Déclaration de M. Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères, sur l'immigration clandestine vers l'Europe et sur la sécurité en Afrique, à Barcelone le 23 octobre 2013.

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Circonstance : Propos à la presse à l'issue du Forum économique 5+5, à Barcelone (Espagne) le 23 octobre 2013

Texte intégral


Nous avons abordé des questions liées à la sécurité, au développement, à la Syrie. Ensuite, nous avons décidé de tenir une réunion au Portugal autour de l'énergie.
Si l'on veut résoudre des questions très graves comme ce que vous voyez actuellement à Lampedusa ou des questions de sécurité et de développement, il faut à la fois que nous ayons ce contact politique et en même temps que nous ayons ce mouvement d'affaires qui se développe entre le nord et le sud de la Méditerranée.
Il va y avoir demain une série de propositions faites pour essayer de résoudre cette question terrible des gens qui se noient dans la Méditerranée. La Méditerranée est devenue une espèce de cimetière à ciel ouvert, ce qui est dramatique.
L'idée est de prendre le problème du début à la fin. Le début c'est le développement. Les personnes qui viennent du continent africain jusqu'en Europe ne le font pas par plaisir.
Elles sont chassées par la misère, par les exactions, par la mauvaise gouvernance et donc le premier élément de travail, c'est le développement.
Après, il y a une question de protection et ce que vous dites va dans ce sens. Il faut que l'on se renforce bien sûr Frontex, il faut que l'on renforce les moyens de surveillance et il y a cette idée d'une capacité d'intervention rapide.
Et puis il faut aussi lutter contre les filières de trafic parce que, derrière ces passages sauvages, il y a des passeurs qui gagnent des fortunes sur la misère humaine. Songez qu'ils demandent plusieurs milliers d'euros par passage et très souvent, au bout de ces passages, il y a la mort.
Parallèlement, sur le plan que vous évoquez, c'est-à-dire toutes les formes de renforcement de la sécurité, il va y a avoir en décembre à Paris une conférence franco-africaine sur la sécurité, où nous allons examiner tous les moyens par lesquels les Africains peuvent développer leur propre sécurité, aidés par l'Europe, aidés par la France, aidés par la communauté internationale.
De plus en plus, on assiste à toute une série d'initiatives pour assurer sécurité et développement. La France aura des propositions précises. J'espère qu'un maximum d'entre elles seront adoptées.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 25 octobre 2013