Texte intégral
Monsieur l'Ambassadeur,
Messieurs et Mesdames les Conseillers de l'Assemblée des Français de l'étranger,
Mesdames et Messieurs,
Je tiens d'abord à vous exprimer le plaisir à être parmi vous aujourd'hui, et je remercie l'ambassadeur Bertrand Besancenot de nous avoir réunis ce soir, lui qui connaît si bien ce pays.
L'évolution rapide du monde et tout particulièrement de la région rend plus que jamais nécessaire une relation forte, durable et amicale entre l'Arabie Saoudite et la France, liées par un véritable partenariat stratégique qui n'a cessé de se renforcer.
Vous le savez mieux que quiconque, vous qui vivez ici : les relations passent d'abord par les contacts personnels. La visite en Arabie saoudite du président de la République, qui était sa première visite dans un pays de la région après son élection, lui a permis de rencontrer le Roi Abdallah, et le Prince héritier, Salmane. Depuis, les visites ministérielles se sont succédé. Je veux à mon tour contribuer par ma présence, ici, au nouvel élan de la relation franco-saoudienne.
Nos relations politiques sont excellentes. À l'échelle régionale, nos positions convergent largement : fermeté envers l'Iran, soutien à la souveraineté du Liban, promotion d'un processus de paix juste entre la Palestine et Israël, suivi attentif de l'évolution de l'Égypte. Nous apprécions particulièrement les efforts saoudiens en faveur de la stabilité au Moyen-Orient.
L'Arabie saoudite est aussi un allié important dans notre lutte contre le terrorisme international. La prise d'otages de Nairobi par des Chabab somaliens a tragiquement rappelé l'urgence de ce combat.
Deux de nos compatriotes ont péri à Nairobi. Mes pensées vont une nouvelle fois vers elles, et vers leurs familles.
L'Arabie Saoudite et la France coopèrent de longue date pour éradiquer le fléau du terrorisme. Mais c'est évidemment face au drame syrien que nous nous retrouvons en ce moment, dans une relation de confiance et de proximité.
Avant-hier, je me suis rendue dans le camp de Zaatari, en Jordanie. La détresse que j'y ai vue m'a bouleversée. Elle interdit que nous abandonnions à la barbarie le peuple syrien, que nous laissions des centaines de milliers de réfugiés sans espoir avec pour seul horizon les camps qui les accueillent. Le président de la République et le ministre des affaires étrangères ont eu raison de ne pas transiger sur les principes qui font l'honneur des démocraties. C'est la seule ligne de conduite possible, aujourd'hui et demain. Le résultat obtenu à New York n'aurait pas été possible sans notre fermeté et le travail de la diplomatie française.
Permettez-moi de dire un dernier mot sur la Syrie, à valeur d'hommage pour tous les Français que j'ai rencontrés à Zaatari, et qui essaient de soulager la souffrance de dizaines de milliers de réfugiés. Ils sont militaires, médecins, psychologues, soignants, humanitaires. Leur travail force l'admiration. Le gouvernement les appuie dans leurs missions : outre les fonds d'urgence débloqués, nous avons déployé, dès l'ouverture du camp, un hôpital militaire.
Face à ce chaos, il est réconfortant de savoir pouvoir compter sur l'Arabie Saoudite, pays ami et allié.
La relation privilégiée entre nos deux pays ne se noue toutefois pas sur le seul plan politique : elle se décline aussi sur le plan économique, autour d'intérêts partagés. L'Arabie Saoudite est notre deuxième partenaire commercial au Moyen-Orient. La France est le 3e plus grand investisseur étranger en Arabie. L'organisation du premier forum d'affaires franco-saoudien à Paris au printemps dernier, qui a réuni des centaines d'entrepreneurs des deux pays, est une preuve supplémentaire de la vitalité de ce partenariat.
Et ne boudons pas notre plaisir : les signatures cet été de deux contrats importants, l'un pour le métro de Riyad et l'autre pour la rénovation de la flotte saoudienne de la Mer Rouge sont de très bonnes nouvelles pour nos deux pays. Je sais que d'autres projets sont en cours de finalisation. Je veux saluer à cette occasion le dynamisme de nos entreprises, actives dans de multiples secteurs : les transports et la défense - je viens de l'évoquer -, mais aussi l'aéronautique, le traitement de l'eau, l'électricité, la distribution, l'hôtellerie ou le luxe...
Notre relation bilatérale se construit aussi par la culture. Les étudiants saoudiens sont de plus en plus nombreux à poursuivre leurs études en France. Les relations entre les universités se renforcent. Notre coopération culturelle est très vive dans les domaines de l'archéologie et du patrimoine. Il convient ici de rappeler la grande exposition au Louvre sur les trésors archéologiques d'Arabie en 2010 et l'ouverture l'an dernier du département des Arts islamiques, dans ce même musée.
Je n'omettrai pas de souligner le rôle des trois établissements d'enseignement présents en Arabie ; j'en ai visité deux... il me faudra donc revenir.
Leur apport au rayonnement de notre langue, de notre culture et de nos valeurs, est crucial. Je tiens à louer le travail des enseignants et de l'ensemble des personnels de nos lycées, ainsi que ceux qui contribuent à les financer.
Je souhaite aussi saluer les personnels de l'Alliance française et des services culturels : leur action est tout aussi décisive pour le rayonnement de notre pays. Je sais que l'Ambassade propose une programmation riche et variée, avec concerts, expositions, conférences, pièces de théâtre, cinéma. On me chuchote également que des soirées - qualifions-les de très «françaises» - illuminent d'éclats bleus, blancs, rouges les nuits saoudiennes, une fois par mois. Voilà ma curiosité attisée : peut-être aurais-je un jour l'honneur d'être conviée à l'une d'elles ?...
Mes Chers Compatriotes,
Par votre dynamisme en matière économique, culturelle, pédagogique, vous êtes les fers de lance de notre diplomatie d'influence et de notre diplomatie économique. Le ministre des affaires étrangères, M. Laurent Fabius, et moi-même sommes particulièrement attachés à ces nouvelles approches de la diplomatie. Elles tranchent avec les visions du passé.
La diplomatie d'influence et la diplomatie économique sont au contraire la marque d'une France qui épouse les dynamiques du monde, et qui en tire profit, par la mobilité des talents et le rayonnement des valeurs. Par leur présence à travers le monde, les plus de 2,5 millions de Français de l'étranger délimitent les nouvelles frontières de la France.
À l'instar de votre communauté, il importe de tirer le meilleur de ce nouvel espace. La France et les Français ont tous les atouts pour évoluer sereinement et avec succès dans le monde d'aujourd'hui. J'ai fait de mon ministère un outil au service de nos compatriotes ; plusieurs mesures ont déjà pu être adoptées et mises en oeuvre ; j'en proposerai un certain nombre début 2014 destinées à encourager et soutenir la mobilité internationale des Français, dans le temps du départ, dans le temps de la vie d'expatrié, et dans le temps du retour, trop souvent négligé.
J'aurai l'occasion de revenir vers vous sur ce sujet dans les prochaines semaines, à travers la Lettre d'information aux Français de l'étranger qui vous parviendra bientôt.
Leur place dans le monde, les Français l'affirmeront d'autant mieux qu'ils sauront, comme vous, multiplier et consolider les passerelles avec les pays amis.
Il est vrai que l'Arabie Saoudite est particulièrement propice à ce type de relations ouvertes et partenariales. Par-delà les différences entre nos modes de vie, vous savez pouvoir compter sur l'hospitalité de la population, le dynamisme de l'économie, la qualité des services proposés, la beauté aride et majestueuse des paysages que j'ai encore à découvrir, une modernité en marche.
L'impression que je relève de cette visite éclair est que le Royaume se développe et se modernise tout en restant fidèle à lui-même. Les réformes entreprises par le Roi Abdallah sont fondamentales à cet égard. Notre amicale ambition est d'accompagner l'Arabie dans cette voie. Notre coopération dans tous les domaines y contribue.
Je forme ainsi le voeu que nos pays continuent à renforcer leurs relations. Les visites à venir, celle du président de la République, y contribueront. Quant à votre propre contribution, elle est quotidienne. Elle est essentielle. Soyez en félicités, en mon nom et au nom de la France.
Je remercie Monsieur l'ambassadeur et son équipe pour la qualité de leur accueil, et je vous souhaite à tous une pleine réussite dans vos projets et dans votre vie personnelle.
Je vous remercie.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 4 octobre 2013