Texte intégral
Monsieur le préfet,
Mesdames et Messieurs les parlementaires,
Monsieur le maire,
Monsieur le conseiller régional,
Monsieur le conseiller général,
Mesdames et Messieurs les élus,
Monsieur le président du groupe La Dépêche,
Monsieur le directeur général de la mission du Centenaire,
Mesdames et Messieurs les porteurs de projets,
Chers jeunes ici présents aujourd'hui,
Mesdames et Messieurs,
Je tiens tout d'abord à vous remercier, Monsieur le préfet, de nous accueillir ici et à remercier tous les intervenants qui témoignent de l'implication très forte des de la région Midi-Pyrénées dans ces commémorations du Centenaire de la Grande Guerre et de la créativité de ses habitants.
Je dois vous dire combien je suis heureux d'être ici avec vous, dans ma région, pour évoquer son histoire, ses grandes figures, ce qui en fait aujourd'hui une terre riche, accueillante, unie.
Midi-Pyrénées s'apprête à commémorer l'histoire de la Grande Guerre, l'histoire de la France mais aussi son histoire. Je suis très fier de constater que toute la région, dans sa diversité, est au rendez-vous.
Commémorer la Grande Guerre est un événement exceptionnel qui ne consiste pas seulement à faire le récit de ce qui s'est passé. C'est surtout l'occasion de tirer les enseignements de ce passé pour mieux comprendre son présent et appréhender son avenir.
C'est ainsi que le Président de la République a souhaité donner des orientations et un sens à ces commémorations tout en faisant vivre ce Centenaire au cur de nos territoires.
Ces commémorations sont d'abord une occasion unique d'uvrer à la cohésion nationale en insistant sur deux notions essentielles que sont la Nation et la République.
Depuis près de deux ans que je parcours la France et emprunte ses chemins de mémoire, à travers plus de 50 départements déjà, je porte dans tous les territoires ce message républicain.
Je sais qu'il est particulièrement entendu ici à Toulouse car je sais les femmes et les hommes de cette région très attachés aux valeurs de la République. Je souhaite profiter de l'occasion qui m'est donnée pour dire que les valeurs que nous nous apprêtons à célébrer sont très chères aux Midi-Pyrénéens.
Le Président de la République a souhaité saisir l'occasion du Centenaire pour rapprocher les Françaises et les Français autour d'une histoire commune et dans un esprit fraternel. Midi-Pyrénées a fait de ces valeurs de fraternité et de solidarité son moteur.
Pour que ce Centenaire soit celui de tous les Français, j'ai voulu qu'il soit un Centenaire populaire. Cela signifie deux choses : d'abord l'accès du plus grand nombre à toutes les manifestations liées à cet anniversaire. Le très grand succès de l'événement d'hier soir à la cinémathèque de Toulouse montre que ce pari peut être réussi.
Ensuite, l'utilisation de tous les vecteurs pour transmettre notre message de cohésion et de fraternité. Ce que nous faisons dans le domaine du sport en est un exemple. Je pense bien sûr à la convention signée avec la Fédération française de rugby et je sais que cette initiative a reçu ici, sur cette terre du ballon ovale, un accueil très enthousiaste. Beaucoup de joueurs du « Stade Toulousain » sont d'ailleurs morts pour la France pendant la première guerre mondiale. Nous aurons à leur rendre hommage à travers toutes ces manifestations sportives.
Et je me réjouis que l'esprit d'équipe et la détermination que cette discipline requière animent aujourd'hui la société midi-pyrénéennes dans l'organisation de ces commémorations.
Les projets liés aux mémoires sportives que l'association Médias Pitchoune nous a présentés en témoignent et je tiens très sincèrement à saluer le travail remarquable qui est mené pour associer les jeunes de tout horizon à ces commémorations. Je tiens à saluer ce travail de mémoire qui entend les fédérer, par le sport, autour de la notion essentielle de citoyenneté.
Midi-Pyrénées incarne cette volonté de faire de ce cycle un temps de commémorations populaires qui associerait l'ensemble des Français.
Le Président de la République a souhaité également faire de ce Centenaire une occasion de parler à la jeunesse. Deuxième ville étudiante de France, Toulouse est riche de sa jeunesse venue de France et de toute l'Europe et je sais d'ores et déjà les jeunes Midi-Pyrénéens impatients de vivre ce Centenaire.
Nous rappelions ce matin à l'occasion du lancement académique que plus de 70 projets pédagogiques étaient portés à travers toute la région.
Enfin, la recherche de cohésion nationale passe aussi par le rappel de ce qu'a été, dans cette Grande Guerre, le rôle des femmes d'une part et celui des armées d'Outre-mer et des anciennes colonies d'autre part. Le Président de la République a souhaité faire de ces thématiques des axes d'effort particuliers.
Toulouse et sa région, territoire de l'arrière où les femmes ont joué un rôle essentiel dans les écoles, dans les champs, dans les hôpitaux. Toulouse et sa région, où nombreux furent les réfugiés et les troupes étrangères et coloniales qui y transitèrent. Toulouse, ville de l'arrière comme base industrielle.
Toutes les valeurs que nous offre en héritage le souvenir de ce conflit majeur, toutes les dimensions historiques sur lesquelles il faudra insister, tout le sens que nous souhaitons donner à ces commémorations trouvent en Midi-Pyrénées un écho extrêmement favorable.
C'est pourquoi vous êtes tous très impliqués dans ce Centenaire et c'est pourquoi la région a souhaité faire de ces deux journées l'occasion d'un lancement officiel. De nombreux projets émanent de toute la région et je m'en réjouis.
Je suis notamment très heureux que La Dépêche du midi, qui a elle-même une histoire si singulière, se soit associée à cet anniversaire.
Née le 2 octobre 1870 et toujours fidèle aux valeurs de justice, de liberté et de démocratie, ce quotidien ne pouvait pas ne pas célébrer la République, la grande et seule gagnante de la Grande Guerre.
Je tiens à rappeler aujourd'hui les grandes figures qui nous ont offert leur plus belle plume dans les colonnes de La Dépêche qui n'était pas encore « du midi » au début du siècle dernier. Jean Jaurès bien sûr mais aussi Georges Clemenceau et Raymond Poincaré firent la richesse de ce journal. Un journal dont l'histoire toulousaine a régulièrement croisé les grandes heures de l'histoire de France.
Au total, 45 projets ont été labellisés en Midi-Pyrénées après la toute première phase de labellisation et font partie du programme officiel paru en fin d'année dernière. 45 projets qui témoignent de toute la diversité des approches du Centenaire. Un centenaire qui sera culturel à l'image de l'exposition « La Grande Guerre, Traces Mémoires Histoire » organisée à la bibliothèque municipale de Saint-Orens de Gameville en septembre prochain.
Un Centenaire qui sera scientifique à l'instar du séminaire qui se tient aujourd'hui et demain autour de « La Grande Guerre comme patrimoine » auquel j'ai assisté ce matin. Je tiens à saluer d'ailleurs la très forte implication du comité académique du Centenaire de Toulouse et tous les acteurs locaux qui travaillent en lien avec lui. Un Centenaire enfin pédagogique. Quelle fierté d'entendre la présentation des projets pédagogiques que madame la Rectrice nous a faite. Je pense notamment aux études qui seront menées sur les mémoires locales qui inviteront chaque famille de la région à se réapproprier cette histoire.
Je sais que beaucoup d'autres initiatives sont nées depuis. Je me réjouis que l'État et la Région aient pu vous accompagner et faire aboutir vos projets. Mesdames et Messieurs les porteurs de projets, je tiens à vous remercier et à vous dire toute ma reconnaissance pour l'énergie et le cur que vous mettez à faire vivre cette mémoire locale.
Comment comprendre alors cette mobilisation extraordinaire d'une région qui était territoire de l'arrière entre 1914 et 1918 ?
Bien qu'éloignée de la ligne de front, Midi-Pyrénées n'a pas été préservé de la guerre et la région renferme aujourd'hui de nombreux souvenir.
Ce Centenaire régional est d'abord une occasion unique de découvrir la vie à l'arrière. Toulouse a largement participé à l'effort de guerre. Je pense notamment aux hôpitaux complémentaires et auxiliaires qui s'improvisent dans les locaux de la ville, coordonnés par l'administration municipale. Très vite, des prisonniers de guerre rentrent dans Toulouse et sont mis au travail pour collaborer à l'économie de guerre.
Mais si la région n'a pas connu les lignes de front, ses hommes, eux, les ont connues. Nombreux furent ceux qui se rendirent gare Matabiau pour rejoindre le front. Nombreux furent les régiments de la région engagés dans la guerre. Je pense notamment au 14e régiment d'infanterie de Toulouse, mobilisé dès le 6 août 1914, qui prit une part glorieuse à la victoire de la Marne. Nombreux furent ceux qui rentrèrent blessés, dans leur corps, dans leur âme, dans leur cur. Nous leur avons rendu hommage tout à l'heure devant le monument à la mémoire des combattants.
Au-delà des soldats du front, Midi-Pyrénées regorge de figures historiques exceptionnelles qu'il s'agira de mettre en lumière tout au long de ce cycle commémoratif. Jean Jaurès bien sûr, j'en ai parlé, dont on commémorera le 31 juillet prochain les 100 ans de sa mort. Jean Jaurès, celui qui a sans doute le mieux parlé de la paix, car c'est aussi le combat pour la paix que nous célèbrerons en 2014. Jean Jaurès dont il faudra rappeler aussi que derrière le penseur socialiste, l'historien, l'enseignant, le journaliste, l'homme politique, l'humaniste, il était d'abord un homme d'ici, profondément attaché à son terroir comme en témoigne ses nombreuses prises de parole à la tribune de l'Assemblée nationale et son combat mené pour la défense des droits des mineurs de Carmaux.
Je sais que beaucoup d'hommages lui seront rendus. Permettez-moi notamment de citer le film « Ils ont tué Jaurès » qui sera projeté en avant-première dimanche à l'hôtel de région ou encore le cycle de conférences qui se tiendront toute l'année à l'université Champollion à Albi.
Midi-Pyrénées, c'est aussi les grandes figures militaires à l'instar du maréchal Foch. Peu de monde se souvient de ses origines tarbaises et de son affectation comme lieutenant au 24e régiment d'artillerie de Tarbes.
Toulouse enfin, terre traditionnelle d'accueil et d'immigration, un phénomène que la Grande Guerre accélère. Dès la première année du conflit, la région abrite des réfugiés venus de Belgique, de Grèce et de l'Empire Ottoman. L'industrie a quant à elle recours à des travailleurs immigrés : Kabyles et Marocains pour différents sites relevant de la défense nationale, Indochinois répartis entre les arsenaux de Toulouse, Castres et Tarbes ainsi qu'à la poudrerie nationale. Les terres du Midi voient enfin passer des soldats coloniaux, convoyés par trains vers le front, notamment via les camps du Vernet et de Lectoure dans le Gers.
Nous avons en 2014 une occasion unique et privilégiée de célébrer cette richesse héritée de l'histoire, une richesse qui fait aujourd'hui la force de notre région et dont nous pouvons être fiers. Je vous remercie.
Source http://www.defense.gouv.fr, le 30 janvier 2014
Mesdames et Messieurs les parlementaires,
Monsieur le maire,
Monsieur le conseiller régional,
Monsieur le conseiller général,
Mesdames et Messieurs les élus,
Monsieur le président du groupe La Dépêche,
Monsieur le directeur général de la mission du Centenaire,
Mesdames et Messieurs les porteurs de projets,
Chers jeunes ici présents aujourd'hui,
Mesdames et Messieurs,
Je tiens tout d'abord à vous remercier, Monsieur le préfet, de nous accueillir ici et à remercier tous les intervenants qui témoignent de l'implication très forte des de la région Midi-Pyrénées dans ces commémorations du Centenaire de la Grande Guerre et de la créativité de ses habitants.
Je dois vous dire combien je suis heureux d'être ici avec vous, dans ma région, pour évoquer son histoire, ses grandes figures, ce qui en fait aujourd'hui une terre riche, accueillante, unie.
Midi-Pyrénées s'apprête à commémorer l'histoire de la Grande Guerre, l'histoire de la France mais aussi son histoire. Je suis très fier de constater que toute la région, dans sa diversité, est au rendez-vous.
Commémorer la Grande Guerre est un événement exceptionnel qui ne consiste pas seulement à faire le récit de ce qui s'est passé. C'est surtout l'occasion de tirer les enseignements de ce passé pour mieux comprendre son présent et appréhender son avenir.
C'est ainsi que le Président de la République a souhaité donner des orientations et un sens à ces commémorations tout en faisant vivre ce Centenaire au cur de nos territoires.
Ces commémorations sont d'abord une occasion unique d'uvrer à la cohésion nationale en insistant sur deux notions essentielles que sont la Nation et la République.
Depuis près de deux ans que je parcours la France et emprunte ses chemins de mémoire, à travers plus de 50 départements déjà, je porte dans tous les territoires ce message républicain.
Je sais qu'il est particulièrement entendu ici à Toulouse car je sais les femmes et les hommes de cette région très attachés aux valeurs de la République. Je souhaite profiter de l'occasion qui m'est donnée pour dire que les valeurs que nous nous apprêtons à célébrer sont très chères aux Midi-Pyrénéens.
Le Président de la République a souhaité saisir l'occasion du Centenaire pour rapprocher les Françaises et les Français autour d'une histoire commune et dans un esprit fraternel. Midi-Pyrénées a fait de ces valeurs de fraternité et de solidarité son moteur.
Pour que ce Centenaire soit celui de tous les Français, j'ai voulu qu'il soit un Centenaire populaire. Cela signifie deux choses : d'abord l'accès du plus grand nombre à toutes les manifestations liées à cet anniversaire. Le très grand succès de l'événement d'hier soir à la cinémathèque de Toulouse montre que ce pari peut être réussi.
Ensuite, l'utilisation de tous les vecteurs pour transmettre notre message de cohésion et de fraternité. Ce que nous faisons dans le domaine du sport en est un exemple. Je pense bien sûr à la convention signée avec la Fédération française de rugby et je sais que cette initiative a reçu ici, sur cette terre du ballon ovale, un accueil très enthousiaste. Beaucoup de joueurs du « Stade Toulousain » sont d'ailleurs morts pour la France pendant la première guerre mondiale. Nous aurons à leur rendre hommage à travers toutes ces manifestations sportives.
Et je me réjouis que l'esprit d'équipe et la détermination que cette discipline requière animent aujourd'hui la société midi-pyrénéennes dans l'organisation de ces commémorations.
Les projets liés aux mémoires sportives que l'association Médias Pitchoune nous a présentés en témoignent et je tiens très sincèrement à saluer le travail remarquable qui est mené pour associer les jeunes de tout horizon à ces commémorations. Je tiens à saluer ce travail de mémoire qui entend les fédérer, par le sport, autour de la notion essentielle de citoyenneté.
Midi-Pyrénées incarne cette volonté de faire de ce cycle un temps de commémorations populaires qui associerait l'ensemble des Français.
Le Président de la République a souhaité également faire de ce Centenaire une occasion de parler à la jeunesse. Deuxième ville étudiante de France, Toulouse est riche de sa jeunesse venue de France et de toute l'Europe et je sais d'ores et déjà les jeunes Midi-Pyrénéens impatients de vivre ce Centenaire.
Nous rappelions ce matin à l'occasion du lancement académique que plus de 70 projets pédagogiques étaient portés à travers toute la région.
Enfin, la recherche de cohésion nationale passe aussi par le rappel de ce qu'a été, dans cette Grande Guerre, le rôle des femmes d'une part et celui des armées d'Outre-mer et des anciennes colonies d'autre part. Le Président de la République a souhaité faire de ces thématiques des axes d'effort particuliers.
Toulouse et sa région, territoire de l'arrière où les femmes ont joué un rôle essentiel dans les écoles, dans les champs, dans les hôpitaux. Toulouse et sa région, où nombreux furent les réfugiés et les troupes étrangères et coloniales qui y transitèrent. Toulouse, ville de l'arrière comme base industrielle.
Toutes les valeurs que nous offre en héritage le souvenir de ce conflit majeur, toutes les dimensions historiques sur lesquelles il faudra insister, tout le sens que nous souhaitons donner à ces commémorations trouvent en Midi-Pyrénées un écho extrêmement favorable.
C'est pourquoi vous êtes tous très impliqués dans ce Centenaire et c'est pourquoi la région a souhaité faire de ces deux journées l'occasion d'un lancement officiel. De nombreux projets émanent de toute la région et je m'en réjouis.
Je suis notamment très heureux que La Dépêche du midi, qui a elle-même une histoire si singulière, se soit associée à cet anniversaire.
Née le 2 octobre 1870 et toujours fidèle aux valeurs de justice, de liberté et de démocratie, ce quotidien ne pouvait pas ne pas célébrer la République, la grande et seule gagnante de la Grande Guerre.
Je tiens à rappeler aujourd'hui les grandes figures qui nous ont offert leur plus belle plume dans les colonnes de La Dépêche qui n'était pas encore « du midi » au début du siècle dernier. Jean Jaurès bien sûr mais aussi Georges Clemenceau et Raymond Poincaré firent la richesse de ce journal. Un journal dont l'histoire toulousaine a régulièrement croisé les grandes heures de l'histoire de France.
Au total, 45 projets ont été labellisés en Midi-Pyrénées après la toute première phase de labellisation et font partie du programme officiel paru en fin d'année dernière. 45 projets qui témoignent de toute la diversité des approches du Centenaire. Un centenaire qui sera culturel à l'image de l'exposition « La Grande Guerre, Traces Mémoires Histoire » organisée à la bibliothèque municipale de Saint-Orens de Gameville en septembre prochain.
Un Centenaire qui sera scientifique à l'instar du séminaire qui se tient aujourd'hui et demain autour de « La Grande Guerre comme patrimoine » auquel j'ai assisté ce matin. Je tiens à saluer d'ailleurs la très forte implication du comité académique du Centenaire de Toulouse et tous les acteurs locaux qui travaillent en lien avec lui. Un Centenaire enfin pédagogique. Quelle fierté d'entendre la présentation des projets pédagogiques que madame la Rectrice nous a faite. Je pense notamment aux études qui seront menées sur les mémoires locales qui inviteront chaque famille de la région à se réapproprier cette histoire.
Je sais que beaucoup d'autres initiatives sont nées depuis. Je me réjouis que l'État et la Région aient pu vous accompagner et faire aboutir vos projets. Mesdames et Messieurs les porteurs de projets, je tiens à vous remercier et à vous dire toute ma reconnaissance pour l'énergie et le cur que vous mettez à faire vivre cette mémoire locale.
Comment comprendre alors cette mobilisation extraordinaire d'une région qui était territoire de l'arrière entre 1914 et 1918 ?
Bien qu'éloignée de la ligne de front, Midi-Pyrénées n'a pas été préservé de la guerre et la région renferme aujourd'hui de nombreux souvenir.
Ce Centenaire régional est d'abord une occasion unique de découvrir la vie à l'arrière. Toulouse a largement participé à l'effort de guerre. Je pense notamment aux hôpitaux complémentaires et auxiliaires qui s'improvisent dans les locaux de la ville, coordonnés par l'administration municipale. Très vite, des prisonniers de guerre rentrent dans Toulouse et sont mis au travail pour collaborer à l'économie de guerre.
Mais si la région n'a pas connu les lignes de front, ses hommes, eux, les ont connues. Nombreux furent ceux qui se rendirent gare Matabiau pour rejoindre le front. Nombreux furent les régiments de la région engagés dans la guerre. Je pense notamment au 14e régiment d'infanterie de Toulouse, mobilisé dès le 6 août 1914, qui prit une part glorieuse à la victoire de la Marne. Nombreux furent ceux qui rentrèrent blessés, dans leur corps, dans leur âme, dans leur cur. Nous leur avons rendu hommage tout à l'heure devant le monument à la mémoire des combattants.
Au-delà des soldats du front, Midi-Pyrénées regorge de figures historiques exceptionnelles qu'il s'agira de mettre en lumière tout au long de ce cycle commémoratif. Jean Jaurès bien sûr, j'en ai parlé, dont on commémorera le 31 juillet prochain les 100 ans de sa mort. Jean Jaurès, celui qui a sans doute le mieux parlé de la paix, car c'est aussi le combat pour la paix que nous célèbrerons en 2014. Jean Jaurès dont il faudra rappeler aussi que derrière le penseur socialiste, l'historien, l'enseignant, le journaliste, l'homme politique, l'humaniste, il était d'abord un homme d'ici, profondément attaché à son terroir comme en témoigne ses nombreuses prises de parole à la tribune de l'Assemblée nationale et son combat mené pour la défense des droits des mineurs de Carmaux.
Je sais que beaucoup d'hommages lui seront rendus. Permettez-moi notamment de citer le film « Ils ont tué Jaurès » qui sera projeté en avant-première dimanche à l'hôtel de région ou encore le cycle de conférences qui se tiendront toute l'année à l'université Champollion à Albi.
Midi-Pyrénées, c'est aussi les grandes figures militaires à l'instar du maréchal Foch. Peu de monde se souvient de ses origines tarbaises et de son affectation comme lieutenant au 24e régiment d'artillerie de Tarbes.
Toulouse enfin, terre traditionnelle d'accueil et d'immigration, un phénomène que la Grande Guerre accélère. Dès la première année du conflit, la région abrite des réfugiés venus de Belgique, de Grèce et de l'Empire Ottoman. L'industrie a quant à elle recours à des travailleurs immigrés : Kabyles et Marocains pour différents sites relevant de la défense nationale, Indochinois répartis entre les arsenaux de Toulouse, Castres et Tarbes ainsi qu'à la poudrerie nationale. Les terres du Midi voient enfin passer des soldats coloniaux, convoyés par trains vers le front, notamment via les camps du Vernet et de Lectoure dans le Gers.
Nous avons en 2014 une occasion unique et privilégiée de célébrer cette richesse héritée de l'histoire, une richesse qui fait aujourd'hui la force de notre région et dont nous pouvons être fiers. Je vous remercie.
Source http://www.defense.gouv.fr, le 30 janvier 2014