Déclaration de M. Kader Arif, ministre des anciens combattants, en hommage aux anciens combattants canadiens de la Deuxième Guerre mondiale, à Courseulles-sur-Mer le 6 juin 2013.

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Circonstance : 69e anniversaire du débarquement du 6 juin 1944, Cérémonie canadienne, à Courseulles-sur-Mer (Calvados) le 6 juin 2013

Texte intégral

Madame la secrétaire parlementaire chargée des vétérans,
Monsieur le ministre plénipotentiaire,
Monsieur le Préfet,
Mesdames et messieurs les députés,
Monsieur le sénateur,
Monsieur le président du conseil régional,
Monsieur le président du conseil général,
Mesdames et messieurs les représentants des autorités civiles et militaires,
Madame la directrice générale de l’ONACVG,
Monsieur le directeur de la Mémoire, du Patrimoine et des Archives du ministère de la défense,
Monsieur le président du centre Juno beach,
Monsieur le maire,
Depuis maintenant un an que j’occupe les fonctions de ministre délégué auprès du ministre de la défense, chargé des anciens combattants, je découvre et redécouvre les liens d’intense amitié qui lient nos deux pays.
Et c’est pour moi un véritable plaisir, je le dis en toute sincérité, je le dis avec affection, car je constate que cette amitié ne s’exprime pas seulement au plus haut niveau de l’État, et que tous les citoyens se l’approprient pleinement. Je peux dire qu’une relation toute particulière lie nos deux pays.
J’ai pu le vivre et le ressentir en août dernier à Dieppe, pour les commémorations de l’opération Jubilee, plus connue comme le « raid de Dieppe », en présence du gouverneur général du Canada, l’honorable David Johnston, et de mon homologue et ami Steven Blaney.
Des drapeaux canadiens flottaient aux fenêtres. L’âme de votre pays habitait la ville. Ce n’était pas le fruit du hasard, car elle y demeure toute l’année.
Ému, je l’étais, observant la fierté des habitants, qui accueillaient comme des héros ces vétérans canadiens qui nous avaient fait l’honneur de revenir à Dieppe, et certains pour la première fois.
Ces signes, ces marques, ces messages, témoignent d’une très profonde amitié. Dieppe comme Juno font partie de notre mémoire partagée.
La France honore comme ses propres fils les 45 000 soldats canadiens tombés au cours de la Seconde Guerre mondiale. 960 d’entre eux le furent dès les premières heures du débarquement.
C’est pour nous une blessure qui continue de saigner sur les plages normandes, comme dans les coeurs des Canadiens et des Français.
Ce sacrifice, nourri par le courage des hommes, fut une douloureuse épreuve sur le chemin de la conquête de la liberté. Nous vous en gardons une reconnaissance infinie, et une détermination sans faille à faire perdurer la mémoire de ce conflit et de toutes celles et ceux qui luttèrent pour restaurer la paix et la démocratie.
Le Centre Juno Beach est un pilier de ce travail de mémoire. Il a accueilli plus de 525 000 visiteurs, preuve s’il en était de l’intérêt de cette mémoire canadienne qui irrigue notre histoire.
Ce centre est le fruit de la volonté des vétérans et de leurs familles. Ce sont eux qui ont permis, via une campagne unique, de lever les fonds nécessaires à sa construction.
Qu’ils soient de l’Alberta ou du Manitoba, du Québec ou de Nouvelle-Écosse, l’ensemble des Canadiens est ainsi associé à la mémoire du Débarquement.
Ici comme ailleurs, les acteurs des conflits sont les premiers passeurs de mémoire. C’est la plus belle des démarches, car c’est une démarche empreinte d’humanité, d’humilité.
Dans la mise en oeuvre de ce projet ambitieux, un homme, Garth Webb, y consacra presque 20 années de sa vie. L’esplanade où nous sommes réunis porte son nom. Elle est un hommage à un riche parcours : celui d’un soldat courageux, d’un homme de valeurs, d’un messager de la paix.
Là, au moment où je vous parle, je veux rassembler les jeunesses : celles héroïques qui débarquaient sur ces plages il y a bientôt 70 ans, et celles d’aujourd’hui qui viennent apprendre l’Histoire.
Je m’adresse aux familles, aux passionnés d’histoire, aux chercheurs, aux étudiants qui s’arrêtent ici pour se nourrir de ce lieu.
Je souhaite que ce centre suscite la curiosité, fasse naître des questions et motive des recherches. Je souhaite que ces moments de partage, de prise de conscience et d’apprentissage favorisent le lien intergénérationnel. Je souhaite qu’ils entretiennent pour toujours le lien d’indéfectible amitié entre nos deux pays.
Que les jeunes générations gardent toujours le souvenir du combat de leurs aînés, car ce n’est que dans la communauté de valeurs qui nous rassemble que nous continuerons à faire vivre la paix et l’amitié entre les peuples.
Source http://www.le70e-normandie.fr, le 17 septembre 2013