Texte intégral
Monsieur l'Ambassadeur de France,
Messieurs les ambassadeurs,
Mon général,
Mon colonel,
Officiers, Sous-officiers,
Mesdames et Messieurs parents de victimes du Drakkar,
Messieurs rescapés de l'attentat,
Mesdames et Messieurs,
C'est avec beaucoup d'émotion que je prends la parole devant vous. Une émotion liée à la mémoire directe de ce drame. Car il y a 30 ans, ici même à Beyrouth, là où ils étaient venus défendre la paix, 58 de nos soldats ont trouvé la mort.
Une émotion portée aussi par votre présence, rescapés, parents, amis et compagnons d'armes des 58 parachutistes dont le destin fut brisé à jamais.
Je sais que plusieurs d'entre vous reviennent au Liban pour la première fois. Malgré l'instabilité de la région, malgré la fatigue du voyage, malgré l'émotion aussi que peut susciter un tel événement,vous avez fait le choix d'être là. Sachez que c'est un honneur pour moi d'être auprès de vous à cette occasion.
Hommage à ces 58 soldats. A vos fils, vos frères,à ces hommes qui étaient la fierté et la réussite de la famille. Cette fierté ne doit en rien s'estomper, car désormais c'est la Nation toute entière qui salue leur courage et leur sacrifice.
Comme le dit ce chant magnifique qui leur rend hommage et qui est encore régulièrement chanté par nos soldats : « La France pleure ses enfants, tombés là-bas au Levant. Nous garderons leur souvenir, comme eux nous voulons bien servir. »
Je vais rappeler, brièvement, les circonstances du drame qui s'est déroulé ici il y a 30 ans. Et je vous prie de m'excuser,rescapés, familles, amis et compagnons d'armes, car je mesure la douleur causée par l'évocation de ce souvenir.
Entre septembre 1982 et mars 1984, alors que le Liban est en guerre, l'Organisation des Nations Unies décide de déployer une force internationale d'interposition.
En septembre 1983, une Force Multinationale de Sécurité de Beyrouth est alors installée dans la capitale libanaise. Elle comprend essentiellement des troupes françaises, américaines et italiennes. Et je tiens à remercier chaleureusement les ambassadeurs qui nous font l'honneur de leur présence aujourd'hui.
Elle témoigne s'il était nécessaire de la solidarité qui lie encore profondément la communauté internationale à l'État libanais.
Le 11 septembre 1983, la 3e compagnie du 1er RCP du capitaine Thomas s'installe dans un hôtel isolé et baptisé position « Drakkar ».
« Drakkar » ce mot résonne encore dans nos têtes et frappe, telle une bombe, nos curs, nos âmes, nos mémoires.
Le 23 octobre 1983, il y a presque 30 ans, près de 300 hommes trouvent la mort sur cette terre où ils étaient venus reconquérir la paix.
A 6h17 du matin, le quartier général des Marines américains, situé près de l'aéroport, est pulvérisé par une explosion qui fait 241 morts.
A 6h24, l'immeuble « Drakkar » est entièrement détruit par une autre explosion.
55 parachutistes du 1er RCP et 3parachutistes du 9e RCP sont tués. Et je n'oublie pas les 5 Libanais de la famille du concierge de l'immeuble morts ce jour-là.
15 blessés échappent de peu à la mort. Ils vivront, ceux qui sont parmi nous en témoignent, avec le souvenir d'un drame effroyable, de ceux qui blessent à jamais les esprits et font pleurer les âmes.
Le lendemain de l'attentat, le président de la République François Mitterrand est à Beyrouth pour témoigner de sa solidarité avec les victimes.
A son retour à Paris, le soir du 24 octobre1983, il déclare, je le cite : « A tous, je dis qu'un pays est grand par sa force d'âme, par sa résolution, comme par ses amitiés et le respect qu'il mérite. C'est pourquoi au Liban, la France reste et restera fidèle à son histoire et à ses engagements. En défendant là comme ailleurs ses principes d'indépendance nationale et d'équilibre des forces dans le monde, la France ne défend pas autre chose que la paix ».
Quelques jours plus tard, le 2 novembre 1983,dans la cour d'honneur des Invalides, la Nation rend solennellement hommage à ces 58 hommes morts pour la paix. Un hommage que nous venons perpétuer aujourd'hui, pour que le souvenir reste entier, car se souvenir c'est déjà faire sien le combat pour la paix.
Cet hommage sera renouvelé le 23 octobre prochain. Je serai avec le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian à Pamiers,au cur de ce 1er RCP endeuillé à jamais par la disparition tragique de ses vaillants soldats.
Le 23 octobre au soir, je raviverai la flamme du souvenir à l'arc de triomphe, en symbole de la reconnaissance éternelle de la Nation envers ceux qui sont tombés en son nom.
A travers eux, nous rendons également hommage aux combattants d'hier et d'aujourd'hui, engagés au péril de leur vie, pour porter les valeurs qui nous sont chères, pour porter un idéal de paix.
Ils sont soumis à un risque permanent. J'ai pu l'observer lors de ma première venue ici, il y a un an, pour ce réveillon de Noël unique passé auprès des troupes françaises de la FINUL positionnées à DarKhyfa.
Ailleurs, en Afghanistan, au Mali, sur tous les continents, des hommes et des femmes s'engagent, au sens le plus noble du terme, quand l'engagement est synonyme de don de soi.
La profonde amitié que la France entretient avec de nombreux pays, notamment le Liban, est aussi le fruit de cet engagement de chacun. Je tiens à nouveau à les en remercier solennellement, et chaleureusement.
Je vous remercie.
Source http://www.defense.gouv.fr, le 21 octobre 2013
Messieurs les ambassadeurs,
Mon général,
Mon colonel,
Officiers, Sous-officiers,
Mesdames et Messieurs parents de victimes du Drakkar,
Messieurs rescapés de l'attentat,
Mesdames et Messieurs,
C'est avec beaucoup d'émotion que je prends la parole devant vous. Une émotion liée à la mémoire directe de ce drame. Car il y a 30 ans, ici même à Beyrouth, là où ils étaient venus défendre la paix, 58 de nos soldats ont trouvé la mort.
Une émotion portée aussi par votre présence, rescapés, parents, amis et compagnons d'armes des 58 parachutistes dont le destin fut brisé à jamais.
Je sais que plusieurs d'entre vous reviennent au Liban pour la première fois. Malgré l'instabilité de la région, malgré la fatigue du voyage, malgré l'émotion aussi que peut susciter un tel événement,vous avez fait le choix d'être là. Sachez que c'est un honneur pour moi d'être auprès de vous à cette occasion.
Hommage à ces 58 soldats. A vos fils, vos frères,à ces hommes qui étaient la fierté et la réussite de la famille. Cette fierté ne doit en rien s'estomper, car désormais c'est la Nation toute entière qui salue leur courage et leur sacrifice.
Comme le dit ce chant magnifique qui leur rend hommage et qui est encore régulièrement chanté par nos soldats : « La France pleure ses enfants, tombés là-bas au Levant. Nous garderons leur souvenir, comme eux nous voulons bien servir. »
Je vais rappeler, brièvement, les circonstances du drame qui s'est déroulé ici il y a 30 ans. Et je vous prie de m'excuser,rescapés, familles, amis et compagnons d'armes, car je mesure la douleur causée par l'évocation de ce souvenir.
Entre septembre 1982 et mars 1984, alors que le Liban est en guerre, l'Organisation des Nations Unies décide de déployer une force internationale d'interposition.
En septembre 1983, une Force Multinationale de Sécurité de Beyrouth est alors installée dans la capitale libanaise. Elle comprend essentiellement des troupes françaises, américaines et italiennes. Et je tiens à remercier chaleureusement les ambassadeurs qui nous font l'honneur de leur présence aujourd'hui.
Elle témoigne s'il était nécessaire de la solidarité qui lie encore profondément la communauté internationale à l'État libanais.
Le 11 septembre 1983, la 3e compagnie du 1er RCP du capitaine Thomas s'installe dans un hôtel isolé et baptisé position « Drakkar ».
« Drakkar » ce mot résonne encore dans nos têtes et frappe, telle une bombe, nos curs, nos âmes, nos mémoires.
Le 23 octobre 1983, il y a presque 30 ans, près de 300 hommes trouvent la mort sur cette terre où ils étaient venus reconquérir la paix.
A 6h17 du matin, le quartier général des Marines américains, situé près de l'aéroport, est pulvérisé par une explosion qui fait 241 morts.
A 6h24, l'immeuble « Drakkar » est entièrement détruit par une autre explosion.
55 parachutistes du 1er RCP et 3parachutistes du 9e RCP sont tués. Et je n'oublie pas les 5 Libanais de la famille du concierge de l'immeuble morts ce jour-là.
15 blessés échappent de peu à la mort. Ils vivront, ceux qui sont parmi nous en témoignent, avec le souvenir d'un drame effroyable, de ceux qui blessent à jamais les esprits et font pleurer les âmes.
Le lendemain de l'attentat, le président de la République François Mitterrand est à Beyrouth pour témoigner de sa solidarité avec les victimes.
A son retour à Paris, le soir du 24 octobre1983, il déclare, je le cite : « A tous, je dis qu'un pays est grand par sa force d'âme, par sa résolution, comme par ses amitiés et le respect qu'il mérite. C'est pourquoi au Liban, la France reste et restera fidèle à son histoire et à ses engagements. En défendant là comme ailleurs ses principes d'indépendance nationale et d'équilibre des forces dans le monde, la France ne défend pas autre chose que la paix ».
Quelques jours plus tard, le 2 novembre 1983,dans la cour d'honneur des Invalides, la Nation rend solennellement hommage à ces 58 hommes morts pour la paix. Un hommage que nous venons perpétuer aujourd'hui, pour que le souvenir reste entier, car se souvenir c'est déjà faire sien le combat pour la paix.
Cet hommage sera renouvelé le 23 octobre prochain. Je serai avec le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian à Pamiers,au cur de ce 1er RCP endeuillé à jamais par la disparition tragique de ses vaillants soldats.
Le 23 octobre au soir, je raviverai la flamme du souvenir à l'arc de triomphe, en symbole de la reconnaissance éternelle de la Nation envers ceux qui sont tombés en son nom.
A travers eux, nous rendons également hommage aux combattants d'hier et d'aujourd'hui, engagés au péril de leur vie, pour porter les valeurs qui nous sont chères, pour porter un idéal de paix.
Ils sont soumis à un risque permanent. J'ai pu l'observer lors de ma première venue ici, il y a un an, pour ce réveillon de Noël unique passé auprès des troupes françaises de la FINUL positionnées à DarKhyfa.
Ailleurs, en Afghanistan, au Mali, sur tous les continents, des hommes et des femmes s'engagent, au sens le plus noble du terme, quand l'engagement est synonyme de don de soi.
La profonde amitié que la France entretient avec de nombreux pays, notamment le Liban, est aussi le fruit de cet engagement de chacun. Je tiens à nouveau à les en remercier solennellement, et chaleureusement.
Je vous remercie.
Source http://www.defense.gouv.fr, le 21 octobre 2013