Texte intégral
Dans la nuit du 23 au 24 novembre 2011, nos compatriotes Philippe Verdon et Serge Lazarevic ont été enlevés par un groupe armé terroriste au Mali.
La mobilisation des services de l'État a été immédiate et constante. La force SERVAL a, dès le déclenchement de son intervention, en janvier dernier, eu pour priorité de retrouver nos otages dans le cadre des opérations de libération du Nord-Mali du joug des groupes terroristes. Le gouvernement et les familles, sont demeurés sans nouvelles de nos compatriotes, outre une preuve de vie datant de mars 2012, jusqu'à la publication d'un communiqué d'AQMI revendiquant l'exécution en mars dernier de Philippe, dont la dépouille recueillie par nos forces armées repose ici désormais.
La France ne peut que condamner cet acte barbare qui a fait une victime innocente, sur une terre que Philippe connaissait, qu'il aimait, qu'il respectait. Ce crime odieux illustre, s'il en était besoin, que nous avons affaire à des gens qui n'ont aucun respect pour la vie humaine.
Par cette mort tragique, ce que vise fondamentalement le terrorisme, ce qu'il cherche à atteindre, à anéantir, ce sont la démocratie, la liberté, les droits de l'Homme, c'est le droit pour chacun de penser comme il veut, de s'exprimer comme il le souhaite.
M. Verdon, le terrorisme a pris la vie de votre fils, Clément et Charlotte, celle de votre père. C'était la France et ce qu'elle représente qui était visée. La France vous doit donc, en retour, la plus grande solidarité.
À vous tous, famille et proches de Philippe, je souhaite au nom du président de la République, vous témoigner notre solidarité et notre soutien devant cette perte.
Sachez aussi qu'à votre chagrin, j'aimerais m'associer très étroitement, en vous priant d'accepter mes condoléances attristées.
Je ne souhaite pas ajouter à votre peine par de vaines paroles mais je voudrais ici saluer l'attitude courageuse dont vous avez fait preuve tout au long de la détention de Philippe, et qui fut celle à la fois de la dignité comme du refus de la polémique.
Monsieur Verdon, dans une récente lettre au président de la République, vous avez confié qu'aussi loin qu'il vous souvenait, votre famille s'était donné pour devise : «Faire face !». C'est aussi le sens de l'engagement de la France dans sa lutte contre le terrorisme qu'elle condamne résolument et combat sans merci.
Ce crime révoltant renforce la détermination de l'État à tout mettre en oeuvre pour obtenir la libération de Serge Lazarevic et des otages français encore détenus dans le monde. Je ne doute pas que vos pensées et celles de vos proches vont à leur famille, comme celles du président de la République et du gouvernement qui partagent leur angoisse et leur impatience dans ces moments ô combien difficiles.
Je m'incline devant la tombe de Philippe Verdon, victime du terrorisme, en vous assurant que tout sera entrepris pour que ses lâches assassins rendent des comptes à la justice.
Sachez que c'est bien la Nation toute entière qui s'associe pleinement, et avec émotion, à votre recueillement.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 23 août 2013