Texte intégral
Je vous remercie de votre présence et je suis heureuse de vous rencontrer ce matin pour ce moment, toujours attendu, quest lannonce du budget du Ministère. Cest pour moi un rendez-vous important, que jaborde avec responsabilité, bien sûr, mais aussi avec le plaisir dapporter un décryptage sur la réalité de ce ministère, somme toute méconnu, et de montrer que, par-delà les chiffres, il y a une méthode et des résultats.
Vous le savez, dès mai 2012, le Gouvernement a pris des mesures durgence pour stopper la spirale de lendettement qui menaçait notre souveraineté. Le cap est clair : rétablir les comptes pour retrouver le chemin de la croissance, de la compétitivité, de lemploi.
Ce 2ème budget, que je vous présente aujourdhui, maintient ce cap avec détermination, avec responsabilité mais aussi, et vous le verrez notamment en matière de jeunesse, avec ambition.
Jajoute, avec persévérance, voire endurance. Pour maintenir le cap, nous avons dû surmonter bien des embûches. Nous avons hérité de dossiers épineux. Jy reviendrai.
Si 2013 a été lannée de tous les efforts, je suis contente de vous annoncer que 2014 est celle des premiers résultats.
Derrière les chiffres dun budget, dont certains ne varient pas dune année sur lautre, se cachent en réalité des réformes, un travail de fond et autant de fondements dun ministère redevenu solide, assaini, entièrement mobilisé autour de son projet davenir pour le sport, la jeunesse, léducation populaire et la vie associative.
Je commencerai par évoquer brièvement quelques éléments transversaux de ce budget 2014.
En 2014, le budget total de ce Ministère sera de 833 M, hors fonctions supports, soit 1,3 milliard deuros avec celles-ci. Il connaîtra une hausse de 14% (734 M en 2013).
Cette hausse est due au 2e volet du Programme dInvestissements dAvenir (PIA 2) : 100 M seront alloués au Ministère des Sports, de la Jeunesse, de lEducation populaire et de la Vie Associative, pour financer des programmes de soutien de lemploi et la capacité dinnovation des jeunes. Je reviendrai sur le contenu de cet effort que je nhésite pas à qualifier dexceptionnel.
Cet investissement en faveur de la jeunesse ne veut pas dire que le ministère ne contribue pas à la stratégie gouvernementale, menée par le Premier ministre : des réformes structurelles pour des économies durables dans les dépenses publiques.
Cest ainsi un budget qui prévoit des économies pérennes. Elles sont visibles cette année, elles le seront les années suivantes.
Jen donne un seul exemple :
- 7 millions économisés en éliminant les doublons et les dispositifs redondants.
Etait-il opportun de continuer à financer des dispositifs spécifiques, comme le « Parcours Animation Sport » pour prendre en charge des jeunes en grande difficulté sociale, alors même que lEtat investir massivement dans deux dispositifs de droit commun : la Garantie Jeunes et les Emplois dAvenir ? De même, fallait-il continuer à prendre en charge la formation professionnelle initiale dans les CREPS, alors que son financement relève de la compétence exclusive des régions ? Dans un contexte de redressement des comptes, jai fait le choix de la rationalisation.
Ces réformes structurelles, cest aussi une méthode, la Modernisation de lAction Publique, qui interroge lensemble de nos champs dintervention.
Cette fameuse « MAP » est un outil opérationnel, au service de lefficacité de nos missions.
- La MAP, cest dabord le choc de simplification : pas moins de 20 mesures visant à alléger nos procédures pour les usagers et à libérer du temps aux agents du ministère pour se concentrer sur les autres priorités. Cest le chantier de refonte des certifications délivrées par le ministère, lallègement de nombreuses procédures administratives pour les associations, la généralisation de la dématérialisation... Lorsque lon généralise la téléprocédure de déclaration des éducateurs sportifs ou quon supprime la déclaration des établissements sportifs, on simplifie la vie de nos concitoyens sportifs et on utilise mieux les ressources dont on dispose.
- La MAP, cest aussi des évaluations de politiques publiques, comme celle des formations et certifications du ministère. Nous y voyons des gains de productivité majeurs qui vont permettre aux agents de mieux assurer leurs autres missions prioritaires.
- La MAP, cest enfin des réformes de nos structures. Je prendrai lexemple des CREPS : dans le cadre de la loi de décentralisation, une réforme de leur statut a été engagée sur le modèle des établissements scolaires. Elle permettra daméliorer leur fonctionnement en renforçant leur ancrage territorial et donc la cohérence des politiques sportives de lEtat et des collectivités, en matière de formation et de haut niveau. Elle sécurisera le développement de leurs équipements.
Ces économies nont quun seul but : retrouver le chemin de lemploi.
Nous continuerons en 2014 à soutenir la politique volontariste du Gouvernement en faveur de lemploi.
Pour ce faire, nos agents sont pleinement mobilisés dans le dispositif des emplois davenir, car ils constituent une réelle opportunité professionnelle pour les jeunes : 70% des jeunes diplômés Jeunesse et Sport trouvent un emploi moins dun mois après lobtention de leur diplôme. Sur les 60 000 emplois davenir concrétisés au 1er octobre, plus de 10 000 le sont dans les métiers jeunesse et sport. Ici même, lannée dernière, javais pris lengagement que mon secteur recrute 10% des 150 000 jeunes en emplois davenir. Aujourdhui, nous avons atteint deux tiers de cet objectif en moins dun an. Nous sommes en avance sur nos prévisions. Loin de ralentir, je souhaite que nous poursuivions au même rythme pour dépasser les 10%.
Je tiens au passage à remercier tous les acteurs qui se sont impliqués avec nous. Les agents bien sûr, dans les services déconcentrés et au sein des établissements. Un exemple me vient à lesprit, celui du CREPS dIle-de-France, qui a, dans le cadre de la réforme des rythmes scolaires, mis à la disposition des collectivités, une plateforme permettant dassurer le recrutement et la formation des jeunes animateurs. Déjà une centaine demplois davenir animateurs ont été conclus grâce à ce système ! Je remercie aussi le mouvement sportif, à commencer par les fédérations, ainsi que les fédérations déduction populaire : je ne pourrai tous les citer, mais ils ont tous apporté des solutions innovantes.
En matière de création demplois, ne négligeons pas le potentiel de la réforme des rythmes scolaires : le Ministère est mobilisé aux côtés des collectivités pour accompagner la mise en place les Projets Educatifs de Territoire. Dans le champ de léducation populaire, cette réforme implique potentiellement la création de dizaines de milliers demplois.
Le décor étant planté, je souhaiterais à présent vous présenter plus en détails les moyens et les priorités pour la jeunesse et la vie associative.
Comme je le rappelais tout à lheure, la Jeunesse est au coeur du projet du quinquennat et nous souhaitons soutenir les politiques jeunesse en associant tous les ministères. Sur lensemble du budget de lEtat, 81 milliards deuros lui sont consacrés, soit une augmentation de 1% par rapport à 2013.
Au sein du ministère que jai en charge, les crédits en faveur de la jeunesse, de la vie associative et de léducation populaire sétabliront en 2014 à 449 M, soit une hausse de 28% par rapport à 2013.
Cette hausse provient dune dotation exceptionnelle de 100 M issue du Programme dinvestissements dAvenir (PIA2) en faveur de la Jeunesse. Le reste du programme est globalement stabilisé (-0.3%).
Ce nouveau programme « Investissements davenir en faveur de la Jeunesse » répond à une nouvelle conception des politiques publiques, dans lesquelles, lEtat investit massivement pour encourager les acteurs locaux à inventer de nouvelles réponses, à grande échelle, pour les jeunes. Transformer les politiques publiques, beaucoup en ont la volonté mais ils butent sur des coûts qui ne trouvent jamais de financements.
Un exemple : linformation et lorientation des jeunes. Elle est souvent éclatée entre de nombreux réseaux, entre plusieurs structures. Construire linformation des jeunes de demain, cest financer de nouvelles technologies ; cest construire des lieux daccueils des jeunes innovants dans lesquels lensemble des acteurs se regroupent ; cest mutualiser les outils. Aujourdhui, on ne sait pas le faire, faute de moyens adaptés. Cest cela que le PIA financera.
Jai choisi cet exemple de linformation des jeunes, car il est révélateur de la dimension interministérielle qui doit être au coeur de la politique en faveur de la jeunesse et des associations.
Pour déployer son action, jai souhaité que ce ministère retrouve la vocation interministérielle quil avait perdue depuis Marie-Georges Buffet.
Lorganisation du premier Comité Interministériel de la Jeunesse en février 2013 en a été la traduction. Présidé par le Premier Ministre, il a permis de mobiliser lEtat, principal absent des réflexions sur la jeunesse ces dernières années, afin de mettre au point une politique claire et cohérente. 24 ministères sy sont impliqués.
Depuis un an, nous avons considérablement avancé ! Nous avons sécurisé les points les plus fragiles du parcours des jeunes : linsertion professionnelle, lorientation, le logement, la santé, lengagement dans la vie citoyenne.
Cest le sens du travail mené par Cécile DUFLOT dans le domaine du logement. Rendez vous compte : 80% des locataires ont moins de 30 ans ! La garantie universelle des loyers, lencadrement des loyers abusifs, la construction de 4000 places dhébergement pour les jeunes en alternance, toutes les mesures de libération du foncier qui dopent la construction : toutes ces mesures bénéficient avant tout aux jeunes !
Pour les étudiants, ma collègue Geneviève FIORASO, a amorcé une vaste réforme du système des bourses : 400 millions deuros pour 100.000 bénéficiaires. 30.000 font lobjet dune revalorisation de 15%.
Et nous lançons la « garantie jeune », qui sadresse à ceux qui ne sont suivis par personne, et qui les amènera vers une formation ou un emploi, avec les moyens dassurer leur subsistance (450 euros).
Dernier exemple : le service public de lorientation. Jen reviens à mon exemple initial. Il sera gratuit, il réunira toutes les ressources dont les jeunes ont besoin pour avoir une 2ème, une 3ème, une 4ème chance et ne laisser personne sur le bord du chemin.
Dans le champ de mon ministère, la Priorité Jeunesse se traduit dans le budget 2014 par des axes forts : Lemploi et la mobilité des jeunes Lengagement des jeunes avec le service civique Le soutien au secteur associatif et à léducation populaire Une nouvelle stratégie du Fonds dExpérimentation pour la Jeunesse, qui sera un outil important pour mettre en place toutes les mesures que je vais énoncer.
La mobilité tout dabord. Cest un élément clef de la formation des jeunes et de la politique de lemploi. Nous mobilisons aussi 29 M dans ce domaine. Avec la mobilité, nous touchons en effet aux missions spécifiques de mon Ministère. Lorsque je me suis rendue au Québec le week-end dernier, la presse a présumé que je souhaitais enrayer la mobilité des jeunes qui sy rendent en grand nombre. Eh bien, cest tout le contraire ! La France accueille chaque année 290 000 jeunes étrangers venus faire leurs études, mais seuls 80 000 jeunes Français ont accès à la mobilité à létranger. Je souhaite que davantage de jeunes Français aient accès à ces opportunités, quils puissent ouvrir leurs horizons, acquérir de nouvelles compétences et revenir en France pour créer des emplois ! Le budget global européen pour les programmes de mobilité « Erasmus + » et celui pour les actions de mobilité jeunesse augmentent donc fortement. Nous voulons accroître le nombre de jeunes effectuant une mobilité européenne ou internationale et surtout diversifier leur profil.
2ème priorité de mon secteur : lengagement des jeunes. Nous poursuivons en 2014 la montée en charge du service civique. Nous avons un objectif minimum de 31 000 volontaires accueillis en 2014, soit un effort de 149 M.
Pour parvenir à notre objectif de 100 000 volontaires tout en contribuant à lobjectif de redressement des comptes publics, nous devions répondre à un défi : réduire les coûts de gestion. Je vous annonce que, en cohérence avec la réforme des retraites, nous allons simplifier le financement de la protection sociale des volontaires, sans toucher à aucun de leur droit. Plus simplement dit, un mois de service civique coûtait à lEtat 1000 par jeune. En 2014, ce sera 800. Grâce à cette mesure, nous pouvons raisonnablement envisager de dépasser largement lobjectif de 31000.
Pour répondre aux attentes des associations, nous continuerons en parallèle à travailler au rééquilibrage qualitatif des missions, en allongeant leur durée, avec une mixité sociale plus importante. Les missions ont aussi été diversifiées avec la création de programmes spécifiques : lutte contre le décrochage scolaire, promotion de légalité hommes-femmes, lutte contre les discriminations ou encore intégration des personnes en situation de handicap. Cette montée en charge ne se fera pas, bien entendu, au détriment des dispositifs dédiés à la vie associative et à léducation populaire, qui restent au coeur du projet du Ministère.
Oui, en effet, le secteur associatif est également essentiel. Il est au coeur de la réussite de la politique jeunesse : pas demplois davenirs et pas de service civique sans associations pour les accueillir !
Les associations sont un extraordinaire vivier demplois ! Un emploi privé sur dix ! 1,8 million demplois non délocalisables. Elles ont trop longtemps été sacrifiées. Dans nos priorités budgétaires, le soutien direct à lemploi associatif est, pour la deuxième année consécutive, totalement préservé des économies. Nous continuerons donc à lui apporter plus de 50M, que ce soit au sein du FONJEP ou du CNDS, soit 6.700 emplois directs.
Nous avons aussi contribué, en lien avec le ministre du Budget Bernard CAZENEUVE, à construire une politique fiscale favorable à lemploi associatif. Grâce à labattement de la taxe sur les salaires adopté en même temps que le Crédit dImpôt Compétitivité Emploi (CICE), 70% des associations ne paieront plus cette taxe à compter du 1er janvier 2014 ! Cela représente un nouvel effort de 314 M. Nous prolongeons par ailleurs leffort fiscal (-2,3 milliards ) entrepris en faveur des dons aux associations, quils viennent de particuliers ou du mécénat dentreprise. Le mécénat a un effet de levier incontestable pour les associations, cest un facteur dinnovation. Il est donc important de conforter cette dynamique.
Jinsisterai aussi ici sur la constance du budget qui leur est alloué pour la formation des 16 millions de bénévoles : 11 M leur seront consacrés en 2014. Pour les jeunes en particulier, 9 M seront dédiés au soutien des associations et fédérations nationales de jeunesse et déducation populaire.
Mais je souhaite par-dessus tout préserver le modèle français, qui considère les associations comme des partenaires, et non comme de simples prestataires de laction publique. Le modèle français, cest la subvention qui répond à la capacité dinnovation des associations. La plupart des politiques publiques, notamment pour les personnes les plus vulnérables, ont été inventées par les associations. Il est temps de sen souvenir.
Le ministère a donc engagé un travail important pour sécuriser les relations contractuelles des associations avec les pouvoirs publics. Il sagit de lutter contre le développement non maitrisé de la commande publique et de conforter le modèle français de la subvention, qui sera pour la première fois définie dans la loi (projet de loi sur léconomie sociale et solidaire actuellement en discussion au Parlement).
Et, à la fin de lannée, le Premier ministre signera une Charte dengagements réciproques entre Etat, collectivités et associations. Son objectif : développer les associations et les reconnaître comme des acteurs innovants sur les territoires. Cest cela aussi, changer de méthode : rouvrir le dialogue civil.
Enfin, en appui du programme « Jeunesse et Vie associative » et du PIA, nous avons défini une nouvelle stratégie du Fonds dExpérimentation pour la Jeunesse (FEJ), pour la période 2013-2015. Un bel outil, que je veux plus opérationnel.
En 2014, le FEJ entre dans une nouvelle phase de son existence, où son action sera concentrée sur des projets plus directement connectés aux priorités du ministère. 12 millions deuros seront consacrés à linformation et lorientation, le développement des organisations de jeunes dirigées par des jeunes, la promotion des outils déducation populaire pour les jeunes (numérique, lieux innovants, médias jeunes), la mobilité, etc.
Vous le voyez, la jeunesse nest pas un pré carré. Nayons pas peur dy associer toutes les forces vives de notre nation : le travail interministériel, les associations et pourquoi pas les entreprises privées ? Jai ainsi souhaité entrer dans une nouvelle phase de partenariat avec Total. Cette entreprise est partenaire du FEJ depuis 2009 et jai signé en juin 2013, avec Christophe de Margerie, son président-directeur général, une convention dune durée de trois ans. Ce soutien représente 17 M et se concentre autour de 3 priorités : laccès à lemploi, les parcours dinsertion et laccès à la culture.
Voilà ma feuille de route sur la Jeunesse et la Vie associative.
En 2014, aura lieu le second Comité Interministériel de la Jeunesse. Il permettra de faire le point sur les avancées et danticiper de nouvelles mesures.
Entretemps, afin de gagner en efficacité dans lapplication de toutes ces mesures, nous aurons fini dadapter notre outil de production à la priorité interministérielle. Un Délégué Interministériel à la Jeunesse sera nommé dans les prochains jours.
Grâce à cela, ladministration centrale verra sa capacité stratégique renforcée avec le positionnement auprès du Délégué Interministériel à la Jeunesse du nouvel INJEP aux compétences élargies et aux moyens confortés.
Enfin, la création dun opérateur jeunesse unique regroupera à terme lAgence du service civique (ASC) et lAgence française du programme européen « jeunesse en action » (AFPEJA) pour que les dispositifs de soutien à lengagement sarticulent mieux et développent de nouvelles synergies.
Je vais à présent détailler les crédits du programme « Sport » pour 2014.
Comme promis, après une année defforts consentis, 2014 marque une stabilisation des crédits que ce soit sur le programme sport, qui sélève à 231 M, ou sur le CNDS dont les recettes sont maintenues à 272 M.
Afin de gagner en cohérence, là encore, nous ciblerons les crédits sur les orientations prioritaires du ministère. Signe de constance dans les choix, ces priorités sont les mêmes quen 2013, des priorités souhaitées par les Français et visant à plus déquité dans la pratique sportive : Laccès au sport, pour tous Le sport comme outil de santé publique Le rayonnement de la France sur la scène sportive internationale Laccompagnement individualisé des sportifs de haut niveau Une attention accrue à la lutte contre le dopage en France, à linternational et à la lutte contre les matchs truqués.
Ces priorités budgétaires répondent aussi à une vision qui va bien au-delà de 2014.
Cest ma feuille de route sur le sport. Elle trouvera son aboutissement dans la loi de modernisation du sport qui sera présentée en Conseil des Ministres, puis au Parlement en 2014.
Elle permettra de rénover en profondeur la gouvernance du sport pour sadapter à un contexte qui a radicalement changé en trente ans.
Elle précisera les contours des missions du service public du sport confiées aux fédérations sportives et redonnera au mouvement sportif les leviers de sa pleine responsabilité.
Elle inscrira dans le code du sport la place essentielle des collectivités territoriales.
Elle réaffirmera lobjectif national de lutte contre les inégalités daccès à la pratique sportive.
Elle fera progresser la régulation du sport professionnel.
Elle dotera le sport français de nouveaux outils plus performants pour défendre léthique; lutter contre la violence, les discriminations, le dopage, les paris truqués.
Cette nouvelle gouvernance est déjà à loeuvre avec le Conseil National du Sport, installé le 5 juillet 2013. Je remercie au passage les 4 présidents de commissions qui ont été élus : Jean-Luc ROUGE, Laura FLESSEL, Robert CADALBERT et Pascal BONNETAIN. Ils sont la preuve que chacun se mobilise autour de cette feuille de route.
Ces nouveaux enjeux nous imposent de revoir notre organisation. Jai souhaité que la Direction des Sports du Ministère se réorganise. Elle comprend désormais de nouveaux bureaux :
- le bureau des affaires européennes, des relations internationales ;
- le bureau du sport professionnel et de léconomie du sport ;
- le bureau de lanimation territoriale et des relations avec les collectivités locales.
En interne aussi, nous préparons lavenir.
Mais revenons à notre budget 2014.
Je lai mentionné en introduction : des économies structurelles étaient nécessaires pour retrouver des marges de manoeuvre.
Nous avons hérité dun Ministère plein dinterrogations, aux moyens mal assurés et parfois mal employés, aux résultats en demi-teinte. Cet héritage difficile, javais à coeur de le régler pour redonner un sens plus marqué à laction du Ministère.
Nous avons clôturé avec un certain soulagement je dois dire - des dossiers qui grevaient le budget du ministère. On les présentait comme une fatalité, comme des impasses Mais le fruit dun an et demi de travail, souvent ingrat, cest justement de pouvoir vous rendre compte aujourdhui des solutions !
Conformément aux engagements pris en 2012, le versement de lIndemnité pour Absence de Club Résident au Stade de France est supprimé, ce qui représente une économie de 16 M en 2014 et de 64 M sur 4 ans. Ce dossier a été soutenu par le Premier ministre et Bercy, et je les remercie de leur confiance qui a permis de sécuriser lavenir de cette enceinte emblématique, notamment en prévision de lEuro 2016.
Quant au Musée National du Sport, dont louverture est prévue à Nice en 2014, son installation a débuté dans des conditions financièrement soutenables pour lEtat grâce à un nouvel accord trouvé avec la ville. Cest 4,5 M déconomies, plus de la moitié du coût du projet.
Enfin, nous pouvons désormais construire lavenir du CNDS grâce à un plan de redressement de ses comptes, très difficile, mais qui a, dès la fin 2012, inversé la courbe de son endettement. Je vais y revenir plus longuement dans un instant.
Ces réformes structurelles (CSDF, MNS, CNDS) nous permettent de limiter les efforts demandés sur le reste du budget.
Jai parlé du modèle du sport français. Il repose dabord sur les fédérations sportives, qui continuent donc de représenter plus de 30% des crédits disponibles sur lensemble du programme.
Après leffort consenti en 2013, leur budget en 2014 sera globalement stabilisé à 83M. Je remercie chaleureusement les fédérations qui ont accompagné leffort important réalisé en 2013.
Grâce à cela, il sera nettement plus faible cette année.
Et comme lannée dernière, les contributions ne seront pas aveugles mais tiendront compte de la capacité financière de chacune dentre elles.
Je tiens également à souligner que, à côté de ses 83 millions deuros, le soutien de lEtat aux fédérations sportives se traduit aussi par des compétences. On loublie trop souvent, les moyens humains sont fondamentaux. Plus de 1600 conseillers techniques et sportifs (CTS) seront placés auprès des fédérations, afin de les accompagner. Cest un effort de 105 M financé par lEtat.
Contrairement aux idées reçues, le sport de haut niveau fait partie de mes priorités. Les crédits qui lui sont alloués sétablissent à 178 M en 2014, soit 2.5% daugmentation par rapport à 2013. On les retrouve dans les subventions aux fédérations (50 M), dans linvestissement dans nos établissements et dans le soutien individuel des sportifs, qui progresse de 5%.
Le soutien individuel garantit à tout sportif la sérénité face à son avenir et des conditions de préparation optimales. Cest laccompagnement social, la prise en charge des frais détude ou des coûts liés à la pratique du sport, linsertion professionnelle, mais aussi la prise en charge des droits à la retraite des sportifs de haut-niveau. Ce sont aussi les primes des Jeux Olympiques et Paralympiques.
Vous vous en souvenez peut-être, le précédent Gouvernement avait « oublié » dinscrire celles des JO de Londres au budget. Près de 5 millions deuros à trouver dans la douleur en 2012 ! Pour ne pas tomber dans le même travers, nous avons prévu 1 million deuros en 2014 pour les jeux de Sotchi.
Par ailleurs, lEtat va reconnaître pour la première fois limportance des exploits de nos champions puisque les primes seront inscrites à titre permanent dans un décret. Ce qui était un usage devient la loi de la République.
La reconnaissance nempêche pas léquité, surtout quand elle est fiscale : une retenue de 15% sur ces primes sera faite pour les non-résidents en France.
Jai souhaité que laccompagnement individualisé des athlètes soit également une priorité de nos établissements. Une cellule dédiée a été créée à cet effet au sein de lINSEP. Cet accompagnement faisait partie de la lettre de mission au nouveau directeur général de létablissement Jean-Pierre de VINCENZI.
Ce dernier redevient le navire amiral du sport de haut-niveau, avec lensemble du réseau des CREPS et des écoles qui sont la tutelle du ministère.
Jai souhaité que leurs moyens soient confortés : 22 M (+14%) iront à la rénovation de lINSEP et 9 millions seront alloués aux investissements dans les CREPS.
Pour terminer sur ce programme Sport, nous poursuivons bien sûr avec détermination la nécessaire réforme du CNDS. Nous maintenons le redressement des comptes et la redéfinition de ses missions.
Rappelons dabord que le CNDS est le principal véhicule dintervention de lEtat pour le sport pour tous. Son budget est supérieur à celui du programme Sport. Nous avions fait en 2012 le constat dune situation dendettement critique ! Un constat unanimement partagé par les administrateurs de létablissement
Un plan de redressement pluriannuel a donc été engagé dès la fin 2012. Nous navions pas le choix. Il fallait réduire les dépenses.
Le plan permet dassurer le retour à léquilibre durable des comptes de létablissement et sest dailleurs traduit par une amélioration nette de la situation financière du CNDS : fin 2012, lendettement a été ramené à hauteur de 322,4M (engagements hors bilan).
En contrepartie des efforts réalisés par tous, par chaque territoire, par chaque discipline sportive, les recettes affectées au CNDS sont intégralement maintenues avec un plafond fixé, en 2014, comme en 2013, à 272 M. Les dotations pour les stades de lEuro 2016 ne grèveront pas le plan de redressement.
Les dotations éloignées du sport pour tous sont fortement réduites. Les dépenses de la part nationale du CNDS, liées notamment au financement des grands événements internationaux, diminuent de 30% sur le triennal 2013-2015. Enfin, les frais de fonctionnement de létablissement ont été réduits de 15% sur le triennal.
Ceci permet à lEtat dhonorer lensemble des engagements pris pour accueillir les grands événements sportifs à venir.
Le redressement concerne aussi les missions du CNDS.
Nous avons souhaité recentrer le CNDS sur sa vocation initiale : le développement des pratiques sportives et la lutte contre les inégalités daccès sur le territoire. Nous avons donc procédé à une large concertation, afin de définir de nouveaux critères dattribution des subventions du CNDS, mis en oeuvre à partir de 2014. Au sein de chaque région, ces critères repensés permettront de soutenir prioritairement les zones les plus défavorisées et les publics les plus éloignés de la pratique sportive, tout en ciblant au mieux les interventions. Je tiens également à souligner que les aides à lemploi (25M) qui ont été préservées par le plan de redressement seront renforcées par la suite.
Pour être plus concrète, je prendrai lexemple du futur « plan piscines ». Nous avons mis en place le premier groupe de travail du « Savoir nager » début octobre, avec le ministère de lEducation nationale, avec la FF Natation, afin que 100% des enfants entrant en 6e sachent nager. Aujourdhui, un enfant sur quatre ne sait pas nager à lentrée en 6ème.
Lors du prochain CA du CNDS, je proposerai que des financements spécifiques soient dédiés à la construction et la rénovation de piscines. Les interventions seront ciblées sur les territoires où les publics rencontrent le plus de difficultés pour accéder au savoir nager.
En résumé, ce budget 2014, cest :
1,3 milliard deuros sur lensemble du périmètre
865 millions deuros sur le sport (219 +CNDS + 124) et 5255 agents
449 millions deuros pour la jeunesse et la vie associative (163 + 411 + 124) et 1400 agents.
Derrière cette réalité comptable, je suis fière davoir, en collaboration avec tous les personnels, fait de ce ministère un chef de file dans bien des aspects de la politique du gouvernement.
De lui avoir donné crédibilité et endurance.
On peut, avec les mêmes montants, obtenir de bien meilleurs résultats, pour peu que lon ait le courage dengager les réformes structurelles nécessaires.
Merci à tous.
Source http://www.sports.gouv.fr, le 11 octobre 2013