Conseil des ministres du 16 octobre 2013. La situation économique et l'emploi.

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Auteur(s) moral(aux) : Secrétariat général du Gouvernement

Texte intégral

Le ministre de l'économie et des finances et le ministre du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social ont présenté une communication relative à la situation économique et l'emploi.
Dans un environnement international et financier encore incertain, notamment en raison du blocage institutionnel aux Etats-Unis sur la politique budgétaire, l'éclaircie de la conjoncture française se confirme au second semestre de l'année 2013 au-delà des à-coups. L'Insee prévoit ainsi qu'après un très bon deuxième trimestre (+0,5 %), la croissance française marquerait le pas au 3e trimestre (0 %) avant de rebondir au 4e trimestre (+0,4 %). Plusieurs facteurs expliquent le profil heurté de la croissance, comme par exemple l'effet du renouvellement des gammes dans l'automobile ou les fluctuations climatiques. En moyenne cependant, les prévisions de l'Insee suggèrent que l'activité en France est désormais sur une tendance de l'ordre de 1 % en rythme annuel, après avoir connu deux ans de stagnation. Le Fonds monétaire international a également revu à la hausse ses prévisions de croissance pour la France, à 0,2 % pour 2013 et 1,0 % pour 2014.
Du côté de la demande intérieure privée, la consommation des ménages continue de résister dans un contexte d'inflation encore modérée (0,9 % en glissement annuel en septembre), même si les évolutions trimestrielles reflètent celles des dépenses d'énergie qui sont très dépendantes du climat. Plusieurs signaux suggèrent que l'investissement des entreprises pourrait redémarrer d'ici la fin de l'année. En particulier, la Banque de France fait état d'un net redressement des perspectives de ventes dans le commerce de gros, signe favorable pour l'investissement en biens d'équipement, tandis que les marges des entreprises, dont la faiblesse demeure un frein pour l'investissement, s'améliorent peu à peu avec la reprise progressive de l'activité. La situation financière des entreprises devrait continuer de s'améliorer tout au long de l'année 2014, avec la montée en charge du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE).
La politique économique du Gouvernement commence donc à produire ses résultats. La stratégie de redressement structurel des comptes publics, équilibrée et exigeante, permet en outre à tous les agents d'emprunter à des conditions de financement favorables. L'écart de taux d'intérêt à 10 ans entre la France et l'Allemagne s'établit ainsi autour de 50 points de base, soit près de 90 points de base sous le niveau atteint en mai 2012.
S'agissant de la situation du marché du travail, l'amélioration des perspectives d'activité comme la mobilisation des politiques de l'emploi confortent chaque jour l'objectif d'inverser la courbe du chômage avant la fin de l'année et dans la durée.
L'intérim s'oriente désormais clairement à la hausse, avec +1,8% au mois d'août, après +1,7% en juillet. Depuis le début de l'année, l'emploi intérimaire a ainsi progressé de près de 5%, après avoir significativement chuté au cours des deux années précédentes.
La mise en œuvre des politiques de l'emploi se poursuit à un rythme soutenu, grâce à la mobilisation de l'ensemble des acteurs du service public de l'emploi :
* Le seuil des 70 000 emplois d'avenir a été dépassé ce lundi. Un an presque après le lancement du dispositif, ce sont autant de solutions d'emploi qui auront été offertes à des jeunes peu ou pas qualifiés.
* A la fin du mois de septembre, près de 300 000 contrats d'accompagnement dans l'emploi (CUI-CAE) ont été prescrits depuis le début de l'année, soit autant qu'en 2012 sur la même période. L'allongement progressif de la durée moyenne des contrats se poursuit puisqu'elle atteignait 10 mois et demi pour les contrats prescrits en août contre 6,3 mois en mai 2012.
* S'agissant du contrat de génération, le ministre du travail présentera aux partenaires sociaux le 22 octobre - dans le cadre d'une réunion de suivi de la mobilisation pour l'emploi décidée lors de la grande conférence sociale – un premier bilan. Au-delà du suivi quantitatif, c'est la qualité de l'engagement des entreprises pour faciliter l'insertion des jeunes et l'emploi des seniors qui doit prévaloir.
* La mobilisation dans le cadre du plan « 30 000 formations, 30 000 emplois » se poursuit. Le Président de la République, en déplacement à Roanne la semaine passée, a pu constater son efficacité puisque ce sont 37 000 places de formation supplémentaires qui ont été identifiées à ce jour pour des métiers qui recrutent mais ne trouvent pas suffisamment de candidats formés.En parallèle, la négociation en vue de la réforme de la formation professionnelle est entrée dans le vif du sujet : lors de la 2ème séance du 10 octobre dernier, les partenaires sociaux ont unanimement affiché une volonté commune d'aboutir à une réforme d'ampleur. Lors de la réunion du 23 octobre, un premier projet de texte sera soumis à discussion.