Texte intégral
Monsieur le ministre,
Monsieur le préfet,
Mesdames et messieurs les députés,
Mesdames et messieurs les sénateurs,
Monsieur le président du conseil régional,
Messieurs les présidents des conseils généraux,
Amiral,
Mesdames et messieurs les représentants dassociations du monde combattant,
Mesdames, messieurs,
Je tiens à vous remercier pour votre présence, si nombreux, pour cette réunion dont je ne peux que souligner limportance.
Elle marque en effet le lancement de ce qui sera, à nen pas douter, lun des moments exceptionnels du cycle mémoriel du 70e anniversaire de la Seconde Guerre mondiale.
Partout en France, mais aussi souvent à létranger, cette date du 6 juin 1944 résonne dans les mémoires. Elle fait écho à ces images bouleversantes, maintes fois reprises sur grand ou petit écran, et transmises de génération en génération : le récit du chaos, le récit du sacrifice, mais surtout le récit de la solidarité entre les peuples, pour lutter contre lidéologie destructrice du nazisme.
Lhistoire du débarquement de Normandie imprègne encore cette terre, et notamment ce mémorial, inauguré en 1988 par le Président François Mitterrand. Permettez-moi dailleurs de remercier son président, le député-maire de Caen Philippe Duron, et son directeur général, Stéphane Grimaldi, pour laccueil chaleureux qui nous est fait en ce lieu unique.
Le 6 juin 1944 marque un tournant dans lhistoire de France, et au-delà dans le déroulement de la guerre.
Ce jour-là, 1 213 bateaux de guerre, 736 navires de soutien, 864 cargos et 4 126 engins et péniches débarquent 20 000 véhicules et 156 000 hommes sur les plages de Normandie. Lopération «Overlord» est sans précédent, par son ampleur et par sa portée.
Le Général De Gaulle, lui qui avait maintenu pendant les années noires la flamme dune France libre et vivante, aura le 6 juin ces mots célèbres, prononcés à la BBC : « Derrière le nuage si lourd de notre sang et de nos larmes, voici que reparaît le soleil de notre grandeur ».
Car cest réellement le tournant de la guerre qui est amorcé le 6 juin. Avec la bataille de Normandie, les villes sont libérées les unes après les autres : le port de Cherboug le 26 juin, la ville de Caen le 10 juillet, puis peu à peu les troupes alliées progressent : Brest, Nantes, le Mans, Saint-Malo sont libérées début août, puis bien sûr Paris le 25 août.
Il nous faut toujours garder à lesprit cette vision globale, plaçant dans la continuité le débarquement du 6 juin, la bataille de Normandie, et la libération du territoire quils rendirent possible.
En Normandie, cette bataille engendre une exceptionnelle souffrance pour la population civile. 50 000 victimes normandes, 20 000 dans le seul Calvados, souvenons-nous de ces chiffres, et rendons toujours hommages à ceux qui furent sacrifiés.
Le 6 juin reste une date majeure, non seulement par sa force symbolique, mais aussi parce quelle sinscrit dans un calendrier commémoratif unique. Il mapparaît donc nécessaire, dans un premier temps, de replacer ce 6 juin 2014 dans le programme qua souhaité définir et coordonner lÉtat.
Ce cycle mémoriel sera structuré autour de deux dates butoirs :
- Le 27 mai 2013, 70e anniversaire de la création du Conseil National de la Résistance, du regroupement de tous ceux qui dirent non à loccupation et au gouvernement de Vichy, sous lautorité du général De Gaulle.
- Les 7, 8 et 9 mai 2015, pour la clôture de ce cycle, à la fois rappel historique les 7 et 8 mai pour la signature de la capitulation des armées allemandes à Reims puis à Berlin, et rappel du temps présent avec le 9 mai journée de lEurope.
A lintérieur de ces 23 mois, trois séquences sont individualisées :
- Lannée de la résistance intérieure (2013)
- Lannée de la libération (2014)
- Lannée enfin des déportés, de la victoire et de la paix (2015)
Le 70e anniversaire du débarquement en Normandie sintègre ainsi comme le point majeur de lannée 2014.
Aux côtés du 6 juin, 10 autres grandes cérémonies nationales structureront cette année commémorative :
- Trois cérémonies dhommage aux maquisards (plateau des Glières, Vercors, Mont Mouchet)
- Deux libérations de villes (Paris et Strasbourg)
- Une grande bataille (la campagne dItalie)
- Trois drames (Oradour-sur-Glane, Tulle, Maillé)
- Et lautre débarquement (Provence)
Ce 70e anniversaire a une extrême importance.
Les derniers résistants du Vercors, les derniers déportés dAuschwitz, les derniers combattants du 6 juin tous ces héros seront parmi nous, et ce sont eux que nous aurons à coeur de célébrer. Eux et les valeurs quils ont défendues et quils incarnent.
Alors que le centenaire de la première guerre mondiale sera une commémoration de raison, où les lieux porteront la mémoire, le 70e anniversaire de la Seconde Guerre mondiale sera une commémoration de lémotion et de la transmission. Il sagira de commémorations incarnées.
Ne nous trompons pas. Le 6 juin lémotion sera au rendez-vous en Normandie, et au-delà à travers les images que la télévision diffusera en France et dans une partie importante du monde.
Permettez-moi de rappeler ici lhistoire de ces commémorations. Et de souligner laction essentielle du Comité du Débarquement. Cest à cette structure, dirigée hier par le ministre Raymond Triboulet lun de mes illustres prédécesseurs, et aujourdhui par lAmiral Brac de la Perrière que je salue, que nous devons la mise en place des premières commémorations.
Cest elle qui a imaginé de regrouper les nations ayant eu des combattants le 6 juin pour partager les cérémonies, cest elle qui a proposé de privilégier chaque année un secteur phare pour la commémoration, cest elle enfin qui a su maintenir au sein de cette page de notre mémoire universelle, la présence de la France et en particulier lhommage et le respect que nous devons à celui qui, chef de la France libre, fut lhomme du renouveau de la Nation le Général De Gaulle.
Le temps de la Mémoire, cette période que découvre le monde occidental à partir des années 1980, a marqué un fort tournant dans les commémorations du D-Day.
1984, lannée du 40e anniversaire, fut illustrée par la création dune cérémonie internationale organisée sur une plage et rassemblant les chefs dÉtat des nations ayant eu des soldats au combat. Elle fut marquée aussi par la volonté de donner à chaque nation la possibilité de rendre un hommage particulier à leurs soldats sur un lieu spécifique.
Les commémorations des 50e et 60e anniversaires ont approfondi le concept du 40e anniversaire.
Le nombre des chefs dÉtat invités sélargit, la cérémonie internationale se densifia, les cérémonies bilatérales prirent davantage dampleur.
Mais au-delà même de cette seule journée du D-Day, une véritable politique mémorielle est née, autour de plusieurs acteurs :
- Les collectivités territoriales : le conseil régional, les conseils généraux, les communes
- Les associations mémorielles, si nombreuses et si diverses
- Et les grandes institutions, dont le Mémorial de Caen, qui nous accueille aujourdhui et qui reste une référence.
Le D-Day apparaît aujourdhui comme lélément émergé dune politique large, dense et forte, dont lorientation pédagogique, culturelle et touristique est fondamentale.
Aujourdhui cest bien cela qui est au centre des réflexions. Aujourdhui, en installant ce Comité de pilotage du 70e anniversaire du débarquement, cest cette politique mémorielle globale que nous avons en ligne de mire.
Le 6 juin 1944, le débarquement a marqué un basculement de lhistoire du monde. Le 6 juin 2014, les commémorations du débarquement imposeront la Normandie comme le lieu de référence dune mémoire universelle, et par là même comme un lieu central du tourisme de mémoire. Cette démarche trouvera sa pleine reconnaissance avec linscription des plages du débarquement au patrimoine mondial de lUnesco.
Voilà donc notre feuille de route. A travers lhommage rendu aux derniers combattants du débarquement, imposer la Normandie comme le territoire dune mémoire mondiale.
Ce défi nécessite la création de structures de gouvernance forte. A léchelon national, le gouvernement a décidé de créer une mission interministérielle chargée de coordonner les deux grands cycles mémoriels du 70e anniversaire et du centenaire de la Grande Guerre. Cette mission, jen assure la présidence. Elle est à loeuvre.
A léchelon régional (en Normandie) jai souhaité que soit créé un comité de pilotage co-présidé par lÉtat (à travers le préfet de région) et par le conseil régional (à travers son président). Ce choix traduit lengagement de lÉtat pour la Normandie, il traduit aussi un appel à la cohésion, à travers lunion de ces trois départements du Calvados, de la Manche et de lOrne.
Quatre ambitions doivent lanimer :
- Rendre un hommage exceptionnel aux derniers combattants de ce tournant de notre histoire universelle,
- Ne laisser aucun acteur mémoriel sur le bord du chemin,
- Rendre cohérent le message que nous souhaitons diffuser,
- Et réussir pleinement laccueil de tous ceux que la Normandie hébergera en 2014 : chefs dÉtat, anciens combattants, touristes et jeunesse du monde.
Ensemble, nous devons réussir le grand défi du 70e anniversaire. Ensemble, nous le réussirons. Je vous remercie.
Source http://www.le70e-normandie.fr, le 17 septembre 2013
Monsieur le préfet,
Mesdames et messieurs les députés,
Mesdames et messieurs les sénateurs,
Monsieur le président du conseil régional,
Messieurs les présidents des conseils généraux,
Amiral,
Mesdames et messieurs les représentants dassociations du monde combattant,
Mesdames, messieurs,
Je tiens à vous remercier pour votre présence, si nombreux, pour cette réunion dont je ne peux que souligner limportance.
Elle marque en effet le lancement de ce qui sera, à nen pas douter, lun des moments exceptionnels du cycle mémoriel du 70e anniversaire de la Seconde Guerre mondiale.
Partout en France, mais aussi souvent à létranger, cette date du 6 juin 1944 résonne dans les mémoires. Elle fait écho à ces images bouleversantes, maintes fois reprises sur grand ou petit écran, et transmises de génération en génération : le récit du chaos, le récit du sacrifice, mais surtout le récit de la solidarité entre les peuples, pour lutter contre lidéologie destructrice du nazisme.
Lhistoire du débarquement de Normandie imprègne encore cette terre, et notamment ce mémorial, inauguré en 1988 par le Président François Mitterrand. Permettez-moi dailleurs de remercier son président, le député-maire de Caen Philippe Duron, et son directeur général, Stéphane Grimaldi, pour laccueil chaleureux qui nous est fait en ce lieu unique.
Le 6 juin 1944 marque un tournant dans lhistoire de France, et au-delà dans le déroulement de la guerre.
Ce jour-là, 1 213 bateaux de guerre, 736 navires de soutien, 864 cargos et 4 126 engins et péniches débarquent 20 000 véhicules et 156 000 hommes sur les plages de Normandie. Lopération «Overlord» est sans précédent, par son ampleur et par sa portée.
Le Général De Gaulle, lui qui avait maintenu pendant les années noires la flamme dune France libre et vivante, aura le 6 juin ces mots célèbres, prononcés à la BBC : « Derrière le nuage si lourd de notre sang et de nos larmes, voici que reparaît le soleil de notre grandeur ».
Car cest réellement le tournant de la guerre qui est amorcé le 6 juin. Avec la bataille de Normandie, les villes sont libérées les unes après les autres : le port de Cherboug le 26 juin, la ville de Caen le 10 juillet, puis peu à peu les troupes alliées progressent : Brest, Nantes, le Mans, Saint-Malo sont libérées début août, puis bien sûr Paris le 25 août.
Il nous faut toujours garder à lesprit cette vision globale, plaçant dans la continuité le débarquement du 6 juin, la bataille de Normandie, et la libération du territoire quils rendirent possible.
En Normandie, cette bataille engendre une exceptionnelle souffrance pour la population civile. 50 000 victimes normandes, 20 000 dans le seul Calvados, souvenons-nous de ces chiffres, et rendons toujours hommages à ceux qui furent sacrifiés.
Le 6 juin reste une date majeure, non seulement par sa force symbolique, mais aussi parce quelle sinscrit dans un calendrier commémoratif unique. Il mapparaît donc nécessaire, dans un premier temps, de replacer ce 6 juin 2014 dans le programme qua souhaité définir et coordonner lÉtat.
Ce cycle mémoriel sera structuré autour de deux dates butoirs :
- Le 27 mai 2013, 70e anniversaire de la création du Conseil National de la Résistance, du regroupement de tous ceux qui dirent non à loccupation et au gouvernement de Vichy, sous lautorité du général De Gaulle.
- Les 7, 8 et 9 mai 2015, pour la clôture de ce cycle, à la fois rappel historique les 7 et 8 mai pour la signature de la capitulation des armées allemandes à Reims puis à Berlin, et rappel du temps présent avec le 9 mai journée de lEurope.
A lintérieur de ces 23 mois, trois séquences sont individualisées :
- Lannée de la résistance intérieure (2013)
- Lannée de la libération (2014)
- Lannée enfin des déportés, de la victoire et de la paix (2015)
Le 70e anniversaire du débarquement en Normandie sintègre ainsi comme le point majeur de lannée 2014.
Aux côtés du 6 juin, 10 autres grandes cérémonies nationales structureront cette année commémorative :
- Trois cérémonies dhommage aux maquisards (plateau des Glières, Vercors, Mont Mouchet)
- Deux libérations de villes (Paris et Strasbourg)
- Une grande bataille (la campagne dItalie)
- Trois drames (Oradour-sur-Glane, Tulle, Maillé)
- Et lautre débarquement (Provence)
Ce 70e anniversaire a une extrême importance.
Les derniers résistants du Vercors, les derniers déportés dAuschwitz, les derniers combattants du 6 juin tous ces héros seront parmi nous, et ce sont eux que nous aurons à coeur de célébrer. Eux et les valeurs quils ont défendues et quils incarnent.
Alors que le centenaire de la première guerre mondiale sera une commémoration de raison, où les lieux porteront la mémoire, le 70e anniversaire de la Seconde Guerre mondiale sera une commémoration de lémotion et de la transmission. Il sagira de commémorations incarnées.
Ne nous trompons pas. Le 6 juin lémotion sera au rendez-vous en Normandie, et au-delà à travers les images que la télévision diffusera en France et dans une partie importante du monde.
Permettez-moi de rappeler ici lhistoire de ces commémorations. Et de souligner laction essentielle du Comité du Débarquement. Cest à cette structure, dirigée hier par le ministre Raymond Triboulet lun de mes illustres prédécesseurs, et aujourdhui par lAmiral Brac de la Perrière que je salue, que nous devons la mise en place des premières commémorations.
Cest elle qui a imaginé de regrouper les nations ayant eu des combattants le 6 juin pour partager les cérémonies, cest elle qui a proposé de privilégier chaque année un secteur phare pour la commémoration, cest elle enfin qui a su maintenir au sein de cette page de notre mémoire universelle, la présence de la France et en particulier lhommage et le respect que nous devons à celui qui, chef de la France libre, fut lhomme du renouveau de la Nation le Général De Gaulle.
Le temps de la Mémoire, cette période que découvre le monde occidental à partir des années 1980, a marqué un fort tournant dans les commémorations du D-Day.
1984, lannée du 40e anniversaire, fut illustrée par la création dune cérémonie internationale organisée sur une plage et rassemblant les chefs dÉtat des nations ayant eu des soldats au combat. Elle fut marquée aussi par la volonté de donner à chaque nation la possibilité de rendre un hommage particulier à leurs soldats sur un lieu spécifique.
Les commémorations des 50e et 60e anniversaires ont approfondi le concept du 40e anniversaire.
Le nombre des chefs dÉtat invités sélargit, la cérémonie internationale se densifia, les cérémonies bilatérales prirent davantage dampleur.
Mais au-delà même de cette seule journée du D-Day, une véritable politique mémorielle est née, autour de plusieurs acteurs :
- Les collectivités territoriales : le conseil régional, les conseils généraux, les communes
- Les associations mémorielles, si nombreuses et si diverses
- Et les grandes institutions, dont le Mémorial de Caen, qui nous accueille aujourdhui et qui reste une référence.
Le D-Day apparaît aujourdhui comme lélément émergé dune politique large, dense et forte, dont lorientation pédagogique, culturelle et touristique est fondamentale.
Aujourdhui cest bien cela qui est au centre des réflexions. Aujourdhui, en installant ce Comité de pilotage du 70e anniversaire du débarquement, cest cette politique mémorielle globale que nous avons en ligne de mire.
Le 6 juin 1944, le débarquement a marqué un basculement de lhistoire du monde. Le 6 juin 2014, les commémorations du débarquement imposeront la Normandie comme le lieu de référence dune mémoire universelle, et par là même comme un lieu central du tourisme de mémoire. Cette démarche trouvera sa pleine reconnaissance avec linscription des plages du débarquement au patrimoine mondial de lUnesco.
Voilà donc notre feuille de route. A travers lhommage rendu aux derniers combattants du débarquement, imposer la Normandie comme le territoire dune mémoire mondiale.
Ce défi nécessite la création de structures de gouvernance forte. A léchelon national, le gouvernement a décidé de créer une mission interministérielle chargée de coordonner les deux grands cycles mémoriels du 70e anniversaire et du centenaire de la Grande Guerre. Cette mission, jen assure la présidence. Elle est à loeuvre.
A léchelon régional (en Normandie) jai souhaité que soit créé un comité de pilotage co-présidé par lÉtat (à travers le préfet de région) et par le conseil régional (à travers son président). Ce choix traduit lengagement de lÉtat pour la Normandie, il traduit aussi un appel à la cohésion, à travers lunion de ces trois départements du Calvados, de la Manche et de lOrne.
Quatre ambitions doivent lanimer :
- Rendre un hommage exceptionnel aux derniers combattants de ce tournant de notre histoire universelle,
- Ne laisser aucun acteur mémoriel sur le bord du chemin,
- Rendre cohérent le message que nous souhaitons diffuser,
- Et réussir pleinement laccueil de tous ceux que la Normandie hébergera en 2014 : chefs dÉtat, anciens combattants, touristes et jeunesse du monde.
Ensemble, nous devons réussir le grand défi du 70e anniversaire. Ensemble, nous le réussirons. Je vous remercie.
Source http://www.le70e-normandie.fr, le 17 septembre 2013