Texte intégral
Bien ! Mesdames et Messieurs, merci beaucoup d'être là. J'ai grand plaisir à accueillir mon collègue et ami ministre des affaires étrangères britannique William Hague. Nous étions cet après-midi ensemble à Bruxelles, où nous avons examiné en particulier la situation égyptienne ; et nous avions prévu ce dîner qui va être un dîner de travail. Mais auparavant, quelques mots pour vous.
Cet après-midi donc, nous avons examiné la situation égyptienne, les différents pays d'Europe ont pris une position unie, ce qui est une bonne chose. Vous avez vu certainement les principaux éléments : nous avons bien sûr condamné les violences, appelé au dialogue politique, parce qu'en fin de compte c'est par un dialogue inclusif et puis le moment venu par des élections qu'on va sortir - nous l'espérons - de cette situation très difficile.
Sur le plan économique, nous avons considéré qu'il ne fallait pas ajouter à la détresse du peuple égyptien, et donc ce qui ressort d'un certain nombre d'aides, que l'Europe apporte à la situation sociale des Égyptiens, du peuple égyptien, sera maintenu, même si la coopération dans son ensemble sera réexaminée. Et sur le plan militaire, nous avons pris des décisions qui sont d'ailleurs de bon sens, consistant à interrompre - mais c'était déjà fait en général - toutes les fournitures d'équipements qui pouvaient être utilisés à la répression interne, et de réexaminer le reste des fournitures d'équipements militaires.
Et puis nous avons demandé à Catherine Ashton de se tenir à disposition du dialogue que nous espérons poursuivre avec le peuple égyptien, puisque l'Europe doit pouvoir aider. Il ne s'agit pas de s'ingérer dans les affaires égyptiennes, le peuple égyptien est un grand peuple, mais il s'agit d'aider - dans la mesure où nous le pouvons - à trouver une solution à cette situation extrêmement préoccupante de ce grand pays qu'est l'Égypte.
Par ailleurs, il s'est produit ce matin un drame abominable en Syrie, où il y a eu une attaque massive par le régime de Bachar Al-Assad contre la région de Damas. Je viens d'avoir au téléphone longuement - c'est l'explication de mon retard et je vous prie de m'en excuser - le président de la coalition nationale syrienne qui avait souhaité m'appeler. Il m'a donné un témoignage direct de ce qui s'est passé. Selon lui, il y a plus d'un millier de personnes qui ont été tuées, des femmes et des enfants, à partir d'attaques chimiques et neurotoxiques.
Nous avons, avec nos amis britanniques et d'autres collègues, décidé de saisir immédiatement le Conseil de sécurité des Nations unies, qui va se réunir dans quelques dizaines de minutes, pour faire en sorte que la mission Sellström comme nous l'appelons - qui est une mission de l'ONU qui était à Damas pour justement vérifier l'utilisation d'armes chimiques il y a déjà plusieurs semaines - pour que cette mission puisse immédiatement aller enquêter sur le terrain ; et pour que les organisations humanitaires aussi et les médecins puissent avoir à accès à cela.
Nous allons mettre toutes nos forces dans ce qui est une évidence logique, il est allégué un drame épouvantable, une attaque qui remonte dans les précédents à ce qu'on a connu avec Saddam Hussein en Irak, parce que s'il s'agit de milliers de personnes gazées, c'est un drame quasiment sans précédent. Et donc, on ne comprendrait pas que la mission de l'ONU ne puisse pas accéder directement, alors que les cadavres sont encore là, tout tremblants.
Nous espérons bien sûr que nos collègues des autres pays vont nous suivre, et en fonction de ce qui sera possible, nous aurons telle ou telle réaction. Nous allons certainement parler de cela avec mon collègue et ami William Hague. Je terminerai en disant que nous avons - Britanniques et Français - sur les problèmes internationaux une coopération qui est absolument excellente. Nous sommes en général non seulement tout à fait d'accord sur l'analyse, mais ce qui est important, tout à fait d'accord pour agir, parce que la Grande-Bretagne et la France font partie des pays qui, le moment venu, savent s'engager, y compris d'ailleurs lorsqu'il s'agit d'exposer leurs propres hommes.
De plus, j'ai sur le plan personnel une relation de grande estime et d'amitié pour William Hague, donc je suis extrêmement heureux de l'accueillir ce soir, il sait qu'il est ici chez lui.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 23 août 2013