Texte intégral
Monsieur le président,
Mesdames et Messieurs les députés,
Madame la députée Annick Lepetit,
Vous avez, comme tous les Français qui ont suivi attentivement la conférence de presse du Président, été frappée hier par sa détermination, sa volonté de poursuivre et d'approfondir ce qui est engagé au service du redressement de notre pays. Vous avez senti une préoccupation centrale : c'est de tout faire pour que, au moment où la croissance repart en France et en Europe, nous ne manquions en aucun cas ce rendez-vous qu'est la bataille pour la croissance et l'emploi. C'est au coeur de la feuille de route qu'il a fixée au Gouvernement et qui concerne aussi, bien entendu, le Parlement dans tout le travail qu'il a à faire.
Le Président de la République a inscrit ce combat et cette mobilisation dans ce que nous avons fait ensemble déjà depuis presque vingt mois. Vous vous rappelez qu'un rapport avait été commandé à Louis Gallois, grand chef d'entreprise, reconnu j'allais dire sur tous ces bancs, et qui avait livré un diagnostic sans complaisance sur l'état de nos entreprises, et en particulier sur la perte de compétitivité de nos entreprises qui, depuis dix ans, ont perdu des marges de manoeuvre en autofinancement, ce qui s'est traduit par une chute de notre commerce extérieur, par du chômage et par de la précarité. Ce sont ces marges de manoeuvre qu'il nous faut aujourd'hui absolument reconstituer.
Le Président de la République veut qu'on aille au-delà de ce qui a déjà été engagé, et qui va se mettre en oeuvre.
Dès cette année, la baisse du coût du travail de 4 %, puis 6 % l'année prochaine. Il propose d'aller plus loin, plus fort en discutant un pacte avec les entreprises, le pacte de responsabilité.
Ce pacte de responsabilité s'adresse à tous. Il s'adresse bien sûr aux entreprises, il s'adresse aux partenaires sociaux, il s'adresse au Parlement, et il s'adresse au Parlement pas seulement à la majorité mais aussi à vous, Mesdames et Messieurs les députés de l'opposition.
Serez-vous au rendez-vous de ce pacte ?
Le Président de la République l'a annoncé hier : je vais, dès le 27 janvier prochain, rencontrer chaque organisation patronale, chaque organisation syndicale, pour discuter des conditions de mise en oeuvre de ce pacte de responsabilité. Parce que ce pacte de responsabilité, je le répète, c'est donner des marges pour investir, des marges pour innover, des marges pour embaucher, avec des contreparties que les représentants des salariés sont en droit d'obtenir.
Nous allons donc en discuter et aussitôt ce processus engagé, je réunirai, j'installerai avec les ministres concernés les Assises de la fiscalité des entreprises, avant la fin du mois de janvier. Le groupe également de travail, où sont associés les parlementaires, sur la remise à plat de la fiscalité des ménages. Tous ces chantiers se tiennent. Et comme l'a dit hier le Président de la République, ils forment un bloc, pour redonner à la France des marges de manoeuvre qui passent en effet par une meilleure utilité de l'usage de l'argent public. Et donc aussi une baisse de la dépense publique. Cinquante milliards d'ici la fin du quinquennat !
Mais la question c'est aussi de savoir pourquoi et comment ? Et d'abord comment ?
Il ne s'agit pas du tout de faire la politique du rabot, de couper comme un pourcentage absurde tel ou tel volume de dépense de l'Etat, de la Sécurité sociale ou des collectivités locales. Il s'agit de réformer en profondeur, parce que l'objectif c'est de sauver le modèle social et républicain français, par la stratégie nationale de santé, par la réforme des collectivités territoriales, pour les rendre plus efficaces, plus performantes et plus lisibles pour les citoyens. Et puis c'est le chantier de la simplification, à la fois des normes pour les entreprises, des normes pour les collectivités locales, des normes pour les citoyens. C'est-à-dire en fait, Mesdames et Messieurs les députés, «LA réforme », la réforme dans un esprit social-démocrate. Ce qui veut dire, à la fois, on prend en compte la réalité de l'entreprise et de l'économie, mais qu'on prend aussi en compte celle de la justice sociale, celle de la solidarité qui est au coeur du modèle français. C'est notre devoir de le défendre pour le sauver, il faut le réformer. C'est la feuille de route du Président de la République. Je vous invite à mobiliser, tous et toutes et d'abord vous-mêmes, pour réussir cet immense chantier au service de la France.
Source http://www.gouvernement.fr, le 16 janvier 2014