Programme électoral de Mme Nathalie Arthaud, candidate de Lutte Ouvrière à l'élection présidentielle 2012, mars 2012.

Prononcé le 1er mars 2012

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Texte intégral

LUTTE OUVRIERE
Notre programme...
On me reproche parfois de ne pas avoir de programme pour cette élection. Ceux qui font cette critique ne se trompent pas tout à fait, dans le sens où je n’ai pas un programme réalisable dans le cadre d’une élection, à supposer même que j’y obtienne un nombre de voix important.
Même si une communiste révolutionnaire était élue à la présidence de la République, bien des points de son programme ne pourraient être réalisés que par une mobilisation ouvrière puissante, capable d’ébranler, voire d’abattre le mur de l’argent.
Les candidats qui ont une chance d’être présents au deuxième tour défendent des propositions acceptables par la bourgeoisie. Et encore, bien souvent, il arrive qu’une fois confrontés à la réalité du pouvoir ils renient même le peu qu’ils avaient promis.
La bourgeoisie veut faire payer aux exploités le prix de sa crise économique. Le programme que je veux populariser lors de cette élection a pour ambition de répondre à cette catastrophe.
Pour les travailleurs, pour les salariés qui ne disposent que de leur force de travail pour vivre, il y a deux choses essentielles à défendre dans cette crise : ce sont leur emploi et leur salaire. Mais imposer ces deux garanties vitales à la bourgeoisie, au grand patronat, nécessite d’établir un rapport de force entre la bourgeoisie et les exploités qui n’existe pas aujourd’hui. Ce rapport de force ne résultera pas du nombre de suffrages obtenus par quelque candidat que ce soit. Il ne peut être imposé que par des luttes sociales, massives, déterminées et conscientes.
C’est bien pourquoi je parle de programme de lutte, et pas de programme électoral.
Ce programme s’articule autour de trois idées :
* pour mettre fin au chômage, il faut imposer au grand patronat l’interdiction des licenciements et la répartition du travail entre tous sans diminution de salaire ; il faut imposer à l’État des embauches dans les services publics déjà existants ou encore à créer, utiles à toute la population ;
* pour assurer un pouvoir d’achat convenable pour tous, il faut imposer l’augmentation de tous les salaires et de toutes les retraites et pensions. Il faut garantir ce pouvoir d’achat par l’indexation automatique des salaires, retraites et pensions sur le coût de la vie, mesuré par la population travailleuse elle-même ;
* pour démontrer que tout cela est possible, réaliste, et que la classe capitaliste peut en assurer le financement sans même se retrouver sur la paille, il faut imposer le contrôle des travailleurs sur les entreprises industrielles et bancaires, en commençant par supprimer le secret des affaires.
Nos Positions
- Agriculture -
Malgré l’accroissement considérable des rendements agricoles depuis les années 1950, l’agriculture, livrée à l’anarchie de l’économie capitaliste et à la course au profit, se montre incapable de nourrir l’ensemble de l’humanité.
Pour maintenir les cours, les États européens ont même sciemment réduit la production agricole, à coup de « quotas laitiers » et de mise en jachère de terres cultivables, quand ce n’était pas la destruction délibérée de productions. C’est la conséquence d’une économie incapable d’ajuster la production aux besoins réels. Techniquement, les besoins alimentaires de l’humanité pourraient parfaitement être satisfaits dès aujourd’hui ; mais cette possibilité se heurte, chaque jour, à l’organisation capitaliste de la société.
La crise agricole s’est aggravée du fait de la spéculation effrénée sur les matières premières alimentaires, qui a provoqué des famines dans les régions les plus pauvres du globe.
En France, alors que l’augmentation des prix de l’alimentation frappe durement les milieux populaires, beaucoup de petits agriculteurs n’arrivent plus à vivre de leur travail. Coincés, d’un côté, par les prix imposés par les semenciers et les fournisseurs, et de l’autre, par le diktat des centrales d’achat ou des industriels de l’agroalimentaire, certains petits producteurs ont du mal à se verser un Smic.
Les profits des grands monopoles de l’industrie agroalimentaire, des fournisseurs capitalistes de l’agriculture, ou des grandes chaînes de distribution – des Danone, Kraft, Monsanto, aux Auchan ou Carrefour – vient de l’exploitation de leurs salariés, mais aussi des prélèvements sur le travail des agriculteurs.
Le préalable à tout changement, à toute rationalisation, à la préservation de la nature comme du niveau de vie des hommes, de la qualité de l’alimentation, c’est de mettre un terme à la course au profit imposée par la dictature de ces monopoles.
Dans l’immédiat, pour assurer un revenu décent aux petits agriculteurs, il faut le prendre sur les marges de la grande distribution et des trusts de l’agroalimentaire. Contrôler les prix, à toutes les étapes, les marges, les prélèvements, légaux et illégaux, est de l’intérêt commun aussi bien des salariés, des petits producteurs, que de l’ensemble des consommateurs. La levée immédiate du secret des affaires est une mesure de salubrité publique.
- Délinquance et sécurité -
La délinquance est le produit de la décomposition sociale. Son développement est avant tout lié à la dégradation des conditions de vie, provoquée par la montée du chômage et les bas salaires, qui font basculer vers la pauvreté des centaines de milliers de familles.
Dans le même temps, le gouvernement – qui arrose de milliards banquiers et grands patrons – abandonne les services publics, dont la présence devrait être, au contraire, renforcée dans ces quartiers rongés par le chômage.
Et ce ne sont pas les opérations de police à grand spectacle – qui masquent la disparition de la police de proximité – ou les incarcérations plus nombreuses dans des prisons déjà surpeuplées qui règlent le problème de fond.
Pour s’attaquer réellement à la délinquance et renforcer la sécurité, il faut s’attaquer d’abord à la plus grande source d’insécurité pour les couches populaires : celle que fait peser le chômage.
Qu’on imagine, par exemple, les conséquences sociales de la fermeture prévue par Peugeot de son usine d’Aulnay-sous-Bois, qui emploie plus de 3 000 personnes en Seine-Saint-Denis, le département d’Ile-de-France à la fois le plus touché par le chômage et par la délinquance.
Il faut une mobilisation du monde du travail autour d’un programme de lutte, pour garantir les emplois et les salaires : c’est la condition première pour faire reculer l’insécurité sous toutes ses formes. Car en s’organisant, en montrant leur détermination à reprendre l’offensive, les habitants des quartiers populaires peuvent faire reculer non seulement les grands délinquants, qui sont à la tête de la société capitaliste et qui font leur fortune sur l’exploitation, mais aussi les petits voyous individualistes et parasites, qui appliquent la même loi de la jungle, à l’échelle du quartier.
- Écologie -
Le système capitaliste, dominé par les forces aveugles du marché et uniquement préoccupé de réaliser le maximum de profit, se montre incapable de prendre en compte, à quelque niveau que ce soit, l’intérêt général de la société. Dans le domaine environnemental, sa faillite est manifeste : pollutions de toutes sortes, catastrophes industrielles, gaspillage et absence de gestion des ressources naturelles, etc.
En tant que communistes révolutionnaires, nous militons pour substituer au capitalisme une organisation politique et sociale qui, tout en se préoccupant de satisfaire les besoins des hommes, aura le souci de préserver l’environnement, considérant la nature comme un patrimoine à protéger pour garantir à l’humanité un avenir vivable sur la terre.
La mise en place d’une telle organisation suppose l’expropriation des grands groupes industriels et financiers. Ainsi la collectivité aura les moyens d’organiser véritablement l’économie, en planifiant la production, en choisissant à chaque fois les solutions les moins coûteuses en travail humain et en ressources naturelles.
Une telle organisation nécessite donc la participation active et le contrôle de la population, aussi bien des travailleurs que des consommateurs : c’est la seule garantie que l’intérêt collectif prévaudra dans toutes les décisions.
Tant que les puissances financières et industrielles pourront imposer leur loi à l’ensemble de la société, aucune « politique écologique » ne sera véritablement possible.
Je suis opposée à toutes les mesures, même imposées au nom de l’écologie, visant à restreindre la consommation populaire par des augmentations de prix, par la création de taxes…
Et je me refuse à simplement mettre en cause des techniques particulières, comme les OGM ou le nucléaire… Ce ne sont pas les techniques, mais les conditions de leur mise en œuvre dans ce système, ainsi que l’absence d’information et de contrôle de la population sur ces sujets, qui sont à incriminer.
Pour moi, si être communiste implique forcément d’être « écologiste », militer pour que la société se donne les moyens de maîtriser les problèmes écologiques suppose d’être communiste.
- Handicap -
Dans cette société d’exploitation, toute personne qui ne peut pas produire du profit a tout juste le droit de survivre. L’allocation adulte handicapé qui est de 743 euros seulement, ne peut pas permettre de vivre dignement. Mais l’accès à l’éducation, aux transports, aux loisirs ne sont pas non plus assurés aux handicapés.
Chaque homme et chaque femme doit pouvoir, quelles que soient ses capacités, ou ses handicaps, vivre convenablement et dignement. Dans une société organisée pour le bien-être de ses membres et non pour le profit, mettre les richesses en commun afin que chacun puisse subvenir à ses besoins, se déplacer et communiquer, et être en situation d’avoir une vie sociale, affective et intellectuelle la plus riche possible, serait une évidence. Et seule une telle société fixera parmi ses objectifs prioritaires d’intégrer pleinement tous les handicapés dans la vie sociale.
Dans la société capitaliste actuelle, c’est loin d’être le cas. Force est de constater que si les choses ont évolué, grâce aux luttes des associations, c’est bien lentement. Et pour l’essentiel, les handicapés voient toujours les difficultés sociales s’ajouter à leurs propres déficiences, en particulier la pauvreté et la mise à l’écart.
Alors faute de pouvoir transformer la société de fond en comble nous faisons nôtres les revendications défendues par les associations : l’accessibilité des différents moyens de transport et des lieux accueillant du public, l’intégration au sein de classes classiques pour les handicaps qui le permettent avec l’embauche massive d’auxiliaires de vie scolaire, titulaires et formés, pour aider dans les écoles, les collèges, les lycées et les universités, l’application contraignante de la loi sur les 6 % de salariés handicapés dans les entreprises de plus de 20 salariés, l’alignement de l’AAH, sur le smic porté à 1700 euros.
- Logement -
Pouvoir se loger, avoir un toit, ce devrait être un droit inaliénable, un minimum vital. Pour des millions de femmes, d’hommes et d’enfants, l’absence de logement décent ou durable est un enfer au quotidien. La défaillance du secteur privé, des « lois du marché », dans ce domaine est manifeste.
Des dénonciations de l’abbé Pierre de l’hiver 1954 à aujourd’hui, la construction de logements pour les classes populaires a toujours été en retard sur les besoins. En réalité, c’est une constante de cette économie capitaliste, qui ne construit les logements sociaux nécessaires que dans l’urgence et bien en-dessous des besoins. Car les entrepreneurs du bâtiment estiment qu’il y a bien plus d’argent à se faire avec les logements de luxe et la spéculation immobilière.
Face à cette crise permanente, il faudrait prendre des mesures d’urgence.
Il faut stopper toutes les expulsions. Il faut réquisitionner, parmi les 2,3 millions de logements vides, ceux qui sont immédiatement habitables. Et il faut geler les loyers et interdire les expulsions locatives.
Mais pour prendre le problème du logement des couches populaires à bras le corps, il faut que l’État prenne en charge lui-même la construction massive de logements sociaux. Il faut créer un service public du logement qui se fixe comme objectif la construction de 500 000 logements sociaux par an à prix coûtant et sans générer de profit privé. Ce ne sont pas les travailleurs au chômage qui manquent pour trouver très rapidement des bras supplémentaires sur les chantiers ; ni les jeunes diplômés, architectes et ingénieurs, à la recherche d’un emploi. Si on laisse la construction de logement aux mains des intérêts privés et du profit, jamais la crise du logement ne sera résolue.
- Santé -
Tout le monde devrait avoir la possibilité d’accéder gratuitement à l’information, à la prévention et aux soins tout au long de sa vie, ainsi qu’à la possibilité de bénéficier des innovations médicales et d’une prise en charge quand cela est nécessaire.
Les cliniques privées et les trusts pharmaceutiques, qui raisonnent selon les profits qu’ils peuvent distribuer aux actionnaires et non en mettant au premier plan l’intérêt des malades, devraient être expropriés. En effet, tout ce qui concerne la santé (recherche et production des médicaments, examens et traitements, interventions chirurgicales, soins, hospitalisations, suivi médical, etc.) devrait relever uniquement du service public et être placé sous le contrôle des travailleurs du secteur, des usagers et de la population.
Aujourd’hui, quand on a des faibles revenus, il est souvent impossible de renouveler ses lunettes ou de soigner ses dents. Aussi, tous ceux qui en ont besoin devraient pouvoir bénéficier, sans débourser un centime, des équipements nécessaires, en matière d’optique, de prothèses dentaires, auditives...
Dans l’immédiat, il faudrait au moins :
* supprimer le forfait hospitalier, qui n’a cessé d’augmenter depuis sa création en 1983 ;
* supprimer les franchises médicales ;
* revenir sur les déremboursements de médicaments et faire en sorte que toutes les dépenses de santé soient prises en charge à 100 %.
Il serait également nécessaire que les indemnités journalières, en cas d’arrêt-maladie, correspondent au salaire, car les dépenses, notamment celles liées au logement, ne sont pas moindres quand on est malade.
Et bien sûr, il faudrait également arrêter de fermer des centres de soins, des services et des hôpitaux et, au contraire, dans le cadre du service public, en construire et embaucher afin qu’il y ait du personnel et des lits en nombre suffisant pour accueillir, dans de bonnes conditions et sur tout le territoire, tous ceux qui en ont besoin.
- Chômage -
Dans cette société d’exploitation, le seul véritable droit des exploités est d’avoir un emploi et un salaire permettant de vivre. C’est un droit élémentaire, qui devrait être un droit imprescriptible, mais près de 6 millions de travailleurs, en France, en sont privés.
Des millions de travailleurs privés d’emploi d’un côté et de l’autre, des millions de travailleurs surmenés, surexploités, usés avant l’âge, voilà le fonctionnement « normal » de la société capitaliste. Toute société normalement constituée devrait avoir à cœur de permettre à chacun de trouver sa place dans la société et de répartir la charge de travail entre tous. Nous en sommes loin !
Le chômage est le produit normal de cette société capitaliste qui surexploite les uns et pousse les autres à l’inactivité et à la misère, il est le produit de l’exploitation patronale, un moyen de chantage aussi pour le patronat. Quel salarié n’a pas entendu "si tu n’es pas content, il y en a des milliers pour prendre ta place" ! Et quand une entreprise a besoin d’embaucher, les chômeurs sont "l’armée de réserve", comme disait Marx, dans laquelle elle peut puiser sans avoir à augmenter les salaires pour attirer des ouvriers qui auraient déjà un emploi.
Alors que la crise s’aggrave et que le chômage se répand, il est vital de ne pas se laisser diviser entre travailleurs ayant un emploi et travailleurs au chômage. Nous sommes tous des chômeurs en sursis ou des travailleurs sans emploi.
Le problème du chômage est notre problème à tous que nous devons combattre collectivement en imposant :
L’interdiction des licenciements et la répartition du travail entre tous, avec le maintien du salaire. Même en période de crise et de ralentissement de la production, il y a toujours du travail. Qu’on se le répartisse et qu’on puise dans les profits actuels et passés de la bourgeoisie pour maintenir les emplois et les salaires.
L’embauche dans les services publics existants, où les effectifs ont fondu comme neige au soleil, comme la Santé, l’Éducation, les transports. Mais il faudrait aussi mettre en place des services publics nouveaux comme pour la construction de logements ou l’aide aux personnes âgées, ce qui signifierait là encore la création de centaines de milliers d’emplois.
Evidemment, nous sommes solidaires de toutes les revendications des associations de chômeurs qui dénoncent la pauvreté des travailleurs sans emploi et se battent aujourd’hui pour des augmentations des allocations de chômage et des minimas sociaux.
- Dépendance -
Que les anciens devenus dépendants, du fait de maladies ou du grand âge, puissent continuer de vivre dignement, devrait être l’évidence pour toute société humaine. Qu’ils ne soient pas rejetés de la société, par l’isolement ou la misère, devrait être le minimum de toute société civilisée. Les fortunes construites sur le travail de millions de gens et accumulées sur le travail des anciens doivent servir non seulement au paiement des salaires, de la retraite, de la santé mais aussi à financer toutes les aides à domicile et les travaux nécessaires pour que les anciens puissent vivre dans l’univers qu’ils ont aimé, chez les proches ou dans des maisons de retraite adaptées.
Mais dans cette société de classe, le mieux n’est réservé qu’aux riches. L’accueil en maison de retraite coûte en moyenne 2 200 euros par mois – ce qui permet à des groupes capitalistes comme Orpéa de faire de juteux profits dans ce secteur. Mais pour les familles populaires, comment faire ? Les centres d’accueil les moins chers sont rares et coûtent au minimum 40 euros par jour. L’Allocation personnalisée d’autonomie (APA) est largement insuffisante : 670 euros en moyenne.
La société actuelle a largement les moyens d’offrir la possibilité à ces personnes de rester chez elles avec toutes les aides nécessaires, ou d’être accueillies dans des établissements spécialisés.
La dépendance doit être entièrement prise en charge par l’État et financée par une hausse adéquate des cotisations patronales.
- Éducation -
Au-delà du manque de moyens de l’Éducation nationale, la transmission des savoirs et de la culture se heurte aux limites propres à toute société de classe.
Suivant que l’on soit enfant de pauvre dans un quartier populaire ou un enfant de famille riche et cultivée, on ne part pas dans la vie avec les mêmes chances. Les enfants des classes privilégiées héritent des connaissances, des codes, du vocabulaire et de la culture de leur famille. Les enfants des classes populaires ne peuvent souvent compter que sur l’école pour les acquérir.
Après la démocratisation formelle des décennies précédentes, l’Éducation nationale subit un immense retour en arrière que la crise aggrave. Les enfants qui ne font pas deux vrais repas par jour sont de plus en plus nombreux, comme ceux qui errent avec leurs parents d’hébergement en hébergement. De plus en plus de lycéens travaillent et assument les difficultés matérielles de la famille avec leurs parents.
Alors l’Éducation nationale, à elle seule, ne peut pas faire contrepoids à la misère matérielle et aux inégalités culturelles. Pour cela, il faut changer la société de fond en comble.
Si on ne peut pas imaginer que l’éducation soit un réel droit pour tous dans cette société capitaliste injuste et inégalitaire, se pose le problème de se battre pour que l’éducation vise à compenser un tant soit peu les inégalités.
La politique de suppression des postes dans l’Éducation nationale, menée depuis cinq ans, conduit à sacrifier l’éducation de la jeunesse défavorisée car il faut que dans les quartiers populaires, l’école puisse se faire en petits groupes. Il faut que les classes soient moins nombreuses.
Avec de petits effectifs, d’autres liens, d’autres rapports de confiance peuvent se nouer entre l’enseignant et les élèves, à commencer par ceux qui sont en difficulté. Il faut s’occuper davantage des enfants qui ne maîtrisent pas la langue française parce que ce n’est pas leur langue maternelle ou parce que leurs parents, eux-mêmes, la maîtrisent mal. Il faut s’occuper davantage des enfants dont les parents n’ont pas eu la chance d’aller à l’école.
N’ayant pas acquis à l’école les bases de la langue, ni les comportements sociaux, de plus en plus d’enfants se retrouvent en échec scolaire. Au bout du compte, ils perdent le goût d’apprendre, ils ne supportent plus le collège ou le lycée. Et le gouvernement cherche tout simplement à s’en débarrasser quand il veut les orienter précocement – dès la cinquième – vers l’apprentissage, au prétexte qu’ils ne sont pas faits pour les études ! Ce qui reviendrait à les livrer à l’exploitation sans même leur offrir le minimum de culture que peut apporter le lycée.
Il faut donc recruter des enseignants et les former correctement. Il faut en mettre davantage dans les quartiers populaires, dès la maternelle, pour éveiller l’intérêt et la curiosité des enfants dès le plus jeune âge. Les postes d’enseignants spécialisés pour l’aide aux enfants en difficulté doivent être rétablis. Il faut travailler en petits groupes dans toutes les écoles où cela est nécessaire.
- Immigration -
Travailleurs français, immigrés, une seule classe ouvrière !
« Les prolétaires n’ont pas de patrie » (Karl Marx)
Tous les travailleurs quelle que soit leur origine, leur nationalité ou leur statut juridique font partie d’une seule et même classe ouvrière. Nous sommes, en conséquence, pour qu’ils aient tous les mêmes droits et en particulier le droit de vote dans toutes les élections.
Écarter plusieurs centaines de milliers de travailleurs de ce droit élémentaire est un déni de droit, du même type qu’a été le refus du vote des femmes pendant si longtemps ou le suffrage censitaire.
Nous sommes solidaires de tous ceux qui revendiquent la régularisation des travailleurs sans-papiers et l’arrêt des expulsions et des contrôles au faciès.
Combattre les lois scélérates et la traque des étrangers est une façon de défendre les conditions d’existence de l’ensemble des travailleurs. Participer aux luttes collectives de leur classe sociale est, dans cette société, le seul moyen pour les travailleurs immigrés de réussir leur intégration.
- Petite enfance -
Dans la société capitaliste actuelle, la politique de l’enfance reflète et accroît les inégalités entre les classes sociales et celles qui existent entre les hommes et les femmes. Permettre aux jeunes enfants de grandir et de s’épanouir devrait être une priorité.
Une politique de l’enfance digne de ce nom devrait mettre l’accent sur l’ouverture massive de crèches, avec un personnel compétent et en nombre, pour accueillir les 300 à 400 000 enfants qui sont en attente d’une place. Aujourd’hui, seulement 9 % des enfants de moins de trois ans ont une place en crèche.
Il faut accueillir les enfants dans des lieux qui ne soient pas de simples garderies, en toute sécurité, et leur proposer une variété d’activités, encadrés par des puéricultrices mais également suivis par des pédiatres et psychologues. Il faut embaucher des enseignants et des agents, afin d’accueillir les enfants de deux à trois ans à l’école maternelle et en particulier dans les quartiers populaires où la langue maternelle de nombreux enfants n’est pas le français.
Ce sont les familles ouvrières qui font les frais du désengagement de l’État dans la prise en charge des jeunes enfants et en particulier les femmes. Celles qui travaillent consacrent la majeure partie de leur maigre salaire aux frais de nourrice ou de garderie. Faute de moyens financiers, elles sont contraintes de rester chez elles pour s’occuper de leurs enfants. Elles se retrouvent coupées de la vie sociale, et leur chance de retrouver par la suite un emploi s’amoindrit. Le congé parental, versé à l’un des parents qui arrête son travail, a été raccourci à un an, et son montant (530 euros) est dérisoire. Comme toutes les allocations, il doit être augmenté et indexé sur le cours de la vie.
- Coût du travail et compétitivité -
Les patrons ont réussi à faire en sorte que la notion de « coût du travail » soit au cœur de la campagne, aussi bien à droite qu’à gauche. C’est une escroquerie : le travail n’est pas un « coût » pour les entreprises, mais au contraire un bénéfice.
Seul le travail des salariés produit de la valeur. Il ne coûte rien aux patrons, mais leur rapporte beaucoup – ce qui est d’ailleurs la seule raison pour laquelle les patrons investissent de l’argent dans les entreprises.
Quant aux cotisations dites « patronales », elles ne sont que du salaire différé, et non de l’argent que les patrons puisent dans leur propre poche : c’est une partie du salaire qui, au lieu de revenir directement au travailleur, est versée à l’État pour financer la protection sociale.
Toutes les politiques visant à réduire le prétendu « coût du travail » visent, en réalité, à augmenter la part que le patronat prélève sur les richesses créées.
Il faut immédiatement supprimer toutes les exonérations et tous les allégements de cotisations patronales. Si les patrons profitent de cela pour menacer de fermer leur entreprise et de délocaliser, que l’État réquisitionne leur entreprise, sans indemnité ni rachat.
Et si les patrons veulent être compétitifs en baissant le prix de leurs produits, qu’ils rognent sur les dividendes, la part des profits versée aux actionnaires.
- Dette publique -
La question de la dette publique montre à quel point l’État sert les capitalistes : les emprunts d’État sont une source inépuisable de profits sans risque pour les banquiers.
Depuis 2008, avec près de 500 milliards d’euros supplémentaires, la dette publique a explosé. Voilà le résultat des cadeaux dont l’ensemble des capitalistes ont bénéficié de la part de l’État
L’endettement est aggravé par la spéculation et par le racket des banques, qui empruntent auprès de la BCE à 1 % et prêtent à l’État à près de 3 %. En 2012, les intérêts de la dette sont le deuxième poste de dépense de l’État, avec près de 50 milliards d’euros.
Les classes populaires n’ont pas à payer cette dette qui n’est pas la leur. Elles n’ont pas à accepter les coupes dans les services publics, l’augmentation des impôts ni la baisse de leur pouvoir d’achat. C’est aux capitalistes et aux banquiers de rembourser leur dette.
- Europe -
La planète est un village dans lequel tous les hommes sont liés. La production ou la répartition des richesses, la gestion des ressources énergétiques ou les problèmes environnementaux ne peuvent trouver de solutions à l’échelle étroite d’un pays. Quant aux hommes, ils doivent tous pouvoir circuler librement, à leur guise, d’un bout à l’autre de la planète. L’unification réelle de l’Europe est une nécessité, et c’est l’avenir.
Mais l’Union européenne, laborieusement construite depuis 50 ans, n’est qu’une caricature. Elle a été bâtie pour créer « un marché dans lequel la concurrence est libre et non faussée ». Cette Europe est exclusivement celle des capitalistes et des banquiers, pas celle des peuples ni des travailleurs. Elle sert également de prétexte commode aux gouvernements pour imposer des mesures impopulaires sous prétexte que « c’est imposé par Bruxelles ». Mais rien n’est décidé à Bruxelles sans que ce ne soit dicté… par les gouvernements des grandes puissances européennes.
- Inégalités hommes-femmes -
Les inégalités sociales entre les hommes et les femmes ne sont ni naturelles ni innées. Elles sont le produit de l’histoire des sociétés humaines, et sont liées, en particulier, à l’apparition de la propriété privée.
Elles restent aujourd’hui très marquantes, même si certaines ont pu s’atténuer durant ces quarante dernières années grâce aux luttes sociales et aux combats menés pour l’égalité.
Chaque année, les statistiques publiées sur la question révèlent qu’en France, en matière de salaire, d’emploi, de retraite ou de travail domestique, l’écart entre les hommes et les femmes demeure, voire s’aggrave. Et au-delà même de ces statistiques, combien de femmes travailleuses constatent cette inégalité, chaque jour ?
Tous temps de travail confondus, les femmes touchent, au total, un salaire 27 % moins élevé que celui des hommes. Même à poste et à expérience équivalents, les femmes touchent 10 % de moins. Plus souvent employées dans des secteurs où les salaires sont bas, elles sont aussi les plus exposées à la précarité, puisque huit salariés à temps partiel sur dix sont des femmes et qu’une femme salariée sur deux est en CDD. Il y a aussi plus de femmes au chômage. Leurs retraites s’élèvent à peine à la moitié de celles des hommes. Aussi les femmes sont-elles plus touchées par la pauvreté que les hommes. Dans le domaine familial et domestique, elles continuent d’assumer l’essentiel des responsabilités.
Ainsi, malgré les discours sur l’égalité ou les textes de loi sur la parité, les gouvernements n’ont jamais été capables de faire appliquer la simple devise : « à travail égal, salaire égal ». Il faut imposer l’alignement des salaires et des conditions de travail des femmes sur ceux des hommes, c’est-à-dire imposer aux patrons l’arrêt du scandale de la surexploitation des femmes.
- Retraites -
« Tout travailleur produit plus de richesses qu’il n’en consomme. Il pourrait donc continuer à consommer lorsqu’il cesse de pouvoir produire (…). En se chargeant des vieillards et des invalides, [la société] ne fait que restituer aux travailleurs une partie de ce qu’elle a laissé leur voler. » Voilà comment s’exprimaient les socialistes, Jules Guesdes et Paul Lafargue, il y a plus de cent ans, à une époque où le courant socialiste représentait le camp des travailleurs.
Ce qui était vrai à l’époque, l’est encore plus aujourd’hui. L’incroyable accroissement de la productivité du travail aurait même dû permettre d’avancer régulièrement l’âge de la retraite… si tous les gains de productivité n’avaient pas servi à accroître les profits.
Au lieu de cela, toutes les attaques contre les systèmes de retraite, du privé et du public, ont été un moyen d’abaisser les pensions des travailleurs, et d’alléger la participation du patronat et de l’État.
Au lieu de cela, pendant que leurs enfants sont condamnés à l’inactivité, les anciens ne peuvent quitter les chaînes de production avant un âge où ils seront souvent bien incapables de profiter d’une retraite en bonne santé, s’ils ne sont pas morts avant.
Nous défendons l’idée que le patronat, qui a usé les travailleurs, devrait pourvoir à tous leurs besoins : chaque salarié, dans une société tant soit peu humaine, devrait percevoir son plein salaire jusqu’à la fin de ses jours.
Et s’il faut combattre les retraites par capitalisation, il faut aussi remplacer ce système par répartition par un impôt sur le patronat. Le système par répartition est une escroquerie qui fait payer la retraite des vieux travailleurs par les jeunes, en prélevant des cotisations sur leurs salaires. Mais ce sont les patrons qui profitent des travailleurs en les usant et en les épuisant. C’est à eux seuls que devrait incomber l’obligation de pourvoir à leurs vieux jours !
En tout état de cause, il faut imposer de revenir à l’âge légal de 60 ans avec 37,5 annuités de cotisations pour une retraite à taux plein, pour tous les salariés, du public et du privé. Et puisqu’il est difficile de vivre avec moins que le Smic, le minimum-vieillesse qui est 742 euros par mois doit ramené au niveau du Smic.
- Défense et armement -
La principale cause des conflits armés dans le monde, c’est le système capitaliste lui-même, qui implique une course permanente aux armements : c’est une nécessité pour les puissances impérialistes de maintenir leur domination par la force, aussi bien face aux peuples que face aux autres puissances ; c’est une nécessité pour chaque nation impérialiste que de soutenir sa propre industrie et enrichir ses capitalistes par la fabrication de matériel de guerre. Seule une société débarrassée des conflits de classe, de la misère et du profit, pourra se passer des armes et des dépenses d’armement.
En 2010, les États ont consacré 1 630 milliards de dollars à l’armement : cela suffirait largement à faire disparaître la faim dans le monde, et à éradiquer bien des maladies. C’est le signe flagrant de la décadence de ce système, qui fabrique de plus en plus de moyens de destruction, et de moins en moins de moyens de production nécessaires à satisfaire les besoins de l’humanité.
Et qu’est-ce que cette société où on trouve, en France, 38 milliards à consacrer chaque année pour la Défense, en réalité pour des agressions car personne ne nous attaque, et où on ne trouve pas d’argent pour construire des logements ou améliorer les transports ?
Nous condamnons les interventions de l’armée française en Libye, en Côte d’Ivoire et en Afghanistan, comme le maintien des bases militaires françaises à l’étranger, notamment dans les anciennes colonies d’Afrique.
Nous sommes pour la suppression de l’armée permanente, séparée de la population pour pouvoir mieux la réprimer.
- Discriminations -
Derrière la ronflante devise « Liberté, égalité, fraternité », les différences de couleur de peau, d’orientations sexuelles, de sexe, de religion, liées à un handicap ou à la maladie, sont autant de facteurs qui mènent à être traité comme un être inférieur.
Ce sont des obstacles qui se rajoutent pour obtenir un emploi, un logement, un crédit, et mille autres humiliations quotidiennes.
Il faut combattre quotidiennement toutes les discriminations, injustes et humainement révoltantes. Et la première des discriminations, dans cette société capitaliste, dont découlent directement ou indirectement les autres, est celle qui subordonne une majorité d’exploités qui n’ont que leur travail pour vivre à une minorité de capitalistes qui monopolisent les richesses et les moyens de les produire.
La discrimination contre les femmes ne s’exerce pas de la même manière contre Liliane Bettencourt et contre une caissière de supermarché, celles contre les étrangers, pas de la même manière contre un capitaliste saoudien et un ouvrier marocain sur une chaîne de l’automobile.
Tout en étant solidaires de tous ceux qui combattent telle ou telle forme spécifique de discrimination, notre lutte contre les discriminations rejoint la lutte, bien plus générale, pour la disparition de la société de classes.
- Fiscalité -
La fiscalité est présentée comme un clivage fondamental entre la gauche et la droite. À gauche, il est de bon ton d’annoncer des coups de rabots sur les hauts revenus et les grandes fortunes.
Mais pas plus sur ce terrain que sur d’autres, le Parti socialiste ne fait preuve d’audace.
La tranche de l’impôt sur le revenu que Hollande veut relever à 45 % était de 48 % en 2005 sous Raffarin, et elle était de 60 % sous Giscard. Sous le même Giscard, l’impôt sur les bénéfices était de 50 % alors que Hollande n’imagine pas l’amener à plus de 35 % pour les grandes sociétés.
Il faut prendre une loupe pour distinguer les niches fiscales de la gauche gouvernementale de celles de la droite.
Sarkozy et Hollande vont s’écharper sur des variations de quelques pourcents sur les plus hautes tranches de l’impôt sur le revenu, sur l’impôt sur les sociétés ou sur l’impôt sur la fortune (ISF), comme si la « justice fiscale » en dépendait !
Il ne peut pas y avoir ne serait-ce qu’un début de « justice fiscale » sans qu’on mette fin à la TVA et à toutes les taxes indirectes qui l’accompagnent. La TVA est l’impôt qui rapporte la moitié des recettes de l’État, mais c’est l’impôt le plus injuste, qui est payé au même taux que l’on soit riche ou pauvre. Et qui pèse même, en proportion, bien plus sur les plus pauvres, qui consomment la totalité de leurs revenus.
La TVA devrait être supprimée et sa suppression compensée par une imposition plus forte sur les revenus du capital. Nous sommes pour un impôt fortement progressif, jusqu’à 100 % sur les revenus du capital issus de l’exploitation d’autrui.
Au-delà des règles fiscales imaginées par le personnel de la bourgeoisie, nous sommes pour que la bourgeoisie prenne sur ses profits et sur sa fortune privée pour assurer et garantir les emplois, les salaires et le pouvoir d’achat de tous les travailleurs et ce, quoi qu’il lui en coûte, car pour les travailleurs, leur emploi, leur salaire est leur seul moyen de vivre et il faut empêcher que celui-ci leur soit confisqué.
- Les quartiers populaires, zones délaissées par l’État -
La spéculation sur le logement, qui pousse les promoteurs vers la construction de logements à loyer élevé, a favorisé la concentration des populations ouvrières à la périphérie des villes dans des logements de mauvaise qualité. Si la politique de construction volontariste de HLM menée par l’État , de la fin des années 1950 au début de la crise en 1975, a permis, un temps, un progrès pour la population la plus défavorisée, la crise a transformé ces banlieues populaires en ghettos.
Subissant l’usure du temps, accentuée par le manque d’entretien des bâtiments, ces logements se sont fortement dégradés en même temps que le désengagement de l’État dans le domaine des transports rend les déplacements des habitants de plus en plus difficiles.
Avec des taux de chômage pouvant atteindre 40 % dans certains de ces quartiers, les jeunes sont désœuvrés, condamnés aux petits boulots, à la débrouille – voire aux trafics – et en butte au racisme lorsqu’ils sont issus de l’immigration.
Depuis quelques années, des explosions de violence entre les forces de l’ordre et les jeunes éclatent dans ces quartiers. Avec, comme première victime de ces violences, la population de ces quartiers elle-même.
Les « politiques de la ville » menées par la gauche comme par la droite, ayant prétendument pour objectif de lutter contre cette ghettoïsation, se sont succédé sans rien changer de fondamental. Aucune ne s’est attaquée aux racines du mal, à savoir le chômage endémique et les bas revenus. Mais aucune n’a même consacré des crédits suffisants pour transformer réellement les banlieues populaires et rendre la vie plus facile à ceux qui subissent de plein fouet la crise.
Ce n’est que la solidarité qui existe entre les familles qui leur permet de faire face aux difficultés quotidiennes et à la réduction des services publics, conséquence des milliers de suppressions de postes.
On n’améliorera pas la vie dans les quartiers de banlieue si on ne combat pas le chômage. Ce qui n’empêche pas d’allouer, en même temps, des crédits massifs à la réhabilitation des logements et à l’embauche de tout le personnel qui manque dans ces quartiers – des écoles aux centres de santé, en passant par les animateurs et la vie socio-culturelle. Mais seule une élévation du niveau de vie de la population, et du travail pour tous, permettraient de faire sortir ces quartiers de la misère.
- Salaires -
Dans la société capitaliste, le niveau des salaires et des profits est l’enjeu de la lutte de classe et une des mesures de l’exploitation. Alors même que le patronat se plaint des salaires et d’avoir à payer les cotisations, il trouve des millions pour payer les PDG et verser les dividendes aux actionnaires. Alors, les travailleurs ont à se battre au jour le jour pour maintenir leur salaire, ce qui leur permet de vivre.
Pour sauvegarder, aujourd’hui, leur niveau de vie, les travailleurs doivent se battre pour :
L’augmentation conséquente de tous les salaires, ne serait-ce que pour rattraper le retard pris au fil du temps sur l’inflation.
L’indexation de tous les salaires sur les prix, de façon à ce qu’ils augmentent au même rythme que les prix des loyers, des carburants, du gaz… Indexation non pas sur l’indice officiel (qui sous-estime l’inflation à laquelle nous sommes confrontés) mais sur l’évolution des prix qui sera constatée par en bas, au jour le jour, par la population.
La fin des exonérations de cotisations patronales, car les cotisations patronales font partie intégrante du salaire, puisque c’est la partie du salaire qui doit revenir aux travailleurs quand ils sont malades, à la retraite ou au chômage.
Alors que le nombre de salariés payés au salaire minimum augmente et qu’il est difficile de vivre avec moins de 1 700 euros, nous reprenons la revendication des confédérations syndicales d’un SMIC à 1 700 euros net.
Ces mesures de sauvegarde des conditions d’existence des travailleurs devront être l’objectif des luttes à venir.
Nous militons dans la perspective d’une société communiste et de l’abolition du salariat. Nous reprenons à notre compte le fameux « De chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins » de Marx, c’est-à-dire l’idée qu’à partir du moment où chacun apporte sa pierre à l’édifice de la société avec son travail, il pourra disposer de tout ce dont il a besoin. Autant dire que la question des salaires dans une société communiste se posera bien différemment.
Source http://www.nathalie-arthaud.info, le 27 mars 2012