Texte intégral
ESTELLE SCHMITT
Philippe CORBE, vous recevez ce matin le ministre de la Consommation.
PHILIPPE CORBE
Benoît HAMON, bonjour.
BENOIT HAMON
Bonjour.
PHILIPPE CORBE
Vous avez aussi en charge lEconomie sociale et solidaire, on va en parler dans un instant. On connaîtra à 18h les chiffres du chômage pour le mois de juin, ils étaient quasiment stables le mois précédent. Vous avez une première tendance, est-ce quon va rester sur cette stabilité ou ça repart à la hausse ?
BENOIT HAMON
Eh bien, le ministre du Travail y répondra, vous connaissez lusage, il ne me revient pas dannoncer les chiffres avant que le ministre le fasse.
PHILIPPE CORBE
Il ny aura pas une bonne nouvelle ce soir à 18h ?
BENOIT HAMON
Non, mais la tendance, cest que, elle sera forcément elle est sur un objectif, lobjectif, cest linversion de la courbe du chômage, cest un objectif sérieux, et que nous fixons, nous, dailleurs, la loi sur lEconomie sociale et solidaire y contribuera, apportera sa pierre, lobjectif, cest de créer de lemploi net pour inverser la courbe du chômage.
PHILIPPE CORBE
Justement, cette loi Economie sociale et solidaire présentée ce matin en Conseil des ministres, vous assurez que ces nouvelles mesures qui concernent on le précise les coopératives, les associations, tout ce quon appelle le secteur de léconomie solidaire, pourraient créer 100.000 emplois ; 100.000 emplois, quand les auditeurs, les Français, qui écoutent cette promesse, on se dit : mais comment est-ce quon crée 100.000 emplois, et on a tellement entendu de promesses ces dernières années, venues de gauche ou de droite, quon a du mal à croire à ces objectifs chiffrés.
BENOIT HAMON
Eh bien, cest à la fois beaucoup et peu, parce quon peut se dire, à laune du nombre de chômeurs, 100.000 emplois, on pourrait même considérer
PHILIPPE CORBE
Cest vrai
BENOIT HAMON
Que ce nest pas non plus considérable. Cest un objectif qui est un objectif réaliste, aujourdhui, léconomie sociale et solidaire, cest 2.400.000 emplois à peu près en France, cest vous lavez dit le secteur associatif, coopératif, mutualiste, cest-à-dire toutes ces entreprises qui ont une gestion dite désintéressée, dont le but est dêtre non lucratives, ce qui ne veut pas dire quelles ne font pas de profits, dexcédents, mais que ces excédents ne viennent pas rémunérer le propriétaire de lentreprise, cest-à-dire le capital de lentreprise. Donc ça, cest léconomie sociale et solidaire. Ce qui est intéressant, cest que dans les dix dernières années, entre 2000 et 2010, cest un secteur dont le nombre demplois a augmenté de plus de 23% quand, dans léconomie classique, il naugmentait que de 7%, donc cest dune manière assez pragmatique que nous nous sommes intéressés à ce secteur pour le développer. Alors, 100.000 emplois, comment ? Dabord, nous allons favoriser la reprise dentreprises. Je ne vais prendre que lIle-de-France, il y a 87.000 PME en Ile-de-France dont on sait que le chef dentreprise a 55 ans aujourdhui, et qui seront donc exposées à une question ou à un problème de transmission. Et on estime en France chaque année quil y a 50.000 emplois qui sont détruits, minimum, faute de repreneurs de PME en bonne santé, je ne parle pas dentreprise dont on voit bien aujourdhui la chronique qui sont en difficulté, mais des entreprises en bonne santé. Ce que nous voulons faire, nous, cest favoriser la reprise par les salariés, de façon à maintenir de lemploi et à en développer, sous forme de scops principalement, mais pas que
PHILIPPE CORBE
Oui, les coopératives
BENOIT HAMON
Et les scops, cest quoi ? Ce sont, en fait, des entreprises qui appartiennent à leurs salariés, alors, on choisit en son sein un patron quand même, il y a un patron, et qui ont cette particularité, et je demande à ce quon sarrête une seconde là-dessus, cest que, on a regardé aujourdhui si les scops, ça fonctionnait mieux que le reste des entreprises, on a regardé donc, dune manière très simple, statistique, les scops créées en 2010, 80% dentre elles sont toujours en vie ; quand on regarde leurs concurrentes de léconomie dite classique, il ny en a quun peu plus de 60%, cest un modèle qui est un modèle résilient, résistant à la crise, qui justifie, de façon pragmatique, quon sintéresse à leurs performances, et raison pour laquelle nous allons favoriser les moyens de reprendre leur entreprise par les salariés.
PHILIPPE CORBE
Alors justement, on sarrête sur ce point-là, Benoît HAMON, pour favoriser la reprise des petites entreprises en cas de cession, vous voulez que les salariés soient informés au moins deux mois à lavance dun projet de cession, et ça fait hurler le patronat. Les patrons, les petits patrons, disent : il ne comprend rien à léconomie, ça ne marche pas comme ça une entreprise, il y a une notion de discrétion qui est très importante, et donc ça ne marchera pas.
BENOIT HAMON
Ecoutez, quand une entreprise va être vendue, et que vous êtes salarié de cette entreprise, le fait que vous sachiez, que vous ayez juste linformation que vous allez être vendu, ce nest pas beaucoup
PHILIPPE CORBE
Mais ça gèle le processus de vente, selon les patrons
BENOIT HAMON
Mais ça peut être un bouleversement dans votre vie, si vous êtes vendu à un grand groupe qui na dautre objet que de prendre votre savoir-faire pour vous fermer, si vous allez être vendu à un concurrent, bref, ce sont souvent des bouleversements, nous créons un droit à linformation, déjà
PHILIPPE CORBE
Il y a des ventes qui nauront peut-être pas lieu dans ce cas-là
BENOIT HAMON
Mais, pour linstant, il y a des entreprises qui ne sont pas reprises, parce quil ny a pas de repreneurs, alors que les entreprises sont en bonne santé. Peut-on se permettre de gaspiller chaque année 50.000 emplois ? Cest la question que je pose à monsieur GATTAZ, qui
PHILIPPE CORBE
Le patron du MEDEF
BENOIT HAMON
Mais voilà, qui sinquiète de cette mesure. Moi, jai réagi de manière très là encore pragmatique à une réalité, que créons-nous, un droit dinformation, ce qui nempêche pas que les salariés aient cette obligation de discrétion vis-à-vis du projet de cession, nous ne remettons en cause
PHILIPPE CORBE
Oui, mais ça sébruitera
BENOIT HAMON
Mais nous ne remettons en cause ni la liberté du cédant, le chef dentreprise cèdera à qui le veut, ni le droit de propriété, il ny a pas de droit de préemption des salariés. Nous faisons en sorte quil y ait juste une opportunité plus de reprises, là où il y aura plusieurs repreneurs, le projet des salariés viendra concurrencer celui dautres repreneurs, sil existe le projet des salariés, parfois, il ny aura pas de projet des salariés, malgré ce droit, et parfois, là où il ny a aucun projet de reprise, comme cest le cas dans hélas des centaines ou des milliers de cas, ce projet des salariés va sauver lentreprise. Mais moi, je vous le dis, il y a des centaines délus ou de chefs dentreprise qui, sur leur territoire, en milieu rural, seront ravis quune activité dans la mécanique, dans limprimerie, dans la menuiserie, qui sont rentables, ce ne sont pas des pépites, elles ne font sur lesquelles les fonds dinvestissement se jetteraient, mais elles maintiennent de lemploi, de lemploi non délocalisé
PHILIPPE CORBE
Mais cest la croissance aussi, ces entreprises qui font des profits, cest aussi de la croissance, cest aussi de la création demplois
BENOIT HAMON
Mais toutes les entreprises créent de la valeur, mais pas moins les entreprises de lESS que les entreprises de léconomie classique.
PHILIPPE CORBE
Le patronat moque un petit peu cette idée de léconomie solidaire, dit : cest bien beau, mais cest méconnaître, en gros, le fonctionnement des entreprises et de léconomie, il y a un patron qui dit dans LEXPRESS : cest comme si on faisait rédiger le code de la route par des gens qui nont pas le permis.
BENOIT HAMON
Mais cest stupide, quand on comprendra que la biodiversité, cest bon en économie aussi, et que ça favorise la croissance, on sintéressera vraiment au fait de faire de lemploi dans ce pays. Est-ce quon peut se permettre de faire limpasse sur une seule solution pour sortir les gens du chômage, des gens qui travaillent, cest bon pour léconomie de toute manière, ce sont des gens quon indemnise moins ou quon nindemnise pas parce quils sont au chômage, ce sont des gens qui ne sont pas tentés par léconomie parallèle parce quils nont pas de travail. Donc nous devons nous mobiliser sur toutes ces solutions-là. Et je suis frappé dune forme dapproche très idéologique qua une partie du patronat à légard de léconomie sociale et solidaire alors que ce sont des groupes performants, qui exportent, le groupe SOS, qui a 10.000 salariés dans le médicosocial, il exporte son modèle et il se développe. Des groupes industriels aujourdhui qui sont sous statut SCOOP, il en existe en France, et qui permettent à nos entreprises de développer des savoir-faire, des technologies et de lemploi. Donc moi, ce que jaimerais, cest quon sorte dune vision qui est une vision un petit peu étroite de léconomie, qui résume finalement lentreprise à un seul modèle, lentreprise de capitaux, là où il y a aujourdhui des sociétés de personnes, qui font des bénéfices, sauf que bénéfices, est-ce quon peut se souvenir de létymologie, ça veut dire beneficius, bienfait
PHILIPPE CORBE
Qui apporte du bien
BENOIT HAMON
Et le bénéfice, ça ne se résume pas juste à faire des marges et simplement des profits, cest aussi lidée, cest lobjectif de léconomie sociale et solidaire, que ces bénéfices servent à lentreprise ou servent à lintérêt général ; quel formidable projet que celui-là et ce serait une bonne manière pour le MEDEF de simpliquer sur un projet qui ne se résume pas aujourdhui à vouloir augmenter les marges des grands groupes du CAC40.
PHILIPPE CORBE
Donc cest ce matin au Conseil des ministres. Benoît HAMON, vous êtes aussi élu de Trappes, on entendait dans le journal de 07h30 le mari de cette femme voilée qui maintient sa version : il dément avoir voulu étrangler un fonctionnaire de police, il maintient quun policier était agressif. Est-ce que vous avez, ne serait-ce quun léger doute sur la version de la police ?
BENOIT HAMON
Ecoutez, moi, je fais confiance, a priori, à la version des policiers, maintenant, il y a une autre version qui est donnée par ce monsieur, il y aura une enquête, et cette enquête, elle sera conduite, elle peut lêtre, le cas échéant, même par lIGPN, je ne sais pas sil y aura des procédures
PHILIPPE CORBE
La police des polices
BENOIT HAMON
Voilà, mais en tout cas
PHILIPPE CORBE
Pour linstant, Manuel VALLS ne veut pas denquête de la police des polices
BENOIT HAMON
Oui, mais il peut y avoir tout simplement la justice peut se saisir, sil y a une plainte, de ce qui sest passé.
PHILIPPE CORBE
Daccord
BENOIT HAMON
Je veux juste simplement dire une chose, cest que, moi, je me réjouis que le calme soit progressivement revenu
PHILIPPE CORBE
A Trappes
BENOIT HAMON
A Trappes, et quil soit revenu, parce que ceux qui ont souffert de ce qui sest passé, cest la population de Trappes, les Trappistes, et ceux qui sont autour, à Elancourt, à Guyancourt, et qui souffrent de cela. Et les jeunes, leur famille, que le calme revienne, cest une bonne chose, parce que ça va nous permettre de ré-envisager lavenir de manière très différente, et sil doit y avoir des enquêtes, quelles aillent au bout. Jobserve que la justice est passée pour punir ceux qui se sont attaqués au commissariat, elle était passée une semaine auparavant, le 14 juillet, quand une jeune femme voilée, sétait fait agresser
PHILIPPE CORBE
Avait été attaquée, oui
BENOIT HAMON
Par deux personnes issues de lultra droite, et ils ont pris deux mois demprisonnement en comparution immédiate. Donc moi, je suis je dis : il faut faire confiance à lEtat, à la fois, pour faire respecter la justice, faire respecter lordre républicain partout, et on nattaque pas des commissariats, mais il faut faire aussi confiance à la justice quand il sagit de combattre lislamophobie.
PHILIPPE CORBE
Benoît HAMON, invité de RTL ce matin. Bonne journée.
BENOIT HAMON
Merci.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 5 août 2013
Philippe CORBE, vous recevez ce matin le ministre de la Consommation.
PHILIPPE CORBE
Benoît HAMON, bonjour.
BENOIT HAMON
Bonjour.
PHILIPPE CORBE
Vous avez aussi en charge lEconomie sociale et solidaire, on va en parler dans un instant. On connaîtra à 18h les chiffres du chômage pour le mois de juin, ils étaient quasiment stables le mois précédent. Vous avez une première tendance, est-ce quon va rester sur cette stabilité ou ça repart à la hausse ?
BENOIT HAMON
Eh bien, le ministre du Travail y répondra, vous connaissez lusage, il ne me revient pas dannoncer les chiffres avant que le ministre le fasse.
PHILIPPE CORBE
Il ny aura pas une bonne nouvelle ce soir à 18h ?
BENOIT HAMON
Non, mais la tendance, cest que, elle sera forcément elle est sur un objectif, lobjectif, cest linversion de la courbe du chômage, cest un objectif sérieux, et que nous fixons, nous, dailleurs, la loi sur lEconomie sociale et solidaire y contribuera, apportera sa pierre, lobjectif, cest de créer de lemploi net pour inverser la courbe du chômage.
PHILIPPE CORBE
Justement, cette loi Economie sociale et solidaire présentée ce matin en Conseil des ministres, vous assurez que ces nouvelles mesures qui concernent on le précise les coopératives, les associations, tout ce quon appelle le secteur de léconomie solidaire, pourraient créer 100.000 emplois ; 100.000 emplois, quand les auditeurs, les Français, qui écoutent cette promesse, on se dit : mais comment est-ce quon crée 100.000 emplois, et on a tellement entendu de promesses ces dernières années, venues de gauche ou de droite, quon a du mal à croire à ces objectifs chiffrés.
BENOIT HAMON
Eh bien, cest à la fois beaucoup et peu, parce quon peut se dire, à laune du nombre de chômeurs, 100.000 emplois, on pourrait même considérer
PHILIPPE CORBE
Cest vrai
BENOIT HAMON
Que ce nest pas non plus considérable. Cest un objectif qui est un objectif réaliste, aujourdhui, léconomie sociale et solidaire, cest 2.400.000 emplois à peu près en France, cest vous lavez dit le secteur associatif, coopératif, mutualiste, cest-à-dire toutes ces entreprises qui ont une gestion dite désintéressée, dont le but est dêtre non lucratives, ce qui ne veut pas dire quelles ne font pas de profits, dexcédents, mais que ces excédents ne viennent pas rémunérer le propriétaire de lentreprise, cest-à-dire le capital de lentreprise. Donc ça, cest léconomie sociale et solidaire. Ce qui est intéressant, cest que dans les dix dernières années, entre 2000 et 2010, cest un secteur dont le nombre demplois a augmenté de plus de 23% quand, dans léconomie classique, il naugmentait que de 7%, donc cest dune manière assez pragmatique que nous nous sommes intéressés à ce secteur pour le développer. Alors, 100.000 emplois, comment ? Dabord, nous allons favoriser la reprise dentreprises. Je ne vais prendre que lIle-de-France, il y a 87.000 PME en Ile-de-France dont on sait que le chef dentreprise a 55 ans aujourdhui, et qui seront donc exposées à une question ou à un problème de transmission. Et on estime en France chaque année quil y a 50.000 emplois qui sont détruits, minimum, faute de repreneurs de PME en bonne santé, je ne parle pas dentreprise dont on voit bien aujourdhui la chronique qui sont en difficulté, mais des entreprises en bonne santé. Ce que nous voulons faire, nous, cest favoriser la reprise par les salariés, de façon à maintenir de lemploi et à en développer, sous forme de scops principalement, mais pas que
PHILIPPE CORBE
Oui, les coopératives
BENOIT HAMON
Et les scops, cest quoi ? Ce sont, en fait, des entreprises qui appartiennent à leurs salariés, alors, on choisit en son sein un patron quand même, il y a un patron, et qui ont cette particularité, et je demande à ce quon sarrête une seconde là-dessus, cest que, on a regardé aujourdhui si les scops, ça fonctionnait mieux que le reste des entreprises, on a regardé donc, dune manière très simple, statistique, les scops créées en 2010, 80% dentre elles sont toujours en vie ; quand on regarde leurs concurrentes de léconomie dite classique, il ny en a quun peu plus de 60%, cest un modèle qui est un modèle résilient, résistant à la crise, qui justifie, de façon pragmatique, quon sintéresse à leurs performances, et raison pour laquelle nous allons favoriser les moyens de reprendre leur entreprise par les salariés.
PHILIPPE CORBE
Alors justement, on sarrête sur ce point-là, Benoît HAMON, pour favoriser la reprise des petites entreprises en cas de cession, vous voulez que les salariés soient informés au moins deux mois à lavance dun projet de cession, et ça fait hurler le patronat. Les patrons, les petits patrons, disent : il ne comprend rien à léconomie, ça ne marche pas comme ça une entreprise, il y a une notion de discrétion qui est très importante, et donc ça ne marchera pas.
BENOIT HAMON
Ecoutez, quand une entreprise va être vendue, et que vous êtes salarié de cette entreprise, le fait que vous sachiez, que vous ayez juste linformation que vous allez être vendu, ce nest pas beaucoup
PHILIPPE CORBE
Mais ça gèle le processus de vente, selon les patrons
BENOIT HAMON
Mais ça peut être un bouleversement dans votre vie, si vous êtes vendu à un grand groupe qui na dautre objet que de prendre votre savoir-faire pour vous fermer, si vous allez être vendu à un concurrent, bref, ce sont souvent des bouleversements, nous créons un droit à linformation, déjà
PHILIPPE CORBE
Il y a des ventes qui nauront peut-être pas lieu dans ce cas-là
BENOIT HAMON
Mais, pour linstant, il y a des entreprises qui ne sont pas reprises, parce quil ny a pas de repreneurs, alors que les entreprises sont en bonne santé. Peut-on se permettre de gaspiller chaque année 50.000 emplois ? Cest la question que je pose à monsieur GATTAZ, qui
PHILIPPE CORBE
Le patron du MEDEF
BENOIT HAMON
Mais voilà, qui sinquiète de cette mesure. Moi, jai réagi de manière très là encore pragmatique à une réalité, que créons-nous, un droit dinformation, ce qui nempêche pas que les salariés aient cette obligation de discrétion vis-à-vis du projet de cession, nous ne remettons en cause
PHILIPPE CORBE
Oui, mais ça sébruitera
BENOIT HAMON
Mais nous ne remettons en cause ni la liberté du cédant, le chef dentreprise cèdera à qui le veut, ni le droit de propriété, il ny a pas de droit de préemption des salariés. Nous faisons en sorte quil y ait juste une opportunité plus de reprises, là où il y aura plusieurs repreneurs, le projet des salariés viendra concurrencer celui dautres repreneurs, sil existe le projet des salariés, parfois, il ny aura pas de projet des salariés, malgré ce droit, et parfois, là où il ny a aucun projet de reprise, comme cest le cas dans hélas des centaines ou des milliers de cas, ce projet des salariés va sauver lentreprise. Mais moi, je vous le dis, il y a des centaines délus ou de chefs dentreprise qui, sur leur territoire, en milieu rural, seront ravis quune activité dans la mécanique, dans limprimerie, dans la menuiserie, qui sont rentables, ce ne sont pas des pépites, elles ne font sur lesquelles les fonds dinvestissement se jetteraient, mais elles maintiennent de lemploi, de lemploi non délocalisé
PHILIPPE CORBE
Mais cest la croissance aussi, ces entreprises qui font des profits, cest aussi de la croissance, cest aussi de la création demplois
BENOIT HAMON
Mais toutes les entreprises créent de la valeur, mais pas moins les entreprises de lESS que les entreprises de léconomie classique.
PHILIPPE CORBE
Le patronat moque un petit peu cette idée de léconomie solidaire, dit : cest bien beau, mais cest méconnaître, en gros, le fonctionnement des entreprises et de léconomie, il y a un patron qui dit dans LEXPRESS : cest comme si on faisait rédiger le code de la route par des gens qui nont pas le permis.
BENOIT HAMON
Mais cest stupide, quand on comprendra que la biodiversité, cest bon en économie aussi, et que ça favorise la croissance, on sintéressera vraiment au fait de faire de lemploi dans ce pays. Est-ce quon peut se permettre de faire limpasse sur une seule solution pour sortir les gens du chômage, des gens qui travaillent, cest bon pour léconomie de toute manière, ce sont des gens quon indemnise moins ou quon nindemnise pas parce quils sont au chômage, ce sont des gens qui ne sont pas tentés par léconomie parallèle parce quils nont pas de travail. Donc nous devons nous mobiliser sur toutes ces solutions-là. Et je suis frappé dune forme dapproche très idéologique qua une partie du patronat à légard de léconomie sociale et solidaire alors que ce sont des groupes performants, qui exportent, le groupe SOS, qui a 10.000 salariés dans le médicosocial, il exporte son modèle et il se développe. Des groupes industriels aujourdhui qui sont sous statut SCOOP, il en existe en France, et qui permettent à nos entreprises de développer des savoir-faire, des technologies et de lemploi. Donc moi, ce que jaimerais, cest quon sorte dune vision qui est une vision un petit peu étroite de léconomie, qui résume finalement lentreprise à un seul modèle, lentreprise de capitaux, là où il y a aujourdhui des sociétés de personnes, qui font des bénéfices, sauf que bénéfices, est-ce quon peut se souvenir de létymologie, ça veut dire beneficius, bienfait
PHILIPPE CORBE
Qui apporte du bien
BENOIT HAMON
Et le bénéfice, ça ne se résume pas juste à faire des marges et simplement des profits, cest aussi lidée, cest lobjectif de léconomie sociale et solidaire, que ces bénéfices servent à lentreprise ou servent à lintérêt général ; quel formidable projet que celui-là et ce serait une bonne manière pour le MEDEF de simpliquer sur un projet qui ne se résume pas aujourdhui à vouloir augmenter les marges des grands groupes du CAC40.
PHILIPPE CORBE
Donc cest ce matin au Conseil des ministres. Benoît HAMON, vous êtes aussi élu de Trappes, on entendait dans le journal de 07h30 le mari de cette femme voilée qui maintient sa version : il dément avoir voulu étrangler un fonctionnaire de police, il maintient quun policier était agressif. Est-ce que vous avez, ne serait-ce quun léger doute sur la version de la police ?
BENOIT HAMON
Ecoutez, moi, je fais confiance, a priori, à la version des policiers, maintenant, il y a une autre version qui est donnée par ce monsieur, il y aura une enquête, et cette enquête, elle sera conduite, elle peut lêtre, le cas échéant, même par lIGPN, je ne sais pas sil y aura des procédures
PHILIPPE CORBE
La police des polices
BENOIT HAMON
Voilà, mais en tout cas
PHILIPPE CORBE
Pour linstant, Manuel VALLS ne veut pas denquête de la police des polices
BENOIT HAMON
Oui, mais il peut y avoir tout simplement la justice peut se saisir, sil y a une plainte, de ce qui sest passé.
PHILIPPE CORBE
Daccord
BENOIT HAMON
Je veux juste simplement dire une chose, cest que, moi, je me réjouis que le calme soit progressivement revenu
PHILIPPE CORBE
A Trappes
BENOIT HAMON
A Trappes, et quil soit revenu, parce que ceux qui ont souffert de ce qui sest passé, cest la population de Trappes, les Trappistes, et ceux qui sont autour, à Elancourt, à Guyancourt, et qui souffrent de cela. Et les jeunes, leur famille, que le calme revienne, cest une bonne chose, parce que ça va nous permettre de ré-envisager lavenir de manière très différente, et sil doit y avoir des enquêtes, quelles aillent au bout. Jobserve que la justice est passée pour punir ceux qui se sont attaqués au commissariat, elle était passée une semaine auparavant, le 14 juillet, quand une jeune femme voilée, sétait fait agresser
PHILIPPE CORBE
Avait été attaquée, oui
BENOIT HAMON
Par deux personnes issues de lultra droite, et ils ont pris deux mois demprisonnement en comparution immédiate. Donc moi, je suis je dis : il faut faire confiance à lEtat, à la fois, pour faire respecter la justice, faire respecter lordre républicain partout, et on nattaque pas des commissariats, mais il faut faire aussi confiance à la justice quand il sagit de combattre lislamophobie.
PHILIPPE CORBE
Benoît HAMON, invité de RTL ce matin. Bonne journée.
BENOIT HAMON
Merci.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 5 août 2013