'un grand peuple ! »). Ce message, je crois, a profondément touché les jeunes Allemands de l'époque. Le pari de la jeunesse pour son ardeur, la confiance dans sa capacité à transcender les querelles du passé et à agir en faveur du progrès, la reconnaissance de la grandeur d'un peuple au-delà des fautes commises, la conviction que l'estime et l'amitié mutuelles du peuple français et du peuple allemand sont le moteur du changement pour le meilleur.
Chacun de ces messages conserve toute sa force et aussi toute sa modernité. Nous avons en effet besoin de vous, la nouvelle génération. Nous avons besoin de vous pour faire vivre l'amitié franco-allemande et ajouter de nouveaux chapitres à notre histoire commune. Je sais, à la lecture de vos quatre-vingt-dix propositions c'est beaucoup plus que les soixante propositions de François Hollande , vos quatre-vingt-dix propositions pour un avenir meilleur en Europe, eh bien vous avez montré que vous ne manquez pas d'ambition, que vous êtes capables de cette part de rêve qui fait probablement trop souvent défaut. Alors merci pour ce travail, merci pour ces propositions.
Dans cette entreprise enthousiasmante, je sais que la France et l'Allemagne peuvent compter sur votre énergie, sur votre curiosité, sur votre créativité. C'est tout cela que le président de la République, François Hollande, a souhaité. Il a souhaité mettre la jeunesse au cur du cinquantième anniversaire du traité de l'Élysée. Je suis donc particulièrement heureux de vous accueillir ce soir à Matignon pour rendre hommage à l'Office franco-allemand pour la jeunesse qui fête aujourd'hui ses cinquante ans et qui est le plus bel enfant du traité de l'Élysée.
La mission qui lui a été confiée par l'accord du 5 juillet 1963 est aussi simple qu'essentielle pour la relation franco-allemande : resserrer les liens qui unissent les jeunes des deux pays, renforcer leur compréhension mutuelle. En y contribuant sans relâche et de manière concrète, l'OFAJ nous a rendu un immense service mais sa tâche n'est pas terminée. Elle est même un éternel recommencement à la faveur, justement, du renouvellement des générations. Rares sont les institutions qui peuvent s'appuyer sur la permanence de leur mission et de leur public. C'est à la fois une grande chance et une exigence.
L'Europe traverse une crise qui fait parfois douter nos concitoyens de l'apport du projet européen. Les jeunes ne sont pas épargnés par ce doute. On peut le comprendre avec des taux de chômage aussi élevés et qui sont inacceptables. En France, mon gouvernement met tout en uvre pour résorber la part beaucoup trop importante des jeunes sans emploi. Dans ce domaine aussi, nous recherchons des réponses avec notre partenaire franco-allemand. Dans notre contribution commune pour le Conseil européen de la semaine dernière, nous avons mis l'accent sur l'emploi des jeunes. Notre appel a été entendu, même si c'est encore largement insuffisant, avec la décision de se mobiliser en faveur de l'objectif consistant à ramener les jeunes sans emploi ni qualification ni formation vers le marché du travail, le système éducatif et la formation y contribuant dans un délai de quatre mois. Donc c'est un défi mais il est indispensable de le relever. Cette priorité a été également au cur de la réunion des ministres du Travail que la chancelière allemande, Madame Merkel, a accueillie le 3 juillet à Berlin en présence du président de la République française et des ministres du Travail.
Cette garantie pour la jeunesse, l'OFAJ l'a anticipée en faisant de la formation professionnelle et des liens avec le monde de l'entreprise un champ d'intervention privilégié. Chaque année, des milliers de jeunes des deux pays bénéficient de programmes ou de formations qui renforcent leurs compétences professionnelles et la capacité à travailler de part et d'autre de la frontière. Ainsi, les bourses individuelles promobiles accompagnent de nombreux projets professionnels. Des demandeurs d'emploi peuvent se réorienter grâce au nouveau programme PRAXES qui favorise, par un véritable statut franco-allemand du stagiaire, la mobilité des jeunes et leur accès au monde du travail. Le monde universitaire n'est pas oublié puisque trois mille étudiants bénéficient de bourse OFAJ souvent en complément des aides de l'université franco-allemande.
Cette nouvelle priorité de l'accès au monde du travail n'enlève rien aux activités plus traditionnelles de l'office, notamment en faveur de l'apprentissage de nos langues respectives à tous les niveaux en commençant par les plus jeunes. Je ne peux ainsi que saluer les actions de soutien à l'apprentissage précoce de la langue de l'autre. Et vous savez quelle est ma conviction pour en avoir fait moi-même l'expérience de l'importance de la maîtrise de la langue du partenaire pour la compréhension de sa sensibilité, de sa culture de son histoire.
Vous qui avez, grâce à l'OFAJ, séjourné en Allemagne là, je m'adresse aux jeunes Français , vous avez découvert avec bonheur l'ambiance si particulière des Biergärten ou le goût unique de la Bratwurst et puis beaucoup d'autres choses encore. Vous avez appris ça et vous l'avez apprécié. Mais au-delà de l'anecdote, ces expériences nourrissent une connivence nécessaire et une intimité pour la vie, une intimité nécessaire à l'amitié entre deux peuples, deux nations. Je souhaite à beaucoup de jeunes Allemands de rapporter chez eux, eux aussi, quelque chose comme, par exemple, le goût de la madeleine de Proust et, pourquoi pas, des petits LU de Nantes.
La construction d'une Europe plus unie je le dis n'est pas que l'affaire de l'Allemagne et de la France. C'est pour cela que l'OFAJ a voulu s'ouvrir à d'autres pays. Je pense naturellement à la Pologne qui a vocation à contribuer pleinement aux indispensables impulsions au projet européen. J'ai également en tête les pays d'Europe du Sud-Est dont la perspective européenne est amenée prochainement à se concrétiser comme le rappelle l'adhésion effective de la Croatie il y a quelques jours.
Mesdames, Messieurs, chers amis, cette récompense, c'est aussi l'expression de la gratitude de l'Allemagne et de la France pour l'engagement de tous les personnels de l'OFAJ dans cette noble cause qu'est l'amitié franco-allemand sous la conduite de leurs secrétaires généraux successifs. Ma reconnaissance va aussi à tous les partenaires de l'OFAJ (des établissements d'enseignement aux collectivités territoriales en passant par les entreprises sans oublier non plus ARTE). N'est-ce pas Jérôme Clément ? Je ne sais pas s'il y a d'autres représentants de la télévision franco-allemande.
Cette distinction est enfin une invitation à redoubler de dynamisme pour faire en sorte que l'OFAJ continue à soutenir dans la durée le rapprochement entre les jeunes de nos deux pays. Dans cette perspective, vous pouvez compter sur le soutien de la France et de l'Allemagne qui ont décidé d'ailleurs d'augmenter leur contribution.
Vive l'amitié franco-allemande ! Vive la jeunesse franco-allemande !
Source http://www.gouvernement.fr, le 15 juillet 2013