Texte intégral
NOE DA SILVA
Première question. Ça va vous paraître anodin mais est-ce qu'une qualification des Bleus pour le Mondial au Brésil l'année prochaine peut avoir des incidences sur le commerce extérieur français ?
NICOLE BRICQ
J'en suis sûre, parce qu'au moins je pourrais dire « l'équipe de France qui gagne ».
NOE DA SILVA
Ce n'est pas le cas aujourd'hui ?
NICOLE BRICQ
Et aujourd'hui j'ai du mal !
NOE DA SILVA
Justement en tant que ministre, comment qualifiez-vous tout ce qui se passe aujourd'hui en France ? C'est une grogne, c'est une révolte, c'est une révolution ?
NICOLE BRICQ
Certainement pas, non. Les institutions tiennent et le gouvernement et le président sont là, à la barre. Mais c'est vrai que le pays est dans la difficulté et quand nous traversons cette tempête, c'est vrai que des mouvements catégoriels souvent peuvent venir à la surface, une certaine exaspération. Mais moi, je dis aux Français : « Vous êtes bons, vous allez vous en sortir et nous allons vous aider à être les meilleurs ».
NOE DA SILVA
Quelle est l'ambiance au gouvernement entre vous ?
NICOLE BRICQ
Je ne vois pas de différence. Chacun est à sa tâche, va dans les régions. Hier, j'étais en Aquitaine où j'ai pu rencontrer des chefs d'entreprise. Évidemment, moi je vois des entreprises qui exportent, qui ont des difficultés, qui me parlent de leurs soucis mais en même temps, qui se battent. Je vois des élus qui sont mobilisés.
NOE DA SILVA
À la Une du Figaro ce matin, un sondage OpinionWay : trente-neuf pourcents des Français veulent une dissolution contre trente-trois pourcents un remaniement. Et vous ?
NICOLE BRICQ
Ça ne veut rien dire, parce que vous savez que dans la Vème République c'est une personne qui décide, c'est le président de la République. Quand on fait un acte aussi fort, c'est pour changer de politique et je ne crois pas que ce soit de saison dans la mesure où nous avons engagé des réformes profondes et il faut les mener à bout. On ne juge pas un gouvernement au bout de dix-huit mois.
NOE DA SILVA
Donc il ne faut pas changer Jean-Marc AYRAULT.
NICOLE BRICQ
Je n'ai pas de capacité pour le dire, parce que ce serait de la pusillanimité.
NOE DA SILVA
Nicole BRICQ, vous êtes ministre du Commerce extérieur et la croissance rechute. C'est un recul de 0,1 pourcent du PIB au troisième trimestre. Est-ce que tous les moteurs de la France sont à l'arrêt ?
NICOLE BRICQ
Non, parce que la consommation tient dans une période difficile. Parce que nous avons eu un mauvais trimestre mais le trimestre précédent était bon et le trimestre, le dernier de cette année, sera bon. Donc je crois qu'on est sur la bonne ligne.
NOE DA SILVA
Mais qu'est-ce qui peut changer justement ?
NICOLE BRICQ
Mais il y a un moteur qui n'est pas reparti : c'est l'investissement. Et c'est pour ça que nous avions fait il y a un an ce pacte de compétitivité avec des mesures fiscales de dégrèvement d'impôt et en même temps, nous avions mis en route un certain nombre de réformes. Il faut donner le temps à ces réformes de jouer à plein.
NOE DA SILVA
Mais on a l'impression que ça ne prend pas.
NICOLE BRICQ
Mais si, ça prend ! Moi, j'interroge.
NOE DA SILVA
Ce pacte de compétitivité ?
NICOLE BRICQ
J'interroge les chefs d'entreprise, souvent des entreprises qui innovent. Je leur dis : « Vous bénéficiez du crédit impôt recherche ». Oui, c'est un apport essentiel pour la recherche et l'innovation.
NOE DA SILVA
C'est un outil trop compliqué ?
NICOLE BRICQ
Vous utilisez le crédit d'impôt compétitivité emploi ? Oui. Je n'ai jamais quelqu'un qui me dit : « Je ne prends pas », mais le problème c'est de savoir comment il est utilisé, et moi je souhaite qu'il soit utilisé pour justement investir dans de l'innovation pour pouvoir être compétitif.
NOE DA SILVA
Nicole BRICQ, en ce moment on entend des reproches faits par l'Europe à l'Allemagne, accusée de trop exportée. Est-ce que vous pouvez nous expliquer comment l'Europe peut accuser un pays de trop exporter ?
NICOLE BRICQ
Eh bien, si les médias s'intéressaient davantage à ce qui se passe au niveau européen, nous ne nous poserions pas cette question.
NOE DA SILVA
Désolé, je vous la pose quand même.
NICOLE BRICQ
En plein coeur de la crise financière, des décisions ont été prises qu'on appelle le Two-packs, et en fait c'est la concrétisation aujourd'hui du gouvernement économique de la zone euro. Ce qui est nouveau, c'est que pour la première fois la Commission dit à l'Allemagne : « Vous avez trop d'excédents liés à votre commerce extérieur et si vous voulez qu'il y ait plus d'équilibre au sein de la zone euro, il faut que vous fassiez une relance notamment par la consommation ». Et ils demandent de corriger ces déséquilibres
NOE DA SILVA
Et d'acheter plus européen.
NICOLE BRICQ
Absolument, d'acheter à l'intérieur de la zone euro et surtout de relancer la demande notamment au travers d'augmentations salariales. En clair, c'est ça qui est dit à l'Allemagne parce que la zone euro ne peut pas être aussi déséquilibrée entre des pays qui ont des difficultés très graves je pense à l'Italie et à l'Espagne et des pays qui engrangent des milliards d'excédents qui alimentent bien sûr leurs budgets.
NOE DA SILVA
Merci pour cette explication et madame la Ministre, aujourd'hui après cette interview, vous vous rendez à l'université de Marne-la-Vallée pour présenter le VIE, le Volontariat International en Entreprise. Quand on lit « volontariat », on pense à quoi ? Ce sont des stages ?
NICOLE BRICQ
Non justement, pas du tout. C'est une première étape dans une carrière professionnelle. Le volontaire international en entreprise, là aujourd'hui il s'agit à l'université de Marne-la-Vallée de faire le VIE pro avec deux objectifs que nous avons, concernant ce dispositif : c'est d'envoyer des jeunes à l'étranger qui servent les entreprises.
NOE DA SILVA
Françaises ?
NICOLE BRICQ
Bien sûr. Et notamment les petites et moyennes entreprises, les entreprises intermédiaires et aussi les grands groupes bien sûr. Ces jeunes ont leur première expérience à l'international, et le président de la République a donné deux priorités, des super priorités : la jeunesse et l'emploi. Et l'international contribue à ces deux super priorités. Ces jeunes vont aller pendant deux ans dans un pays, au service d'une entreprise. Ils vont travailler pour cette entreprise et je signale.
NOE DA SILVA
Ils sont payés ?
NICOLE BRICQ
Ils sont payés, bien sûr. Ce ne sont pas des stagiaires. Au bout de leurs deux années maximum, nous avons une statistique assez intéressante soixante-dix pourcents sont embauchés par l'entreprise qui les a gardés, et quatre-vingts pourcents quand ils reviennent en France trouvent un travail.
NOE DA SILVA
Donc il y a des postes en fin de mission ?
NICOLE BRICQ
Alors ce sont des missionnaires si on peut dire parce que moi, je les vois quand je vais dans les pays étrangers : ils réalisent des choses extraordinaires.
NOE DA SILVA
Exemple ?
NICOLE BRICQ
Par exemple une jeune fille au Mexique l'autre jour, elle a été envoyée par une société qui s'appelle PRONUPTIA vous savez, vous savez ce que c'est. Elle a en un an, elle avait l'objectif d'ouvrir des magasins à Mexico. Elle a ouvert trois magasins toute seule avec ses petites mains et sa petite tête. Donc ce sont des jeunes qui vont à l'aventure et ce que nous voulons, c'est en avoir plus. Nous en avons aujourd'hui sept mille cinq cents, il faut en avoir au moins neuf mille. Il y a quarante mille demandes, quarante mille demandes.
NOE DA SILVA
Ça s'adresse à qui ?
NICOLE BRICQ
Ça s'adresse pour l'instant beaucoup trop aux jeunes qui sortent des très grandes écoles, qui ont tous les moyens de se battre dans la vie, qui viennent de milieux favorisés. Ce que nous souhaitons, c'est élargir le dispositif justement à une licence pro. Nous le faisons à Marne-la-Vallée, nous le ferons à Cergy-Pontoise, nous le ferons aussi dans deux universités : celles du Havre et de Valenciennes.
NOE DA SILVA
Madame la Ministre, ne bougez pas. La suite de l'interview, c'est dans un instant ; Nicole BRICQ sur France Bleu 107.1. ( )
BILL DEBRUGE
Et on se détend, également, ce soir à la télévision, vous seriez plutôt devant FRANCE 3 à 23 heures 10 pour « Kennedy une bête politique » ou bien 20 heures 45, TF1, Ukraine France ?
NICOLE BRICQ
Je ferais les deux !
JOURNALISTE
C'est la réponse que j'attendais ! Voici un extrait de chaque. Alors KENNEDY d'abord !
- EXTRAIT DE FRANCE 3-
JOURNALISTE
Nicole BRICQ vous étiez où lors de l'annonce de la mort du président KENNEDY ?
NICOLE BRICQ
J'étais dans un bus qui revenait de mon lycée et j'ai vu mes copines s'agiter et en arrivant, parce qu'évidemment il n'y avait pas ni Internet, ni les portables
JOURNALISTE
Ni les Smartphones et les alertes.
NICOLE BRICQ
En arrivant dans mon foyer, puisque j'étais dans un foyer de jeune fille, eh bien j'ai compris, parce que j'avais une copine qui était fana de rock et qui suivait tout ce qui se passait aux Etats-Unis, ce qui se passait et c'est quelque chose qu'on n'oublie pas !
NOE DA SILVA
C'était le 22 novembre 1963, ça fera 50 ans, donc vendredi prochain. Et puis allez ! 10 secondes de Didier DESCHAMPS.
- EXTRAIT DIDIER DESCHAMPS-
NICOLE BRICQ
On a toujours gagné contre l'Ukraine.
JOURNALISTE
Espérons qu'on ne se réveille pas avec la migraine demain matin. Parmi les albums qui sortent lundi, vous préférez Etienne DAHO nouvel album « chansons de l'innocence » ou Garou « au milieu de ma vie » ?
NICOLE BRICQ
DAHO.
JOURNALISTE
Oui, bien !
- EXTRAIT D'ETIENNE DAHO-
JOURNALISTE
Nouvel album d'Etienne DAHO, disponible lundi. Nicole BRICQ ministre du Commerce extérieur invitée politique de FRANCE BLEU 107.1, Noé da SILVA.
NOE DA SILVA
On a une question mobilité et une question que l'on vous posera et que l'on pose aux auditeurs dans un instant sur les transports en commun. Sur la question mobilité, j'ai vu que vous aviez rendez-vous avec le président des entreprises des transports routiers cet après-midi, je crois bien. Est-ce que là encore c'est l'écotaxe qui est au coeur
NICOLE BRICQ
Non !
NOE DA SILVA
Non ?
NICOLE BRICQ
Peut-être m'en parleront-ils, mais je sais quoi leur répondre. Mais l'essentiel du propos tient à ce que j'ai une mission que le Premier ministre m'a confiée dans le grand chantier de la simplification des procédures qui concerne la douane. Et comme le commerce c'est un flux, importation, exportation, l'accélération des procédures pour les entreprises et quand on importe, quand on exporte, on importe. Donc il faut que ça aille très vite, la douane a fait beaucoup de progrès, elle en a encore à faire. Mais il faut que la logistique suive et le flux du commerce c'est quand même une chaîne vraiment complète et la logistique est extrêmement importante et on n'est pas les meilleurs en Europe.
NOE DA SILVA
On n'est pas les meilleurs en Europe. Vous avez dit que vous saviez quoi répondre si on vous posait une question sur l'écotaxe. Que répondez-vous justement quand on vous parle de l'écotaxe et ces routiers qui sont mécontents pour le commerce ?
NICOLE BRICQ
C'est un vieux sujet. Moi, j'ai travaillé au Sénat, à partir de 2009, nous savions qu'il fallait préparer la mise en place de cette taxe. Alors qui porte un nom peut-être pas sympathique, mais qui est quand même nécessaire pour déporter le fret, sur le ferroviaire. Et c'est pour financer justement cet effort que nous devons faire pour financer ce dispositif
NOE DA SILVA
Mais vous dites quoi ? Que cette taxe tombe mal finalement ?
NICOLE BRICQ
Mais elle serait toujours mal tombée. Il y avait des résistances en 2011, il y en a en 2012, et bien sûr quand le moment approche de son application, elles se font encore plus jour. Donc surtout le dispositif a été adapté, il avait été déjà adapté pour la Bretagne et il est adapté en fonction de la distance et de la capacité de retour vers le ferroviaire. Il était déjà, il a déjà été concerté donc à un moment donné, il faut le faire. Les Allemands l'ont fait, les Autrichiens l'ont fait, les Suisses l'ont fait. Même les Slovaques l'ont mis en place. Donc nous, nous sommes un pays transite, il faut le faire.
NOE DA SILVA
La prochaine grogne dit LIBERATION ce matin, c'est la TVA qui augmente le 1er janvier, il faudra le faire ?
NICOLE BRICQ
Mais là, on n'a surpris personne. Nous savons depuis le début, que nous devons le faire, pour financer en partie, justement, l'effort de compétitivité qu'on demande à nos entreprises. Nous savons
NOE DA SILVA
Ça ne vous fait pas peur, quand même, cette grogne, ces gens qui disent
NICOLE BRICQ
Là aussi, ce n'est pas une hausse généralisée, brute, méchante, elle a été négociée et y compris regardez les adaptations que le gouvernement est prêt à faire. Regardez ce qui se passe pour les centres équestres, elle a été adaptée en fonction de la catégorie qui est visée. Donc je crois que l'effort, il doit être fait, et en même temps, il ne faut pas aggraver nos déficits publics. Nous le savons !
NOE DA SILVA
Dernière question, Nicole BRICQ, les auditeurs vont s'exprimer dans un instant, sur l'état du RER, les usagers du RER C ont vécu la pire semaine et la SNCF reconnaît que c'est la pire crise depuis 3 ans. Quand on est ministre, on est conscient des galères des usagers dans les transports en commun ?
NICOLE BRICQ
Evidemment, évidemment ! Moi, je pourrais vous parler de la ligne A. Moi, j'ai une ligne qui fonctionne bien, qui est plus récente, c'est la ligne E.
NOE DA SILVA
Vous prenez encore le RER ?
NICOLE BRICQ
Ça marche quand même bien. Il faut se rendre compte des millions de gens qui utilisent nos transports. C'est pour ça que la région a un grand plan de mobilité, mais il faut le financer. Donc ça fait partie des engagements, vous savez aussi que le Premier ministre a lancé à Marne-la-Vallée, où je me rends, il a lancé le chantier du Grand Paris. Et nous savons que dans le chantier du Grand Paris, il y a le grand métro automatique, il faut desserrer la contrainte centrale dans Paris. La région s'y emploie, l'Etat vous savez le Premier ministre il est nantais, donc il a compris
NOE DA SILVA
Que tout ne se faisait pas à Paris. Et que tout ne se fera pas à Paris.
NICOLE BRICQ
Non, mais il a compris que les transports c'était vraiment un élément essentiel. Moi, je pense effectivement à tous les gens qui se rendent au travail tous les jours, c'est très pénible, pour eux, ça les fatigue. Et je les comprends, quand ils se révoltent.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 15 novembre 2013
Première question. Ça va vous paraître anodin mais est-ce qu'une qualification des Bleus pour le Mondial au Brésil l'année prochaine peut avoir des incidences sur le commerce extérieur français ?
NICOLE BRICQ
J'en suis sûre, parce qu'au moins je pourrais dire « l'équipe de France qui gagne ».
NOE DA SILVA
Ce n'est pas le cas aujourd'hui ?
NICOLE BRICQ
Et aujourd'hui j'ai du mal !
NOE DA SILVA
Justement en tant que ministre, comment qualifiez-vous tout ce qui se passe aujourd'hui en France ? C'est une grogne, c'est une révolte, c'est une révolution ?
NICOLE BRICQ
Certainement pas, non. Les institutions tiennent et le gouvernement et le président sont là, à la barre. Mais c'est vrai que le pays est dans la difficulté et quand nous traversons cette tempête, c'est vrai que des mouvements catégoriels souvent peuvent venir à la surface, une certaine exaspération. Mais moi, je dis aux Français : « Vous êtes bons, vous allez vous en sortir et nous allons vous aider à être les meilleurs ».
NOE DA SILVA
Quelle est l'ambiance au gouvernement entre vous ?
NICOLE BRICQ
Je ne vois pas de différence. Chacun est à sa tâche, va dans les régions. Hier, j'étais en Aquitaine où j'ai pu rencontrer des chefs d'entreprise. Évidemment, moi je vois des entreprises qui exportent, qui ont des difficultés, qui me parlent de leurs soucis mais en même temps, qui se battent. Je vois des élus qui sont mobilisés.
NOE DA SILVA
À la Une du Figaro ce matin, un sondage OpinionWay : trente-neuf pourcents des Français veulent une dissolution contre trente-trois pourcents un remaniement. Et vous ?
NICOLE BRICQ
Ça ne veut rien dire, parce que vous savez que dans la Vème République c'est une personne qui décide, c'est le président de la République. Quand on fait un acte aussi fort, c'est pour changer de politique et je ne crois pas que ce soit de saison dans la mesure où nous avons engagé des réformes profondes et il faut les mener à bout. On ne juge pas un gouvernement au bout de dix-huit mois.
NOE DA SILVA
Donc il ne faut pas changer Jean-Marc AYRAULT.
NICOLE BRICQ
Je n'ai pas de capacité pour le dire, parce que ce serait de la pusillanimité.
NOE DA SILVA
Nicole BRICQ, vous êtes ministre du Commerce extérieur et la croissance rechute. C'est un recul de 0,1 pourcent du PIB au troisième trimestre. Est-ce que tous les moteurs de la France sont à l'arrêt ?
NICOLE BRICQ
Non, parce que la consommation tient dans une période difficile. Parce que nous avons eu un mauvais trimestre mais le trimestre précédent était bon et le trimestre, le dernier de cette année, sera bon. Donc je crois qu'on est sur la bonne ligne.
NOE DA SILVA
Mais qu'est-ce qui peut changer justement ?
NICOLE BRICQ
Mais il y a un moteur qui n'est pas reparti : c'est l'investissement. Et c'est pour ça que nous avions fait il y a un an ce pacte de compétitivité avec des mesures fiscales de dégrèvement d'impôt et en même temps, nous avions mis en route un certain nombre de réformes. Il faut donner le temps à ces réformes de jouer à plein.
NOE DA SILVA
Mais on a l'impression que ça ne prend pas.
NICOLE BRICQ
Mais si, ça prend ! Moi, j'interroge.
NOE DA SILVA
Ce pacte de compétitivité ?
NICOLE BRICQ
J'interroge les chefs d'entreprise, souvent des entreprises qui innovent. Je leur dis : « Vous bénéficiez du crédit impôt recherche ». Oui, c'est un apport essentiel pour la recherche et l'innovation.
NOE DA SILVA
C'est un outil trop compliqué ?
NICOLE BRICQ
Vous utilisez le crédit d'impôt compétitivité emploi ? Oui. Je n'ai jamais quelqu'un qui me dit : « Je ne prends pas », mais le problème c'est de savoir comment il est utilisé, et moi je souhaite qu'il soit utilisé pour justement investir dans de l'innovation pour pouvoir être compétitif.
NOE DA SILVA
Nicole BRICQ, en ce moment on entend des reproches faits par l'Europe à l'Allemagne, accusée de trop exportée. Est-ce que vous pouvez nous expliquer comment l'Europe peut accuser un pays de trop exporter ?
NICOLE BRICQ
Eh bien, si les médias s'intéressaient davantage à ce qui se passe au niveau européen, nous ne nous poserions pas cette question.
NOE DA SILVA
Désolé, je vous la pose quand même.
NICOLE BRICQ
En plein coeur de la crise financière, des décisions ont été prises qu'on appelle le Two-packs, et en fait c'est la concrétisation aujourd'hui du gouvernement économique de la zone euro. Ce qui est nouveau, c'est que pour la première fois la Commission dit à l'Allemagne : « Vous avez trop d'excédents liés à votre commerce extérieur et si vous voulez qu'il y ait plus d'équilibre au sein de la zone euro, il faut que vous fassiez une relance notamment par la consommation ». Et ils demandent de corriger ces déséquilibres
NOE DA SILVA
Et d'acheter plus européen.
NICOLE BRICQ
Absolument, d'acheter à l'intérieur de la zone euro et surtout de relancer la demande notamment au travers d'augmentations salariales. En clair, c'est ça qui est dit à l'Allemagne parce que la zone euro ne peut pas être aussi déséquilibrée entre des pays qui ont des difficultés très graves je pense à l'Italie et à l'Espagne et des pays qui engrangent des milliards d'excédents qui alimentent bien sûr leurs budgets.
NOE DA SILVA
Merci pour cette explication et madame la Ministre, aujourd'hui après cette interview, vous vous rendez à l'université de Marne-la-Vallée pour présenter le VIE, le Volontariat International en Entreprise. Quand on lit « volontariat », on pense à quoi ? Ce sont des stages ?
NICOLE BRICQ
Non justement, pas du tout. C'est une première étape dans une carrière professionnelle. Le volontaire international en entreprise, là aujourd'hui il s'agit à l'université de Marne-la-Vallée de faire le VIE pro avec deux objectifs que nous avons, concernant ce dispositif : c'est d'envoyer des jeunes à l'étranger qui servent les entreprises.
NOE DA SILVA
Françaises ?
NICOLE BRICQ
Bien sûr. Et notamment les petites et moyennes entreprises, les entreprises intermédiaires et aussi les grands groupes bien sûr. Ces jeunes ont leur première expérience à l'international, et le président de la République a donné deux priorités, des super priorités : la jeunesse et l'emploi. Et l'international contribue à ces deux super priorités. Ces jeunes vont aller pendant deux ans dans un pays, au service d'une entreprise. Ils vont travailler pour cette entreprise et je signale.
NOE DA SILVA
Ils sont payés ?
NICOLE BRICQ
Ils sont payés, bien sûr. Ce ne sont pas des stagiaires. Au bout de leurs deux années maximum, nous avons une statistique assez intéressante soixante-dix pourcents sont embauchés par l'entreprise qui les a gardés, et quatre-vingts pourcents quand ils reviennent en France trouvent un travail.
NOE DA SILVA
Donc il y a des postes en fin de mission ?
NICOLE BRICQ
Alors ce sont des missionnaires si on peut dire parce que moi, je les vois quand je vais dans les pays étrangers : ils réalisent des choses extraordinaires.
NOE DA SILVA
Exemple ?
NICOLE BRICQ
Par exemple une jeune fille au Mexique l'autre jour, elle a été envoyée par une société qui s'appelle PRONUPTIA vous savez, vous savez ce que c'est. Elle a en un an, elle avait l'objectif d'ouvrir des magasins à Mexico. Elle a ouvert trois magasins toute seule avec ses petites mains et sa petite tête. Donc ce sont des jeunes qui vont à l'aventure et ce que nous voulons, c'est en avoir plus. Nous en avons aujourd'hui sept mille cinq cents, il faut en avoir au moins neuf mille. Il y a quarante mille demandes, quarante mille demandes.
NOE DA SILVA
Ça s'adresse à qui ?
NICOLE BRICQ
Ça s'adresse pour l'instant beaucoup trop aux jeunes qui sortent des très grandes écoles, qui ont tous les moyens de se battre dans la vie, qui viennent de milieux favorisés. Ce que nous souhaitons, c'est élargir le dispositif justement à une licence pro. Nous le faisons à Marne-la-Vallée, nous le ferons à Cergy-Pontoise, nous le ferons aussi dans deux universités : celles du Havre et de Valenciennes.
NOE DA SILVA
Madame la Ministre, ne bougez pas. La suite de l'interview, c'est dans un instant ; Nicole BRICQ sur France Bleu 107.1. ( )
BILL DEBRUGE
Et on se détend, également, ce soir à la télévision, vous seriez plutôt devant FRANCE 3 à 23 heures 10 pour « Kennedy une bête politique » ou bien 20 heures 45, TF1, Ukraine France ?
NICOLE BRICQ
Je ferais les deux !
JOURNALISTE
C'est la réponse que j'attendais ! Voici un extrait de chaque. Alors KENNEDY d'abord !
- EXTRAIT DE FRANCE 3-
JOURNALISTE
Nicole BRICQ vous étiez où lors de l'annonce de la mort du président KENNEDY ?
NICOLE BRICQ
J'étais dans un bus qui revenait de mon lycée et j'ai vu mes copines s'agiter et en arrivant, parce qu'évidemment il n'y avait pas ni Internet, ni les portables
JOURNALISTE
Ni les Smartphones et les alertes.
NICOLE BRICQ
En arrivant dans mon foyer, puisque j'étais dans un foyer de jeune fille, eh bien j'ai compris, parce que j'avais une copine qui était fana de rock et qui suivait tout ce qui se passait aux Etats-Unis, ce qui se passait et c'est quelque chose qu'on n'oublie pas !
NOE DA SILVA
C'était le 22 novembre 1963, ça fera 50 ans, donc vendredi prochain. Et puis allez ! 10 secondes de Didier DESCHAMPS.
- EXTRAIT DIDIER DESCHAMPS-
NICOLE BRICQ
On a toujours gagné contre l'Ukraine.
JOURNALISTE
Espérons qu'on ne se réveille pas avec la migraine demain matin. Parmi les albums qui sortent lundi, vous préférez Etienne DAHO nouvel album « chansons de l'innocence » ou Garou « au milieu de ma vie » ?
NICOLE BRICQ
DAHO.
JOURNALISTE
Oui, bien !
- EXTRAIT D'ETIENNE DAHO-
JOURNALISTE
Nouvel album d'Etienne DAHO, disponible lundi. Nicole BRICQ ministre du Commerce extérieur invitée politique de FRANCE BLEU 107.1, Noé da SILVA.
NOE DA SILVA
On a une question mobilité et une question que l'on vous posera et que l'on pose aux auditeurs dans un instant sur les transports en commun. Sur la question mobilité, j'ai vu que vous aviez rendez-vous avec le président des entreprises des transports routiers cet après-midi, je crois bien. Est-ce que là encore c'est l'écotaxe qui est au coeur
NICOLE BRICQ
Non !
NOE DA SILVA
Non ?
NICOLE BRICQ
Peut-être m'en parleront-ils, mais je sais quoi leur répondre. Mais l'essentiel du propos tient à ce que j'ai une mission que le Premier ministre m'a confiée dans le grand chantier de la simplification des procédures qui concerne la douane. Et comme le commerce c'est un flux, importation, exportation, l'accélération des procédures pour les entreprises et quand on importe, quand on exporte, on importe. Donc il faut que ça aille très vite, la douane a fait beaucoup de progrès, elle en a encore à faire. Mais il faut que la logistique suive et le flux du commerce c'est quand même une chaîne vraiment complète et la logistique est extrêmement importante et on n'est pas les meilleurs en Europe.
NOE DA SILVA
On n'est pas les meilleurs en Europe. Vous avez dit que vous saviez quoi répondre si on vous posait une question sur l'écotaxe. Que répondez-vous justement quand on vous parle de l'écotaxe et ces routiers qui sont mécontents pour le commerce ?
NICOLE BRICQ
C'est un vieux sujet. Moi, j'ai travaillé au Sénat, à partir de 2009, nous savions qu'il fallait préparer la mise en place de cette taxe. Alors qui porte un nom peut-être pas sympathique, mais qui est quand même nécessaire pour déporter le fret, sur le ferroviaire. Et c'est pour financer justement cet effort que nous devons faire pour financer ce dispositif
NOE DA SILVA
Mais vous dites quoi ? Que cette taxe tombe mal finalement ?
NICOLE BRICQ
Mais elle serait toujours mal tombée. Il y avait des résistances en 2011, il y en a en 2012, et bien sûr quand le moment approche de son application, elles se font encore plus jour. Donc surtout le dispositif a été adapté, il avait été déjà adapté pour la Bretagne et il est adapté en fonction de la distance et de la capacité de retour vers le ferroviaire. Il était déjà, il a déjà été concerté donc à un moment donné, il faut le faire. Les Allemands l'ont fait, les Autrichiens l'ont fait, les Suisses l'ont fait. Même les Slovaques l'ont mis en place. Donc nous, nous sommes un pays transite, il faut le faire.
NOE DA SILVA
La prochaine grogne dit LIBERATION ce matin, c'est la TVA qui augmente le 1er janvier, il faudra le faire ?
NICOLE BRICQ
Mais là, on n'a surpris personne. Nous savons depuis le début, que nous devons le faire, pour financer en partie, justement, l'effort de compétitivité qu'on demande à nos entreprises. Nous savons
NOE DA SILVA
Ça ne vous fait pas peur, quand même, cette grogne, ces gens qui disent
NICOLE BRICQ
Là aussi, ce n'est pas une hausse généralisée, brute, méchante, elle a été négociée et y compris regardez les adaptations que le gouvernement est prêt à faire. Regardez ce qui se passe pour les centres équestres, elle a été adaptée en fonction de la catégorie qui est visée. Donc je crois que l'effort, il doit être fait, et en même temps, il ne faut pas aggraver nos déficits publics. Nous le savons !
NOE DA SILVA
Dernière question, Nicole BRICQ, les auditeurs vont s'exprimer dans un instant, sur l'état du RER, les usagers du RER C ont vécu la pire semaine et la SNCF reconnaît que c'est la pire crise depuis 3 ans. Quand on est ministre, on est conscient des galères des usagers dans les transports en commun ?
NICOLE BRICQ
Evidemment, évidemment ! Moi, je pourrais vous parler de la ligne A. Moi, j'ai une ligne qui fonctionne bien, qui est plus récente, c'est la ligne E.
NOE DA SILVA
Vous prenez encore le RER ?
NICOLE BRICQ
Ça marche quand même bien. Il faut se rendre compte des millions de gens qui utilisent nos transports. C'est pour ça que la région a un grand plan de mobilité, mais il faut le financer. Donc ça fait partie des engagements, vous savez aussi que le Premier ministre a lancé à Marne-la-Vallée, où je me rends, il a lancé le chantier du Grand Paris. Et nous savons que dans le chantier du Grand Paris, il y a le grand métro automatique, il faut desserrer la contrainte centrale dans Paris. La région s'y emploie, l'Etat vous savez le Premier ministre il est nantais, donc il a compris
NOE DA SILVA
Que tout ne se faisait pas à Paris. Et que tout ne se fera pas à Paris.
NICOLE BRICQ
Non, mais il a compris que les transports c'était vraiment un élément essentiel. Moi, je pense effectivement à tous les gens qui se rendent au travail tous les jours, c'est très pénible, pour eux, ça les fatigue. Et je les comprends, quand ils se révoltent.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 15 novembre 2013