Déclaration de M. Pierre Moscovici, ministre délégué aux affaires européennes, sur la réunion de Londres des pays européens engagés dans les opérations militaires en Afghanistan et sur l'aide humanitaire européenne à l'Afghanistan, à l'Assemblée nationale le 6 novembre 2001.

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Circonstance : Réunion, à Londres, des pays européens engagés dans les opérations militaires en Afghanistan, le 4 novembre 2001

Texte intégral

Monsieur le Président,
Monsieur le Député,

Comme vous le savez depuis les attentats du 11 septembre, L'Union européenne a réagi avec une grande cohérence en manifestant sa solidarité à l'égard du peuple américain, en étant engagée dans la lutte contre le terrorisme, dont la légitimité a été reconnue par le Conseil de sécurité des Nations unies et donc en soutenant les opérations militaires qui se déroulent en Afghanistan avec un objectif qui est le démantèlement des réseaux et des infrastructures d'Oussama Ben Laden.
Dans ce contexte s'est tenu effectivement dimanche, à Londres, une réunion à l'invitation de Tony Blair qui revenait d'une tournée au Moyen-Orient, qui a été l'occasion naturellement de réaffirmer cette solidarité. Le cadre était celui d'une concertation opérationnelle entre des pays engagés dans la crise. L'objectif n'était pas de prendre de nouvelles décisions au niveau de l'Union européenne. Il y a eu des discussions sur le format, elles sont derrière nous. Ce qui compte c'est la réalité, c'est-à-dire l'unité et la solidarité entre les Européens, telle qu'elle est affirmée depuis le 11 septembre, à travers notamment deux sommets européens, le dernier s'étant tenu à Gand, le 19 octobre.
Mais vous avez raison de souligner aussi le fait que pour nous, la réponse ne saurait être exclusivement militaire. Nous voulons aider le peuple afghan, nous voulons trouver pour ce pays, qui a été tellement ballotté depuis vingt ans, une perspective politique. C'est pourquoi, face au martyre des hommes et des femmes d'Afghanistan qui souffrent du régime des Taleban, l'Union européenne a débloqué une aide humanitaire de 300 millions d'euros et vous savez aussi que la France a proposé un plan d'action pour l'Afghanistan, qui est un plan de règlement de toutes les parties auxquelles travaillent activement Hubert Védrine et Charles Josselin.
Les Quinze, par ailleurs, ont comme souci, comme vous le souhaitez, un ordre mondial plus équitable, ce qui passe notamment par une désescalade au Proche Orient et nous agissons de façon extrêmement forte au niveau à la fois européen et français pour qu'un processus politique reprenne entre les Israéliens et les Palestiniens.
Enfin, bien sûr, l'Union européenne se préoccupe de ses citoyens ; en la matière, il y a eu en ce qui concerne l'espace de liberté, de sécurité et de justice, sans doute plus d'avancées en quelques semaines qu'il n'y en avait eu en dix ans. Je pense notamment à la décision de mettre en place un mandat d'arrêt européen, qui se substituera aux procédures interminables d'extradition.

Voilà Monsieur le Député. L'Union européenne dans cette crise, avec les instruments qui sont les siens - qui sont limités pour le moment, mais il faudra y revenir plus tard, à travers des réformes institutionnelles - est déterminée, elle est ambitieuse. La France, et son gouvernement, prennent toute leur part dans cette réponse.

(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 8 novembre 2001)