Texte intégral
Merci monsieur le président,
Mesdames et messieurs les députés,
Monsieur le député Olivier Faure,
Ce qui s'est passé hier, au moment où les Français se rassemblaient autour des monuments aux morts et donc à Paris autour de la tombe du soldat inconnu, n'était pas banal même si c'était le fait d'une toute petite minorité. Ces sifflets sont le fait d'à peine 200 personnes, toutes de sensibilité d'extrême droite dont certaines sont connues et qui d'ailleurs viennent d'être déférées devant la justice après la garde à vue, parce que la justice passera là aussi, parce que la République doit être exigeante partout et pour tous dans le respect des lois.
Quand le 11 novembre, on vise le président de la République, c'est la République que l'on vise et moi, je n'accepte pas qu'on porte atteinte à la République.
Oui, j'ai parlé de sursaut mais quel est le sens de ce rassemblement ? Ceux qui ont protesté en sifflant avec des bonnets rouges prétendant porter des revendications, en réalité, c'est la démocratie et la République qu'ils n'aiment pas parce qu'ils s'inspirent toujours des mêmes idées, celles qui ont pu conduire à un moment la France au chaos, les idées de l'extrême droite, les idées maurassiennes qu'on croyait avoir vu disparaître. En réalité, elles sont toujours là mais ne correspondent pas à l'immensité de ce que souhaite le peuple français.
Dans ses profondeurs, le peuple français est attaché à la République et ne tolère pas ces comportements.
Je mets en garde contre toute faiblesse qui sera l'atteinte à l'ordre public, la destruction des biens publics. Je l'ai dit ici devant la représentation nationale, je le redis : la Justice sera ferme.
La circulaire de politique pénale préparée par la garde des Sceaux va partir dans quelques heures. Elle s'appliquera partout, dans toutes les régions et pour tous les faits qui portent atteinte au droit, au droit de la République. Voilà ce que le Gouvernement exige parce que les Français exigent que l'autorité de l'Etat soit respectée.
Mais au-delà, mesdames et messieurs les députés, ce que je voudrais vous dire c'est qu'il y a quelques jours le président de la République a tenu un grand discours sur les commémorations de 2014, cent ans après le début de cette Grande guerre, qui a fait tant de mal. Tant de misères, tant de morts, en France comme dans le monde. Il a rappelé aussi, comme il l'a fait hier à Oyonnax, qu'il y avait des hommes et des femmes de liberté, de courage qui malgré le danger, la mise en péril de leur vie, étaient capables de rappeler comme en 1940, le 11 novembre 1940, ces jeunes lycéens, ces jeunes étudiants, ces Françaises et ces Français - 25.000 d'entre eux sous l'Arc de Triomphe, et qui disaient non à la barbarie, non à l'occupation de la France.
C'est le même hommage que le président de la République a rendu à ces résistants, ces hommes du maquis, qui, le 11 novembre 1943, au péril de leur vie sont venus dire qu'il y avait une autre France que celle de la collaboration, du racisme et du refus de la République et qui avec courage sont venus dire que l'avenir, c'était eux.
C'est à eux que nous devons rendre hommage et en rendant hommage à ces hommes et à ces femmes, c'est en disant non à l'extrême-droite, aux insultes, aux sifflets, parce qu'en leur disant non, c'est à la France éternelle et républicaine et à ses valeurs que nous dirons oui de toute notre force.
source http://www.gouvernement.fr, le 15 novembre 2013