Texte intégral
GUILLAUME DURAND
Bienvenu à vous. Nous allons parler de tout avec Pierre MOSCOVICI. Vous êtes le bienvenu ce matin parce que nous sommes au lendemain d'une conférence de presse qui a eu un fondement économique important. Je voudrais qu'on commence par quelques chiffres : la Banque de France qui recommande l'abaissement du taux du Livret A à un pourcent. C'est vrai ? c'est faux ? c'est votre intention ?
MONSIEUR LE MINISTRE PIERRE MOSCOVICI
Peut-être faut-il préciser comment est fixé le taux du Livret A en France. Il est fixé en fonction
GUILLAUME DURAND
Vous allez me répondre.
PIERRE MOSCOVICI
Bien sûr, mais je voudrais que vous comprenez bien quelle est la procédure.
GUILLAUME DURAND
Précisez.
PIERRE MOSCOVICI
D'abord c'est l'inflation qui guide le calcul du taux du Livret A à partir d'une formule assez compliquée, et l'inflation a atteint un niveau bas en France, même historiquement bas, 0,7 pourcent. Si on défalque le coût du tabac, on est à 0,65 pourcent et le gouverneur de la Banque de France est chargé ensuite de faire une proposition à partir de ce taux au ministre de l'Économie et des finances que je suis, et je prends la décision.
GUILLAUME DURAND
Donc je suis la Banque de France, je vous dis un pourcent. Vous me répondez, puisque vous êtes le ministre des Finances.
PIERRE MOSCOVICI
Je me suis entretenu évidemment à plusieurs reprises avec Christian NOYER et il est convenu qu'il fallait invoquer dans ce cas particulier des circonstances exceptionnelles, compte tenu du fait que si l'inflation est très basse aujourd'hui, on peut escompter une légère remontée dans le trimestre qui vient.
GUILLAUME DURAND
Et alors ?
PIERRE MOSCOVICI
Il m'écrit, et c'est vrai, qu'il propose un pourcent en invoquant les circonstances exceptionnelles et compte tenu de l'attention qui est celle du président de la République et du gouvernement au pouvoir d'achat de l'épargne populaire, je maintiendrai le taux du Livret A à 1,25 pourcent, ce qui est un niveau que j'ai estimé déjà il y a quelques semaines comme étant bas. Nous devons veiller au pouvoir d'achat de l'épargne populaire, c'est tout à fait important, dans la perspective
GUILLAUME DURAND
Donc c'est une décision définitive.
PIERRE MOSCOVICI
C'est une décision que je vous annonce ce matin. Donc le taux du Livret A sera maintenu à 1,25 pourcent, et ça s'est fait en bonne concertation avec le gouverneur qui, lui, prend en compte des opérations de politique monétaire.
GUILLAUME DURAND
Deuxième question. On va avoir avant la fin de la semaine, semble-t-il, le chiffre du déficit de l'État. Quel est-il ?
PIERRE MOSCOVICI
Je vous le donnerai à la fin de la semaine par définition.
GUILLAUME DURAND
On est mercredi.
PIERRE MOSCOVICI
Ça sortira, je crois, vendredi.
GUILLAUME DURAND
Et on a une estimation ? Soixante-dix ? Soixante-quinze ?
PIERRE MOSCOVICI
Non, non, non. Je ne vais pas jouer à ce genre de chose-là. Ce sont des chiffres très précis qui vont sortir de mes services. Je les donnerai vendredi.
GUILLAUME DURAND
Est-ce que tout ce qui a été annoncé hier a été négocié avec le patronat avant ? C'est la grande attaque de la gauche, d'une partie de la gauche. Est-ce que c'est le programme du MEDEF ?
PIERRE MOSCOVICI
Non. C'est le programme d'un président de la République qui s'engage totalement avec le gouvernement dans la bataille pour l'emploi. Quel est le constat de base ? le constat de départ qui a conduit François HOLLANDE à cette accélération, à cette amplification, à cette mise en mouvement, à cette mobilisation ? Parce que c'est de cela dont il s'agit. Nous sommes au pouvoir depuis dix-neuf mois. Nous avons mené beaucoup de réformes, réduit les déficits publics, nous avons mené la réforme du marché du travail, la réforme des retraites, la réforme de la formation professionnelle. Nous avons déjà agi pour baisser le coût du travail et tout cela, ça nous a permis et il faut le noter de réduire les déficits et d'avoir une sortie de récession et une croissance de un pourcent. Mais ce n'est pas assez.
GUILLAUME DURAND
Ce que conteste notamment la droite.
PIERRE MOSCOVICI
Ce n'est pas assez et donc François HOLLANDE dit : « Allons plus loin et faisons en sorte de libérer les forces économiques du pays pour qu'elles puissent investir et embaucher ». Le pari qui est fait, c'est celui de l'investissement.
GUILLAUME DURAND
Donc il y a bien un tournant.
PIERRE MOSCOVICI
Il y a une accélération, une amplification.
GUILLAUME DURAND
Est-ce qu'il va accélérer pendant trois ans avec Jean-Marc AYRAULT ?
PIERRE MOSCOVICI
Franchement, ce n'est pas le sujet qui est évoqué.
GUILLAUME DURAND
On n'en a même parlé hier du contexte politique. C'est une opération politique aussi. Est-ce que Jean-Marc AYRAULT sera l'homme qui va co-accélérer avec le président ?
PIERRE MOSCOVICI
Le président de la République a cité à plusieurs reprises le Premier ministre. Il a demandé que le gouvernement engage sa responsabilité à l'issue de la préparation de ce pacte de responsabilité et ça, c'est en soi une réponse. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que le gouvernement dès aujourd'hui est totalement mobilisé. Pour quoi faire ? Pour permettre de baisser le coût du travail, pour simplifier la vie des entreprises, pour faire en sorte aussi qu'on réduise la dépense publique, pour négocier des contreparties. Parce que vous me demandiez et je reviens à votre question initiale est-ce que ça a été négocié avec le MEDEF ? C'est un compromis social qui est proposé, et ce compromis social suppose évidemment que l'État prenne l'initiative, c'est le cas, et qu'on discute avec les partenaires sociaux, c'est-à-dire les représentants des entreprises et les représentants des salariés.
GUILLAUME DURAND
Oui. Il a précisé les rendez-vous avec Jean-Marc AYRAULT, donc ce sera Jean-Marc AYRAULT qui va piloter ça jusqu'au bout.
PIERRE MOSCOVICI
Ça s'appelle la sociale démocratie.
GUILLAUME DURAND
D'accord, mais c'est Jean-Marc AYRAULT qui va piloter ça jusqu'au bout.
PIERRE MOSCOVICI
Il ne vous a pas échappé que c'était le président de la République qui nommait le Premier ministre.
GUILLAUME DURAND
Je sais.
PIERRE MOSCOVICI
Mais j'ai senti, moi, un climat de confiance.
GUILLAUME DURAND
Oui, mais vous étiez proche de lui, donc vous avez pu sentir un climat de confiance.
PIERRE MOSCOVICI
J'ai senti un climat de confiance.
GUILLAUME DURAND
Tout à l'heure, Bernard ACCOYER parlait des comités Théodule de la gauche concernant justement la création de ce comité de simplification, mais il y en a un qui est important : c'est le comité stratégique de la dépense publique dont le président a dit j'ai écouté comme vous qu'il était l'incarnation de ce comité. Qu'est-ce qu'il va y avoir dans ce comité ? Des parlementaires ? des experts ? c'est une organisation gouvernementale ?
PIERRE MOSCOVICI
Je trouve la réaction de la droite tout à fait symptomatique.
GUILLAUME DURAND
Oui, mais d'abord sur le comité.
PIERRE MOSCOVICI
Attendez, je réponds. Attendez, Guillaume DURAND ! Je trouve que cette réaction est totalement désorientée. Totalement !
GUILLAUME DURAND
Vous voulez dire le comité Théodule ?
PIERRE MOSCOVICI
Non, la réaction de Bernard ACCOYER comme la réaction de l'UMP. Ils ne savent pas quoi dire. Et pourquoi ne savent-ils pas quoi dire ? Parce que François HOLLANDE a donné aux problèmes du pays une réponse d'intérêt général. Parce qu'il appelle à la mobilisation de tous. Et vous avez noté que, s'agissant de la déclaration de responsabilité, il a dit : « Il est naturel que la majorité la vote », mais si d'autres, et j'ai noté des réactions plutôt positives de BORLOO, de BAYROU
GUILLAUME DURAND
BORLOO, Guillaume PELTIER même.
PIERRE MOSCOVICI
Il faut que le pays se rassemble autour de l'investissement.
GUILLAUME DURAND
Justement dans ce comité par exemple, il pourrait y avoir des responsables de l'opposition.
PIERRE MOSCOVICI
Ce comité, appelons-le conseil stratégique de la dépense. C'est comme ça que le président l'a nommé. Ce sera la première fois dans l'Histoire de la République à ma connaissance que le président de la République lui-même, la plus haute autorité de l'État, s'engage personnellement pour faire un sorte qu'un programme d'économie tout de même d'ampleur cinquante milliards d'euros soit mis en oeuvre par le gouvernement. Dans ce conseil stratégique, il y aura naturellement les ministres du gouvernement concerné, c'est de cela dont il s'agit.
GUILLAUME DURAND
On n'est pas dans une hypothèse GALLOIS. Il n'y aura pas d'experts, il n'y aura pas de parlementaires.
PIERRE MOSCOVICI
Ce sont les ministres concernés autour du président de la République peut-être pourra-t-il appeler telle ou telle personnalité à tel ou tel moment - mais qui seront là pour rendre compte de l'effort qu'ils font. C'est le gouvernement qui se mobilise. C'est une responsabilité aussi que nous donne le président de la République.
GUILLAUME DURAND
Reconnaissez que c'est un peu décevant. Je ne voudrais pas être désagréable ce matin
PIERRE MOSCOVICI
Ça vaut naturellement d'abord pour le ministre de l'Économie et des finances, pour le ministre du Budget, pour le ministre des Affaires sociales, pour le ministre de l'Emploi, pour les ministres qui sont concernés.
GUILLAUME DURAND
Vous vous rendez compte qu'on se retrouve. Vous avez le droit de m'expliquer qu'il y a un gouvernement à deux noms : il y a le gouvernement, puis il y a le fameux comité qui est le gouvernement du gouvernement.
PIERRE MOSCOVICI
Pas du tout !
GUILLAUME DURAND
J'ironise mais c'est normal.
PIERRE MOSCOVICI
Je comprends. Il y a deux choses qui se déroulent, je ne dirais pas en parallèle mais en convergence. La première chose, c'est la procédure budgétaire et cette procédure budgétaire a été définie et accélérée, y compris par une circulaire du Premier ministre qui va être publiée ou qui est déjà publiée et qui nous dit qu'il nous demande, à Bernard CAZENEUVE et moi-même, de commencer tout de suite à discuter avec les ministres, qui fixera un plafond de dépenses par ministère tôt, au printemps, ce qui fera que chaque ministre ensuite répartira son budget sous ce plafond. Ça, c'est la procédure budgétaire accélérée et, j'allais dire, aussi avec des normes très fortes. Et puis à côté de cela, il y aura une démarche plus transversale, plus globale autour du président de la République qu'il pilotera lui-même.
GUILLAUME DURAND
Il peut y avoir des experts qui vous rejoignent ?
PIERRE MOSCOVICI
Écoutez, le président de la République peut estimer qu'il doit faire ceci ou cela, mais pour l'essentiel ce sont les ministres concernés autour du président qui travailleront, qui rendront compte de leur action pour la dépense publique. Nous sommes responsables aussi devant lui.
GUILLAUME DURAND
Justement, on va parler des chiffres. On va parler des compensations en matière d'emploi mais parlons cinq minutes de politique. Vous avez vous-même souligné l'accueil par l'exemple de la droite forte, ce qui est assez particulier par rapport à Jean-François COPÉ. PELTIER et COPÉ ont des réactions différentes. Et BORLOO ? Est-ce que vous pensez que tout cet accomplissement jusqu'à la fin du quinquennat se fera avec une autre majorité si nécessaire ? Je n'ai pas dit que c'était obligatoire, j'ai dit si nécessaire.
PIERRE MOSCOVICI
C'est la majorité qui est appelée à soutenir la politique du président de la République. C'est une politique de gauche, je veux le dire ici.
GUILLAUME DURAND
Ce n'est pas exactement ce qu'a compris MÉLENCHON, ce n'est pas exactement ce qu'a compris Pierre LAURENT.
PIERRE MOSCOVICI
C'est ce que je dis, moi. La sociale démocratie, c'est la gauche. Qu'est-ce que c'est que la sociale démocratie ? Depuis toujours dans l'histoire de la gauche, c'est cette gauche qui est dans le réel. C'est la gauche des résultats, c'est la gauche de l'efficacité, c'est la gauche du compromis, c'est la gauche de la négociation sociale. Moi, je connais François HOLLANDE depuis trente ans. Nous avons même enseigné à Sciences Po il y a près de trente ans et je sais qu'il est social démocrate depuis toujours. J'ajoute une chose.
GUILLAUME DURAND
Oui, mais ça ne veut pas dire qu'il n'a pas été malin pendant la campagne en mimant un autre personnage que celui qu'il est aujourd'hui, qui serait dans sa vérité.
PIERRE MOSCOVICI
J'étais son directeur de campagne et quand nous avons expliqué pendant la campagne que nous allions déjà réduire les déficits, que nous allions réduire la dépense publique, que nous allions maîtriser cette dépense, que nous allions réformer le pays et redresser son tissu productif, les choses ont été dites.
GUILLAUME DURAND
Donc c'est un dévoilement, ce qui s'est passé hier.
PIERRE MOSCOVICI
Non. Ce qui s'est produit, c'est que et les Français le savent la crise a duré plus longtemps qu'il n'était prévu et notamment l'année 2013 a été une année très dure alors que personne ne pouvait prévoir que ce serait une année de croissance nulle. Je ne parle pas en France, mais dans la zone euro. Donc, ça nous a contraints à faire un effort, à demander un effort aux Français de réduction des déficits, notamment à travers des prélèvements obligatoires. Maintenant, nous prenons la ligne droite de l'accélération pour la croissance et pour l'emploi. C'est une parfaite cohérence. Vous demandez quelle sera la majorité ? La majorité, c'est la majorité. C'est une politique sociale démocrate ; c'est une politique de gauche réformiste et si d'autres estiment que cette politique est d'intérêt général
GUILLAUME DURAND
Qu'ils rejoignent le gouvernement.
PIERRE MOSCOVICI
Non. Mais qu'ils approuvent cette politique. Quand je vois Jean-Louis BORLOO
GUILLAUME DURAND
Quand vous allez engager votre responsabilité, si jamais par exemple vous avez le vote de l'UDI, est-ce que ça veut dire qu'à terme vous pourrez les associer ?
PIERRE MOSCOVICI
Pour le moment, nous allons faire notre travail. Quel est ce travail ? Moi, je ne suis pas dans la politique fiction : je suis avant tout ministre de l'Économie et des finances consacré au bien de la France et notamment à son économie. Nous avons une feuille de route qui est extraordinairement exigeante, qui demande des modifications profondes du modèle social français, un grand compromis social comme il n'y en a pas eu depuis quand ? Depuis des décennies et des décennies, peut-être depuis presque la Libération, pour redresser le pays, pour aller vers un appareil productif plus musclé, pour aller vers la convergence avec l'Allemagne, pour remettre la France en tête des nations européennes. C'est une très grande ambition et si d'autres veulent l'approuver, très bien.
GUILLAUME DURAND
Les chiffres. La compensation en matière d'emploi : combien ?
PIERRE MOSCOVICI
Le MEDEF, avec qui donc les choses n'ont pas été négociées avant, je veux vous le dire, mais avec qui évidemment nous parlons et notamment le ministre de l'Économie et des finances que je suis, le MEDEF par la voix de son président Pierre GATTAZ a dit : « Nous sommes prêts, s'il y a une baisse des charges sociales, à créer un million d'emplois ». Ça, c'est le sens de l'observatoire des contreparties que propose François HOLLANDE, dans lequel seront à la fois les représentants des entreprises et des salariés.
GUILLAUME DURAND
Donc cet objectif est le vôtre.
PIERRE MOSCOVICI
C'est les séniors, c'est l'emploi des jeunes, c'est la qualité des emplois, c'est la formation, c'est le maintien en France des entreprises. C'est tout ça qui est en cause. Et puisque le MEDEF dit : « Nous sommes prêts à créer un million d'emplois », qu'il le fasse.
GUILLAUME DURAND
D'accord. C'est un des objectifs de François HOLLANDE pour les trois prochaines années, c'est-à-dire ramener le chômage
PIERRE MOSCOVICI
C'est l'objectif de la France.
GUILLAUME DURAND
C'est vrai, c'est vrai mais 3,5 à 2,5.
PIERRE MOSCOVICI
Non, je ne vais pas chiffrer ça.
GUILLAUME DURAND
Mais les dépenses immédiates et le millefeuille territorial par exemple, est-ce que ça va se faire vite la réduction des régions ? les vingt-deux + quatre ? Est-ce qu'on va très, très vite décider que ce sera dix-huit, quinze ?
PIERRE MOSCOVICI
Il y a une démarche qui a été proposée de refondre l'organisation territoriale. Pourquoi ? Parce que quand on dit cinquante milliards d'euros d'économies minimum je le confirme ça porte sur l'État mais l'État, c'est un tiers de la dépense publique. Ça doit aussi porter sur les collectivités locales, sur les organismes de sécurité sociale, sur certains excès, sur certains abus et le président de la République a lancé ça n'aura échappé à personne un processus de réforme de l'organisation territoriale portant notamment sur l'articulation entre les départements et les métropoles à l'image de ce qui a pu se passer dans la région Rhône-Alpes, dans le département du Rhône exactement, avec d'une part le Grand Lyon et d'autre part le département du Rhône. C'est un immense chantier, ça prendra sûrement du temps, mais il y a une volonté qui est là. Donc nous devons faire des économies cinquante milliards d'euros nous devons simplifier l'économie et notamment la vie des entreprises, nous devons réduire le coût du travail : trente milliards d'euros, et trente milliards d'euros incluant bien sûr le CICE, le Crédit d'impôt Compétitivité Emploi.
GUILLAUME DURAND
Ce matin, Le Canard Enchaîné dit que Julie GAYET a été nommée dans un comité de sélection à la Villa Médicis. Est-ce qu'elle est la nouvelle Première dame de France ? Il a été, la presse étrangère le dit, extraordinairement allusif.
PIERRE MOSCOVICI
François HOLLANDE a répondu à cette question comme il le devait. C'est vrai que la vie privée se règle en privé. Il faut respecter ce point. Par ailleurs, la nomination de Julie GAYET à la Villa Médicis, qui est une artiste connue et reconnue, est légitime.
GUILLAUME DURAND
Merci Pierre MOSCOVICI. Nous étions en direct sur l'antenne de LCI et sur celle de Radio Classique. Bonne journée à vous selon l'expression consacrée et sincère.
PIERRE MOSCOVICI
À vous aussi.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 16 janvier 2014
Bienvenu à vous. Nous allons parler de tout avec Pierre MOSCOVICI. Vous êtes le bienvenu ce matin parce que nous sommes au lendemain d'une conférence de presse qui a eu un fondement économique important. Je voudrais qu'on commence par quelques chiffres : la Banque de France qui recommande l'abaissement du taux du Livret A à un pourcent. C'est vrai ? c'est faux ? c'est votre intention ?
MONSIEUR LE MINISTRE PIERRE MOSCOVICI
Peut-être faut-il préciser comment est fixé le taux du Livret A en France. Il est fixé en fonction
GUILLAUME DURAND
Vous allez me répondre.
PIERRE MOSCOVICI
Bien sûr, mais je voudrais que vous comprenez bien quelle est la procédure.
GUILLAUME DURAND
Précisez.
PIERRE MOSCOVICI
D'abord c'est l'inflation qui guide le calcul du taux du Livret A à partir d'une formule assez compliquée, et l'inflation a atteint un niveau bas en France, même historiquement bas, 0,7 pourcent. Si on défalque le coût du tabac, on est à 0,65 pourcent et le gouverneur de la Banque de France est chargé ensuite de faire une proposition à partir de ce taux au ministre de l'Économie et des finances que je suis, et je prends la décision.
GUILLAUME DURAND
Donc je suis la Banque de France, je vous dis un pourcent. Vous me répondez, puisque vous êtes le ministre des Finances.
PIERRE MOSCOVICI
Je me suis entretenu évidemment à plusieurs reprises avec Christian NOYER et il est convenu qu'il fallait invoquer dans ce cas particulier des circonstances exceptionnelles, compte tenu du fait que si l'inflation est très basse aujourd'hui, on peut escompter une légère remontée dans le trimestre qui vient.
GUILLAUME DURAND
Et alors ?
PIERRE MOSCOVICI
Il m'écrit, et c'est vrai, qu'il propose un pourcent en invoquant les circonstances exceptionnelles et compte tenu de l'attention qui est celle du président de la République et du gouvernement au pouvoir d'achat de l'épargne populaire, je maintiendrai le taux du Livret A à 1,25 pourcent, ce qui est un niveau que j'ai estimé déjà il y a quelques semaines comme étant bas. Nous devons veiller au pouvoir d'achat de l'épargne populaire, c'est tout à fait important, dans la perspective
GUILLAUME DURAND
Donc c'est une décision définitive.
PIERRE MOSCOVICI
C'est une décision que je vous annonce ce matin. Donc le taux du Livret A sera maintenu à 1,25 pourcent, et ça s'est fait en bonne concertation avec le gouverneur qui, lui, prend en compte des opérations de politique monétaire.
GUILLAUME DURAND
Deuxième question. On va avoir avant la fin de la semaine, semble-t-il, le chiffre du déficit de l'État. Quel est-il ?
PIERRE MOSCOVICI
Je vous le donnerai à la fin de la semaine par définition.
GUILLAUME DURAND
On est mercredi.
PIERRE MOSCOVICI
Ça sortira, je crois, vendredi.
GUILLAUME DURAND
Et on a une estimation ? Soixante-dix ? Soixante-quinze ?
PIERRE MOSCOVICI
Non, non, non. Je ne vais pas jouer à ce genre de chose-là. Ce sont des chiffres très précis qui vont sortir de mes services. Je les donnerai vendredi.
GUILLAUME DURAND
Est-ce que tout ce qui a été annoncé hier a été négocié avec le patronat avant ? C'est la grande attaque de la gauche, d'une partie de la gauche. Est-ce que c'est le programme du MEDEF ?
PIERRE MOSCOVICI
Non. C'est le programme d'un président de la République qui s'engage totalement avec le gouvernement dans la bataille pour l'emploi. Quel est le constat de base ? le constat de départ qui a conduit François HOLLANDE à cette accélération, à cette amplification, à cette mise en mouvement, à cette mobilisation ? Parce que c'est de cela dont il s'agit. Nous sommes au pouvoir depuis dix-neuf mois. Nous avons mené beaucoup de réformes, réduit les déficits publics, nous avons mené la réforme du marché du travail, la réforme des retraites, la réforme de la formation professionnelle. Nous avons déjà agi pour baisser le coût du travail et tout cela, ça nous a permis et il faut le noter de réduire les déficits et d'avoir une sortie de récession et une croissance de un pourcent. Mais ce n'est pas assez.
GUILLAUME DURAND
Ce que conteste notamment la droite.
PIERRE MOSCOVICI
Ce n'est pas assez et donc François HOLLANDE dit : « Allons plus loin et faisons en sorte de libérer les forces économiques du pays pour qu'elles puissent investir et embaucher ». Le pari qui est fait, c'est celui de l'investissement.
GUILLAUME DURAND
Donc il y a bien un tournant.
PIERRE MOSCOVICI
Il y a une accélération, une amplification.
GUILLAUME DURAND
Est-ce qu'il va accélérer pendant trois ans avec Jean-Marc AYRAULT ?
PIERRE MOSCOVICI
Franchement, ce n'est pas le sujet qui est évoqué.
GUILLAUME DURAND
On n'en a même parlé hier du contexte politique. C'est une opération politique aussi. Est-ce que Jean-Marc AYRAULT sera l'homme qui va co-accélérer avec le président ?
PIERRE MOSCOVICI
Le président de la République a cité à plusieurs reprises le Premier ministre. Il a demandé que le gouvernement engage sa responsabilité à l'issue de la préparation de ce pacte de responsabilité et ça, c'est en soi une réponse. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que le gouvernement dès aujourd'hui est totalement mobilisé. Pour quoi faire ? Pour permettre de baisser le coût du travail, pour simplifier la vie des entreprises, pour faire en sorte aussi qu'on réduise la dépense publique, pour négocier des contreparties. Parce que vous me demandiez et je reviens à votre question initiale est-ce que ça a été négocié avec le MEDEF ? C'est un compromis social qui est proposé, et ce compromis social suppose évidemment que l'État prenne l'initiative, c'est le cas, et qu'on discute avec les partenaires sociaux, c'est-à-dire les représentants des entreprises et les représentants des salariés.
GUILLAUME DURAND
Oui. Il a précisé les rendez-vous avec Jean-Marc AYRAULT, donc ce sera Jean-Marc AYRAULT qui va piloter ça jusqu'au bout.
PIERRE MOSCOVICI
Ça s'appelle la sociale démocratie.
GUILLAUME DURAND
D'accord, mais c'est Jean-Marc AYRAULT qui va piloter ça jusqu'au bout.
PIERRE MOSCOVICI
Il ne vous a pas échappé que c'était le président de la République qui nommait le Premier ministre.
GUILLAUME DURAND
Je sais.
PIERRE MOSCOVICI
Mais j'ai senti, moi, un climat de confiance.
GUILLAUME DURAND
Oui, mais vous étiez proche de lui, donc vous avez pu sentir un climat de confiance.
PIERRE MOSCOVICI
J'ai senti un climat de confiance.
GUILLAUME DURAND
Tout à l'heure, Bernard ACCOYER parlait des comités Théodule de la gauche concernant justement la création de ce comité de simplification, mais il y en a un qui est important : c'est le comité stratégique de la dépense publique dont le président a dit j'ai écouté comme vous qu'il était l'incarnation de ce comité. Qu'est-ce qu'il va y avoir dans ce comité ? Des parlementaires ? des experts ? c'est une organisation gouvernementale ?
PIERRE MOSCOVICI
Je trouve la réaction de la droite tout à fait symptomatique.
GUILLAUME DURAND
Oui, mais d'abord sur le comité.
PIERRE MOSCOVICI
Attendez, je réponds. Attendez, Guillaume DURAND ! Je trouve que cette réaction est totalement désorientée. Totalement !
GUILLAUME DURAND
Vous voulez dire le comité Théodule ?
PIERRE MOSCOVICI
Non, la réaction de Bernard ACCOYER comme la réaction de l'UMP. Ils ne savent pas quoi dire. Et pourquoi ne savent-ils pas quoi dire ? Parce que François HOLLANDE a donné aux problèmes du pays une réponse d'intérêt général. Parce qu'il appelle à la mobilisation de tous. Et vous avez noté que, s'agissant de la déclaration de responsabilité, il a dit : « Il est naturel que la majorité la vote », mais si d'autres, et j'ai noté des réactions plutôt positives de BORLOO, de BAYROU
GUILLAUME DURAND
BORLOO, Guillaume PELTIER même.
PIERRE MOSCOVICI
Il faut que le pays se rassemble autour de l'investissement.
GUILLAUME DURAND
Justement dans ce comité par exemple, il pourrait y avoir des responsables de l'opposition.
PIERRE MOSCOVICI
Ce comité, appelons-le conseil stratégique de la dépense. C'est comme ça que le président l'a nommé. Ce sera la première fois dans l'Histoire de la République à ma connaissance que le président de la République lui-même, la plus haute autorité de l'État, s'engage personnellement pour faire un sorte qu'un programme d'économie tout de même d'ampleur cinquante milliards d'euros soit mis en oeuvre par le gouvernement. Dans ce conseil stratégique, il y aura naturellement les ministres du gouvernement concerné, c'est de cela dont il s'agit.
GUILLAUME DURAND
On n'est pas dans une hypothèse GALLOIS. Il n'y aura pas d'experts, il n'y aura pas de parlementaires.
PIERRE MOSCOVICI
Ce sont les ministres concernés autour du président de la République peut-être pourra-t-il appeler telle ou telle personnalité à tel ou tel moment - mais qui seront là pour rendre compte de l'effort qu'ils font. C'est le gouvernement qui se mobilise. C'est une responsabilité aussi que nous donne le président de la République.
GUILLAUME DURAND
Reconnaissez que c'est un peu décevant. Je ne voudrais pas être désagréable ce matin
PIERRE MOSCOVICI
Ça vaut naturellement d'abord pour le ministre de l'Économie et des finances, pour le ministre du Budget, pour le ministre des Affaires sociales, pour le ministre de l'Emploi, pour les ministres qui sont concernés.
GUILLAUME DURAND
Vous vous rendez compte qu'on se retrouve. Vous avez le droit de m'expliquer qu'il y a un gouvernement à deux noms : il y a le gouvernement, puis il y a le fameux comité qui est le gouvernement du gouvernement.
PIERRE MOSCOVICI
Pas du tout !
GUILLAUME DURAND
J'ironise mais c'est normal.
PIERRE MOSCOVICI
Je comprends. Il y a deux choses qui se déroulent, je ne dirais pas en parallèle mais en convergence. La première chose, c'est la procédure budgétaire et cette procédure budgétaire a été définie et accélérée, y compris par une circulaire du Premier ministre qui va être publiée ou qui est déjà publiée et qui nous dit qu'il nous demande, à Bernard CAZENEUVE et moi-même, de commencer tout de suite à discuter avec les ministres, qui fixera un plafond de dépenses par ministère tôt, au printemps, ce qui fera que chaque ministre ensuite répartira son budget sous ce plafond. Ça, c'est la procédure budgétaire accélérée et, j'allais dire, aussi avec des normes très fortes. Et puis à côté de cela, il y aura une démarche plus transversale, plus globale autour du président de la République qu'il pilotera lui-même.
GUILLAUME DURAND
Il peut y avoir des experts qui vous rejoignent ?
PIERRE MOSCOVICI
Écoutez, le président de la République peut estimer qu'il doit faire ceci ou cela, mais pour l'essentiel ce sont les ministres concernés autour du président qui travailleront, qui rendront compte de leur action pour la dépense publique. Nous sommes responsables aussi devant lui.
GUILLAUME DURAND
Justement, on va parler des chiffres. On va parler des compensations en matière d'emploi mais parlons cinq minutes de politique. Vous avez vous-même souligné l'accueil par l'exemple de la droite forte, ce qui est assez particulier par rapport à Jean-François COPÉ. PELTIER et COPÉ ont des réactions différentes. Et BORLOO ? Est-ce que vous pensez que tout cet accomplissement jusqu'à la fin du quinquennat se fera avec une autre majorité si nécessaire ? Je n'ai pas dit que c'était obligatoire, j'ai dit si nécessaire.
PIERRE MOSCOVICI
C'est la majorité qui est appelée à soutenir la politique du président de la République. C'est une politique de gauche, je veux le dire ici.
GUILLAUME DURAND
Ce n'est pas exactement ce qu'a compris MÉLENCHON, ce n'est pas exactement ce qu'a compris Pierre LAURENT.
PIERRE MOSCOVICI
C'est ce que je dis, moi. La sociale démocratie, c'est la gauche. Qu'est-ce que c'est que la sociale démocratie ? Depuis toujours dans l'histoire de la gauche, c'est cette gauche qui est dans le réel. C'est la gauche des résultats, c'est la gauche de l'efficacité, c'est la gauche du compromis, c'est la gauche de la négociation sociale. Moi, je connais François HOLLANDE depuis trente ans. Nous avons même enseigné à Sciences Po il y a près de trente ans et je sais qu'il est social démocrate depuis toujours. J'ajoute une chose.
GUILLAUME DURAND
Oui, mais ça ne veut pas dire qu'il n'a pas été malin pendant la campagne en mimant un autre personnage que celui qu'il est aujourd'hui, qui serait dans sa vérité.
PIERRE MOSCOVICI
J'étais son directeur de campagne et quand nous avons expliqué pendant la campagne que nous allions déjà réduire les déficits, que nous allions réduire la dépense publique, que nous allions maîtriser cette dépense, que nous allions réformer le pays et redresser son tissu productif, les choses ont été dites.
GUILLAUME DURAND
Donc c'est un dévoilement, ce qui s'est passé hier.
PIERRE MOSCOVICI
Non. Ce qui s'est produit, c'est que et les Français le savent la crise a duré plus longtemps qu'il n'était prévu et notamment l'année 2013 a été une année très dure alors que personne ne pouvait prévoir que ce serait une année de croissance nulle. Je ne parle pas en France, mais dans la zone euro. Donc, ça nous a contraints à faire un effort, à demander un effort aux Français de réduction des déficits, notamment à travers des prélèvements obligatoires. Maintenant, nous prenons la ligne droite de l'accélération pour la croissance et pour l'emploi. C'est une parfaite cohérence. Vous demandez quelle sera la majorité ? La majorité, c'est la majorité. C'est une politique sociale démocrate ; c'est une politique de gauche réformiste et si d'autres estiment que cette politique est d'intérêt général
GUILLAUME DURAND
Qu'ils rejoignent le gouvernement.
PIERRE MOSCOVICI
Non. Mais qu'ils approuvent cette politique. Quand je vois Jean-Louis BORLOO
GUILLAUME DURAND
Quand vous allez engager votre responsabilité, si jamais par exemple vous avez le vote de l'UDI, est-ce que ça veut dire qu'à terme vous pourrez les associer ?
PIERRE MOSCOVICI
Pour le moment, nous allons faire notre travail. Quel est ce travail ? Moi, je ne suis pas dans la politique fiction : je suis avant tout ministre de l'Économie et des finances consacré au bien de la France et notamment à son économie. Nous avons une feuille de route qui est extraordinairement exigeante, qui demande des modifications profondes du modèle social français, un grand compromis social comme il n'y en a pas eu depuis quand ? Depuis des décennies et des décennies, peut-être depuis presque la Libération, pour redresser le pays, pour aller vers un appareil productif plus musclé, pour aller vers la convergence avec l'Allemagne, pour remettre la France en tête des nations européennes. C'est une très grande ambition et si d'autres veulent l'approuver, très bien.
GUILLAUME DURAND
Les chiffres. La compensation en matière d'emploi : combien ?
PIERRE MOSCOVICI
Le MEDEF, avec qui donc les choses n'ont pas été négociées avant, je veux vous le dire, mais avec qui évidemment nous parlons et notamment le ministre de l'Économie et des finances que je suis, le MEDEF par la voix de son président Pierre GATTAZ a dit : « Nous sommes prêts, s'il y a une baisse des charges sociales, à créer un million d'emplois ». Ça, c'est le sens de l'observatoire des contreparties que propose François HOLLANDE, dans lequel seront à la fois les représentants des entreprises et des salariés.
GUILLAUME DURAND
Donc cet objectif est le vôtre.
PIERRE MOSCOVICI
C'est les séniors, c'est l'emploi des jeunes, c'est la qualité des emplois, c'est la formation, c'est le maintien en France des entreprises. C'est tout ça qui est en cause. Et puisque le MEDEF dit : « Nous sommes prêts à créer un million d'emplois », qu'il le fasse.
GUILLAUME DURAND
D'accord. C'est un des objectifs de François HOLLANDE pour les trois prochaines années, c'est-à-dire ramener le chômage
PIERRE MOSCOVICI
C'est l'objectif de la France.
GUILLAUME DURAND
C'est vrai, c'est vrai mais 3,5 à 2,5.
PIERRE MOSCOVICI
Non, je ne vais pas chiffrer ça.
GUILLAUME DURAND
Mais les dépenses immédiates et le millefeuille territorial par exemple, est-ce que ça va se faire vite la réduction des régions ? les vingt-deux + quatre ? Est-ce qu'on va très, très vite décider que ce sera dix-huit, quinze ?
PIERRE MOSCOVICI
Il y a une démarche qui a été proposée de refondre l'organisation territoriale. Pourquoi ? Parce que quand on dit cinquante milliards d'euros d'économies minimum je le confirme ça porte sur l'État mais l'État, c'est un tiers de la dépense publique. Ça doit aussi porter sur les collectivités locales, sur les organismes de sécurité sociale, sur certains excès, sur certains abus et le président de la République a lancé ça n'aura échappé à personne un processus de réforme de l'organisation territoriale portant notamment sur l'articulation entre les départements et les métropoles à l'image de ce qui a pu se passer dans la région Rhône-Alpes, dans le département du Rhône exactement, avec d'une part le Grand Lyon et d'autre part le département du Rhône. C'est un immense chantier, ça prendra sûrement du temps, mais il y a une volonté qui est là. Donc nous devons faire des économies cinquante milliards d'euros nous devons simplifier l'économie et notamment la vie des entreprises, nous devons réduire le coût du travail : trente milliards d'euros, et trente milliards d'euros incluant bien sûr le CICE, le Crédit d'impôt Compétitivité Emploi.
GUILLAUME DURAND
Ce matin, Le Canard Enchaîné dit que Julie GAYET a été nommée dans un comité de sélection à la Villa Médicis. Est-ce qu'elle est la nouvelle Première dame de France ? Il a été, la presse étrangère le dit, extraordinairement allusif.
PIERRE MOSCOVICI
François HOLLANDE a répondu à cette question comme il le devait. C'est vrai que la vie privée se règle en privé. Il faut respecter ce point. Par ailleurs, la nomination de Julie GAYET à la Villa Médicis, qui est une artiste connue et reconnue, est légitime.
GUILLAUME DURAND
Merci Pierre MOSCOVICI. Nous étions en direct sur l'antenne de LCI et sur celle de Radio Classique. Bonne journée à vous selon l'expression consacrée et sincère.
PIERRE MOSCOVICI
À vous aussi.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 16 janvier 2014