Déclaration de M. Jean-Marc Ayrault, Premier ministre, en réponse à une question sur les mesures de soutien à l'économie de la Bretagne, a l'Assemblée nationale le 16 octobre 2013.

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Circonstance : Question au gouvernement posée par M. Richard Ferrand, député (groupe Socialiste, Républicain et Citoyen - SRC) du Finistère, à l'Assemblée nationale le 16 octobre 2013

Texte intégral

Oui ! Merci monsieur le Président. Monsieur le député, j'ai eu l'occasion à plusieurs reprises - et notamment hier - de vous dire la volonté du gouvernement de prendre toute la mesure de la gravité de la situation en Bretagne.
Cette situation touche un secteur en particulier qui est celui de l'agroalimentaire, mais pas seulement. D'autres secteurs sont impactés, et c'est pourquoi la Bretagne a besoin du soutien de l'Etat, de la mobilisation de toutes les forces pour relever le défi de l'avenir.
Le gouvernement a décidé ce matin de proposer à la Région Bretagne un "Pacte d'avenir" dont nous engageons la négociation immédiatement, sans attendre la programmation prévue de la négociation des Contrats de plan. Ce "Pacte d'avenir" permettra d'anticiper l'avenir, pour soutenir le développement des filières, soutenir le développement des entreprises, soutenir le développement de l'innovation. Mais il permettra aussi d'agir dans l'urgence, et l'urgence ce sont les salariés des abattoirs ou d'autres activités de l'agroalimentaire.
C'est pourquoi nous avons décidé, avec le ministre du Travail, un contrat exceptionnel d'accompagnement de l'emploi qui s'appelle le "Contrat de sécurisation professionnelle renforcée" qui garantit pendant un an le salaire de chaque personne licenciée à 97% net du salaire perçu précédemment. Cette période sera mise à profit pour une action de formation, pour une action de recherche d'emploi.
Le préfet réunira dans les prochaines heures l'ensemble des entreprises, grandes et moyennes, du secteur public comme du secteur privé, pour rechercher avec elles toutes les offres d'emploi qui existent et qui pourraient permettre à ces salariés - dans cette période où ils continueront de percevoir leur salaire – une solution. Nous ne laisserons tomber personne, c'est l'engagement que je prends.
Le "Plan agriculture", le "Plan Bretagne" que j'ai annoncé le 19 septembre au SPACE prévoit à la fois des moyens financiers pour l'agroalimentaire, les entreprises de cette filière mais aussi des soutiens en matière environnementale, en matière réglementaire, pour faciliter l'installation, pour faciliter le développement d'entreprises agricoles notamment dans l'activité porcine avec des facilités pour les projets de méthanisation. Ce chantier a été lancé et sera mené à son terme. Tout sera mis en œoeuvre d'ici la fin de l'année pour que des réponses concrètes soient apportées à la filière de l'agroalimentaire.
Enfin le "Pacte", le préfet recevra des moyens humains, des hauts fonctionnaires spécialisés en matière d'emploi, de formation, de soutien aux filières. Ces équipes arriveront dans les prochains jours. Tout le "Pacte" sera négocié avec la Région, les collectivités territoriales, mais j'appelle aussi toutes les forces politiques, y compris de l'opposition, à se mettre autour de la table pour en discuter les modalités. Les forces économiques et sociales y seront associées, et à Matignon le directeur de cabinet sera chargé de la coordination de cette action. Un conseil spécial intégrera mon cabinet pour suivre la mise en œoeuvre de ce plan d'urgence et de ce "Plan d'avenir", Monsieur Gilles Ricono, qui quitte la direction du cabinet du ministre de l'Environnement Philippe Martin et qui prendra ses fonctions dès demain à Matignon.
C'est la mobilisation du gouvernement, c'est la mobilisation de l'Etat et de tous ses services, c'est la mobilisation de tous les ministres, auxquels j'ai demandé de se rendre dans les prochaines heures sur le terrain, pour expliquer la volonté du gouvernement, mobiliser tous les acteurs et redonner espoir et confiance à la Bretagne.

Source http://www.gouvernement.fr, le 17 octobre 2013