Texte intégral
Monsieur le Député,
Laurent Fabius, qui ne peut être présent aujourd'hui, a eu l'occasion de vous le dire hier : il n'y a pas lieu de polémiquer sur l'accord qui a été obtenu à Genève. Nous parlons d'un sujet grave.
Un grand pas a indéniablement été accompli pour la paix et pour la sécurité dans le monde grâce à cet accord. Ce n'est évidemment pas fini, mais la réalité est que, depuis des années, l'Iran progressait vers la bombe atomique. Or les négociations étaient arrêtées. Ce que nous avons obtenu dimanche dernier à Genève, c'est-à-dire des engagements concrets et vérifiables qui permettent certes à l'Iran de poursuivre en matière de nucléaire civil, mais en l'empêchant de progresser vers l'arme nucléaire, est extrêmement important. C'est la fermeté de la France, en particulier, qui a permis d'obtenir ce résultat. Ce pas en avant, si important qu'il soit, ne suffit pas ; ce n'est qu'un pas. Tout va dépendre maintenant du respect par l'Iran de ses obligations.
Nous devons donc nous atteler - c'est ce que nous faisons déjà - à la négociation d'un règlement définitif, puisque celui-ci n'est que transitoire, démontrant que l'Iran renonce bel et bien à toute ambition nucléaire militaire.
Sur cette question, je voudrais vous préciser que, dans cette première étape, nous allons non pas lever les sanctions, mais les suspendre pour une durée de six mois. Cette suspension sera mise en oeuvre lorsque l'AIEA aura pu témoigner de l'application par l'Iran des mesures prévues dans l'accord concernant le nucléaire. L'ensemble des sanctions adoptées dans le cadre du Conseil de sécurité resteront donc en vigueur. Nous sommes vigilants ; nous allons contrôler que ce qui a été acté à Genève sera réellement mis en application. C'est le travail qui a été engagé par les États du cinq plus un, dont la France.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 2 décembre 2013