Lettre de M. Jean-Luc Cazettes, président de la CFE CGC, adressée à M. Ernest-Antoine Seillière, président du MEDEF, sur les négociations sur les retraites, Paris le 12 février 2001.

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Texte intégral

Monsieur le Président
L'ensemble de nos structures professionnelles a longuement débattu, ce 12 février 2001, des résultats de la négociation sur les retraites des 9 et 10 février. Nous nous sommes félicité de l'aboutissement constructif de ces négociations pour tout ce qui concerne la vie de nos organismes paritaires AGIRC et ARRCO et de la remise en place de l'ASF, sous un autre nom, pour continuer à financer la retraite à 60 ans. Bien sur tout le monde regrette que l'on abandonne au passage 3 mois de cotisations, soit près de 10 milliards de francs, qui auraient pu être mis en réserve compte tenu des difficultés à moyen terme. Je vous confirme donc l'accord de la CFE-CGC et sa disponibilité à signer les titres II et III du texte du 10 février qui constituent notre domaine de responsabilité propre, à l'instar de nos accords de 1993,1994 et 1996.
En revanche nous estimons qu'il est vain de laisser penser aux salariés de ce pays que le MEDEF et les organisations syndicales ont la même appréciation sur le devenir du régime de base, ou celui des régimes particuliers. Dans ces conditions un texte commun sur ces sujets ne ferait qu'obscurcir un débat dont nous reconnaissons l'urgence et la nécessité. Le Premier Ministre a mis en place, après son intervention du mois d'avril, le Conseil d'Orientation des Retraites dont c'est justement la mission. Ce COR est en train de finaliser à la fois l'examen des perspectives à moyen terme et les propositions qui peuvent être soumise au gouvernement pour l'ensemble des régimes de retraite. La CFE-CGC participe activement à ces travaux, comme les autres organisations syndicales de salariés et certaines organisations d'employeurs. Elle y fait valoir ses propositions, ses souhaits, comme ses inquiétudes et les confronte aux analyses des autres participants, y compris des experts ou des parlementaires.
Nous ne voyons donc pas la nécessité de limiter le débat à une position propre aux seules organisations syndicales ou professionnelles. L'ampleur du sujet, qui concerne tous les français, impose au contraire la plus large concertation possible.
Dans ces conditions nous n'entendons pas parapher tout ce qui, dans le texte est en dehors du strict problème de nos régimes paritaires, c'est à dire le titre I du projet du 10 février. Cette décision a été prise à l'unanimité des Fédérations de notre organisation ce jour. Comptant pouvoir ainsi continuer à participer à l'uvre entreprise, je vous prie .
(source http://www.cfecgc.org, le 21 février 2001)