Texte intégral
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Monsieur le Député,
On m'a interrogé plusieurs fois ces jours-ci sur la République centrafricaine. Il faut se situer sur trois plans : le plan sécuritaire - vous y avez fait allusion - ; le plan politique ; le plan humanitaire.
Sur le plan politique proprement dit, après la démission de MM. Djotodia et Tiangaye, aura lieu la désignation d'un nouveau président et d'un nouveau Premier ministre.
Comme l'a dit hier le président de la République, la France n'a pas à se substituer, elle doit aider. Je pense que ce choix aura lieu dans les jours qui viennent. La seule chose que je puis dire, c'est que j'espère, comme vous tous, qu'il aide à la réconciliation.
Sur le plan humanitaire, la situation reste très difficile. Le 20 janvier prochain, M. Canfin, ministre délégué chargé du développement, représentera la France à Bruxelles, à l'occasion d'une réunion de l'Union européenne et des Nations unies, pour dégager des moyens, précisément en matière humanitaire et de développement.
Sur le plan sécuritaire, Sangaris constitue son action avec les Africains, qui sont à présent un peu plus de 4.000. Une résolution sera discutée lundi à Bruxelles au Conseil des affaires étrangères où je me rendrai. Cette résolution vise à impliquer les Européens dans cette partie du problème centrafricain. Il y a une demande qui concerne la surveillance de l'aéroport, une autre qui concerne la route entre Bangui et le Cameroun. À terme, comme nous l'avons d'ailleurs vu au Mali, il y a une demande qui concerne l'aide à la reconstitution de l'armée de Centrafrique.
Je suis prudent car les choses ne sont pas décidées mais je vous dirai simplement qu'elles sont en bonne voie. Mardi prochain, j'espère être en mesure de vous apporter de bonnes nouvelles.
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Monsieur le Député,
Pour reprendre votre expression, je pense réaliste, quel que soit le mérite de nos soldats et il est immense, de considérer qu'il est absolument hors de question - lorsque l'on connaît le sujet comme c'est notre cas -, d'estimer qu'au bout d'un mois la tâche pourrait être accomplie.
Les buts n'ont pas changé, ils sont extrêmement difficiles à atteindre : le désarmement, l'aspect humanitaire et la préparation de la transition démocratique. C'est très compliqué mais je pense que c'est l'honneur de la France. Personne d'autre ne pouvait le faire, il n'y avait que la France pour aller là-bas et faire son travail. Le président de la République l'avait dit, il l'a répété hier dans sa conférence de presse : Sangaris, 1.600 hommes, c'est notre contribution et elle est importante.
Je vous ai dit tout à l'heure, répondant à un de vos collègues, que j'espérais, tout en restant prudent, que lundi prochain nous aurions une décision de principe de l'Europe dans le même sens.
Vous savez que nous travaillons à la transformation progressive de l'opération actuelle avec les 4.000 Africains, qui seront à terme 6.000, en une opération de maintien de la paix. Les buts sont là, ils n'ont pas changé. Cela mettra du temps car la situation est extraordinairement difficile mais je ne voudrais pas que l'on puisse croire ni que nos soldats ne font pas leur travail - ils font un travail magnifique -, ni que l'affaire est facile.
Si la France est allée là-bas, c'est parce qu'elle a pensé que c'était son devoir international et non pas parce que c'était facile.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 17 janvier 2014