Texte intégral
Monsieur le Préfet,
Mesdames et messieurs les députés,
Monsieur le sénateur,
Monsieur le président du conseil régional,
Monsieur le président du conseil général,
Monsieur le maire,
Mesdames et messieurs les élus,
Amiral,
Mesdames et messieurs les représentants des autorités civiles et militaires,
Messieurs les membres du commando Kieffer et les fusiliers marins,
Mesdames, messieurs,
Je dois vous dire que cest avec un immense plaisir et une profonde émotion que je suis ici parmi vous. Le débarquement de Normandie est un marqueur de notre histoire nationale et de lhistoire du monde.
Mélange de sable et de sang. Sang versé sur ces plages. Courage crié au-delà de la brume terrifiante de ce matin du 6 juin 1944. Fierté des soldats dont nous honorons aujourdhui la mémoire.
Mémoire des alliés, Américains dOmaha et dUtah, Canadiens de Juno, Britanniques de Gold et de Sword, combattants de toutes les nations engagées contre larmée hitlérienne, dont les destins furent à jamais liés ce jour-là.
La France en garde une reconnaissance éternelle pour ces soldats venus dailleurs. Ils avaient 20 ans. Ils étaient prêts à donner leur vie pour la France, pour lEurope, pour que le monde soit débarrassé de la barbarie nazie.
De ces corps et de ces âmes meurtris par ces affrontements dune violence extrême, allait naître une amitié sincère et durable, pilier des relations entre nos pays, pilier de la paix.
Je suis, vous le savez, comme vous tous, profondément attaché à cette mémoire, à la mémoire qui nous lie à ces pays, et à tous ceux qui ont participé au débarquement.
Cest pourquoi je suis fier, heureux et ému de vous annoncer que cest sur la plage de Sword, en secteur britannique, que se tiendra lan prochain la cérémonie internationale du 70e anniversaire du débarquement.
Nous avons fait le choix dune plage, nous aurions pu les choisir toutes. Symboliquement nen faire quune. Par le passé, dautres plages ont été choisies.
Aujourdhui cest un hommage à nos amis britanniques, mais aussi une reconnaissance des hommes du commando Kieffer. Français parmi les Français.
Un hommage à la Grande-Bretagne, elle qui seule a tenu tête à lAllemagne jusquen juin 1941. Nous rappellerons en particulier, comment, en dépit de pertes sévères, leur engagement et leur détermination permirent de percer à « La Brèche », et de prendre à revers le redoutable système défensif mis en place par lennemi devant Ouistreham.
Nous conterons lhistoire des vies brisées et des destins révélés, à limage de Bill Millin, joueur de cornemuse personnel de Lord Lovat, qui le 6 juin nhésita pas à traverser le champ de bataille, à découvert, sans autre arme que son instrument, pour entraîner ses camarades et leur donner le courage daller affronter lennemi.
Dans ce qui fut une mobilisation internationale sans précédent, deux nations occupent également une place particulière. Il sagit, vous laurez compris, des États-Unis et du Canada. Cest pourquoi, parmi les cérémonies bilatérales qui seront organisées lan prochain, le Président de la République proposera à nos amis deux cérémonies bilatérales de haut niveau, à Omaha et à Juno.
Nous savons ce que nous devons à nos Alliés, à nos frères darmes, à nos amis venus combattre pour des valeurs qui nous dépassent et nous unissent : la liberté et la démocratie. Cette solidarité unique, inscrite en lettres de sang, sera mise à lhonneur lors des commémorations du 6 juin 2014.
Mais déjà ce matin, devant la flamme du commando Kieffer, je souhaite rendre hommage aux soldats français du débarquement. 177. Vous nétiez que 177 Français à débarquer le 6 juin. Vous êtes aujourdhui 11, dont 3 présents parmi nous, et cest pour moi un honneur : Louis Gautier, Jean Morel et René Rosset.
Mobilisés, recrutés et entraînés grâce à la volonté dun homme, Philippe Kieffer, qui en janvier 1942 mit sur pieds cette compagnie, qui ne comptait alors quune vingtaine de volontaires. Entraînés en Écosse, poussés au bout de vos capacités physiques et mentales, sélectionnés sur les critères les plus stricts, vous constituez un corps délite.
Le Commandant Kieffer aura ces mots, une semaine avant le jour J : « il ny a peut-être pas dix dentre vous qui reviendront. Celui qui ne veut pas y aller peut très bien ne pas débarquer, je ne lui en voudrai pas ». Vous êtes tous restés. Et nous sommes honorés, je suis profondément honoré, de pouvoir madresser à vous aujourdhui.
Le 5 juin 1944, vos 450 compagnons des 3e et 4e bataillons du SAS, eux aussi Français, sont parachutés en Bretagne. Leur mission : bloquer, par tous les moyens, la progression des 150 000 soldats ennemis qui y sont stationnés. Cette mission fut pleinement remplie.
Le lendemain, vous débarquez. Permettez-moi, je viens de vous citer, de madresser à nouveau à vous, messieurs Léon Gautier, Jean Morel et René Rosset, parce que votre présence ici donne une force à cette cérémonie que rien ne peut égaler.
Je ne sais pas ce que jaurais fait, mais je suis sûr dune chose, cest que mon rêve dhomme aurait été de vous ressembler.
Vous, messieurs, vous avez débarqué. Vous, commando Kieffer, avez été les premiers à toucher le sol français. Lon pourrait dire de vous que vous êtes un symbole, et même si votre modestie vous en empêche, vous êtes plus quun symbole, vous êtes une légende. Et lhistoire des hommes est construite sur des légendes comme vous.
Je ne reviendrai pas sur les détails de ces heures, qui furent peut-être parmi les plus brutales de la seconde guerre mondiale. Mais elles furent décisives pour la reconquête de la liberté.
Nos concitoyens ont à lesprit cette date emblématique du 6 juin. Elle est marquante, déchirante, fascinante. Elle fut une épreuve mais elle fut aussi une espérance.
Mais ce qui était le débarquement de Normandie devint peu à peu la bataille de Normandie, se prolongeant sur de longs jours, de longues semaines. Entraînant avec elle, aux côtés de la souffrance des soldats, la souffrance dune population civile tant oubliée et pourtant si touchée.
Vous, membres du commando Kieffer, vous êtes également lincarnation de cette réalité, puisque vous avez participé à la totalité de la bataille de Normandie. 80 jours. Vous navez jamais été relevés.
Aux soldats valeureux que vous avez été, aux porteurs de mémoire que vous êtes aujourdhui, aux défenseurs de la paix que vous serez toujours, je veux dire merci. Cet engagement, votre engagement, la France ne loublie pas.
Source http://www.le70e-normandie.fr, le 17 septembre 2013
Mesdames et messieurs les députés,
Monsieur le sénateur,
Monsieur le président du conseil régional,
Monsieur le président du conseil général,
Monsieur le maire,
Mesdames et messieurs les élus,
Amiral,
Mesdames et messieurs les représentants des autorités civiles et militaires,
Messieurs les membres du commando Kieffer et les fusiliers marins,
Mesdames, messieurs,
Je dois vous dire que cest avec un immense plaisir et une profonde émotion que je suis ici parmi vous. Le débarquement de Normandie est un marqueur de notre histoire nationale et de lhistoire du monde.
Mélange de sable et de sang. Sang versé sur ces plages. Courage crié au-delà de la brume terrifiante de ce matin du 6 juin 1944. Fierté des soldats dont nous honorons aujourdhui la mémoire.
Mémoire des alliés, Américains dOmaha et dUtah, Canadiens de Juno, Britanniques de Gold et de Sword, combattants de toutes les nations engagées contre larmée hitlérienne, dont les destins furent à jamais liés ce jour-là.
La France en garde une reconnaissance éternelle pour ces soldats venus dailleurs. Ils avaient 20 ans. Ils étaient prêts à donner leur vie pour la France, pour lEurope, pour que le monde soit débarrassé de la barbarie nazie.
De ces corps et de ces âmes meurtris par ces affrontements dune violence extrême, allait naître une amitié sincère et durable, pilier des relations entre nos pays, pilier de la paix.
Je suis, vous le savez, comme vous tous, profondément attaché à cette mémoire, à la mémoire qui nous lie à ces pays, et à tous ceux qui ont participé au débarquement.
Cest pourquoi je suis fier, heureux et ému de vous annoncer que cest sur la plage de Sword, en secteur britannique, que se tiendra lan prochain la cérémonie internationale du 70e anniversaire du débarquement.
Nous avons fait le choix dune plage, nous aurions pu les choisir toutes. Symboliquement nen faire quune. Par le passé, dautres plages ont été choisies.
Aujourdhui cest un hommage à nos amis britanniques, mais aussi une reconnaissance des hommes du commando Kieffer. Français parmi les Français.
Un hommage à la Grande-Bretagne, elle qui seule a tenu tête à lAllemagne jusquen juin 1941. Nous rappellerons en particulier, comment, en dépit de pertes sévères, leur engagement et leur détermination permirent de percer à « La Brèche », et de prendre à revers le redoutable système défensif mis en place par lennemi devant Ouistreham.
Nous conterons lhistoire des vies brisées et des destins révélés, à limage de Bill Millin, joueur de cornemuse personnel de Lord Lovat, qui le 6 juin nhésita pas à traverser le champ de bataille, à découvert, sans autre arme que son instrument, pour entraîner ses camarades et leur donner le courage daller affronter lennemi.
Dans ce qui fut une mobilisation internationale sans précédent, deux nations occupent également une place particulière. Il sagit, vous laurez compris, des États-Unis et du Canada. Cest pourquoi, parmi les cérémonies bilatérales qui seront organisées lan prochain, le Président de la République proposera à nos amis deux cérémonies bilatérales de haut niveau, à Omaha et à Juno.
Nous savons ce que nous devons à nos Alliés, à nos frères darmes, à nos amis venus combattre pour des valeurs qui nous dépassent et nous unissent : la liberté et la démocratie. Cette solidarité unique, inscrite en lettres de sang, sera mise à lhonneur lors des commémorations du 6 juin 2014.
Mais déjà ce matin, devant la flamme du commando Kieffer, je souhaite rendre hommage aux soldats français du débarquement. 177. Vous nétiez que 177 Français à débarquer le 6 juin. Vous êtes aujourdhui 11, dont 3 présents parmi nous, et cest pour moi un honneur : Louis Gautier, Jean Morel et René Rosset.
Mobilisés, recrutés et entraînés grâce à la volonté dun homme, Philippe Kieffer, qui en janvier 1942 mit sur pieds cette compagnie, qui ne comptait alors quune vingtaine de volontaires. Entraînés en Écosse, poussés au bout de vos capacités physiques et mentales, sélectionnés sur les critères les plus stricts, vous constituez un corps délite.
Le Commandant Kieffer aura ces mots, une semaine avant le jour J : « il ny a peut-être pas dix dentre vous qui reviendront. Celui qui ne veut pas y aller peut très bien ne pas débarquer, je ne lui en voudrai pas ». Vous êtes tous restés. Et nous sommes honorés, je suis profondément honoré, de pouvoir madresser à vous aujourdhui.
Le 5 juin 1944, vos 450 compagnons des 3e et 4e bataillons du SAS, eux aussi Français, sont parachutés en Bretagne. Leur mission : bloquer, par tous les moyens, la progression des 150 000 soldats ennemis qui y sont stationnés. Cette mission fut pleinement remplie.
Le lendemain, vous débarquez. Permettez-moi, je viens de vous citer, de madresser à nouveau à vous, messieurs Léon Gautier, Jean Morel et René Rosset, parce que votre présence ici donne une force à cette cérémonie que rien ne peut égaler.
Je ne sais pas ce que jaurais fait, mais je suis sûr dune chose, cest que mon rêve dhomme aurait été de vous ressembler.
Vous, messieurs, vous avez débarqué. Vous, commando Kieffer, avez été les premiers à toucher le sol français. Lon pourrait dire de vous que vous êtes un symbole, et même si votre modestie vous en empêche, vous êtes plus quun symbole, vous êtes une légende. Et lhistoire des hommes est construite sur des légendes comme vous.
Je ne reviendrai pas sur les détails de ces heures, qui furent peut-être parmi les plus brutales de la seconde guerre mondiale. Mais elles furent décisives pour la reconquête de la liberté.
Nos concitoyens ont à lesprit cette date emblématique du 6 juin. Elle est marquante, déchirante, fascinante. Elle fut une épreuve mais elle fut aussi une espérance.
Mais ce qui était le débarquement de Normandie devint peu à peu la bataille de Normandie, se prolongeant sur de longs jours, de longues semaines. Entraînant avec elle, aux côtés de la souffrance des soldats, la souffrance dune population civile tant oubliée et pourtant si touchée.
Vous, membres du commando Kieffer, vous êtes également lincarnation de cette réalité, puisque vous avez participé à la totalité de la bataille de Normandie. 80 jours. Vous navez jamais été relevés.
Aux soldats valeureux que vous avez été, aux porteurs de mémoire que vous êtes aujourdhui, aux défenseurs de la paix que vous serez toujours, je veux dire merci. Cet engagement, votre engagement, la France ne loublie pas.
Source http://www.le70e-normandie.fr, le 17 septembre 2013