Texte intégral
Officiers, sous-officiers,caporaux-chefs, caporaux et parachutistes du 1er RCP,
Dans l'histoire récente de la France en opérations extérieures, il est peu d'événement plus douloureux que celui qui nous rassemble aujourd'hui. Mais il en est peu, aussi, qui donnerait plus de sens aux combats menés depuis lors par nos soldats.
Le temps des ambitions conquérantes est depuis longtemps derrière nous, et la seule conquête que nous ambitionnons est celle de la paix.
La paix, cependant, réclame souvent d'en passer par l'emploi ou la menace des armes. C'est là l'une des missions de nos armées, pour faire respecter nos intérêts de sécurité et défendre les valeurs de paix, de justice et de fraternité. Ces valeurs ne nous sont pas seulement chères. Elles fondent notre destin national. Elles expliquent la place si singulière que nous occupons dans le monde.
En octobre 1983, déjà, ces valeurs justifiaient l'engagement de la France au sein de la Force multinationale de sécurité à Beyrouth. Depuis un an, sous mandat des Nations Unies, 2 000 soldats français intervenaient dans un Liban ravagé par la guerre civile.
Ce 23 octobre 1983, il y a trente ans jour pour jour, un double attentat réunissait dans un même destin tragique les contingents français et américains. En ce jour de commémoration, je veux adresser, au nom de la France, nos condoléances à nos amis américains, qui sont nos frères d'armes sur bien des théâtres, et qui ont également payé le prix du sang ce jour-là.
Dans cet acte qui portait le visage ignoble du terrorisme, cinquante-huit chasseurs parachutistes allaient au bout de leur engagement, fidèles au symbole du béret rouge qu'ils avaient choisi. Mais dans cet acte, ils trouvaient aussi une mort qui reste, encore aujourd'hui, gravée dans nos esprits et nos curs.
A ceux qui ont donné leur vie en ce 23 octobre 1983, la Nation est à jamais reconnaissante.
A leurs familles, qui portent depuis ce jour un deuil difficile, la Nation est aussi reconnaissante, car elle n'ignore rien de leur douleur.
A leurs frères d'armes, à ceux qui étaient à leurs côtés et qui ont survécu, la France sait également les épreuves qu'ils ont traversées et tout ce qu'elle leur doit.
Aux familles comme aux camarades de ces cinquante-huit soldats tombés au Liban, pour la France, mais aussi à tous ceux qui, dans l'engagement associatif, témoignent de la solidarité qui leur est due, j'exprime aujourd'hui l'hommage de la Nation.
Cet hommage, c'est aussi des gestes de solidarité concrète. Il y a trente ans, le dispositif d'accompagnement de nos blessés et des familles de nos tués restait à réinventer. Depuis trente ans, la Nation a peu à peu traduit dans les faits la reconnaissance qu'elle doit à ceux qui portent dans leur chair ou dans leur esprit les conséquences de leur engagement. Le dispositif d'accompagnement que nous avons finalisé, pour aider nos soldats, doit aussi se déployer au profit de ceux qui sont tombés hier. Ainsi, j'ai demandé à ce que la situation de chacun des blessés du Drakkar puisse être évaluée dans les mêmes conditions que nos blessés d'Afghanistan, du Mali ou des autres théâtres d'opérations.
Aujourd'hui, aux soldats qui ont trouvé la mort le 23 octobre 1983, je veux encore associer la mémoire de tous ceux qui, dans l'ombre du Drakkar, ont sacrifié leur vie au Liban, ont donné leur vie pour la France la mémoire des onze autres parachutistes de l'opération Diodon IV, tués dans les jours qui ont suivi l'attentat, la mémoire des autres soldats qui sont tombés à Beyrouth, entre 1981 et 1984, sous les couleurs de la France, et de ceux qui ont donné leur vie au Sud-Liban depuis 1978, sous le béret bleu des Nations Unies.
Tous ont fait preuve du plus grand courage. Et aujourd'hui, en se rassemblant pour saluer leur sacrifice, la Nation recueille leur exemple. Le dévouement de ces hommes est une lumière quine s'éteindra pas.
C'est le sens de l'hommage que le ministre chargé des Anciens combattants leur a rendu la semaine dernière à Beyrouth. C'est le sens aussi de cette cérémonie qui nous rassemble aujourd'hui.
Les parachutistes du 1er RCP qui remplissaient leur mission dans l'immeuble du Drakkar étaient fidèles à l'esprit du régiment des Rapaces ; ils suivaient l'exemple de tous ceux qui, depuis les combats de la France Libre,s'étaient battus pour notre pays avec cette combativité et ce style que chacun admire chez les parachutistes.
Depuis 1983, les parachutistes du 1er RCP ont défendu la France et ses valeurs sur tous les théâtres. Ils se sont battus en Afghanistan, et cinq d'entre eux y ont donné leur vie. Ils se sont battus au Mali et je veux à nouveau saluer la mémoire du caporal-chef Cédric Charenton, comme je l'avais fait ici-même, en mars dernier.
La décoration que j'attribuerai dans un instant à des officiers, des sous-officiers et des parachutistes du 1er RCP, est un signe de plus de cette continuité d'engagement et de courage au service de notre pays. Les militaires d'aujourd'hui partagent avec leurs aînés, tombés au Liban, une même ambition, celle de servir la France au péril de leur vie.
Officiers, sous-officiers, soldats et parachutistes,
Demain comme aujourd'hui, la France continuera de faire respecter ses intérêts de sécurité et ses valeurs, partout dans le monde où ils seront menacés. Elle le fera à travers vous, qui puisez dans l'histoire glorieuse du 1er RCP, et le souvenir de vos camarades tombés, la force de relever ces défis. C'est aussi le sens du sacrifice des cinquante-huit soldats tombés dans l'attentat du Drakkar. Par leur mémoire, ils n'ont pas fini de servir la France.
Aujourd'hui, au nom du Président de la République et en mon nom propre,je veux vous assurer de ma confiance et de ma reconnaissance.
Source http://www.defense.gouv.fr, le 25 octobre 2013
Dans l'histoire récente de la France en opérations extérieures, il est peu d'événement plus douloureux que celui qui nous rassemble aujourd'hui. Mais il en est peu, aussi, qui donnerait plus de sens aux combats menés depuis lors par nos soldats.
Le temps des ambitions conquérantes est depuis longtemps derrière nous, et la seule conquête que nous ambitionnons est celle de la paix.
La paix, cependant, réclame souvent d'en passer par l'emploi ou la menace des armes. C'est là l'une des missions de nos armées, pour faire respecter nos intérêts de sécurité et défendre les valeurs de paix, de justice et de fraternité. Ces valeurs ne nous sont pas seulement chères. Elles fondent notre destin national. Elles expliquent la place si singulière que nous occupons dans le monde.
En octobre 1983, déjà, ces valeurs justifiaient l'engagement de la France au sein de la Force multinationale de sécurité à Beyrouth. Depuis un an, sous mandat des Nations Unies, 2 000 soldats français intervenaient dans un Liban ravagé par la guerre civile.
Ce 23 octobre 1983, il y a trente ans jour pour jour, un double attentat réunissait dans un même destin tragique les contingents français et américains. En ce jour de commémoration, je veux adresser, au nom de la France, nos condoléances à nos amis américains, qui sont nos frères d'armes sur bien des théâtres, et qui ont également payé le prix du sang ce jour-là.
Dans cet acte qui portait le visage ignoble du terrorisme, cinquante-huit chasseurs parachutistes allaient au bout de leur engagement, fidèles au symbole du béret rouge qu'ils avaient choisi. Mais dans cet acte, ils trouvaient aussi une mort qui reste, encore aujourd'hui, gravée dans nos esprits et nos curs.
A ceux qui ont donné leur vie en ce 23 octobre 1983, la Nation est à jamais reconnaissante.
A leurs familles, qui portent depuis ce jour un deuil difficile, la Nation est aussi reconnaissante, car elle n'ignore rien de leur douleur.
A leurs frères d'armes, à ceux qui étaient à leurs côtés et qui ont survécu, la France sait également les épreuves qu'ils ont traversées et tout ce qu'elle leur doit.
Aux familles comme aux camarades de ces cinquante-huit soldats tombés au Liban, pour la France, mais aussi à tous ceux qui, dans l'engagement associatif, témoignent de la solidarité qui leur est due, j'exprime aujourd'hui l'hommage de la Nation.
Cet hommage, c'est aussi des gestes de solidarité concrète. Il y a trente ans, le dispositif d'accompagnement de nos blessés et des familles de nos tués restait à réinventer. Depuis trente ans, la Nation a peu à peu traduit dans les faits la reconnaissance qu'elle doit à ceux qui portent dans leur chair ou dans leur esprit les conséquences de leur engagement. Le dispositif d'accompagnement que nous avons finalisé, pour aider nos soldats, doit aussi se déployer au profit de ceux qui sont tombés hier. Ainsi, j'ai demandé à ce que la situation de chacun des blessés du Drakkar puisse être évaluée dans les mêmes conditions que nos blessés d'Afghanistan, du Mali ou des autres théâtres d'opérations.
Aujourd'hui, aux soldats qui ont trouvé la mort le 23 octobre 1983, je veux encore associer la mémoire de tous ceux qui, dans l'ombre du Drakkar, ont sacrifié leur vie au Liban, ont donné leur vie pour la France la mémoire des onze autres parachutistes de l'opération Diodon IV, tués dans les jours qui ont suivi l'attentat, la mémoire des autres soldats qui sont tombés à Beyrouth, entre 1981 et 1984, sous les couleurs de la France, et de ceux qui ont donné leur vie au Sud-Liban depuis 1978, sous le béret bleu des Nations Unies.
Tous ont fait preuve du plus grand courage. Et aujourd'hui, en se rassemblant pour saluer leur sacrifice, la Nation recueille leur exemple. Le dévouement de ces hommes est une lumière quine s'éteindra pas.
C'est le sens de l'hommage que le ministre chargé des Anciens combattants leur a rendu la semaine dernière à Beyrouth. C'est le sens aussi de cette cérémonie qui nous rassemble aujourd'hui.
Les parachutistes du 1er RCP qui remplissaient leur mission dans l'immeuble du Drakkar étaient fidèles à l'esprit du régiment des Rapaces ; ils suivaient l'exemple de tous ceux qui, depuis les combats de la France Libre,s'étaient battus pour notre pays avec cette combativité et ce style que chacun admire chez les parachutistes.
Depuis 1983, les parachutistes du 1er RCP ont défendu la France et ses valeurs sur tous les théâtres. Ils se sont battus en Afghanistan, et cinq d'entre eux y ont donné leur vie. Ils se sont battus au Mali et je veux à nouveau saluer la mémoire du caporal-chef Cédric Charenton, comme je l'avais fait ici-même, en mars dernier.
La décoration que j'attribuerai dans un instant à des officiers, des sous-officiers et des parachutistes du 1er RCP, est un signe de plus de cette continuité d'engagement et de courage au service de notre pays. Les militaires d'aujourd'hui partagent avec leurs aînés, tombés au Liban, une même ambition, celle de servir la France au péril de leur vie.
Officiers, sous-officiers, soldats et parachutistes,
Demain comme aujourd'hui, la France continuera de faire respecter ses intérêts de sécurité et ses valeurs, partout dans le monde où ils seront menacés. Elle le fera à travers vous, qui puisez dans l'histoire glorieuse du 1er RCP, et le souvenir de vos camarades tombés, la force de relever ces défis. C'est aussi le sens du sacrifice des cinquante-huit soldats tombés dans l'attentat du Drakkar. Par leur mémoire, ils n'ont pas fini de servir la France.
Aujourd'hui, au nom du Président de la République et en mon nom propre,je veux vous assurer de ma confiance et de ma reconnaissance.
Source http://www.defense.gouv.fr, le 25 octobre 2013